L’esprit d’entreprise plébiscité par les Français

Avec 58 % en France, 54,9 % en Allemagne, 69,6 % au Royaume-Uni, les Européens de l’ouest considèrent la prise d’initiative économique dans leur pays comme une opportunité.

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L’esprit d’entreprise plébiscité par les Français

Publié le 6 juin 2021
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Par Alexandre Massaux.
Un article de l’Iref-Europe

On se souvient du discours du président Macron lors de ses vœux pour l’année 2019, qui déclarait la mort de « l’ultracapitalisme libéral financier ». De même, l’Edelman Trust Barometer de 2020 montrait que dans de nombreux pays, le capitalisme était majoritairement critiqué par la population : 69 % des Français considéraient que ce système avait fait davantage de mal que de bien, même tendance chez les Italiens (61 %), chez les Allemands (55 %) et chez les Britanniques (53%).

Seuls les Canadiens et les Américains (tous les deux 47 %) échappaient à ce pessimisme. De plus, avec les confinements sanitaires et la mise sous perfusion étatique des économies, on pourrait croire que les Occidentaux ont tourné le dos au libéralisme économique.

Toutefois, un certain nombre de données indique au contraire une forte adhésion à l’entrepreneuriat, voire au laissez-faire. Un camouflet pour ceux qui souhaitent planifier l’économie et la mettre sous leur contrôle politique.

Une confiance envers l’entreprise et son rôle dans la transition écologique

Une récente étude de la Fondation pour l’Innovation politique sur « la conversion des Européens aux valeurs de droite » en France, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni, révèle l’attachement des populations au libéralisme économique ou du moins à la liberté d’entreprendre.

À la proposition « Pour faire face aux difficultés économiques que pensez-vous qu’il faille faire ? », la majorité des personnes interrogées (54 %) demande « que l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté ».

Plusieurs observations s’imposent.

En France, cette position est soutenue à 39 % par la gauche, 62 % par le centre et 71 % par la droite.

En Allemagne, elle est approuvée par les deux tiers de l’ensemble de la droite.

En revanche, les Anglais sont les moins favorables : 30 % sur l’ensemble de la gauche, 63 % sur l’ensemble de la droite, 48 % au centre (potentiellement les électeurs des libéraux-démocrates) et enfin 74 % pour la droite radicale. On constate que la gauche et la droite modérées britanniques ont les scores les plus bas comparés aux mêmes tendances politiques des autres pays.

Autre surprise, les Italiens sont les plus ouverts à cette liberté économique : 47 % pour la gauche et 71 % à droite. Fait intéressant, la droite radicale italienne avec 78 % (potentiellement les électeurs de la Lega et Frères d’Italie) est, parmi toutes les tendances et tous les pays étudiés, la plus favorable.

Par comparaison, la droite radicale française (le RN) n’y est disposée qu’à hauteur de 49 %. Une position qui contraste avec ses homologues étrangers mais qui n’est pas surprenante compte tenu de la politique économique promue par Marine Le Pen.

Mieux, dans les quatre pays susvisés la croissance économique est jugée compatible avec la protection de l’environnement par plus de 71 % de la population (l’Italie domine là encore à 84%). Ce soutien au modèle économique actuel est partagé par l’ensemble des forces politiques, y compris les électeurs des partis verts. Un engagement qui montre l’isolement des partisans de la décroissance.

L’entrepreneur comme une référence au sein de la société

Cette acceptation générale du « laissez-faire » s’accompagne d’une perception positive de l’entrepreneur. Le Global Entrepreneurship Monitor permet d’évaluer le pourcentage de la population qui estime que l’entrepreneuriat est un bon choix de carrière.

Avec 58 % en France, 54,9 % en Allemagne, 69,6 % au Royaume-Uni, les Européens de l’ouest considèrent la prise d’initiative économique dans leur pays comme une opportunité. Une position partagée avec l’autre côté de l’Atlantique : 70 % pour les États-Unis et 71,8 % pour le Canada. Seuls les Italiens, avec un score de 19 %, ont une vision négative de la carrière d’entrepreneur.

Une situation qui peut s’expliquer principalement par l’environnement bureaucratique défavorable et dissuasif du pays, qui se retrouve le moins libre économiquement d’Europe de l’Ouest. Nul doute que si des réformes sont faites dans ce domaine, les Italiens seront plus optimistes.

Ce panorama montre que les politiques anticapitalistes ne représentent pas l’opinion générale. Bien au contraire, les ressortissants des différents pays souhaitent que l’économie et l’initiative privée prospèrent.

Certes, des critiques sont parfois adressées à l’encontre des grandes entreprises. Mais dans beaucoup de cas, il faut y voir la peur d’un capitalisme de connivence. Une solution de sortie de crise serait de laisser faire les entrepreneurs. Et ce d’autant plus qu’ils ont été des atouts précieux dans la lutte contre le virus.

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  • Pour la Wallonie, ce n’est pas gagné, le dernier sondage politique donnant au PS et au PTB ( stalinien ) les deux premières places avec une 4° place aux écolos – la sortie du Covid se passera comme d’habitude : Paul Magnette ( président du PS ) : « Il nous faut un plan de relance économique, social et environnemental pour le 21 juillet ».

    Ce ne sera que le 21° ( 22° ? ) plan wallon qui sera rapidement enterré sans effets notables, sauf sur la dette et les pertes d’emploi ; et l’illusion du pouvoir sur les événements.

  • Liberté, Prospérité, Justice !! Voilà quelle devrait être la nouvelle devise de la France…

  • Je ne suis pas convaincu: un jour je vois aux info fr3 Poitou-Charentes, un journaliste qui, les larmes aux yeux d’émotions imbéciles, nous raconte avec niaiserie comme un conte de Noël qu’une entreprise du coin avait été éligible au fond européen de développement régional…. Et recevait une subvention de 625000 euros quand même… le patron de entreprise apparaît en interview et nous explique que ça va lui permettre d’acheter des machines qu’il n’aurait pas pu acheter sans cette aide et de créer des emplois etc… Il ne parle pas de ses dividendes….
    Comme il faut toujours désigner un méchant dans ce monde, sans ambages et sans aucune gêne le patron designe l’entreprise qui l’a « aidé » pour « faire le dossier » et qui se serait « gavée » de 125000 euros. Au lieu de 650 il n’aurait reçu « que » 525 la différence allant engraisser cette société parasite.
    Que cet argent ait été piqué dans la poche d’autres par l’impôt ne l’a pas ému une seconde et encore moins choqué … Que lui bénéficie de cette somme pouvant defavoriser des concurrents ne déméritant pas ne l’effleure et ne le gêne pas un instant.
    En plus amateur de fromage de chèvre j’ai toujours trouvé ceux de Poitou Charente fades et insipides par rapport aux Cabecou du lot ou aux crottin de Chavignol.
    Autrement dit l’Europe subventionne les mauvais, les entreprises zombies incapables d’être profitables au détriment d’autres industriels fabricants offrant eux des bons produits et financièrement capables de dégager des profits. C’est la prime aux plus mauvais.
    Quant à l’entreprise de « conseil en innovation » j’ai observé dans ma vie professionnelle que ce type d’entreprise pullule en France, comme des morpions sur un pubis douteux autour de « l’innovation » du crédit impôt recherche des « clusters » et autres pôles de compétitivité ou autres concepts fumeux inutiles d’une administration qui « s’occupe » en « accompagnant » l’industrie vers sa fin programmée en toute inconsciece par cette armée d’imbéciles inutiles et nuisibles.
    On a pu voir dans l’affaire du COVID l’immense succès des recettes françaises pour l’innovation et la recherche dans l’industrie.
    J’ai aussi vu que des entreprises de conseil en communication institutionnelle qui defiscalisent abondamment avec du crédit impôt recherche On se demande bien quel est l’intérêt de leur recherche….. A ce moment là je pense que tous les restaurants lançant des nouvelles recettes devraient aussi pouvoir bénéficier du crédit impôt recherche …. Nous sommes chez UBU en France et je pense que le entrepreneurs ne sont plus des héros de l’économie mais se sont adaptés à l’air du temps socialistes et bien pensants….

  • Quel parti politique en France osera en tenir compte?

  • Sauf que l’état met des bâtons dans toutes les roues et freine à grands renforts d’impôts, taxes et autres prélèvements y compris « sociaux », sans oublier la chape de plomb des ponx et collatéraux

  • Ces sondages sont insignifiats dans un sens comme dans l’autre pour bonne et simple raison qu’il n’y a pas une personne sur 100 qui connait le sens des mots « capitalisme » et « socialisme ». Demander à une personne lambda ce qu’elle pense de ce qu’elle ignore est d’un intérêt intellectuel quasi nul.

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