L’ascension des technocrates

Une des lignes de fracture de notre époque est la question de savoir si les gens peuvent décider de leurs propres affaires ou bien dans quelle mesure des experts peuvent décider pour eux.

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L’ascension des technocrates

Publié le 8 août 2021
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Par Joakim Book.

L’origine des terribles événements de ces 17 derniers mois réside dans un modèle informatique. Les experts qui ont conseillé l’administration britannique en mars 2020 ont utilisé plus d’hyperboles extravagantes que ce qu’on peut trouver dans un dictionnaire standard et ils ont pressé l’administration de faire ce qui n’avait jamais été fait, tenté ou suggéré : fermer la société.

Dans l’urgence et brièvement au début, mais ensuite plus longtemps que quiconque l’avait imaginé – comme il est courant pour les politiques temporaires.

Le poids des technocrates érudits ne peut donc pas être sous-estimé.

La figure de l’expert

Modélisation, planification et manipulation de la société ont toujours été associées à l’idée de l’expert, un sage qui savait des choses que les autres ne savaient pas ; un sachant capable de révéler les mystères du monde et d’en faire un bon usage. Avec un nombre suffisant d’entre eux, on peut actionner les leviers de la société et obtenir les résultats que souhaite le décideur.

Un nouveau livre d’Erwin Dekker, Professeur à l’Université Erasmus , détaille la vie et les idées de Jan Tinbergen, économiste néerlandais et économétricien, célèbre surtout pour avoir été corécipiendaire du prix Nobel d’économie en 1969 – et qui a peut-être été le premier grand expert de l’État technocratique.

Son nom s’étale dans la littérature économique et la politique monétaire en particulier pour le besoin d’avoir plus d’instruments que d’objectifs (la « règle de Tinbergen ») : on ne peut pas atteindre deux cibles avec un seul instrument (voir les questions du mandat de la Fed et de la courbe de Phillips).

Formé à la physique durant les années vingt, il a plongé dans l’économie en raison d’un fort désir culturellement socialiste de changer la société. Il voulait stabiliser le cycle des affaires qu’il observait autour de lui, améliorer la vie de ses concitoyens, planifier et ordonner la société pour en faire un monde meilleur. Sa passion politique pour le socialisme provenait « d’une prise de conscience des différences sociales et d’un engagement passionné dans l’éradication de ces différences. »

Écrivant et travaillant précisément à une époque où les vertus qui l’habitaient étaient de plus en plus valorisées, il a cartographié l’industrie néerlandaise de la construction navale, travaillé pour la Société des Nations sur la manière de dompter et piloter le cycle international des affaires, et a conseillé une multitude d’États sur la meilleure façon de conduire leurs économies.

Pendant l’occupation des Pays-Bas, il a même assisté le commandement nazi pour sa planification de guerre. Sept décennies avant la révolution du nudge et l’équipe de psychologie comportementale de l’administration du Royaume-Uni, Tinbergen a tenté de fournir à ses dirigeants politiques ce dont ils avaient besoin, toujours dans l’optique d’organiser l’économie de manière à ce qu’elle soit guidée et pilotée par le scientifique érudit.

Comme l’écrit Dekker dans la préface du livre :

La meilleure position pour ce nouvel expert en économie n’est pas sur le trône, mais juste à côté.

La vie de Tinbergen a été remplie d’ironie et de contradictions.

Pacifiste, il a été sauvé par le gong d’un séjour en prison pour objection de conscience, puis il a fini par encourager la création d’un gouvernement mondial avec ses propres forces de police.

Physicien expérimental, il a vu de meilleures occasions de changer le monde dans le domaine de l’économie.

Économiste, pionnier des modèles mathématiques et des mesures, il soulevait sans cesse des problèmes institutionnels et culturels pour contredire les experts, ses collègues.

Jeune militant socialiste strict qui voyait le changement survenir du bas vers le haut en menant une vie exemplaire, il a passé sa carrière à planifier des économies entières depuis tout en haut.

Quoiqu’obsédé par les progrès personnels et culturels de l’être humain, ses travaux politiques chez lui et dans les pays en voie de développement étaient largement centrés sur les gains matériels :

Il était farouchement opposé au fascisme mais il a tenté d’analyser son système économique sur un plan purement technique. Il croyait profondément aux vertus de transformation et d’émancipation de l’éducation, mais il modélisait l’éducation en termes d’années d’école. Il croyait que l’économie devait être une véritable science quantitative, libre autant que possible d’idéologie et de débat qualitatif, mais il espérait produire une vision et une perspective par ses travaux en économie.

Comme pour le modèle informatique, mis en pièces depuis, qui a convaincu le Premier ministre britannique Boris Johnson et ses conseillers de confiner en mars 2020, la précision ou le réalisme ne pèsent pas beaucoup dans la vision de l’expert capable d’obtenir des résultats dans un système qu’il pense maîtriser.

Assister le pouvoir de l’Etat

C’est l’idée, tellement séduisante pour ceux qui sont au pouvoir et tellement rassurante pour ceux qui veulent les croire, qu’un expert sélectionné avec les bonnes qualifications peut voir au travers des mystères du monde et, avec l’aide du pouvoir de l’État, le maîtriser, le stabiliser.

Dekker écrit que c’est la promesse que l’économie pourrait servir la société qui a attiré Tinbergen dans le rôle de l’expert économique :

La principale responsabilité de l’État est de stabiliser et guider l’économie dans la direction socialement souhaitée.

Le principal apport de Tinbergen a été de « montrer aux politiciens comment ils peuvent accomplir ce qu’ils espèrent accomplir, et cela montre aux scientifiques comment leur savoir peut être mis en œuvre. »

Aujourd’hui, une grande part de l’aura de l’admiration pour les experts s’évanouit et les fractures de la société commencent à apparaître.

La première perte dans la nouvelle guerre contre les experts a probablement été le Brexit, rapidement suivi par l’élection de Trump à la présidence. Un expert après l’autre – des économistes du Trésor du Royaume-Uni, des commentateurs économiques aux États-Unis, des laboratoires d’idées, les comités éditoriaux de grands journaux et les experts de la Banque d’Angleterre elle-même, des experts en diplomatie et en législation internationale – ont conseillé, non, ont pressé le public britannique de ne pas quitter l’Union européenne et le public américain de ne pas élire un pompeux magnat de l’immobilier.

Et, avec les marges les plus étroites, les électeurs ont choisi de ne pas suivre l’avis des experts.

Avant même la pandémie, plus d’un tiers des personnes interrogées disaient ne presque jamais faire confiance à l’administration britannique. Alors que les Britanniques font généralement confiance aux scientifiques et docteurs, il existe un fossé profond entre les groupes de personnes aisées et diplômées, qui font davantage confiance et sont plus favorables aux informations des scientifiques, et les groupes de personnes moins aisées et moins diplômées qui ont principalement le point de vue inverse.

Les partisans du Brexit sont de manière persistante moins susceptibles de faire confiance aux experts de tout domaine, des docteurs aux prévisionnistes météo, des économistes aux fonctionnaires.

La confiance des Américains envers les représentants de l’administration et les médias a toujours été plutôt basse mais au moins, avant la pandémie, ils faisaient progressivement davantage confiance aux scientifiques et docteurs. Au début de la pandémie la confiance s’est effondrée chez tout le monde sauf ceux qui se déclarent démocrates et il semble que cela se soit aggravé depuis. Le CDC semble avoir le pire de tous les scores.

Qui décide pour qui ?

Une des lignes de fracture de notre époque est la question de savoir si les gens peuvent décider de leurs propres affaires ou bien dans quelle mesure des experts peuvent décider pour eux. Est-ce que nos sociétés acceptent le vieux dicton « chat échaudé craint l’eau froide » ? Ce débat est loin d’être clos, vu comme il s’est enflammé ces dernières années, vivement exacerbé par les conflits sociaux contagieux du Brexit, de Trump et de la Covid-19.

Ce sujet est au fondement de la politique, car la politique est la bataille pour l’État et celui-ci est l’institution qui produit ce genre de directives générales. C’est au XXe siècle, après deux guerres mondiales, que l’État est apparu comme la principale institution de la société ; et, pourrions-nous ajouter que ce n’était pas un hasard, des décennies d’économie lourdement planifiée qui ont suivi. Au cœur de cette violente transformation des affaires du monde se trouvaient les experts : les technocrates, les scientifiques et les érudits se pensant munis des compétences et capacités pour améliorer nos vies.

L’expert introduit en politique, de l’espèce Jan Tinbergen, hautement compétent et motivé, est là depuis longtemps. Savoir s’il y restera encore longtemps est une autre question.

Traduction Contrepoints.

Sur le web

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  • « Se méfier de la docte ignorance des experts » comme le préconisait Edgar Morin.

    Le problème est que le statut d’expert scientifique s’acquiert essentiellement par un processus de bavardage et de copinage: le concours de celui qui a la plus grosse liste de publications internationales à comité de lecture. La notoriété et le prestige de ces gourous sont portés par le consensus hyperdémocratique des sachants qui propulse au sommet des théories indifféremment géniales ou ridicules. Les despotes et influenceurs en tous genres n’ont plus qu’à puiser dans ce stock aléatoire pour justifier leurs préjugés (cherry picking). Qu’il s’agisse d’économie, d’écologie, de santé ou de climat ceux qui peuvent comprendre n’ont pas la parole et on s’en aperçoit trop tard.

    • Pour finir de citer Edgar Morin 🙂 :
      « Tout notre passé, même récent, fourmille d’erreurs et d’illusions, l’illusion d’un progrès indéfini de la société industrielle, l’illusion de l’impossibilité de nouvelles crises économiques, l’illusion soviétique et maoïste, et aujourd’hui règne encore l’illusion d’une sortie de la crise par l’économie néolibérale, qui pourtant a produit cette crise. Règne aussi l’illusion que la seule alternative se trouve entre deux erreurs, l’erreur que la rigueur est remède à la crise, l’erreur que la croissance est remède à la rigueur. »

      • Qu’entend-il au juste par « néolibéral »?
        Ce qualificatif passe-partout n’est généralement rien d’autre que l’insulte commode des ultra-antilibéraux à l’encontre des libéraux.

        • J’ai du mal à répondre à la place de M. Morin, mais j’imagine qu’il entend par là la dérégulation du marché des actions, créateur de bulles à répétition (à cause de l’injection de monnaie par les états c’est probable).
          Je ne pense pas qu’il soit une ultra-antilibéral fanatique au vu de son oeuvre.

    • Il était expert en quoi déjà Edgar Morien ? ^^

  • La première phrase de l’article est un odieux mensonge. Aucun « expert » n’a eu à répondre de ses égarements. Aucun programme informatique ne signe de lois et ne manie la matraque pour les faire appliquer.

    • « Aucun « expert » n’a eu à répondre de ses égarements. »
      Evidemment puisque consultés par les politiques, leurs « conseils » allaient dans le sens qui arrangeait les politiques!
      Quant aux programmes informatiques, ce sont des outils. Mal utilisés, c’est comme les marteaux, ça fait mal aux doigts!

    • pas vu cette phrase ??? à quelle ligne SVP !!!???

  • La différence est grande entre un savant et un expert ou ex-pairs qui de fait n’est plus un pair. Combien en ai je connu qui sont devenu ex-pairs dans un domaine après avoir échoué professionnellement dans ce domaine?
    Il est tellement plus facile de juger de ce que les autres font que de faire soi-même .

  • La modélisation mathématique est un outil comme un autre mais ne vaut rien si le modèle n’est pas recalé avec les observations de terrain.
    C’est ce qui se passe dans l’industrie aéronautique, on fait tourner des modèles mathématiques qu’on compare à des essais en soufflerie, ainsi chaque métier complète l’autre.
    C’est exactement ce qu’on n’a pas fait avec cette pandémie, ce sont toujours les mêmes experts qui interviennent et qui prédisent l’apocalypse.
    Leur position est confortable, si ce qu’ils ont prévu se produit, ils peuvent dire qu’ils avaient raison et si ça ne se produit pas c’est parce que nous avons suivi leurs recommandations.
    Tous ces experts sont les idiots utiles de ce pouvoir qui utilise les arguments qui l’arrangent, au gré des circonstances ou de l’humeur de notre expert en chef, j’ai nommé le Pr Macron.

    • « ne vaut rien si le modèle n’est pas recalé avec les observations de terrain. »

      C’est ce qu’on appelle un problème inverse: trouver les valeurs des paramètres inconnus qui reproduisent bien l’expérience. Si on a de la chance la solution est unique et pas trop coûteuse à trouver (méthodes de gradient ou de recuit). Ce doit être le cas pour les souffleries numériques ou la sismique inverse. Pour le climat ou les épidémies je pense que c’est plus compliqué : il y a beaucoup de paramètres en jeu (dont certains auxquels on n’a pas encore pensé) et assez peu d’expériences vécues donc une multiplicité de combinaisons de paramètres qui rendent compte du passé mais pas de l’avenir (sauf une seule combinaison mais laquelle?) ou alors de l’avenir qu’on souhaite suggérer. Forcément on se plante et le modélisateur qui prétend savoir se vante.

      • « il y a beaucoup de paramètres en jeu »

        Je n’ai jamais compris que dans ces conditions des « scientifiques » puissent mettre en avant une moyenne de résultat de modèles qui ne peuvent présenter aucune corrélation.

    • C’est faux pour la covid. Au tout début tous les modèles donnaient une explosion des cas et c’était normal en l’absence de précaution et avec un virus très contagieux. C’est le confinement qui a permis de reprendre la main, mais après il y a eu des relâchements trop précoces. Donc il est préférable de parler de ce qu’on sait ?

  • Notre société est complexe : comment un individu lambda peut-t-il se faire une idée de la qualité d’un vaccin par exemple ? Il est contraint de faire de plus en plus confiance à des « experts » vrais ou intermédiaires médiatiques. De ce fait, il se sent de plus en plus dépassé dans un environnement qu’il ne maîtrise plus et il finit par rejeter ce qu’il ressent comme une dépossession permanente de son libre-arbitre.

    • vrai et faux !!! est-ce que tous les utilisateurs de cette machine qui nous permet de commenter à tout va savent quelle est son fonctionnement et tous les circuits complexes qu’il faut maitriser ??? Certainement pas car il y aurait moins d’avis plus ou moins compétents d’émis ne serait-ce que sur ce site !!!!

  • Bien sûr qu’il faut des Experts. Le problème est qui les écoute/ou pas et qui les désigne. D’accord avec MC2 une flopée d’incompétents (au sens ignorant le sujet et ne cherchant pas vraiment à le connaitre ) écoute une Kyrielle d’incompétents qui aiment causer dans le micro (ou le tiennent) et professent les idées que les premiers veulent bien entendre. Prenez ce qui se passe dans le secteur de l’énergie aujourd’hui et vous aurez un très bon exemple.

  • En France, aucun problème : avec DSK, Attali, Minc et Olivier Duhamel, on a tout ce qu’il faut comme experts de talent pour inspirer les politiques… 😉

  • Il y aurait une classe de quidam parfaitement habilités à traiter des affaires de l’état, ce sont les créateurs d’entreprises qui ont réussi à franchir la barrière des 3 à 5 ans, mais voilà, pour rien au monde ils n’accepteraient de se faire élire ou entrer dans la fonction publique, leur liberté leur est trop précieuse !

    • Je pense, à l’inverse de vous, que notre président Macron aurait très, mais alors trèèèèès largement la compétence de faire survivre une entreprise pendant 3 à 5 ans.
      Votre propos démagogique à l’extrême ne saurait masquer la complexité incroyable des postes de décision de notre temps (je pense aux postes réellement exécutifs). Certes les chefs d’entreprises pérennes ont tout mon respect et mon admiration, mais ne tombez pas dans votre propre caricature en prétendant que leur compétence puis être généralisable comme par magie pour gérer toute la diversité des affaires d’un pays.

      • Considérant la gouvernance de macron depuis son arrivée au pouvoir, je crains que votre jugement soit totalement erroné.
        La première qualité d’un patron est de choisir ses hommes et de mettre le bon manager à la bonne place. (The right man at the right place). Le casting opéré par macron me laisse assez pantois. La seconde qualité d’un patron est de ne jamais aller dans le mépris. Macron nous a démontré maintes fois qu’il avait un profond mépris des citoyens en général et de ceux qui ne pensent pas comme lui en particulier. La troisième qualité est l’écoute. Macron ne sait écouter que lui-même. Je pourrais ainsi continuer en m’appuyant sur les dix critères qui définissent un bon patron. Macron ne coche aucune des cases.
        En tout cas, dans ma vie de consultant, je n’ai jamais eu affaire à des PDG aussi nuls que macron.

      • Ma réponse à votre mail a été censurée !!! Je ne sais pourquoi ?

  • Il y a un autre problème avec les « experts » qui veulent changer la société : c’est une évolution à long terme et la génération actuelle a tout à perdre et rien à gagner dans cette évolution dont elle ne verra jamais l’aboutissement.

    L’arrogance des sachants les pousse d’autre part à nier les problèmes de l’individu dès lors qu’ils pensent agir pour le groupe. Quand bien même ils auraient raison – ce qui est peu probable – la négation de l’individu ne peut que créer des tensions qui détruisent la société. Et en général, ce que l’on reconstruit sur les ruines n’a pas grand-chose à voir avec le plan initial.

  • Je pose la question sans arrière pensée :
    – combien de pays sur les 194 Etats recensés dans le monde ont choisi de ne vacciner que les plus vulnérables ?

    Si aucun (à ma connaissance ??) malgré les divergences géopolitiques, idéologiques et culturelles parfois criantes, c’est qu’il existe un consensus fort dans ce domaine de la science en l’état des connaissances actuelles. C’est certainement contestable, je ne peux pas en débattre à mon niveau, mais quel pays va prendre le risque à cette échelle et à ce stade ?

    • Sur les 194, aucun.
      Car le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont une seringue et ceux qui n’en ont pas. Les premiers vaccinent à tour de bras. Les seconds creusent… des tombes.

    • Je répondrais avec arrière pensée :
      – qui prend le risque de vacciner les moins vulnérables qui ont le plus à perdre dans cette affaire, c’est à dire les enfants.

      Tout ça pour atteindre une hypothétique immunité de groupe, déterminée par des modélisateurs fous, qui peut être atteinte par d’autres facteurs. (Le terme « moyen » supposerait qu’une action de l’état est bénéfique).

      • Si l’immunité de groupe est hypothétique et déterminée par des fous pourquoi essayer de l’atteindre par d’autres facteurs ?

        • Je veux dire qu’elle est hypothétique dans le sens que les coronavirus mutent rapidement.

          Je dis qu’elle est déterminée par des fous car les chiffres de « couverture vaccinale » avancés sont dignes du discours du Docteur Folamour dans le film de Kubrick.

          Et qu’elle est atteinte (partiellement) du fait que l’expérience montre que les épidémies ont toujours une « forme de cloche ». (Mais personne ne sait exactement pourquoi).

          Et je n’ose imaginer à quoi le consensus du « personne ne sait » pourrait aboutir si on découvre des effets à très long terme sur les enfants.

          (Mais pour vous ou moi, le risque est parfaitement gérable).

          • J’ajouterais que j’ai dans ma famille un jeune (majeur et non vacciné) qui a attrapé un « covid long » il y a un peu plus d’un an, transmis par un autre majeur et non vacciné.

            Je ne prétendrais donc pas que la vaccination est inutile pour les jeunes. Mais un adulte peut et doit assumer ses choix. Pour les enfants, c’est un autre problème.

            • a titre personnel , je dis aux gens qui me le demande moi je me vaccine…et je dis que les injonctions du gouvernement ont failli me faire renoncer..

          • voila… le problème est l’arrogance qui conduit d’ailleur à l’outrance contre ceux qui refuse la vaccination..

            • sans vouloir jouer les rabats joie , on est loin du sujet de l’article mais alors très loin !!! les experts qu’ils soient réels ou auto proclamés ( et quelque soit leur domaine dit de compétence ) présentent tous le même défaut et donc risque : vouloir nous imposer leurs conclusions par la force s’il le faut ; c’est le danger de toutes les idéologies dont la socialo communiste nous a montré les excès !!!!

        • le concept d’immunité de groupe est à court terme et se rapporte à ce qu’on connait…

          c’est à court terme puisque cela concerne des variants d’un virus..

          bon pourquoi pas dire on risque le coup.. de l’immunité de groupe par la vaccination et on va voir..

          là il est avancé que toute personne qui s’oppose à cela est un criminel comme si avait de certitudes.

    • Je veux des preuves de ces intentions pas seulement des supputations parce que les actions/résultats sont discutables.

    • Je pense que le risque n’est pas que quantitatif, il est surtout philosophique, éthique, moral et aussi de crédibilité/capacité sur la scène mondiale (géopolitique).

      C’est bizarre que subitement vous sortiez du sac le principe de précaution avec les dangers potentiels du vaccin anticovid en parlant de génération sacrifiée.. discours entendu chez d’autres. C’est vrai que les certains arguments passe partout on se les refile..

      • « crédibilité/capacité sur la scène mondiale »

        Si vous pensez à un taux de vaccination de 80% de l’ensemble des habitants de la planète pour éradiquer le virus … il y a un problème.

        Il est plus vraisemblable que chacun devra être immunisé soit par vaccin soit par le virus.

      • pas faux … il ya une absence de cohérence « philosophique » chez pas mal de gens…
        qui fait que avant de conclure je ne suis pas d’accord avec toi, position tout à fait respectable, on est obligé de dire à certains qu’onn e comprend rien à la rationalité de leurs positions..
        un jour ogm = diable, big pharma = diable et puis pouf…vaccin super… pareil avec le principe de précaution…
        il y en a qui sont difficiles à suivre..

        je n’ai rien contre l’arbitraire mais dire voler une banane et c’ets la guillotine voler un pomme et c’est la légion d’honneur me gêne un peu…

        • « un jour ogm = diable, big pharma = diable et puis pouf…vaccin super… pareil avec le principe de précaution… »

          Oui, il y a un conflit d’instrumentalisation de la science (comme dans l’opposition nucléaire/CO2). Cela doit fatalement arriver, mais ne nous apporte aucune réponse, si ce n’est qu’on est gouverné par des …

      • Principe de précaution? C’est le principe de précaution de refuser la contrainte? Non, ça s’appelle la prudence et c’est une vertu humaine et individuelle…
        La contrainte est inacceptable au plan philosophique et éthique, et franchement, si sacrifice il doit y avoir, ce ne peut être celui des enfants et jeunes générations.
        Le parallèle avec les guerres est bien là pour illustrer que les états ne se gênent pas pour se vautrer dans l’immoralité et le massacre, quand ça les arrange.
        Par contre, je peux convenir qu’il y a un concours de l’état qui peut le mieux mettre sa population au pas et jouer au jeu (impossible) du zéro covid; je ne vois pas ça comme positif.

    • Je crois surtout que la majorité des pays n’ont pas de vaccins contre le covid, le covid c’est un truc de riches.
      Ils ont déjà la mortalité infantile effroyable, un paludisme qui tue depuis la nuit des temps, des feux pour la cuisine sans évacuation entraînant des pb respiratoires, un manque d’eau potable ect..
      Ces pays n’ont de politique sanitaire, ils ont juste des chefs de guerre.

    • Modération : commentaire supprimé pour insultes

  • Où l’on voit qu’il n’y a pas loin de doux rêveur à furieux idéologue…

  • L’expert n’a PAS vocation à remplacer le libre arbitre des individus. Conseiller, oui, contraindre, non.
    Au-delà de cette considération philosophique le problème est à mon humble avis que les connivents sélectionnent les experts dont l’avis leur convient; ce qui fait des experts de plateau TV des sycophantes, quelle que soit leur compétence réelle…

  • Quelque chose me dit que l’idée de mettre fin à la règle des 2 mandats consécutifs va germer après les élections…

  • Publication allusive, faisant référence implicite à la vaccination contre la covid-19. Quand 99,9 % des experts sont d’accords sur un point, comment contester leur point du vue ? Impossible scientifiquement puisqu’il faudrait être soi-même expert. Et dans ce cas, la probabilité est très forte que l’on suivrait l’avis des 99,9%.
    Solution ou pseudo-solution : la politique. Elle permet de dire n’importe quoi, par exemple au nom des libertés ou de l’égalité, voire même de la fraternité.
    C’est ce que nous voyons avec les manifestations contre le pass sanitaire. Les médecins et les scientifiques y sont très majoritairement favorables. Mais le petit Philippot y voit une opportunité politicienne.
    Les experts ou le petit Philippot ?

    • Si les « experts » sont d’accord à 99,9% pour dire que le soleil tourne autour de la terre, il est impossible de dire le contraire même pour un expert sans finir sur le bûcher.

      • et pourtant le soleil tourne autour de la terre dans un référentiel terrestre et d’ailleurs vous le voyez….le modèle héliocentrique est juste une description plus simple..du système solaire..

        jamais compris pourquoi le référentiel héliocentriques est plus rationnel qu’un modèle géocentrique.. plus pertinent judicieux, simple selon l’usage…curieux…

        le procès de galilee démontre juste l’absolue nécessité de la liberté de pensée pour trouver la vérité… qu’il dise le vrai est secondaire…l’important est la preuve et la logique.

        • D’ailleurs Galilée et Ptolémée avait tort car pensaient tous les deux que la trajectoire des planètes était circulaire, et c’est Kepler qui a apporté la solution.
          Avant lui les mouvements apparents de mars était inexpliqués.

          • Oui mais kepler s’est gouré et c’est Einstein qui avait raison… Et Einstein se sera probablement gouré aussi. On le saura dans quelques décennies. Ainsi va la science. Ptolemee et Galilee sont des personnes exceptionnelles. Ne jamais l’oublier.

        • Le référentiel héliocentrique est plus proche d’un référentiel galiléen parfait que le référentiel géocentrique.
          Enfin, le mouvement que vous voyez des astres est dans le référentiel terrestre, et non géocentrique. On peut en voir la nature non galiléenne de ce référentiel en faisant tomber des poids d’une grande hauteur (cela produit une déviation).

        • « jamais compris pourquoi le référentiel héliocentriques est plus rationnel qu’un modèle géocentrique..  »

          Tout à fait !

          Mais si on utilise un « modèle » géocentrique pour aller sur mars, il ne fait pas bon faire partie du voyage. C’est là la limite de la vulgarisation scientifique et de son instrumentalisation.

          • euh… et pour un satellite? tu utilises un référentiel héliocentrique? our décrire le mouvement de la lune?

            • grosso modo..le référentiel géocentriques ne s’impose justement pas quand on parle terre et soleil..
              il suffit de dire les planètes décrivent un mouvement orbital autour du soleil.. plutôt que la terre tourne autour du soleil..
              certes, chacun voit midi à sa porte mais ça me choque….parce que quand on s’en tient à la terre et au soleil c’est s kif kif pour moi..

        • Le physicien étant par nature bien moins anthropocentrique que la moyenne (la physique rend humble pour qui approche ses mystères), une simple application du rasoir d’Ockham conduit naturellement à un repère héliocentrique pour décrire le système solaire, et un un repère géocentrique pour la représentation du mouvement des étoiles dans le ciel nocturne.

          Mais libre à chacun d’utiliser comme repère une toupie flottant sur un océan déchainé pour décrire l’univers, nous avons besoin d’ambitieux rêveurs 🙂

    • Combien de médecins réellement vaccinés, combien se sont arrangés et ont piqué le matelas ? 🙂 Ya t’il une profession qui a perdu plus de crédit ? Prof probablement…

      • vous croyez? qu’apportez vous à la table pour étayer vos dire..

        les médecins et les profs entant qu’individus par conscience SAUVENT un système par ailleurs voué à la médiocrité..
        le reproche à leur faire est de protéger par idéologie le système , vous parlez à un prof , il voit les problèmes..mais il ne les met pas sur le compte du système mais des gens en place..

    • comme vous avez raison à une nuance près c’est que le petit Philippot tout comme Adolph ,ou Lénine , Staline , Mao , Fidel Castro …. se croit à sa façon expert et si le suffrage universel le confirmait dans ses appétits de pouvoir il serait certain de son expertise qui ne pourrait donc supporter aucune contestation avec les effets induits que ceux qui réclament aujourd’hui la liberté sont ses futurs fossoyeurs !!!!

      • Bof. Contrairement à Macroute, Philippot aurait contre lui l’essentiel du Sénat, du système judiciaire, de la haute administration, du conseil constimachin et de la presse (c’est pour ça qu’il ne sera jamais élu d’ailleurs.)
        Ce qui fait qu’avec ces quelques contre-pouvoirs, il ne pourrait se permettre le dixième de ce que se permet le gang d’aujourd’hui.

    • Joli chiffre 99,9%, ça fait crédible.
      Dommage, en ce moment ça ne marche pas comme ça: on a les experts qui suivent la ligne du parti, qui sont « la science » et font de la pub à la télé; et il y a les autres, les galeux, qui osent remettre en cause le consensus artificiel, et se font censurer à tous les coins.
      Bon, et ja

      • Pardon pour la coupure:les experts peuvent discuter, certainement pas décider ce que font les gens de leurs corps.
        La science n’est pas une religion et les théocraties sont la forme de gouvernement la plus catastrophique.

  • Entre le déni scientifique des braillards qui défilent tous les samedis et une croyance aveugle envers la science maitrisée par quelques savants capables de  » créer  » l’homme nouveau il y a peut-être un moyen terme qui respecte l’individu avec ses différences et par suite ses inégalités !!! Il faut se rappeler que l’on ne change pas l’homme mais que l’on vit avec !!! Quelques règles conventionnelles suffisent à la vie en société !!!!

    • ce n’est pas ce qui se passe…

      un professeur qui qualifie un opposant à la vaccination obligatoire de criminel est PIRE qu’un antivax au regard de la liberté ..le jour où les antivax essaieront d’interdire la vaccination en général ce sera match nul…

  • un Ami me rappelle les vaccins du service militaire que nous subissions sans avoir notre mot à dire, je dirai au risque de passer pour un vieux con, qu’à l’époque nos gouvernants n’étaient pas aussi mauvais. C’est à cause d’eux, et uniquement à cause de ses menteurs calculateurs profiteurs d’argent public et leurs médias subventionnés, que la France va si mal.
    Et pas à cause des jeunes, des vieux, des chômeurs, des migrants, des sdf, des clochards, des anti vax, des pro vax ou autres innocents….

  • Tout à fait en accord avec ce bel article.
    – Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : pour qui connaît bien les arcanes de la recherche, il existe une quantité énorme de chercheurs parfaitement compétent en France, de spécialistes pour chaque domaine. La problématique vient plutôt du fait que l’on ne peut être expert de son domaine ET en même temps sur les plateaux TV tous les jours. Par conséquent, nos figures identifiables, et souvent détestées, sont rarement les vrais experts d’un domaine.
    – Les experts ne se sont pas réellement trompés sur la crise du Covid, je n’ai entendu aucun virologue mentir ostensiblement, mais plutôt s’abstenir dans le doute, ou pondérer leur réponse. Les mensonges ont été proférés « sous couvert d’experts » par les politiques paniqués par une gestion de crise imposée, et relayés par des médias clairement irresponsables (quand fera-t-on enfin le procès de l’impact des chaines d’information en continue sur cette crise??)
    – La technocratie est certes critiquable, mais ne rend pas la populocratie plus désirable. Ce mirage de la société civile omnisciente ne durera pas éternellement. Et NON, individuellement, notre bon peuple n’est pas plus INTELLIGENT, COMPETENT ou RESPONSABLE que nos décideurs (il n’y a qu’à regarder les audiences TV, comment votent les gens, quelles sont leurs aspirations réelles (pornographie, consumérisme aveugle, divertissement à en vomir).

    Quand comprendrons-nous que ce n’est pas une histoire de PERSONNES ou d’INTELLIGENCE mais d’une situation globale effarante :
    – indécision chronique sous veto des lobbies
    – indécision chronique sous veto des puissances divergentes de nos aspirations (Russie, Chine, …)
    – ADN de copinage et retour d’ascenseur un fois ne poste car NON on ne parvient pas aux responsabilités seul
    – Domaine ultra-concurrentiel qui fait émerger les plus compétiteurs, et non les plus « sachants » ou soucieux de l’intérêt général…
    Notre système est à bout de souffle, et me fais penser à la décadence de l’empire romain (copinage incestueux, oligarchie, plaisirs futiles et décadents, égoïsmes rampants)

  • Ce sont des experts en expertise

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