Remplacer une forêt par une centrale solaire : un paradoxe

OPINION : pour la construction d’une centrale solaire, les décideurs sont prêt à raser une forêt. Une politique écologique paradoxale.

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Remplacer une forêt par une centrale solaire : un paradoxe

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 septembre 2021
- A +

Par Sebastien Richet.

Pour installer 1000 MW de cellules photovoltaïques, les professionnels de la subvention à tout-va n’hésitent pas à sacrifier 1000 hectares de forêts (oui, vous avez bien lu, soit 10 km2 de forêts) pour la modique somme d’un milliard d’euros par Engie et Neoen.

On compare ce champ de cellules à un réacteur nucléaire de puissance équivalente qui tourne à plein régime 90 % du temps. Sachant que l’efficacité de fonctionnement du solaire dans cette région est en moyenne de 25 %, la production est donc du quart. Dit autrement, le réacteur fait quatre fois mieux, sans compter que la surface consommée par le réacteur est beaucoup plus faible (quelques hectares).

On commence à douter de l’installation et des effets d’annonce (630 000 foyers équivalents – ceux qui se chauffent au gaz ?).

La production potentielle d’hydrogène et ses très généreuses dotations (ne souriez pas, ce sont vos impôts) est adjointe au projet pour en augmenter la rentabilité, sachant que les usines à hydrogène les plus performantes seront associées à des réacteurs nucléaires pour pouvoir produire de manière constante, condition sine qua non d’une bonne productivité.

Au-delà de ces chiffres, on peut à juste titre se poser la question de l’adéquation d’une telle usine avec la notion de protection de l’environnement à deux pas du parc naturel des Landes de Gascogne, en plein dans la trajectoire des oiseaux migrateurs. En effet, d’autres installations de ce type dans le monde sont connues pour l’impact sur les oiseaux en particulier.

De la même manière, le ruissellement dû à la non absorption par les arbres lors des orages violents de cette région ne semble pas être une préoccupation à la hauteur des enjeux.

Enfin, on ne pourra même pas faire paître quelques moutons car la technique actuelle est de poser les panneaux à plat pour gagner sur le cout d’installation, quitte à perdre sur la production. Mais celle-ci ne représente qu’une petite fraction des bénéfices engrangés grâce aux subventions en tout genre.

Bref, on nous dit que le solaire est génial pour l’environnement mais on fait tout le contraire pour le prouver.

Si conformément aux annonces faites le solaire est rentable, alors mettons fin aux subventions et utilisons les là où elles sont utiles, le chauffage par exemple.

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  • « Sachant que l’efficacité de fonctionnement du solaire dans cette région est en moyenne de 25 %, la production est donc du quart. »

    Il me semble que la région est la gironde ou le taux de charge du solaire est plutôt de 15%. Et ces 15% sont trés majoritairement produits en été quand la consommation est plus faible.
    Ils comptent peut être sur les 40MW de batteries…

    Merci pour le lien sur le projet. Le plus impressionnant est le niveau de foutage de gueule des promoteurs. On nous prends vraiment pour des cons.

  • On dénonce d’ABORD le concept de protection de l’environnement
    et on essaye de revenir à une idée de moindre impact pour un résultat donné.. difficilement estimable puisque multidimensionnel ex la méthode 1 tue trois hirondelles la méthode B tue un hérisson…quelle est la « meilleure » pour l’environnement..??), mais aussi ,telle pollution du milieu peut être vues comme secondaire voire négligeable durant un temps . puis devenir un souci..

    sans compter que les méthodes ont aussi un cout humain…et à un moment ..on doit choisir combien un être humain vaut d’otrang outangs ou de gorilles..

    protéger l’environnement est un concept foireux, vraiment foireux , tout comme le concept de nature « bonne »…

    on peut presque tout interdire…et ce qui importe en fait est QUI est défini comme juge.. car en réalité l’accusé du jour peut aisément accuser le juge en retour..

    il n’y pas de bien ou mal absolu..tout est gris…

    la protection de l’environnement IMPLIQUE la limitation de ‘humain donc la coercition totalitaire de l’humanité ou çà la rigueur l’arbitraire en tout…..

    c’est pas un hasard si les critiques des mesures « vertes » se posent en général comme les « vrais » écologistes..

    un écologisme raisonnable est ..subjectif.. il ne peut être « scientifique » ou objectif..

    On a longtemps été moqué quand on expliquait que l’ écologisme avait tout pour devenir un totalitarisme…

    et encore serait il supportable si les écologistes en arrivaient à la conclusion éthique irrévocable de leur idéologie …se suicider..ou noyer leur mômes.. mais non…le bobo parisien explique au berger l’interet du loup..ou à l’indonesien celui de l’orang outang ou au brésilien l’interet de la forêt supposément originelle….

    l’avénement de l’ecologisme est encore plus mystérieux que celui du communisme… ce n’est même pas l’homme nouveau « égal et non égalitariste par nature » , qui doit advenir mais l’homme vert..peu nombreux, chiche et sobre… le communisme commet l’erreur de penser que l’égoisme est un défaut… l’ecologisme celui que l’homme est un défaut…

    • les écologistes décroissants, les « plus vrais » sont évidemment contre les panneaux solaires..le vrai écologisme est contre la production électrique..

      le système d’ailleurs ne peut pas faillir…car » la bonne énergie est celle qu’on ne consomme pas. ».

      quand les problèmes vont apparaitre les écologistes vont pointer le consommateur pas la méthode ou l’idéologie..

      • désolé de répéter mais il ne faut pas tolérer l’idée de la bonté de l’ecologisme…

        le communisme c’est le CONTRAIRE de la générosité ou la solidarité…l’ecologisme est le contraire de l’humanisme.

  • Attention à la définition de l’efficacité de fonctionnement des panneaux solaires !

    Pour comparer différentes sources d’énergie, tout individu normal considérerait le rendement comme le rapport entre la production moyenne du panneau et le maximum que peut produire ce même panneau correctement orienté au moment où le soleil fournit le maximum d’énergie dans la région considérée, à la température optimale.

    Pas ici, où le rendement est défini par le rapport entre la puissance produite et la puissance solaire reçue.

    Abracadabra ! Le rendement ne doit plus tenir compte ni des nuages ni de la nuit

    • Pour ça qu’on a ajouté la notion de facteur de charge…

      • Mais pour les centrales gaz ou charbon, les mêmes écolos utilisent le facteur de charge – ils devraient utiliser la même définition du rendement : quand ces centrales ne sont pas alimentées en combustible, c’est la même chose que pour les panneaux solaires quand il n’y a pas de soleil

    • l’electricté ça se vend la seule efficacité qui compte c’est de vendre plus cher que le prix de revient..et mins cher que la concurrence…

      marché concurrence..

  • Merci à Sébastien Richet pour son analyse lucide.
    Concernant l’idéologie écologique, son plus grand défaut est semble-t-il de manquer d’humanisme. Avant l’écologie on avait deux grandes tendances politiques: la gauche et la droite. Souvent antagonistes mais aussi complémentaires. La gauche voulant mieux partager le gâteau et la droite le faire grandir. Quand on réussissait à faire les deux, beaucoup étaient contents. Le point important: il y avait un humanisme à gauche, l’humanisme social, et un humanisme à droite, l’humanisme libéral. Le danger de l’écologie est d’être antihumaniste, en particulier avec son attitute hostile au progrès scientifique (comme l’exemple expliqué par Sébastien Richet) mais hodtile aussi à la démocratie: l’écologie estime que la démocratie a trop de peine avec les questions difficiles, elle préfère déclarer des situations d’urgences et accorder les pleins pouvoirs au gouvernement. La cause principale: cette vision dogmatique de l’écologie selon laquelle la nature serait intrinsèquement bonne et l’homme intrinsèquement mauvais. Certes l’Homme n’est pas parfait (comme la nature d’ailleurs) mais si on refuse de miser sur l’intelligence de l’homme pour préparer le futur, on se prive de l’atout principal de l’humanité.

  • Et pourquoi ne pas plutôt se chauffer au bois (de la forêt actuelle) ?
    Parce que le bois, en brûlant, émet du CO2 ?
    Mais en rasant la forêt :
    1- vous allez pourtant émettre aussi du CO2
    2- la forêt ne sera plus là pour capter du CO2 (photosynthèse)

    Sans parler du reste (graves perturbations de l’écosystème, érosion des sols…).

    Quel est le vrai rendement énergétique de l’installation de ces champs de panneaux solaires – en tenant compte de la fabrication des panneaux, de leur transport, puis de leur démantèlement, comparé au rendement énergétique d’une forêt correctement entretenue ? J’ai comme des doutes sur la pertinence de l’opération.

    • Si vous croyez que la pertinence est le souci de nos élus vous n’avez pas fini de vous arracher les cheveux. Leur seule préoccupation est la réélection pour engranger les bénéfices!

    • L’érosion des sols?
      Ils mettront cela sur le dos du CO2, qui a les dos bien large 🙁

    • Une forêt aillant atteint sa « taille de croisière » ne capte plus de CO2…

      • oui c’est ce qu’on dit..et ça semble « logique »..dans le détail sans doute « faux »..

      • C’est une blague, car les plantes ont besoin de carbone et d’eau qu’elles transforment en glucose pour se nourrir. Et relâche l’oxygène du CO2 ce qui permet de combler les pertes? Ainsi son taux reste parfaitement stable à 21%. Elles en absorbent plus en période de croissance, comme nos gamins la soupe pour grandir.

  • Ya pas grand chose de plus triste qu’un champs de panneaux solaires…

  • Les écolos savent-ils que la surface des forêts en France est aujourd’hui 2 fois plus grande qu’en 1850 ?

    • et que ça fait belle lurette qu’il n’existe pratiquement plus en France de « nature »..tous les écosystèmes , sont plus ou moins humains..

  • Macron est à l’origine un financier.
    Qui va s’en mettre plein les poches de subventions et de juteux bénéfices truqués: des financiers basés aux îles caïmans.
    Qui va raccorder au réseau gratuitement:EDF ou ERDF
    Et qui va payer tout ça: le consommateur

    • attention…le problème est la connivence pas qu’un financier s’en mette plein les poches..ou qu’il foute cet argent aux iles caimans, ni que le consommateur paye ce qu’il consomme.. voire paye « tout »..

      si les financiers ne gagnaient rien, ils ne financeraient rien..

  • Merci pour votre article. La folie écologique va bien finir par détruire la planète ! C’est effarant !

  • Les commentaires sont fermés.

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