Le wokisme est un anti-libéralisme

Le terreau de ceux qui se revendiquent du mouvement du décolonialisme et du wokisme est, au-delà de leur vision manichéenne de la société visant à la fragmenter, un antilibéralisme viscéral.

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Thomas Piketty no Fronteiras do Pensamento Porto Alegre on Wikimedia Commons

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Le wokisme est un anti-libéralisme

Publié le 15 juillet 2021
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Par Michel Albouy.

Nourris à l’idée que la domination blanche impose ses règles de fonctionnement dans tous les domaines de la vie (de l’économie à la cuisine en passant par le code vestimentaire) aux populations dominées, ils estiment dans la lignée de l’approche marxiste que les populations souffrant de la domination blanche que l’économie de marché et le capitalisme ne sont que des instruments de pouvoir pour les asservir.

Au passage, certains économistes n’hésitent pas à affirmer que la richesse des pays occidentaux s’est construite sur l’esclavage et que naturellement ces pays ont une dette à payer en retour.

Pour Thomas Piketty, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales :

Le système esclavagiste a joué un rôle central dans le développement des Etats-Unis, comme d’ailleurs du capitalisme industriel occidental dans son ensemble.

Il appuie sa démonstration sur ce rôle central à partir de la production de coton qui aurait été décuplée grâce à ce système esclavagiste et qui a alimenté l’industrie textile européenne.

S’il n’est pas question de nier la contribution des esclaves noirs à l’expansion de la production de coton il nous semble peu convaincant de faire dépendre la richesse des pays occidentaux de ce système aujourd’hui fort heureusement disparu.

Celle-ci dépend de bien d’autres facteurs et notamment de l’innovation industrielle propre aux pays occidentaux financée fondamentalement grâce à l’émergence des marchés financiers et donc du capitalisme.

La machine à vapeur, le moteur à explosion, l’électricité, les centrales hydrauliques et nucléaires, l’aviation, les trains à grande vitesse, l’informatique, les vaccins, etc. ne doivent rien à l’esclavagisme.

Toutes ces innovations qui ont transformé la vie de millions de gens, y compris ceux qui ne sont pas occidentaux, ne doivent rien, absolument rien à l’esclavage.

Wokisme : le colonialisme comme pilier de la croissance économique ?

Dans son article de 1984 « Colonisation, décolonisation et capitalisme (1880-1960), un divorce à la française », Jacques Marseille conteste la croyance que l’empire colonial fut un des principaux piliers de la croissance économique française.

Cette croyance était inspirée par les théoriciens marxistes de l’impérialisme qui voyaient dans la colonisation un pillage organisé par les puissances coloniales. À l’appui de sa thèse, Jacques Marseille montre que la décennie qui suivit les indépendances n’a jamais été aussi vigoureuse et ses transformations structurelles aussi rapides.

En fait, la décolonisation fut une des conditions et l’accompagnement logique de la modernisation de l’appareil économique français. Pour les milieux d’affaires de l’époque, le développement des pays d’outre-mer était financièrement coûteux et gênait l’expansion de la France sur les marchés étrangers par les surcharges de prix qu’il imposait.

Visionnaire, le Général de Gaulle revenu au pouvoir déclara « la décolonisation est notre intérêt et par conséquent, notre politique ».  Par contre, pour la gauche française de l’époque, convaincue de la bienfaisance de la colonisation et du génie civilisateur de la France, la dénonciation du colonialisme devint un fait minoritaire et ambigu pour reprendre l‘expression de Jacques Marseille.

Ceci étant, pour les universitaires de tradition marxistes, le colonialisme est bien le produit du capitalisme. Ainsi pour Samir Amin, professeur de sciences économiques, le colonialisme et le capitalisme sont inséparables et la mondialisation en cours induit un apartheid à l’échelle planétaire qui prolonge le système colonial formellement aboli :

La colonisation a été misérable, elle constitue, comme l’esclavage, un défi aux droits fondamentaux. Toutefois, si l’on veut comprendre pourquoi ces droits ont été bafoués et pourquoi ils le sont encore dans le monde, il faut se défaire de l’idée que le colonialisme aurait été le résultat d’un complot. Ce qui est en jeu, c’est une logique économique et sociale qu’il faut absolument appeler par son nom : le capitalisme.

Le problème, c’est qu’on a beau chercher chez les économistes libéraux, on ne trouve pas de plaidoyer en faveur de la colonisation et de l’esclavage, bien au contraire.

En France et en Angleterre, les mouvements abolitionnistes se sont largement inspirés des travaux d’économistes comme François Quesnay, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat et Adam Smith. Pour ces économistes, l’esclavage est devenu au fil du temps beaucoup moins productif que le travail librement négocié sur le marché via le contrat de travail. Mais l’émancipation des esclaves, en plus d’être une recommandation économique, était aussi et surtout une exigence morale pour ces économistes libéraux.

Cancel culture, culture woke, racisme systémique et capitalisme

Aujourd’hui avec l’émergence de la cancel culture et du mouvement woke, la critique du colonialisme s’est étendue avec le concept de racisme systémique propre au système économique de domination que serait le capitalisme. Il serait bien trop fastidieux, et cela dépasserait le cadre de cet article, de faire un état des publications dites scientifiques qui propagent cette nouvelle approche qui se veut post-marxiste au sens où la classe dominée ne se résume plus au prolétariat mais aux peuples colonisés et autres « racisés » des États occidentaux.

À titre d’illustration citons quand même la revue Multitudes qui se définit comme une revue politique, artistique et philosophique. Sa raison d’être :

L’élaboration et la diffusion d’une pensée philosophique et politique visant à renouveler la culture et le débat politique contemporain.

Cette revue se présente sur son site par quelques mots comme : « revenu universel, écoféminismes, intermittence, décoloniser, travail, matières pensantes, contre-fictions, Afrique, capitalisme cognitif, migrants, postcolonial, communs, féminisme, écologie politique ».

Elle se veut clairement militante et revendique en plus de sa défense de l’islamo-gauchisme (cf. Multitudes, Été 2021) son ancrage anti capitaliste. La critique des marchés financiers est bienvenue comme en témoigne l’encadré ci-dessous.


Yves Citton, « Vers un horizon post-colonial des dérives financières ? »  Multitudes, 2018/2 (n° 71), p. 33- 44

Extrait :

« On a raison de dénoncer les aberrations d’une finance qui concentre les richesses dans les mains de quelques actionnaires survitaminés, en vampirisant le travail humain sur toute la planète. Mais cette dénonciation suffit-elle à nous faire comprendre ce qui se joue dans les mécanismes de plus en plus alambiqués des dérivations financières ? Ne se leurre-t-on pas, à gauche, en appelant à dégonfler toute cette folie financière, pour la faire retomber sur les pieds rassurants de « l’économie réelle » ? Cette majeure fait l’hypothèse que des choses beaucoup plus profondes, et bien réelles, se jouent dans les arcanes de la finance hypertrophiée de ces dernières décennies. C’est d’abord une certaine logique sociale propre aux produits dérivés, qui fait de la spéculation un opérateur de réassemblage (pour le moment calamiteux) de nos relations entre humains, ainsi qu’avec les non-humains. »

Yves Citton est un théoricien de la littérature, un philosophe et un essayiste. Il est professeur de littérature à l’Université Paris-VIII. Il est co-directeur de la revue Multitudes. Il n’aborde aucunement dans son article le fonctionnement des marchés financiers de produits dérivés (Options, Futures) mais fait de la philosophie autour de la spéculation financière. À aucun moment n’est évoquée l’utilité de ces marchés pour gérer des risques financiers.


Au-delà de cette illustration, la lecture des différentes revues françaises et internationales se réclamant des approches woke et du décolonialisme révèle un antilibéralisme qu’on n’ose pas qualifier de primaire tant ce qualificatif est réservé à tous ceux qui osent critiquer le communisme.

Aujourd’hui, le discours décolonialiste qui tend à se développer fragilise nos démocraties libérales parce qu’il entend « déconstruire », au sens de Pierre Bourdieu, ses institutions économiques et politiques à travers sa grille d’analyse de l’intersectionalisme.

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  • « La machine à vapeur, le moteur à explosion, l’électricité, les centrales hydrauliques et nucléaires, l’aviation, les trains à grande vitesse, l’informatique, les vaccins, etc. ne doivent rien à l’esclavagisme »

    Absolument. En général, toutes les économies « exclusives », comme peut l’être l’industrie exclavagiste du coton, ont plutôt tendance à freiner le développement industriel et économique d’un pays.

    • On peut noter également que ce sont tous des inventions occidentales.

    • La preuve est fournie par le sud et les autres pays esclavagistes d’Amérique. Le sud était resté agricole avec très peu d’industries, contrairement au nord en pleine industrialisation.
      Piketty est un imbécile gauchiste, certainement un des inspirateurs du wokisme avec ses théories stupides, son livre ayant remporté un grand succès auprès de la gauche! Comme ses membres ne savent pas réfléchir ils furent incapables de voir les objections à cette thèse! L’Espagne et le Portugal, les deux premiers colonisateurs ne ce sont pas développés contrairement à l’Allemagne qui n’en avait pas. Elle en acquis grâce à sa victoire sur la France!

      • L’esclavagisme n’est qu’une variante de la maladie hollandaise (malédiction de Groningue) qui frappe les pays qui fondent leur économie sur l’exploitation monodimensionnelle d’une ressource naturelle. Et ça a commencé en Afrique par les traites négrières entre tribus africaines puis la mise ne coupe réglée de ces tribus par les arabes. Résultats ces économies qui ne concevaient la richesse que par l’exploitation de la force humaine n’ont jamais décollé et se sont enfoncées dans la misère car trop dépendantes des effectifs et de la qualité de ceux ci (santé, éducation, motivation).

      • Piketty est surtout un faussaire qui en partant de données biaisées a élaboré une théorie inepte. En somme parti d’une prémisse fausse pour aboutir à une conclusion infirmée par l’expérience, c’est faire d’une paire, deux couilles.

    • Merci Jerémy pour ce retour !

    • De fait :
      – les barbares ont vaincu l’empire romain ,
      – les armées du Nord ont fini par battre celles du Sud, pourtant menées par un des plus grands chefs militaires de l’Histoire.
      Il parait qu’on vérifie la justesse d’une idée en la poussant à fond ; les nazis l’ont fait avec l’esclavage et le résultat a été sans appel : la productivité des usines situées dans les camps était catastrophique.

  • « pour les universitaires de tradition marxistes, le colonialisme est bien le produit du capitalisme. ».
    Ces gens-là n’ont vraiment strictement aucune culture historique.
    Pour eux, le colonialisme se résume au colonialisme occidental. Qui a, au maximum, environ 5 siècles pour ce qui est de l’Amérique et qui a duré moins d’un siècle pour l’Afrique (Algérie exceptée).
    Outre le fait que dire l’Espagne ou le Portugal du XVI°s étaient déjà des économies capitalistes est plutôt surprenant, c’est surtout une vision extrêmement restrictive.
    Les cités grecques de l’Antiquité n’ont cessé d’établir des colonies un peu partout en Méditerranée. Ce qu’il est convenu d’appeler ‘les grandes invasions » n’est rien d’autre que la colonisation de l’espace romanisé par des peuples « barbares ». L’expansion de l’Islam, dès les premiers temps, n’est pas autre chose qu’une forme de colonialisme. Idem pour l’expansion des Mongols, etc.
    Depuis que les origines de l’humanité, l’Homme colonise des terres. Prétendre que c’est le capitalisme qui en est la cause est consternant.

    • Les conquêtes arabes ne sont rien d’autre que du colonialisme! Comme toute conquête avec installation de populations invasives.

      • A ma connaissance, les conséquences des invasions barbares sur la démographie des pays envahis est un sujet historique complexe et le déferlement de populations entières (une sorte de grand remplacement) est souvent un mythe. Ne confondons pas les 2 sens du mot coloniser : mettre un pays sous domination d’un autre et le peupler de colons, sans que ces 2 sens soient exclusifs l’un de l’autre d’ailleurs.

    • Les gauchistes ne sont pas assez intelligents pour réfléchir, ils avalent tout ce qui conforte leur dogmatisme. Souvenons nous du Lyssenkisme, défendu en France par Aragon!

    • Votre argument illustre bien au sens plus large l’erreur fatale des anticapitalistes, constater par exemple que certains individus sont égoïstes dans une société dite capitaliste et en déduire (ou plutôt présumer) que c’est le capitalisme qui est en cause.

      Tous les problèmes soulevés par les anticapitalistes sont soit fantasmés, soit communs à toutes les structures politiques parce que propres à l’Homme.

      • Farpaitement (Comme dit Obélix à Rome quand il a trop bu).

        Les Romains ont colonisé le monde antique parce qu’ils étaient capitalistes, ainsi que tous les peuples de l’histoire connue. Le capitalisme est donc la nature de l’homme quel que soit le système politique.

    • Je suis bien d’accord !!!

  • Le danger pour tous est le dogmatisme qui rend sourd, aveugle et sclérosé.
    Quelque soit ce dogmatisme!

  • Très bon article, merci.

  • L’esclavage existant depuis que l’homme existe, l’attribuer au capitalisme est du stupidité sans borne, puisque celui-ci ne remonte qu’à la Renaissance.

  • « Le wokisme est un anti-libéralisme », en terme de lapalissade ça se pose là.

    Excellent article sinon !

  • « la domination blanche impose ses règles de fonctionnement dans tous les domaines de la vie (de l’économie à la cuisine en passant par le code vestimentaire) aux populations dominées »

    La domination de la langue anglaise est la pire émanation culturelle de la domination blanche colonialiste.

    Est-ce que les « woke » vont pourchasser les anglophones ?

  • Si l’homosapiens sapiens est apparu en Afrique comme aiment à le dire de nombreux chercheurs, alors les Africains ont colonisé la planète en éliminant les autres espèces humanoides. A quand le procès ?

  • Le conformisme est de manière générale antilibéral. De la même façon qu’il existe un conformisme ayant assimilé des discours et principes liés à des revendications sociales d’émancipation pour en faire la base d’un nouvel essentialisme et d’une nouvelle aliénation, il existe un conformisme ayant assimilé des discours et principes liés au libéralisme pour être en faveur d’une rigidification des rapports de force.
    Alors nous nous retrouvons aujourd’hui avec une poussée relativement forte du conformisme qui se concrétise par une lutte entre un conformisme traditionnel déconnecté en cours d’abandon et un (ou des ?) néo-conformisme émergeant.

  • La loi de Say fut conçue dans un contexte esclavagiste, c’est vrai. Elle est à la base du libéralisme et son inventeur est un farouche anti-esclavagiste et anti-colonialiste et en même temps, un industriel filateur de coton, avec un petit frère fondateur d’industrie sucrière au Havre, deux secteurs fondés sur l’esclavagisme. Autrement dit, le père fondateur de la Science Économique, que ni Marx, ni Keynes, ni personne, n’ont encore réussi à dégommer, avait suffisamment de recul pour définir ce qu’il fallait de libéralisme en plus pour améliorer ses positions face aux obscurantismes.

  • Quand la France abandonne l’Algérie en 1962, le PIB de ce département est supérieur à celui de la Corée du Sud. Aujourd’hui décolonisée, et malgré le pétrole…

    • Quand la France abandonne l’Algérie en 62, celle-ci vit sous perfusion directe de la France qui n’en peut plus d’y « investir »…
      Cette perfusion considérablement réduite reste énorme: les retraités morts y touchent leur argent régulièrement et allez donc vérifier la chose… Bientôt privée de gaz, le pays des fainéants, des assassins et des émigrés va bientôt exploser. Good Luck !

  • Cette dénonciation argumentée des fadaises mensongères qui vérolent les esprits en Occident est nécessaire et souhaitable.
    Mais est-elle suffisante ?
    On n’imagine pas l’ampleur de la folie qui saisit les esprits à un degré ou à un autre dans le monde dit « progressiste » et surtout les esprits faibles, en particulier ceux issus de l’immigration.
    Prenez un semi intellectuel noir ou maghrébin et testez… Si c’est Piketty qui le dit..

    Plus que jamais, une fracture essentielle se creuse entre une classe de demeurés intoxiqués par les pires stupidités et les quelques lucides qui doivent absolument refuser ces abominations intellectuelles et historiques.
    Ce fossé est extrêmement dangereux, par ailleurs: discuter cinq minutes avec un taré persuadé que la France est responsable du génocide au Rwanda et vous verrez…

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