Darmanin contre la drogue : toujours plus de prohibition

Il faut libéraliser la vente et la consommation pour les adultes uniquement afin de pouvoir concentrer tous les efforts sur une cause vraiment fédératrice : la lutte contre la consommation des mineurs.

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Darmanin contre la drogue : toujours plus de prohibition

Publié le 2 septembre 2021
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Par Mitch Menet.

Annonce tonitruante par notre ministre de l’Intérieur : la lutte contre le fléau de la drogue est en nette avancée.

Analysons d’abord ses propos.

Gérald Darmanin, fier de sa lutte contre la drogue

Gérald Darmanin se félicite qu’on saisisse beaucoup de drogue illégale en France. Il ne songe pas au fait que cela signifie peut-être qu’il y en a juste beaucoup en circulation. S’il s’en félicite, c’est parce qu’il ne conçoit pas cela autrement que comme une lutte manichéenne entre le Bien et le Mal, lui-même étant évidemment du côté du Bien.

Il est content d’annoncer que les vendeurs de drogue prohibée soient davantage fichés. Sachant que c’est un milieu avec un très fort turn-over des effectifs, il est fort probable que cet effort soit peu productif, mais il en est satisfait. Selon lui, c’est donc génial qu’un mec de 18 ans qui vend trois barrettes de shit pour se faire 4 sous ou pour dépanner les copains, soit fiché à vie comme un danger pour la société.

Darmanin se frotte les mains en annonçant qu’on a arrêté 5,1 % de vendeurs de drogue de plus que l’année dernière. Mais c’est un peu comme les kilos de weed : en a-t-on arrêté davantage parce que Gérald Darmanin est plus fort que tous les autres ministres de l’Intérieur avant lui ? ou parce que devant le chômage de masse, la glande généralisée par le confinement et l’enfermement, la demande de chichon explose et crée conséquemment des vocations par simple opportunité financière ?

Pour Gérald Darmanin, la réponse est évidente : le mieux s’explique toujours par lui-même. Quoi qu’il arrive, c’est encore une victoire. On en arrête davantage parce qu’à Beauvau, il a tapé du poing sur la table. C’est l’explication la plus rationnelle, puisqu’on vous le dit !

Il se réjouit que plus de 50 000 amendes forfaitaires aient été dressées pour usage de drogue (soit 12 500 000 euros si les prunes sont bien à 250 euros). C’est formidable parce que si on y réfléchit bien, ces amendes sont quasiment un privilège de fumette pour les riches : si vous n’êtes pas à 250 euros près fumer un bon gros joint devant la place Beauvau, sous ses fenêtres, c’est largement envisageable.

Mais très sincèrement, à part plonger dans la chienlit financière des consommateurs a priori pacifiques qui n’en demandaient pas tant, qu’espère Darmanin exactement ?

Avant, ces personnes étaient juridiquement parlant susceptibles d’être condamnées à un an de taule. Même si ce n’était généralement pas le cas, beaucoup se retrouvaient au tribunal avant de se prendre une peine largement en dessous du minimum légal théoriquement requis. Un procès n’est jamais une sinécure.

Mais maintenant, c’est potentiellement 250 euros si on se fait prendre, et encore faut-il que l’agent en question puisse démontrer que le contrevenant fumait bel et bien de la drogue. Sachant que l’on peut fumer du cannabis sans THC puisqu’il a exactement la même odeur, j’aimerais bien savoir combien de temps ces prunes vont tenir…

Donc au final, qui est-on supposé dissuader ? Je tiens à faire remarquer qu’en fumant au dessus d’une grille d’égout, un consommateur attentif à son environnement est certain de pouvoir éviter la prune simplement en jetant le joint au moment opportun. Et pourtant, les policiers ont réussi à poser 50 000 prunes. Les toxicos ne voient vraiment pas plus loin que le bout de leur splif pour se faire ainsi appréhender par la maréchaussée. Mais je crains fort que ce genre de désagréable expérience ne les dissuade guère. Une cure de désintox à 250 euros, vous y croyez ? Gérald Darmanin, lui, il y croit.

Ensuite le ministre annonce fièrement que 11,3 % des points de deal recensés (450 sur 3952) ont été fermés. Je me gausse… Les points recensés sont par définition inférieurs à la réalité, et il s’en ouvre probablement chaque jour. Et puis, les points fermés sont-ils réouverts ? Certains le seront à coup sûr. Que vaut ce chiffre ? Autant qu’une promesse d’homme politique.

Gérald Darmanin et sa fine analyse du trafic de drogues

Darmanin s’épanche également sur le lien entre les règlements de compte et le trafic. Et là je me dis qu’il y a une lueur d’espoir, qu’il va comprendre le lien entre prohibition et augmentation de la criminalité. Je me dis que la sagesse de Lao Tseu va enfin l’illuminer : « Plus il y a de lois, plus il y a de voleurs », disait le vieux sage, bien plus intéressant que Confucius !

Mais non. Pour Gérald Darmanin, c’est juste le signe qu’il faut en ajouter une couche comme il vient de le faire. D’ailleurs, il note que les vendeurs de pétards sont de plus en plus armés : avant, 8 % de trafiquants arrêtés étaient armés et là, on est passé à 22 %. Ce qui nous fait donc 2,75 fois plus de fréquence de détention d’arme chez les dealers, seulement en un an.

Là, notre ministre ne s’attribue pas la paternité de l’évolution. Là, ce n’est pas présenté comme le résultat de l’action des forces de l’ordre. C’est une question de point de vue. Le sien est facile à comprendre.

Et ça continue avec des promesses de prune pour occupation de hall d’immeuble, sur l’évolution du trafic qui livre à domicile ou par la poste, etc.

Qu’en retirer ? Rien de nouveau sous le soleil. On va faire plus, mais rien ne changera. Ça va continuer à tirer à en banlieue, ça va continuer à fumer partout, et rien ne va vraiment changer. Rassurez-vous, le statu quo est garanti.

Pourquoi rien ne va changer ?

Parce que les faits sont là. La prohibition marche seulement lorsque l’État devient totalitaire. Le prix de l’efficacité dans la prohibition pour les pays non insulaires (et encore), ce sont les procès expéditifs, l’abandon total de la vie privée et l’instauration d’une paranoïa angoissante généralisée avec des rafles de grande ampleur et le discernement juridique que ça implique.

Saupoudrez d’un soupçon d’exécutions publiques pour l’exemple et vous obtenez la recette Mao pour se débarrasser de la drogue par la coercition étatique. En France beaucoup applaudissent ! C’est fou comme le totalitarisme finit toujours par trouver son chemin dans certains esprits en satisfaisant la violence contenue en chaque être humain.

Mais rassurez-vous, Gérald Darmanin ne fera pas ça. Ni son successeur d’ailleurs. Non, il continuera à être dans l’auto-satisfaction pour plaire à ceux que les propos de bistrot séduisent, mais surtout pour se plaire à lui-même. Parce qu’en fait, il sait qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien.

En fait, il n’y a guère d’évolution depuis le sketch de Coluche : ceux qui n’aiment pas la prohibition ne comprennent pas qu’ils ne sont juste pas assez patriotes. Ils ne sont pas solidaires de la Sécu car ils font payer leurs frais de santé au contribuable, ils ne sont pas patriotes du stupéfiant parce que, tout de même, ils pourraient s’avoiner à la piquette au lieu de fumer des cônes, cette bande de petits foutriquets !

Monsieur Darmanin, il faut libéraliser la drogue

Que faire ? Simple : légaliser intelligemment, c’est-à-dire libéraliser la vente et la consommation pour les adultes uniquement afin de pouvoir concentrer tous les efforts pour une cause vraiment fédératrice : la lutte contre la consommation des mineurs.

Si tous les efforts actuels étaient réservés à ce seul et unique but, la donne changerait. Beaucoup de drogués ne sont pas si heureux de l’être. Peu d’entre eux voient la vente aux mineurs d’un bon œil. De tous les chantres de la légalisation que je connais, pas un ne s’est jamais prononcé en faveur de la légalisation de la vente aux mineurs. Si seulement on se rendait compte que là dessus, nous sommes presque tous d’accord, peut-être pourrions-nous avancer. Cessons de nous disperser et avançons là où c’est important. Si par ailleurs, cela permettait de mieux surveiller la vente de tabac et d’alcool aux mineurs, ce ne serait vraiment pas perdu.

Une autre idée : virez de la Sécu les drogués qui se prennent une prune pour consommation, et forcez les à s’assurer dans le privé. Quand les Français s’apercevront de la nullité patentée de la Sécu comparée aux offres privées en concurrence, ils feront la queue devant les commissariats en faisant tourner le joint pour avoir le droit de se barrer de ce carcan.

La prohibition est une tentative d’interdiction d’un vice en le transformant en crime. Le résultat c’est que le vice est toujours présent, le crime en plus.

Parce que « Qui veut faire l’Ange fait la bête. » comme disait Pascal.

Dans le cas de l’addiction de Gérald Darmanin à l’autosatisfaction je préfère la sagesse de Nietzsche : « Qui trop combat le dragon devient dragon lui même ». Je crois que jamais aphorisme n’a été aussi approprié. Notre plus gros dealer, c’est l’État, le plus gros vendeur de benzodiazépine et d’anti-dépresseur de la planète. Et grâce à notre gouvernement, la demande n’est pas prête de diminuer.

Article publié initialement le 19 mars 2021.

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  • Le nerf de la guerre contre la drogue, c’ est l’ argent. C’ est un combat inutile tant qu’ il ne s’ en prend pas au sommet de la pyramide en coupant tous les liens financiers. Ceci dit je me demande comment ils vont financer leurs campagnes électorales et leur petites vies de turpitude s’ ils décident vraiment de se battre contre ceux qui profitent du crime.

    • J’ ajoute que j’ ai du mal à suivre vos arguments pour la légaliser. Vous souhaitez rendre accessible un ou des produits qui d’ abord ne sont pas de notre culture et qui je crois sont à considérer comme une arme de soumission qui arrange bien nos politiques in fine, autorisée ou pas. Enfin, le niveau de consommation est tel que la réponse à apporter serait plutôt de taper sur ses causes parce qu’ en la légalisant, vous acceptez ses causes et négligez complètement ses conséquences. Conséquences qui seront portées par tout le monde, assurance privée ou pas.

      • vous voulez faire le bonheur des gens contre leur gré.

        en sortant un argument assez curieux car à géométrie variable …on interdit les trucs qui ne sont pas de notre culture..vraiment?

        le « combat » contre la drogue , en réalité le comportement face à des produits, se joue au niveau familial et individuel, il est éclairé par la vérité…et donc la science..en partie déterminé par la culture et l’intelligence des gens…

        si on rappelle aux gens qu’ils devront payer les conséquences de leurs actes.. les actes ne seront pas meilleurs..mais le monde sera plus juste et respectueux des individus.

        vous ne vous rendez pas compte du cancer que représente la volonté de faire le bonheur des gens en interdisant des actes non criminels..quand la légalité se mêle de comportements..

        c’est accepter un peu de tyrannie…or la tyrannie ça tend à s’étendre..

        toujours pour le bonheur du peuple..
        pas de cannabis ..pas d’alcool, pas de tabac,
        tu mangeras ça, car c’est bon pour toi , tu te vaccineras, etc etc

        laisser aux gens assumer les conséquences de leurs actes….

        • Il y a une forme d’ hypocrisie dans l’ interdiction de faire ci et ça tout en taxant un tas de comportements que l’ état juge mauvais. Je vous suis jusque là. En revanche, oui il m’ apparait de manière assez flagrante que le trafic de drogue n’ est pas un joyeux commerce franco français, et qu’ il relève ( aussi) de la volonté d’ avilir toute une population. C’ est un argument que je reçois 5/5, et je le reçois aujourd’hui, pas dans dix ans ou il y a 50 ans. Faites une photographie instantanée de la société dans laquelle nous vivons tous les deux, et dites moi que rendre libre la consommation de cannabis, héroïne, cocaïne, lsd et tutti quanti rendra la société meilleure. Je pense simplement qu’ avant de reconnaître cette liberté, il y en a de bien plus prioritaires, comme celle de pouvoir traverser la rue et trouver du boulot, ce qui éviterait à bien des personnes de sombrer dans la drogue pour la rendre marginale et anecdotique, réservée à des gens qui oui, pour le coup, seront libres de part leurs activités artistiques ou besoin de destruction se cameront à leur propres frais.

          • Il me semble ce que vous semblez dénoncer c’est davantage un projet de déculturation dont la PROMOTION du cannabis est un élément c’est autre chose…

            ou le cannabis n’ets pas qu’une drogue de plus..

            si vous voulez reste que…les vrais complices de ce projet sont les parents qui cèdent .

          • L’idée que vous placez le fait de « rendre la societe meilleure » avant la liberte invividuelle en dit long sur votre maniere de penser. Le fait que vous utilisiez cette idee « société meilleure  » pour justifier la persécution violente et institutionnelle d’un groupe d’individus, à priori pacifiques, est, à mon goût, assez ecoeurant.

            • Il faudra m’expliquer en quoi la prise de drogue rend plus libre, capable (de passer des contrats) et responsable des conséquence de ses actes. Si c’est ça être libertarien, alors c’est une perversion du libéralisme.

            • Mais bien sûr, le junkie en manque de sa dose est un individu pacifique comme on peut en croiser sur la colline du crack à Paris.

            • Le monde des drogués n’est pas un mode de bisounours.

        • OK tant que je ne cotise pas pour les assurances sociales (santé, chômage) de ces déchets qui pourrissent notre environnement : ils financent la pègre, les politiques, le terrorisme et sapent les forces de notre pays. C’est pas nouveau, les Anglais ont asservi la Chine au XIXe siècle avec la guerre de l’opium. Au XXIe, la guerre contre l’occident se livre avec le cannabis, la coke, les opiacés et les amphétamines et leurs dérivés.

      • Pas de notre culture, la drogue ? Comme vous y allez ! Mais la drogue est de toutes les cultures (et le chanvre pousse merveilleusement bien chez nous).
        Et sans la drogue, jouirions-nous autant aujourd’hui des auteurs des Paradis artificiels, du Bateau ivre, de Aurelia, du Capitaine Fracasse, de Ballade à la lune… ?

      • « Vous souhaitez rendre accessible »
        Non. Vous mentez. Je n’ai pas dit ça. J’ai parlé d’arrêter de soumettre les vendeurs et consommateurs a l’action coercitive de l’Etat. Je parle d’arrêter la violence, pas d’organiser une chaîne logistique ou de faire de la distribution gratin gratuite de bédot dans les écoles maternelles. Si vous voulez argumenter, faites le de manière honnête et sans me mettre des mots dans la bouche. Arrêter de nuire, ce n’est pas se mettre à activement aider à quelque chose. Donc non, je ne souhaite pas rendre quoi que ce soit accessible. Juste arrêter la violence d’Etat. Rendre les choses disponibles je ne veux pas le faire, je ne veux pas l’encourager, je veux que ce soit le marché qui décide. Si les français, adultes libres et responsables veulent se droguer, qui êtes vous pour le leur interdire ? En quoi avez vous le droit de leur imposer de la violence ? Ils ne vous forcent pas à consommer. Comment justifiez vous votre agression ? Eux ne vous demandent rien que la paix, et vous argumentez que non, votre agression est justifiée. Personnellement je vous trouve assez violent dans vos recommandations.

         » un ou des produits qui d’ abord ne sont pas de notre culture ». Les pommes de terre, les piments les tomates les poivrons, et que sais-je encore ne sont pas de notre culture. Ca vient d’Amérique tout ça. Le cananbis en revanche vient d’Asie et est présent en Europe au moins depuis l’empire romain. Le Chanvre est une plante bien plus culturelle que vous ne pensez. Vous voulez les interdire aussi? Je plaisante, je sais bien que c’est le couple drogue et culture dont vous parlez. Mais je ne vois pas en quoi vous avez démontré le fait qu’une drogue ne soit pas culturelle justifie que l’on incarcère son prochain qui en fait usage sous la menace des armes. Pourquoi justifier l’initiation de la violence par la tradition ? Vous vous prenez pour Savonarole? Ce n’est qu’a moitié une plaisanterie sachant que l’usage récréatif du cannabis fut diabolisé en Europe par Innocent VII en en 1484 qui assimilait l’usage récréatif du cannabis au culte de Satan. Mais la picolle, ça pas de problème. Ce qui est traditionnel c’est la persécution semble il.

        « qui je crois sont à considérer comme une arme de soumission qui arrange bien nos politiques in fine, autorisée ou pas.  »
        Si la drogue était une arme de soumission elle serait encouragée. Or ce n’est justement pas le cas. La vraie arme de soumission c’est la prohibition elle même comme l’expliquait très bien Milton Friedman.

        Mais en gros, vous soutenez qu’il est judicieux de continuer avec la prohibition, c’est à dire de menacer de prison des gens qui brûlent de l’herbe et en inhalent la fumée. Vous voulez que l’on traque ces personnes, que l’on traque leur fournisseurs comme des bêtes, qu’on les spolie financièrement, qu’on les traîne en justice à la pointe du fusil, et vous vous insurgez contre l’aspect « arme de soumission » de la drogue… Est ce que quelque part l’hôpital ne se moquerait pas un peu de la charité ici ? Qu’est ce qui est le plus à même de vous soumettre ? Fumer un pétard ou vous faire braquer par une arme chargée au 9mm Parabellum ? On nage en plein délire ici !

        « Enfin, le niveau de consommation est tel que la réponse à apporter serait plutôt de taper sur ses causes parce qu’ en la légalisant, vous acceptez ses causes et négligez complètement ses conséquences. »

        Accepter les causes de la consommation c’est accepter la liberté individuelle. Soit les français sont du bétail soumis à un idéal collectiviste et nous allons directement dans la case URSS, soit les français sont libres et responsables et ils peuvent vivre et mourir comme ils l’entendent tant qu’ils ne facturent pas ça à autrui. Taper sur les causes de la consommation des individus, c’est littéralement leur taper sur le cerveau. C’est de là que vient leur motivation à faire des actions individuelles. Si vous voulez vous attaquer aux causes de la consommation vous allez devoir opter pour la technique Mao (ce grand héro de la prohibition) : Camp de rééducation. Et vous savez quoi ? Ca marche ! Effectivement au prix d’un complexe concentrationnaire, d’une persécution sanglante, vous pouvez attaquer la cause : Quand on essaye juste de survivre et de na pas voir sa famille réduite au rang de bête de somme, on pense moins a fumer de l’opium ou des joints. Je reconnais que sur ce point vous avez raison : C’est possible. Grâce au totalitarisme version boucherie collective avec des humains en guise de viande le champ des possibles est effectivement très vaste.

        Et les conséquences… Les conséquences d’avoir des drogués dans la société c’est que vous avez moins de citoyens performants pour bosser. J’admets que défoncé, l’humain n’est pas à son maximum. Mais les conséquences sur la société dont vous parlez elles existent toujours quoi que vous fassiez. Vous pensez que la prohibition, votre chère et tendre prohibition à coup de flingues, de décentes de police et d’incarcération n’a pas de conséquences sur la société ? Vous préconisez la prohibition. Pour qu’elle soit efficace la prohibition implique l’instauration d’un état policier, d’un flicage financier total, de fouilles aléatoires conduisant à l’abandon de la vie privée et vous plaignez des conséquences des fumeurs de joints ? Une fois de plus est ce que quelque part vous ne pensez pas un peu que l’hôpital se moque de la charité ou que pour faire l’ange vous faîtes la bête ? N’y a t’il pas une disproportion patentée entre votre application du principe de précaution à la drogue et votre application de ce même principe à l’initiation de la coercition par l’Etat ?

        Je trouve que vos commentaires traduisent une incroyable légèreté absolument immonde dans votre manière de justifier la violence physique institutionnalisée. C’est comme si pour vous taper sur drogués ce n’était au fond pas si grave. On dirait que dès que qu’une personne consomme de la drogue on pourrait justifier les pires sévices tant qu’on arrive à articuler deux ou trois propos de bistrot qui laissent penser que tout ça est « pour le bien de la société ». Avec ce genre de raisonnement les Ceausescu de ce monde ont de beaux jours devant eux.

        • Et bien voilà une réponse bien préparée. Vous aussi vous me faites dire et penser des choses que je ne dis pas. Je trouve que ce débat est tout aussi débile que ce pauvre Darmanin en train de gesticuler pour lutter contre. C’ est une vraie tarte à la crème, sans fin. Mais pensez comme vous pensez, autorisez sous des règles ( strictes?) la consommation de drogue sous prétexte de vouloir tarir une forme de criminalité et surtout, Ô comble d’ hypocrisie, sous prétexte de liberté. C’ est vrai que la majorité des gens qui se cament sont parfaitement libres. Je pense que vous vous trompez de combat, ce n’ est pas la drogue qu’ il faut d’ urgence autoriser, c’ est le travail, c’ est le droit d’ aller et venir, c’ est le droit de monter des échelons sans diplôme, c’ est le droit de vivre dans une société qui propose mille futurs. Le reste n’ est que posture et dogmatisme à deux balles.

          • « C’ est vrai que la majorité des gens qui se cament sont parfaitement libres »
            Pourquoi pas? C’est vrai que la majorité des gens qui ne se cament pas sont parfaitement libres, eux…

            C’est bien simple, dès qu’on prononce le mot « drogue », cela déclenche aussitôt des fleuves d’amalgames, de caricatures outrancières et de justifications pour un autoritarisme rétrograde. C’est comme si pour certains « la » drogue ne pouvait être que le fait de junkies dégénérés, et que légaliser allait en inonder la société jusqu’à la détruire.
            Je ne suis moi-même pas consommateur, mais j’ai envie de dire: vous devriez en fumer un de temps en temps, ça vous calmerait les nerfs.

          • Je n’ai pas dit que la libéralisation de la drogue était une priorité absolue. Vous soulevez un autre débat. Darmanin joue les gros durs de la prohibition et je reponds: laprohibition est une ânerie en sois. Et sa posture de gros dur qui va mettre fin au trafic est une blague de mauvais goût.
            La majeure partie des gens qui se cament sont libres lorsqu’ils prennent leur premiere dose. De même, ceux qui s’engagent dans la légion le font librement. Apres ils ne le sont plus. Quand on signe un contrat avec des engagements, ln est moins libre après. Etre libre c’est aussi avoir le droit de choisir comment on perd sa liberté. Celui qui ne peut choisir sa mort ne peut pas choisir sa vie non plus.

        • Loin de moi l’idée d’approuver la répression de l’état sur les drogues quelles qu’elles soient, je crois que ce qui fait l’attrait de la vente pour les différents intervenants vendeurs sur ce marché, c’est justement la coercition étatique.
          Il suffit de voir l’accroissement des prix d’un kilo de coke ou de n’importe quelle substance prohibée chez nous du stade productif au lieu de destination finale de la vente du produit.
          Ce qui fait la cherté, c’est la prohibition et les peines encourues…
          Je serais d’avis de légaliser toutes les drogues pour en finir avec la criminalité liée à la drogue
          N’oublions pas que dans les années 20, on tuait pour de l’alcool et que c’est la prohibition qui a créé Al Capone et que c’est la prohibition actuelle qui créé les cartels mexicains actuels ou jadis Pablo Escobar…
          Les Etats dans leurs grandes luttes contre les drogues sont le problème et non la solution
          Et il n’y a pas de solutions… car une multitude de gens aiment la drogue.
          Et ça, on peut faire toutes les lois du monde, cela ne changera jamais

      • La meilleure idée de l’article : radier les consommateurs de la sécu. Quand ils se pointeront dans une mutuelle qui constatera l’invalidité de la carte Vitale, ils comprendront leur douleur face au tarif spécial de la mutuelle. Plus efficace qu’une prune.

    • Reagan avait lancé la guerre contre les trafiquants en confisquant leur pognon. Il a lamentablement échoué.

  • à défaut de libéraliser la drogue ( douce , je précise ) , les péteux du gouvernement laisse le trafic se généraliser ; c’est plus mieux bien pour la paix sociale voyez vous ; et ce n’est pas ce petit con de darmanin , ni son successeur qui vont changer les choses ;

    • pour la paix sociale..je ne dirais pas comme ça, le but des politicards c’est toujours leur election.

      la guerre contre le cannabis est une stupidité largement acceptée par la majorité pour des raisons diverses, la la drogue française c’est l’alcool monsieur! ou autre.. mais pourtant de plus en plus toléré dans les familles.. d’où la singulière clémence vis à vis de la consommation et la dureté face à la distribution..

      j’ai vu des parents d’une lâcheté crasse..pareil avec la sexualité d’ailleurs..

      il n’y pas d’arguments solides pour interdire à un humain de fumer des joints sauf à le prendre pour un irresponsable.

  • En écho à ce brillant et très pertinent plaidoyer pour la libéralisation de la fumette, j’aimerais moi aussi y aller de ma petite citation, dont j’espère qu’on me pardonnera ici le recours à son auteur… :
    – Le peuple sent la punition et pas le crime et parce qu’il ne sent pas le crime craignez-le !
    Cette sentence que devrait méditer Darmanin, ses sbires et son président est de… Marx.

    • Merci pour le compliment et en réponse à votre citation de Marx, j’en ai une autre:
      « Fas est ab hoste doceri. »
      « Il est bon d’apprendre, même de son ennemi. »
      Ovide

  • Ok mais en voulant limiter la consommation à un public adulte, vous faites la même erreur que ceux que vous raillez. Vous vous présentez comme le nouveau parangon de la morale sans avancer d’argument pertinent contre la consommation des mineurs. On responsabilise en laissant faire tout en expliquant, certainement pas en autorisant ce qui nous était interdit.

    • Je n’ai pas avancé d’argument parce que j’ai écrit un article de 2 pages, pas un mémoire de doctorat. Je ne me présente pas comme un parangon de quoi que ce soit.
      Vous me reprochez ce que je n’ai pas fait. C’est quand même un comble!

    • L’alcool est bien interdit aux mineurs. Ca ne les empêche bien sûr pas de prendre leurs premières cuites à 16 ans, mais au moins on a intégré dans les consciences que boire de l’alcool n’est pas anodin, et nécessite des précautions d’usage.
      Même chose avec les drogues. Les drogues dures, c’est autre chose.

  • Le web et l’écrit papier sont cruels avec les hommes politiques.
    Macron, il y a 4 ans, se montrait très favorable à la dépénalisation du cannabis, y compris, donc, je crois, dans son Révolution.
    Bon, il était aussi opposé au 80 km/h…
    Allez Manu, pour une fois, sois fidèle à tes promesses… Fais tourner ton bedeau de l’Intérieur !

    • Manu ? Le gars qui a assuré que la vaccination ne serait jamais obligatoire ? Le même qui prétendait que le pass sanitaire ne servirait jamais à différencier les français ?
      A se demander s’il y a une promesse qu’il a tenue dans tout le quinquennat. Mais c’est sûrement la faute à Covid, c’est toujours la faute à Covid…

  • Parfaitement d’accord, liberté de consommation ET chacun son assurance santé (quitte à ce que les CPAM proposent elles-mêmes des contrats au premier euro !).

  • Darmanin prépare la campagne contre Le Pen en essayant de prouver qu’il en a plus dans son slip que la responsable du RN.

    • La justice n’a toujours pas réussi à déterminer si ce qu’il fait avec le contenu de son slip est légalement autorisé… 😀

  • Comme pour l’immigration illégale, Darmanin fait le gros dur, il se fait passer pour un homme à poigne qui maîtrise la situation alors qu’il ne maîtrise que le port du micro mou.
    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a fait dissoudre les Générations Id., parce qu’ils révélaient publiquement que son action c’est zéro, et que les frontières restent des passoires.
    Ceci dit, Darmanin n’est pas seul à jouer ce jeu, il a nécessairement l’appui de Macron (sans quoi jamais les GI n’auraient été dissoutes). Darmanin, Macron, même combat: de la com’ pour épater les gogos, et repêcher des voix au RN.

  • On peut se poser la question mais le trafic de drogue perdure parce que les consommateurs veulent de la drogue et que les non consommateurs, souvent, au quotidien, ils s’en foutent. Le trafic de drogue ne fait que des victimes volontaires (je ne parle pas des règlements de compte, mais juste de l’activité de vente de drogue en elle même). Or ce n’est pas le cas des cambriolages. Si lors d’une soirée vous voyez un mec vendre du shit, ça peut ne pas vous plaire mais tout le monde n’appelle pas la police si le vendeur reste courtois et relativement discret. En revanche si vous voyez un cambrioleur, vous appelez la police immédiatement. Le traficant reste un commerçant. Le cambrioleur ne peut pas travailler sans victime. Et les victimes se plaignent beaucoup plus que les banals témoins du trafic.
    Le trafic et la consommation de drogue sont des « crimes sans victimes ». Les cambriolage, le racket, les braquages, c’est beaucoup plus dur en ce qui concerne l’acceptation sociale. Personne ne se battra jamais pour tolérer les cambrioleurs.

  • Croire que lutter contre la drogue c’est harceler les fumeurs de joints (que Macron a gentiment qualifié de « complices » des dealers ce matin), c’est tellement lamentable.
    Y’en a marre d’entendre toujours les mêmes arguments éhontés et démagogiques qui n’ont pas bougé d’un pouce depuis un siècle. Marre de voir nos forces de l’ordre verbaliser du petit fumeur au lieu d’aller s’occuper des délinquants. Marre du cirque médiatique du Drama-Nain, qui était en tournée à Marseille lorsqu’un gamin de 8 ans s’est pris une balle récemment mais a préféré poursuivre sa tournée d’inauguration de commissariats plutôt que de se rendre sur place.
    Et surtout, en 2021, alors qu’on a l’exemple des Pays-Bas sous les yeux depuis des décennies, alors que le Canada n’a quasiment que des choses positives à tirer de la légalisation récente, c’est insupportable de voir autant d’énergie et d’argent dépensés pour faire de la prohibition inutile et moyen-âgeuse.
    Bizarrement, aucun politicien ne parle de la politique darmanesque comme d’un succès à l’étranger : ah bah c’est parce que c’est pas un succès, juste un crétin qui agite ses petits bras pour faire parler (de lui) et pour éviter de parler de la vraie délinquance (qui est en forte augmentation).
    Légalisons, créons des emplois, gagnons de l’argent en permettant aux gens de fumer de l’herbe de qualité plutôt que du shit douteux acheté la nuit dans un parking mal fâmé, permettons aux forces de l’ordre de s’occuper de la délinquance, et arrêtons ce cirque ridicule.
    De nos jours en France, peu importe que tu aies un casier judiciaire, que tu sois armé, que tu sois violent : du moment que tu as ton pass sanitaire et qu’tu fumes pas de hakik, pour Gégé t’es un bon citoyen.

  • Je pense que les politiques savent bien que légaliser la drogue serait plus efficace contre le trafic et probablement la consommation.
    Le problème est qu’il y a deux risques à assumer:
    -perte de voix de ceux qui pense que c’est une mauvaise chose.
    -risque d’agitation très forte dans les banlieues avec tous ceux qui vivent du deal.
    Est-ce qu’il existe encore des dirigeants politiques prêt à assumer ces risques?

  • Nos luttes obsessionnelles, et vaines, contre la drogue, on les doit aux States qui après la seconde guerre mondiale, sous l’impulsion d’un fada, énonçant mensonges sur mensonge sur le cannabis, ont mobilisé le pays et l’ONU pour se lancer dans une croisade imbécile.
    Ca a coûté un « pognon de dingue » et comme toute prohibition n’a eu qu’un effet : engraisser les mafias !
    Sur ce sujet, comme tant d’autres a opéré un virage à 180 entre ce qu’il professait comme candidat et ce qu’il fait aujourd’hui. A sa décharge, il « bénéficie » probablement de l’administration la plus c.nne du monde sur le sujet.
    Tout ce petit monde aura l’air bien malin quand les States finiront par imposer la fin de la pénalisation au reste du monde.

    • Pour compléter. Du Pont de Nemours a déposé dans les années 3O le brevet du Nylon. Il voulait se débarrasser de la concurrence des producteurs de chanvre.
      Wikipedia: « Au cours des années 1930, DuPont fut l’un des principaux acteurs du lobbying anti-chanvre, aux côtés des magnats de l’industrie papetière (qui détenaient une partie de la presse et des forêts), dont l’aboutissement fut en 1937 le Marihuana Tax Act. Harry J. Anslinger, commissaire du bureau de lutte contre les narcotiques de 1930 à 1962, promoteur de cette loi qui rendit la culture du chanvre impossible économiquement, était le neveu du banquier Andrew Mellon, lui-même l’un des principaux financiers de DuPont. Cette législation eut son rôle dans la déforestation massive du Canada et des États-Unis[réf. nécessaire]. Aujourd’hui, les États-Unis sont le premier pays producteur de papier au monde (80,8 Mt/an), majoritairement à partir d’arbres venant du Canada, loin devant le second, la Chine (37,9 Mt/an)13.  »
      Les USA ayant interdit la culture du chanvre sur son sol a poursuivi son combat en faisant pression sur tous les pays de la planète pour rendre la prohibition mondiale.
      Rien à voir avec le capitalisme de connivence. La drogue c’est mal, puisque Gégé le dit.

  • Tout ceci est d’autant plus dramatique que c’est l’objet d’un double discours. On voit bien qu’en parallèle de ce discours de rigueur policière du ministre, on a la réalité du village du crack à Paris plus ou moins organisé par l’administration ainsi que les salle de shoot dans les grandes villes. Autrement dit dans les faits, la drogue est autorisée et plus ou moins géré par l’Etat.
    $
    Quand on voit le contraste avec la fermeté et la repression pour la vaccination et le pass sanitaire, cela laisse songeur.

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