Écosse : l’indépendance en point de mire

Au Royaume-Uni, habitué depuis quelques années aux secousses, les élections locales qui se sont tenues le 6 mai en Écosse avaient tout pour s’intégrer dans la séquence à rebondissements dans laquelle le pays est plongé depuis une décennie.

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Écosse : l’indépendance en point de mire

Publié le 6 juin 2021
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Par Jérémy Elmerich.
Un article de The Conversation

Dans les circonstances exceptionnelles de la pandémie, et dans un contexte marqué par une sortie de l’Union européenne qui a profondément divisé la société britannique et par le spectre de l’indépendance écossaise, seul le temps pluvieux sous lequel s’est tenu le scrutin avait de quoi redonner un peu de normalité au tableau.

Pandémie, Brexit, indépendance de l’Écosse : une campagne singulière

Si le référendum d’indépendance de 2014 s’est soldé par une victoire du Non avec 55 % des suffrages exprimés, les nationalistes du Scottish National Party (SNP) n’ont pas tardé à rebondir, remportant tour à tour 56 des 59 sièges attribués à l’Écosse à la Chambre des Communes lors des législatives britanniques de 2015, puis les élections législatives écossaises de 2016 – signe que la tendance de 2014 n’était pas nécessairement définitive.

En effet, lors du référendum tenu cette année-là, le camp du Non – où s’étaient réunis travaillistes, conservateurs et libéraux-démocrates – avait largement appuyé son argumentaire sur le fait que l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni signifierait que l’Écosse ne ferait plus partie de l’UE. Depuis, le Brexit est venu rebattre les cartes. Les Écossais qui avaient voté à 62 % pour y demeurer, se sont retrouvés contraints de sortir de l’Union.

En 2020, après un feuilleton interminable, Boris Johnson scellait finalement la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Dans le même temps, le parti conservateur – honni en Écosse depuis l’ère Thatcher – était devenu le principal parti d’opposition à un SNP hégémonique en Écosse. Quant à l’option indépendantiste, elle émergeait dans les sondages aux alentours des 50 % après le référendum sur le Brexit et avait encore progressé de quelques points dans le contexte de la gestion de la crise sanitaire.

Un clivage bien marqué entre indépendantistes et unionistes

Les législatives écossaises de 2021 annonçaient donc une nouvelle édition du jeu de la corde entre indépendantistes et unionistes. Dans le premier camp, on retrouvait le SNP, les Verts ou encore Alba, parti formé tout récemment et dirigé par l’ancien leader du SNP Alex Salmond ; dans le second, le parti conservateur et unioniste, le parti travailliste et le parti libéral-démocrate.

Les règles du jeu électoral veulent que le scrutin comporte deux votations simultanées. D’une part, un scrutin uninominal majoritaire à un tour permet d’élire 73 députés issus d’autant de circonscriptions. D’autre part, un scrutin proportionnel de listes permet d’envoyer à Holyrood 56 députés répartis également entre les huit régions électorales. La désignation des députés issus des listes est pondérée par le nombre de sièges remportés par chaque parti dans les élections par circonscription.

Le mode de scrutin des élections législatives écossaises expliqué par la BBC.

 

Le SNP et les Verts promettent un référendum dès la fin de la crise sanitaire et avant le terme de la législature, tandis que le parti Alba se fait plus pressant. Les unionistes insistent quant à eux sur la nécessité de se concentrer sur la relance économique d’une Écosse durement touchée. Plus véhément sur cet enjeu, Douglas Ross (parti conservateur) promet d’empêcher les nationalistes d’obtenir une majorité qui ouvrirait la voie à un nouveau référendum.

L’une des grandes interrogations portait sur le score qu’obtiendraient les conservateurs, notamment parce qu’ils se réclament d’un unionisme sans ambiguïté qui a fait recette depuis le référendum de 2014. Les Verts, crédités de scores flatteurs dans les sondages, fondaient également de grands espoirs, de même que le tout nouveau parti Alba. Le SNP de la Première ministre Nicola Sturgeon était à peu près certain de l’emporter, mais visait une majorité absolue – ce qui tient cependant de l’anomalie, compte tenu du mode de scrutin mixte écossais.

Écosse, des résultats globalement prévisibles

Au sortir d’une campagne qui n’a ressemblé à aucune autre et d’un dépouillement interminable, les urnes révèlent d’abord une participation d’un peu plus de 63 %, en hausse de 7,5 % par rapport à 2016 – établissant un nouveau record pour cette élection. Néanmoins, la répartition des voix demeure largement stable : aucun parti ne connaît une hausse ou une baisse de plus de 2 % de son score. La cartographie du Parlement de Holyrood n’est pas bouleversée : les travaillistes et les libéraux-démocrates perdent encore du terrain – respectivement deux et un siège – au profit des Verts et du SNP.

Écosse
Composition du Parlement écossais issue des législatives de mai 2021. De gauche à droite : Parti Vert écossais (8 sièges), Scottish National Party (64), Parti travailliste écossais (22), Parti libéral-démocrate écossais (4), Parti conservateur et unioniste écossais (31).
Angryskies/Wikimedia

 

Pour autant, l’élection n’est pas dépourvue d’enseignements.

À Glasgow Southside, le chef du parti travailliste Anas Sarwar est allé défier Nicola Sturgeon dans son fief de toujours. Comme attendu, il n’est pas parvenu à déloger la première ministre, victorieuse avec plus de 60 % des voix. Il a néanmoins réussi à endiguer la relative montée des conservateurs dans cet ancien fief travailliste.

Dans les circonscriptions d’East Lothian et d’Ayr, le SNP a ravi un siège acquis au parti travailliste depuis 1999 et un autre qui était tenu par le parti conservateur et unioniste. C’est dans la circonscription d’Édimbourg Central qu’est survenu le retournement le plus emblématique : le vétéran de Westminster Angus Robertson (SNP) y obtient une victoire spectaculaire avec une hausse de plus de 10 % pour le SNP dans cette circonscription qui avait pourtant envoyé à Holyrood l’ancienne cheffe du parti conservateur Ruth Davidson lors de l’élection précédente. La capitale, qui avait voté contre l’indépendance à plus de 60 %, se colore désormais presque entièrement de jaune, couleur du SNP.

Cependant, l’élection au Parlement écossais est ainsi faite que tout siège remporté au scrutin uninominal grève davantage les chances de remporter des sièges au scrutin de liste. En recueillant le plus haut pourcentage jamais atteint depuis 1999, avec trois circonscriptions supplémentaires, le SNP perd deux élus au scrutin régional et échoue à un siège de la majorité absolue tant convoitée. Malgré plus de 40 % des voix, il n’y remporte que deux sièges ; tandis que les conservateurs avec 23,5 %, et les travaillistes avec 18 % des voix, remportent respectivement 26 et 20 sièges.

Quant à Alex Salmond, qui entendait éviter la dilution du vote SNP par le scrutin mixte et assurer une « supermajorité » indépendantiste, son pari est perdant. N’ayant pu prendre part aux débats télévisés en dépit de la notoriété de son chef, l’Alba Party n’est guère parvenu à faire entendre sa stratégie au-delà de cybermilitants indépendantistes qui semblent s’être finalement davantage portés vers les Verts.

À l’inverse, il semble que les électeurs unionistes ont effectué de nombreux votes stratégiques, comme le relevaient les politologues Nicola McEwen et John Curtice. En effet, de nombreuses circonscriptions témoignent du basculement parfois massif des voix vers le candidat du parti jugé le plus à même de battre le SNP ; démonstration supplémentaire de l’importance de la question nationale en Écosse.

Un nouveau choc des légitimités ?

À l’annonce des résultats, Nicola Sturgeon a le sourire aux lèvres, et pour cause. La population a largement exprimé son appui à la promesse électorale que la Première ministre avait explicitement formulée : l’organisation d’un second référendum d’autodétermination dès que la pandémie relèvera du passé.

Se réjouissant de cette « victoire historique », Sturgeon appelle le gouvernement britannique à reconnaître le mandat octroyé par le peuple écossais. Dans une rhétorique semblable à celle de son alter ego catalan Carles Puigdemont – qui avait été sévèrement réprimé par les autorités de Madrid pour avoir organisé de façon unilatérale une consultation sur l’indépendance en 2017 –, elle revendique pour le peuple écossais le « droit de décider » de son avenir politique.

Reprenant un argumentaire dont elle est coutumière, la cheffe du Scottish National Party souligne qu’à la différence des Anglais qui tenaient leurs élections locales le même jour, l’Écosse n’a une nouvelle fois pas porté sa préférence sur les conservateurs. Dès lors, ceux-ci, au pouvoir à Westminster n’ont à ses yeux « aucune légitimité démocratique à empêcher le peuple de l’Écosse de se prononcer » et « il n’est pas question de savoir si Boris Johnson “accorde” un référendum, mais plutôt s’il entend respecter le vote des Écossais et leur volonté démocratiquement exprimée ».

Quoique renforcé par la victoire des conservateurs en Angleterre, le Premier ministre britannique est sommé de réagir.

Lui qui a dévoilé un vaste plan d’investissement dans les infrastructures écossaises peu avant les élections n’a pas manqué d’afficher sa fermeté sur le sujet et d’écarter la possibilité d’un second référendum qu’il juge irresponsable dans le contexte pandémique actuel et bien moins urgent que le relèvement économique orchestré par Londres. Après avoir rappelé le mot d’ordre d’« une fois par génération » lancé par les organisateurs du référendum de 2014 – un mot d’ordre qui n’a cependant pas de valeur juridique –, Boris Johnson a invité Nicola Sturgeon et les autres Premiers ministres à la tenue d’un sommet sur la dévolution afin de repenser la coopération entre le Royaume-Uni et ses nations constitutives.

Cependant, Nicola Sturgeon a évoqué la possibilité d’adopter au Parlement de Holyrood un texte visant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Dans le cas d’une démarche unilatérale de l’Écosse, il serait alors probable que Boris Johnson porte l’affaire devant la Cour suprême. Une issue incertaine qui, comme dans le cas de la Catalogne récemment, conduirait à opposer deux registres de légitimité…

Jérémy Elmerich, Doctorant en civilisation britannique et en science politique (UPHF & UQAM), Université Polytechnique des Hauts-de-France

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • Vieux fantasme des continentaux. L’indépendance, ce n’est pas pour demain. Les Écossais n’y sont pas préparés mentalement ni politiquement et encore moins économiquement. Du vent…..

  • Ce « une fois par génération » me semble frappé au coin du bon sens : voter en boucle tous les quatre matins sur un sujet aussi important est une escroquerie pseudo-démocratique façon Bruxelles. A moins bien sûr qu’on n’organise des référendums tous les ans sur le même sujet une fois l’indépendance passée. Ah, on me dit que non dans l’oreillette.

  • vouloir être indépendant quand le niveau de vie dépend des transferts du voisin me semble hasardeux !

  • Les indépendantistes utilisent un argument un argument fallacieux mais auquel ils croient eux-mêmes: celui que l’UE les accueillera à bras ouverts. Or il y a un risque très important que l’Espagne mette son veto à toute négociation d’adhésion pour ne pas valider le même argument de la part des indépendantistes catalans.
    Peut-être que cela pourrait se faire si Londres est d’accord de se débarrasser de ce boulet comme nombre d’Anglais y seraient favorables.
    Mais si Londres ne reconnaît pas l’indépendance sans pour autant utiliser la force armée et laisse l’Ecosse dans un statut indéfini comme le Kosovo, ils ne sont pas sortis de l’auberge. Et encore, l’Europe pourrait-elle les soutenir comme le Kosovo?

  • les écossais? nos alliés de toujours !

  • Quitter le RU pour se jetter dans l’ UE………..Mais quelle idée !!!!

  • P-e l’essentiel de ce qui fondait l’UE à la base: la liberté de circulation des personnes, des travailleurs, des marchandises, des capitaux…au sein de l’UE. Tout simplement. Créer les conditions de la paix après des siècles de guerres intestines entre Européens. Et laisser se créer une forme d’identité européenne par le fait.
    Simplifier quelques démarches, monnaie commune, possibilité d’aller travailler sans visa, simplifier nombre de démarches administrative.
    L’UE n’est pas un problème ou quelques détails technocratiques par le fait qu’on a opté pour gérer plein de politiques, probablement justifiées après-guerre mais pas aujourd’hui.

    Le reste ça dépend encore de chaque pays. L’Irlande n’a aucun soucis. Beaucoup d’entreprises ont transféré leur siège de Londres à Dublin. Pour beaucoup, l’UE serait envisageable comme un espace de liberté très large.

    Pour moi, on aurait du oser aller au bout, et plutot que de gérer la taille des carottes pour caricaturer, on aurait simplement du créer une Europe minarchiste qui gère le régalien. Le nationalisme a fait assez de dégats pour laisser chacun gérer son armée. Et les nations ne se sont pas gênées pour se construire de force sans possibilité de faire sécession en arguant par exemple que « la République est une et indivisible ».
    Au moins l’UE a réservé la possibilité de faire sécession dans ses textes et respecte les langues de chacun.

    Si le libéralisme cherche la paix, la sécurité, on devrait soutenir un transfert des compétences régaliennes vers l’UE puis de l’UE vers quelque chose de plus large. Et arreter avec les ego des nations pour tendre vers une armée globale qui lutte contre des menaces non fantasmées.
    Et non se préparer à la guerre ne fonde pas la paix. Français et Allemands se sont tellement bien préparés avant 1914 que ça a fini par éclater. L’équilibre de la Terreur est pour moi un leurre et pas une science exacte, la géopolitique reste une science humaine. La crise de Cuba a évité le pire par concours de circonstances. Et aujourd’hui on a la Chine et les USA prets à se battre pour Taiwan.

    Tendre vers une seule force de sécurité permettrait d’arreter de mettre du fric monstre pcq l’autre pays serait potentiellement dangereux. Et rien que pour ça je suis pour fonder une Europe régalienne et une dissolution des armées nationales puis au-delà…etc etc

    • Et se retrouver pieds et poing liés dans les bras du monstre administratif de Bruxelles? Non merci !

    • Une défense digne de ce nom doit être capable de faire face aux grandes puissances rivales, actuellement (États-Unis, Chine) ou potentiellement (Russie, Inde, …) : elle doit donc être fondée sur l’arme nucléaire.

      La nature de cette arme, de nature aussi dissuasive qu’effective, implique la nécessité d’être capable de décider le tir de missiles en quelques minutes, voire moins, afin de ne pas être écrasé par une attaque nucléaire : autrement dit, la décision nucléaire ne peut être prise que par une personne seule élue par son peuple, ce qui explique, dans les puissances nucléaires, l’existence de la fameuse mallette qui accompagne chacun des dirigeants concernés (le Président de la République en France) 24 heures sur 24.

      Un comité Théodule ou un magma de nains de jardin réunis à Bruxelles et prenant compulsivement leurs ordres à Washington est par nature incapable de décider dans ce laps de temps très court.

      Au sein de l’UE, il n’existe désormais qu’une seule puissance nucléaire : la France. En dépit des pressions des européistes, incarnation actuelle du parti de l’étranger, triste constance de l’Histoire de France depuis presque mille ans, il est hors de question de donner notre garantie ultime d’indépendance et de survie à un sous-machin de l’UE inféodé à l’OTAN, c’est-à-dire les États-Unis. Il suffit de lire l’article 42.2 du traité de Lisbonne, actuellement en vigueur qui reproduit à 95 % la soi-disant  » constitution européenne  » rejetée en 2005 par le peuple français pour comprendre ce dernier point…

      Décidément, le fantasme anti-français d’une  » défense européenne  » a la vie dure… de même que l’acharnement constant de maints États membres de l’UE à s’équiper par principe en matériel étasunien, fût-il (bien) plus coûteux et inadapté, plutôt que s’approvisionner chez d’autres États membres de l’UE : en témoigne, la décision d’acheter le fer à repasser volant dénommé F-35 en dépit de son coût monstrueux (ce qui va assécher les budgets de défense aérienne de ces pays pendant au moins 10 ou 15 ans) et qui continue de croître et de ses graves insuffisances récemment dénoncées par le chef d’État-major de l’aviation des États-Unis, Charles Brown (cf.  » The U.S. Air Force Just Admitted The F-35 Stealth Fighter Has Failed  » : https://www.forbes.com/sites/davidaxe/2021/02/23/the-us-air-force-just-admitted-the-f-35-stealth-fighter-has-failed/?sh=797baff41b16).

      « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien » (Charles De Gaulle, entretien télévisuel avec Michel Droit, décembre 1965).

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