Fast & Furious, mais pas glorious : John Cena s’aplatit devant la Chine

Pendant une interview avec les médias taïwanais pour promouvoir son nouveau film, Cena a déclaré que « Taïwan sera le premier pays à voir Fast & Furious 9 ». Cette déclaration a provoqué une réaction chinoise massive en ligne.

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Fast & Furious, mais pas glorious : John Cena s’aplatit devant la Chine

Publié le 5 juin 2021
- A +

Par Douglas Blair.

John Cena est un lâche.

C’est le message que l’acteur et catcheur américain John Cena a envoyé au monde quand il a publié une vidéo servile pour s’excuser d’avoir osé dire que Taïwan était un pays et pas une partie de la République populaire de Chine.

Pendant une interview avec les médias taïwanais pour promouvoir son nouveau film, Cena a déclaré que « Taïwan sera le premier pays à voir Fast & Furious 9 ». Cette déclaration anodine a provoqué une réaction chinoise massive en ligne.

Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, le Parti communiste chinois a consacré énormément de temps et d’efforts à essayer de convaincre le monde que Taïwan était un territoire occupé. La Chine « encourage » régulièrement les acteurs étrangers à jouer un rôle dans ce récit en menaçant de leur refuser l’accès à l’immense marché chinois.

Pleinement conscient de l’argent que la Chine rapporte à la franchise Fast & Furious (135,6 millions de dollars sur les 162,4 millions de dollars de l’ouverture étrangère du dernier film vient de la Chine toute seule), Cena a immédiatement suivi l’exemple de l’athlète LeBron James en choisissant le tyrannique Parti communiste chinois plutôt que la défense des valeurs démocratiques occidentales.

Dans une vidéo publiée sur l’équivalent chinois de Twitter, Cena a exprimé des regrets pour ses propos : « Dans une interview, j’ai fait une erreur, j’aime et respecte la Chine et le peuple chinois. Je suis très très désolé. À propos de mon erreur, je m’en excuse vraiment. »

Bien que nous soyions tous d’accord qu’il est moralement répugnant que ces Américains soient prêts à cracher sur les valeurs occidentales pour obtenir de l’argent chinois, les ramifications géopolitiques et de sécurité mondiale de l’acceptation des récits chinois dans des endroits comme Taïwan méritent également un examen.

Autour du début de la pandémie en mars 2020, le média basé à Hong Kong, Radio Television Hong Kong, a mené une interview avec Bruce Aylward, conseiller principal du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le journaliste a demandé à Aylward si l’OMS réexaminait l’adhésion de Taïwan à l’organisation et comment Taïwan se débrouillait dans la lutte contre le Covid. Aylward a maladroitement tenté d’esquiver la question à plusieurs reprises avant enfin de lâcher : « Eh bien, nous avons déjà parlé de la Chine. »

Le rejet des efforts taïwanais pour lutter contre le Covid est important car, bien que le pays soit devenu un hotspot Covid ces derniers jours, le pays a éliminé efficacement le virus à l’intérieur de ses frontières au cours des premiers mois de la pandémie. En fait, à la date de cet article, seulement 137 personnes sont décédées du Covid à Taïwan depuis 2020.

Comparez cela aux 600 000 décès environ aux États-Unis ou aux 330 000 décès en Inde depuis le début de la pandémie, et on commence à se demander s’il était possible d’éviter ces morts si l’OMS avait suivi l’exemple taïwanais.

Il existe de nombreuses preuves suggérant que tandis que la Chine cachait au monde le caractère infectieux et dangereux du Covid, Taïwan suppliait l’OMS de prendre ce nouveau virus au sérieux et qu’en raison de la pression du Parti communiste chinois, ses appels ont été ignorés.

Le monde serait-il dans une meilleure situation si l’OMS avait pris en considération les premiers avertissements de Taïwan ? C’est impossible à dire. Mais ce qui est clair, c’est que la Chine exerce son pouvoir diplomatique pour influencer l’opinion publique au détriment du monde entier.

John Cena ne sera certainement pas la dernière célébrité à se courber devant le Parti communiste chinois. Chaque fois qu’un acteur occidental ou un fonctionnaire du gouvernement suit la ligne du parti communiste, ce récit devient un peu plus puissant.

Et si dans dix ou vingt ans, la Chine envahissait et occupait Taïwan, nous en soucierions-nous ?

Avec ses excuses, Cena, tout comme son ami LeBron James, a clairement indiqué qu’il préfère que le sort de Taïwan soit ignoré.

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  • Au moins John Cena n’a-t-il pas dit de quoi il s’excusait. Ca me parait un bon compromis !

  • la lâcheté des uns permet l’asservissement des autres ;

  • La conclusion est surtout qu’il serait clairement préférable que les paroles de Cena soient ignorées. Ce ne sont pas ses pensées et son cerveau qui ont fait son succès, ce qu’il dit est manifestement ce qu’un scénariste lui a inscrit dans le script, alors pourquoi s’en préoccuper ?

    • La vidéo d’excuses de Cena est, à mon sens, révélatrice de la situation mais en soi n’est pas choquante. Ses excuses sont parfaitement plates, il ne mentionne même pas le terme de Taiwan, il ne déclare pas que Taiwan est une région de la Chine mais se contente de dire qu’il est vraiment désolé et qu’il respecte la Chine et le peuple chinois.

      Il s’agit d’une pure démarche commerciale visant à assurer la bonne diffusion de son film, ce qui est un enjeu important pour un grand nombre de personnes liées au film (travailleurs, actionnaires, etc).

      La vidéo de Bruce Alyward, qui parle au nom de l’OMS, est autrement plus choquante, aussi bien sur la forme que sur le fond. Elle témoigne du régime de terreur instauré par la Chine et la lâcheté profonde des institutions et gouvernements « démocratiques » dès que la Chine est impliquée.

  • South Park saison 23 épisode 2 🙂

  • euh…ça s’appelle voir son interet financier et se foutre du reste.. parce que je fais quoi oi contre le gouvernement chinois??? au mieux je boycotte…

    • Et vous boycottez ?

    • Ton boycott, il s’en tape. C’est bien plus efficace de semer discrètement des doutes chez les Chinois, mais est-ce que Fast & Furious 9 est un semeur de doutes ? J’en doute…

      • non je ne boycotte pas..je dis juste que c’est une des rares armes pacifique à la disposition d’unepersonne contre un pays étranger.

  • Tout n’a pas besoin d’être un acte politique, pour 100 millions on peut baisser son pantalon surtout que cela ne changera rien pour Taïwan.

    • Il n’a pas baissé son pantalon, il a ouvert tout grand sa bouche.

      Cena est un très grand athlète qui propose le même combat scénarise depuis 25 ans à la WWE.

      • Il préfère sucer 😉 C’est un choix.

      • Ce qu’il vient de faire est à l’opposé des valeurs que son personnage représente au sein de la WWE. Le fait que Cena soit identifié directement comme le personnage de la WWE du même nom fait que son discours est dissonant. Il représente le patriotisme américain, le one-man-army que les américains adorent tant (cf Rambo par exemple). Et faire la fausse-couche comme cela, les américains ne risquent pas d’apprécier en particulier en s’appesantissant devant « l’ennemi » chinois. Il risque d’y avoir un boycott du film (enfin plutôt de cena en particulier), mais du côté usa dans ce cas.

        • c’est clair, toujours à faire le salut américain à chaque entrée, ça la fout un peu mal quand même…je l’ai jamais trop aimé en tant que lutteur, je l’aime encore moins en tant qu’homme.

      • *en s’aplatissant

  • Money, money….

  • « Les capitaliste nous vendront la corde pour les pendre »
    Lenine

    Comme quoi Vladimir ne disait pas que des âneries. Il y a des moments ou on doit choisir entre ses valeurs et les $

    Une derniere citation pour la route
    « Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisit le déshonneur et vous aurez la guerre »
    W Churchill

  • De jure Taïwan n’est pas un pays mais une province chinoise, elle n’a pas proclamé son indépendance. Pour Pékin, Taïwan est une province rebelle, pour Taïpei c’est la Chine continentale qui est sous le joug d’un gouvernement putschiste. Les deux prétendent représenter l’ensemble de la Chine et jusqu’à la reconnaissance du gouvernement de Pékin par Nixon, c’est le gouvernement de Taïpei qui occupait le poste de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU

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