Le Bac n’est plus un cap. Ces pilotes qui ignorent qu’ils sont dans le cockpit

OPINION : tous les indicateurs confirment que le modèle éducatif à la française est obsolète et conduit le pays dans le mur. Il s’agit de revoir le pilotage, mais aussi les contenus

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Le Bac n’est plus un cap. Ces pilotes qui ignorent qu’ils sont dans le cockpit

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 juin 2021
- A +

Par Nelly Guet.

La tromperie a assez duré. Les élèves doivent savoir à quoi correspond la valeur d’un diplôme, notamment celui qui est censé sanctionner la fin de leurs études secondaires.

Éducation – économie : un tandem méconnu en France

Il est un pays, la France, où le ministre de l’Éducation ne parle jamais dans ses discours à l’intention des professionnels de l’éducation de son pays et même aussi, le cas échéant, de pays étrangers invités, de la situation économique du pays. Il est apparemment de bon ton dans notre pays de ne jamais juxtaposer compétitivité économique et compétences acquises grâce au système éducatif français.

Il va également de soi d’évoquer très vaguement « les chevilles ouvrières » et d’en rester là.

Mon expérience de chef d’établissement scolaire, membre d’associations européennes puis internationales, m’a donné l’occasion d’écouter, en Europe, aux États-Unis, en Australie, en Chine… les discours de bienvenue d’un bon nombre de responsables de gouvernements, de ministres de l’Éducation, voire d’un président de la République (Islande).

Face à un public de responsables éducatifs, les représentants de l’autorité publique (parfois comme à Shanghai en 2014, un ancien chef d’établissement) rappellent tous le rôle prépondérant imparti à chaque chef d’établissement dans la réussite non seulement scolaire mais également sociale et économique, des ressortissants de son pays et insistent sur la reconnaissance qui leur est due. On pourrait croire qu’il en est de même partout ailleurs.

Ce n’est pas le cas. Lors de notre CA réuni en 2007 à Washington, nous avons été invités à la Maison-Blanche ; au Royaume-Uni, en 2008, nous avons travaillé pendant cinq jours à l’intérieur du château de Windsor.

Lorsque ce même conseil s’est réuni en France, aucun représentant officiel du gouvernement n’était présent ; seuls quelques responsables de l’école d’encadrement de Poitiers ont fait quelques discours -en français-,  seule une adjointe au maire de Bordeaux – sans doute parce qu’elle était bilingue – a pu faire un discours de bienvenue. Le rectorat avait jugé suffisant d’offrir un kir et des cacahuètes à des personnalités venues du monde entier, dans un bureau annexe situé en banlieue de la ville.

Il est vrai que les syndicats de chefs d’établissement se contentent du rôle d’administrateur-gestionnaire qui leur impose des journées interminables emplies de diverses tâches dues en partie au contrôle de la hiérarchie. Ni le budget alloué, ni la répartition des heures et des ressources humaines ne sont véritablement de leur ressort, car l’ensemble des moyens mis à disposition est déjà fléché.

Selon l’OCDE, en France, plus de 80 % de ces décisions sont prises au niveau national ou académique/régional, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 35 % ; seulement 10 % de ces décisions incombent aux chefs d’établissement. Craignent-ils d’alourdir leurs tâches déjà épuisantes, en termes d’heures passées ou redoutent-ils les prises de décision et de risques qui feraient d’eux de vrais leaders ?

Bac : qui doit répondre de la valeur du diplôme ?

L’absence de pilotage local, l’absence de connexion entre les résultats obtenus au baccalauréat et la situation critique de l’économie française indiquent très précisément où le bât blesse.

Un diplôme obtenu à 95,7 % (2020), un taux de redoublement inacceptable au cours du premier cycle d’études universitaires, un taux de chômage important lié à une absence de débouchés pour certains diplômes devenus peu pertinents, et par ailleurs des besoins des entreprises non couverts, des résultats en baisse dans les comparaisons internationales, d’importants décrochages en cours de scolarité, de la violence au sein de l’école : tous les indicateurs confirment que le modèle éducatif à la française est obsolète et conduit le pays dans le mur.

Les piliers qui soutiennent l’édifice, pour n’en nommer que deux : l’inspection générale et le syndicalisme enseignant, se sont opposés jusqu’à maintenant à toutes les tentatives de modernisation.

À qui peut-on faire croire que le dédoublement de classes à un niveau donné de l’école primaire pourra remédier à l’injustice sociale qui caractérise l’ensemble du système ? Il en va de même avec toutes les formes de soutien et de remédiation mises en place depuis des décennies.

Il s’agit de revoir le pilotage mais aussi les contenus : de nouveaux savoirs, de nouvelles compétences deviennent indispensables, liés en partie à la révolution digitale que nous vivons mais aussi au fait qu’il est devenu nécessaire d’apprendre tout au long de la vie. Cette rupture symbolique au seuil de l’enseignement supérieur n’a plus lieu d’être.

C’est à l’école primaire, au plus tard au collège, que l’on doit permettre à chacun de se mettre sur les rails et de développer sa propre perspective de réussite scolaire et sociale. Le professeur devient un médiateur, un coach, un manager qui travaille nécessairement en équipe et avec des partenaires extérieurs ; il a lui aussi une obligation de formation professionnelle continue (très insuffisante actuellement en France d’après les comparaisons internationales).

Des opportunités s’offrent à lui s’il veut évoluer dans une autre voie professionnelle. Les parents deviennent des « partenaires internes » de l’école, ce qui signifie qu’ils sont associés aux choix faits par l’établissement, que les relations qu’ils entretiennent avec les personnels enseignants sont déterminantes dans le développement des compétences que leurs enfants doivent impérativement acquérir pendant leur scolarité.

L’établissement fonctionne sur le modèle de ce qu’il est convenu d’appeler ailleurs « le leadership partagé » qui implique une concertation permanente entre la direction, les enseignants, les parents, les élèves. La notion de « curriculum » doit se substituer à celle de programmes. Le faux débat actuel sur les systèmes de notation disparate selon les établissements scolaires n’aura plus lieu d’être.

Il est absurde de vouloir rénover le bac et le dernier cycle des apprentissages qui le précèdent sans avoir au préalable remis à plat la politique éducative du pays dans sa forme et ses contenus.

Ministre de l’Économie et ministre de l’Éducation doivent parler d’une même voix lorsqu’ils se succèdent par exemple comme en août 2017, à la tribune de l’Université d’été du Medef. Étaient présents à leurs côtés les représentants de Siemens, d’Allianz, de Total…

Il eût été aisé de voir comment impliquer l’entreprise dans l’enseignement général, à l’instar de nos voisins européens et autres, sans se contenter du rôle purement informatif qui lui est accordé actuellement. Cette énième opportunité fut également manquée comme bien d’autres dans les décennies précédentes.

Il est pourtant urgent d’imposer à l’école française la pluridisciplinarité, notamment dans les matières scientifiques, ce que l’on appelle partout ailleurs les STEM : Science, Technologie, Ingénierie, Maths, si l’on veut non seulement que les résultats en sciences de la prochaine enquête PISA s’améliorent mais aussi que l’industrialisation et la compétitivité économique de la France, dont il est si souvent question, pointent enfin à l’horizon.

La formation en économie ne doit pas se limiter aux SES – sciences économiques et sociales- mais doit intégrer l’éducation financière dès le collège et l’agrémenter de multiples expériences d’éducation à l’entrepreneuriat ; c’est ainsi que le fameux « vivre ensemble » prendra forme par l’action et non en se contentant d’incantations.

Lorsque j’ai effectué un stage de management participatif en 1988, au sein de l’entreprise Hewlett-Packard, avant de devenir chef d’établissement scolaire, j’ai déjà noté que les magasiniers étaient recrutés au niveau du baccalauréat car cette entreprise misait sur le potentiel de l’employé pour lui permettre d’évoluer au sein de l’entreprise ou ailleurs.

La valeur du diplôme est de la responsabilité de l’établissement, de sa capacité à faire acquérir les compétences  qui permettront à chacun de réussir dans la voie choisie et à notre pays de devenir compétitif. C’est à terme la seule certitude que nous puissions avoir concernant notre économie et notre société. Pour ce faire, il est impératif que parents, élèves, professeurs, directions d’établissement, découvrent en quoi consistent leurs responsabilités.

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  • Et bien, il va falloir récurer sévèrement, bien à fond dans les angles, à la javel pure, sans parler d’ épuration. Et pour commencer abandonner le terme Education.

    • Education me va très bien.

      On éduque les chiots à ne pas faire pipi sur le tapis.

      Instruire est un autre sujet, hors de portée de nos sachants…

      • ça c’ est le rôle des parents. L’ école doit donner des outils pour apprendre un métier, et ce n’ est que de l’ instruction. Si les parents doivent encore s’ occuper d’ école, c’ est dans le but que leurs enfants s’ y comportent bien.

      • Non. Ce sont les enfants qu’on éduque, ou qu’on instruit. Les animaux, on les dresse, et ce terme n’ a rien de péjoratif.. pour autant qu’il s’adresse bien aux animaux, pas aux humains… et c’est là qu’on peut se poser des questions.

        • @dr Slump non , on les éduque aussi , la différence réside dans le fait qu ils ne sont pas destinés à devenir libres et responsables , ils restent « mineurs » et dépendants de nous .

          • Non, non et Non. Les animaux on ne les éduque pas, on les dresse. Je sais que c’est devenu synonyme et agréé par les dico dans le langage courant, mais ce n’est pas une raison pour souscrire à ces dérives de langage qui entretiennent l’idée qu’éduquer son enfant ou son chien c’est pareil.

  • on fait semblant de travailler, il font semblant de nous payer…

    « la tromperie a assez duré », l’hypocrisie a assez duré dirai-je.

    c’est un marché..on connait la solution ..
    le collectivisme incite à la médiocrité et induit par ailleurs un marché noir de l’education.

    Pour être honnête, la notion de bonne éducation ne va pas de soi.
    les éducateurs devrait être modestes ne pas prétendre donner des clefs certaines de chances augmentées de réussite d’ailleurs très mal définie. L ‘opinion générale est qu’il existe des parents ‘irresponsables » qui par exemple ne voient pas l’interet d’apprendre à lire et écrire à leurs enfants..et que par conséquent , la société doit se substituer à eux…parce que l’enfant est innocent et irresponsable par nature.

    Un service est conditionné seulement à la satisfaction du client, ce qui a permis d’ailleurs à des médecines placebo d’esitser depuis des lustres.

    Pour la médecine, l’usager épris d’efficacité médicamenteuse et non de satisfaction immédiate se réfère à des standards de traitements ayant subis avec succès des tests. Normalement votre assureur fait le travail d’expertise,, en france des organismes officiels..

    Comment faire de même avec l’education?

    l’éducation ne doit pas promettre le succès, mais il est possible de tester si un ensemble de connaissances ont bien été acquises… la conviction que ces connaissances sont « utilises » tant directement qu’indirectement doit être établie d’un façon ou d’une autre par les établissements
    par l’etablissement d’une grille arbitraire d’évaluation de la réussite des anciens élèves..

    des trucs de ce genre..

    bien entendu, un diplôme prestigieux est EN SOI…indépendamment de ce qu’il apporte un plus.. telle université prestigieuse pet se targuer d’un taux de « succès » biaisé en terme de qualité pure… mais c’est aux concurrents d’eliminer éventuellement cet effet pour promouvoir un enseignement plus objectivement efficace et pouvoir changer la hiérarchie.. en mettant l’accent non spas sur le succès social de l’individu mais sa contribution effectivement au succès des entreprises aux quelles il participe..
    enfin bref…

  • Vaste programme que de faire bouger une administration totalement sclérosée et biberonnée depuis 50 ans à fortes doses de communisme. Pour eux la compétitivité, l’économie, la performance, c’est sale… La moindre tentative de reforme et c’est 2 mois de greve…

    • Il y a du vrai et du faux, car pour ce qui est de « la moindre tentative de réforme » : on en est à 4 réformes majeures par décennie, et même si les syndicats rouges déclenchent systématiquement des grèves pour un oui ou pour un non, elles sont vraiment peu suivies.
      Par contre, localement, suite aux graves dysfonctionnements type violence (interne ou tournées vers les enseignants), désordres, manques de discipline (abandon du régalien par l’autorité), il y a des grèves suivies qui n’ont aucun écho auprès des médias (de gauche eux aussi).

      • vous avez raison, je suis injuste, j’ai oublié l’abandon du régalien par l’autorité. En même temps, faudrait pas traumatiser ces chers enfants irresponsables et les différentes lois et decrets dans ce sens…

    • une administration……

  • « Le professeur devient un médiateur, un coach, un manager qui travaille nécessairement en équipe et avec des partenaires extérieurs ; il a lui aussi une obligation de formation professionnelle continue »
    C est sur qu avec des gens comme ca, on est pas sorti de l auberge …
    NON, un professeur n est pas un coach ou un manager : il doit transmettre son savoir a des eleves, ni plus ni moins. les eleves ne sont pas des employes a manager

    Quant a la formation professionnelle, dans quasiment toutes les matieres elle est pas tres utile: la grammaire ou les mathematiques ne changent pas. On peut évidement former les profs a la pedagogie ou a de nouvelles facon d enseigner (par ex utiliser les nouvelles technos) mais ca reste accessoire.

    PS:
    – empaucher des gens qui ont le bac aujourd hui c est comme embaucher quelqu un qui a le certificat d etude en 1960 : quasiment tout le monde l a et on peut embaucher au salaire minimal
    – les magasiniers employés par HP en 1988 ont surement tous ete viré quand HP a arrete de faire des PC a Grenoble 😉

    • @cd +1 mais je pense qu’un certificat d’études des années 60 était plus adapté au monde du travail qu un bachelier d’aujourd’hui.

      • Et un certificat d’études des années 1910, encore davantage ! Mon grand-père est devenu contrôleur des contributions directes dans un village de Haute-Saône avec ce seul diplôme en 1921. Il a fini cadre sup’ à Dijon en 1962.

    • La formation professionnelle permet surtout aux pédagogistes de prendre du pouvoir et de l’importance, en s’entourant de sous-fifres, ce qui les place en situation de Directeur de service…

    • Je ne suis pas d’accord. Il ne s’agit pas de remplacer les contenus (les cours, les sujets, la façon dont ils sont traités) par les méthodes, qu’elles soient de coaching ou de management d’équipe.
      Mais force est de constater qu’en France, la formation des profs est axée uniquement sur la somme de connaissances à maîtriser pour pouvoir enseigner, et fait totalement l’impasse sur la formation relationnelle, la gestion des personnalités difficiles, la gestion des conflits, la capacité à diriger des groupes, à animer des projets, rien de tout cela n’est évident ni inné. Or le coaching et le management disposent justement de méthodes efficaces, de formations rigoureuses sur ces sujets.
      Mais si vous préférez qu’on continue d’envoyer des enseignants débutants et non préparés à ces questions dans des classes de ZEP dont la moitié sont des enfants de cas sociaux, faut pas vous étonner du résultat.

      Allez, dans votre parcours scolaire, combien de prof de collège et de lycée vous avait paru compétents, respectés par leurs élèves, capables de diriger une classe? Combien? Je pense que vous comprendrez où je veux en venir. Enseigner ne consiste pas juste à dicter ses cours à des élèves qui se contentent de les noter et les répéter par coeur.

      • il faut evidement faire preuve de pedagogie, mais l article semble dire que c est le plus important .
        A force de privilegier la forme au fond, on evacue completement le fond
        Et il faut quand meme etre clair : apprendre c est quelque chose qui est pas agreable pour un enfant qui preferera jouer

        • Vous n’y êtes pas du tout. D’abord ne prenons pas le contre-exemple français comme base de référence: l’ednat inculque des programmes ineptes en employant en plus des méthodes « pédagogiques » catastrophiques. Et de surcroît nous avons des enseignants fonctionnaires jusqu’au trognon, qui n’ont ni pédagogie, ni compétence pour diriger des groupes, ni capacité à faire progresser leurs élèves.
          Ce que veut dire Nelly Guet et qui devrait être évident à tout libéral convaincu, c’est le gouffre qu’il y a entre des professeurs Professionnels, qui continuent de se former tout au long de leur carrière, et des fonctionnaires sans méthode ni compétence.

          Manager et coacher ne sont pas des gros mots, il y a là de vraies méthodes efficaces que les professeurs à l’international apprennent sérieusement, mais qu’en France des « sachants » qui n’y ont rien compris essayent de faire appliquer de façon soviétique complètement hors de propos.

    • Absolument pas d’accord avec vous sur la formation professionnelle: c’est un très bon outil qui permet justement à tous ceux qui n’ont pas nécessairement brillé en formation académique de monter et de s’améliorer. Les gens qui suivent ce cursus sont généralement beaucoup plus motivés et réussissent beaucoup mieux. De plus, vous pouvez également sanctionner ce genre d’étude par un diplôme ou mieux une certification. Dans ma branche d’activité, l’informatique, vous n’avez pas le choix: vous devez faire appel continuellement à la formation professionnelle, tant la technologie évolue rapidement.

      J’ai tout de même l’impression que l’on parle de choses différentes.

      • « Les gens qui suivent ce cursus sont généralement beaucoup plus motivés et réussissent beaucoup mieux. »

        Ils ont l’avantage de « se prendre en main » eux-mêmes plus tôt. Les « études » sont devenues un mirage : elles ne signifient en rien qu’on est compétent et qu’on va le rester. Pas même qu’on trouvera un emploi si la formation de base n’est pas adaptée aux réalités ou ciblée sur un domaine qui relève pas du passé ou de l’imaginaire.

        L’EN ne devrait pas s’aventurer en dehors de la formation de base et de la formation théorique car elle est aussi moderne et adaptée à la vie courante qu’un temple Shaolin enseignant le Kung Fu.

  • Cela fait longtemps que l’éducation nationale est une entreprise de démolition nationale. Un seul remède : la suppression du statut . Bien sûr cela ne sera jamais fait , ni pour l’ed nat , ni pour le reste. Surtout vu la crise qui s’annonce. Alors les protégés s’accrocheront à leur statut sacré inique et unique , protection ultime qui sera leur tombeau, payé par nos deniers , mais ces tombes , nous ne les fleuriront pas , même cracher serait trop d’honneur. Puissent ils ne jamais reposer en paix

  • Égalité et chatons. Les rouges ont cru pouvoir se débarrasser des sélections, célébrations et sanctions, mais c’est l’essence même de la vie qu’ils ont niés et à la sortie il n’y a forcément que de la médiocrité.

    • @guillaume les « rouges » séduisent et pervertissent , ils n’ont que faire de quiconque sauf d’eux mêmes

  • « Le professeur devient un médiateur, un coach, un manager qui travaille nécessairement en équipe et avec des partenaires extérieurs »
    – Cette vision est tout à fait caractéristique de personnes qui n’ont probablement jamais enseigné, et qui confondent l’enseignant devant 30 élèves avec un tuteur… Quant au travail en équipe, il n’a jamais été démontré en quoi il apportait autre chose que de mettre en place les animations pédagogiques que je synthétise sous le vocable du « professeur avec une plume dans le c… ».
    « il a lui aussi une obligation de formation professionnelle continue (très insuffisante actuellement en France d’après les comparaisons internationales). »
    – Claude Allègre a finit de détruire cette formation en la plaçant hors du temps de travail, et en la confinant aux arrivistes associés à l’époque aux IUFM, c’est à dire à des formations vides de pertinence, pleine de discours ministériels déclinés dans les rectorats.

    • « formation en la plaçant hors du temps de travail ». d’un coup cela me rappel une agrégée en arts plastiques qui était ennuyée car avec 9h de cours par semaine, ça lui faisait en plus 4 heures de transport/semaine… Il faudrait sans doute (mais sans doute impossible) reconsidérer l’ensemble : horaires normaux, nb de jours de vacances comme ds le privé et salaire en rapport bien sur !

    • Que fait-on des élèves si la formation est placée sur temps de travail, ou plutôt sur temps de présence en classe ?

  • Simple test technique pour voir si tout fonctionne dans un commentaire.

  • « tous les indicateurs confirment que… »
    Puis l’auteur écrit un article sans un seul chiffre.

  • Autant je suis d’accord sur le fond et la nécessité de connecter le « monde réel » (l’économie) avec celui des bisounours de l’enseignement, par contre l’auteur de cet article a bien l’esprit enseignant lorsqu’elle parle du niveau auquel elle a été reçue à l’étranger (Maison Blanche, Windsor) démontrant ce besoin d’importance que ce monde là, a chevillé au corps. Parler de reconnaissance reflète également cela. Dans de nombreux métiers, nombre de responsables sont au delà de ces hochets, ils ont assez de soucis à gérer pour faire avancer l’économie.

  • Article très pertinent qui résume l’essentiel en deux phrases :
    1 – le titre : « ces pilotes qui ignorent qu’ils sont dans le cockpit ».
    2 – la conclusion : « il est impératif que parents, élèves, professeurs, directions d’établissement, découvrent en quoi consistent leurs responsabilités. »

  • Peut-être faudrait-il prendre en compte dans les grands discours que :

    – la problématique est différente avec chaque niveau (primaire, secondaire, lycée, fac …)
    – le niveau de maturité régresse dans une société complexe et ouverte (indépendamment même de l’enseignement dispensé qui ne va pas en outre dans ce sens).

    Le Bac perd son sens à la fois parce que l’EN et les parents s’égarent, mais aussi du retard de maturité des élèves : comment sanctionner une « fin d’études » à un age où on est au début d’une formation effective et maîtrisée et loin d’avoir forgé sa personnalité ?

    Je me souviens qu’à l’époque, j’avais déjà une vision assez floue de la société, du monde du travail, de ce que je voulais faire dans la vie et de l’utilité et de la pertinence de ce qu’on m’avait appris. Cela n’a pas du s’arranger pour les jeunes d’aujourd’hui.

    • @alan « retard de maturité des élèves » : savamment entretenu consciemment ou inconsciemment par le retard de maturité des enseignants, lesquels ne sont jamais sortis ni de l’école, ni de l’enfance . L’école c’est Alice au pays des merveilles, rien n’y manque.

  • « Il est absurde de vouloir rénover le bac et le dernier cycle des apprentissages qui le précèdent sans avoir au préalable remis à plat la politique éducative du pays dans sa forme et ses contenus. »

    Alors là notre ami Philippe Silberzahn a du s’étouffer devant son écran. Lui, l’apôtre du « on fait avec ce qu’on a et on avance doucement mais sûrement », peut-il seulement mesurer l’immensité du défi que propose Nelly Guet ? C’est du moins une expérience de pensée exaltante.

    Soyons sérieux, s’il faut tout remettre à plat AVANT de faire quoi que ce soit, le résultat est garanti : rien ne bougera avant l’écroulement final, le grand soir, l’apocalypse éducationnelle.

  • Il y a aussi un gros travail sur le fond de ce qui est enseigné à nos enfants. Le niveau a non seulement baissé drastiquement (nivellement par le bas pour ne pas exclure) mais l’idéologie est également beaucoup plus présente qu’auparavant. On n’instruit plus, on endoctrine à grand coup d’idées gauchisantes.
    Donc même en réformant la forme de l’EdNat, on n’arrivera à rien sans révolutionner le contenu : il est urgent de réapprendre à nos jeunes l’esprit critique

    • Eh oui, on endoctrine dès le primaire : théorie du genre, LGBTisme, immigrationnisme, épuration de l’histoire de France, repentance, etc. Quant à l’esprit critique, il est très dangereux pour les élites dirigeantes et les médias de grand chemin lui ont trouvé un nouveau nom : le complotisme.

      • Tout à fait : complotisme aujourd’hui, fascisme hier…
        La pensée unique est en bon chemin.
        Après, en mode utopie, j’espère toujours un réveil des consciences

  • Instruction et devenue éducation car il y a une dimension collective à partager : le vivre ensemble et par ailleurs beaucoup trop de parents avaient déjà démissionné à cet époque pour éduquer.
    Les professeurs n’ont jamais voulu ! Comme ils ont le pouvoir faute de chef… On ne leurs a rien dit du tout.

    Je suis par ailleurs pour l’autonomie complète des établissements mais pour un contrôle des acquis multiples, indépendants et normés avant chaques vacances scolaires.
    Les gens déménagent aux vacances scolaires, il faut donc des points de rendez vous à ces moments là, soit 5 fois dans l’année. Des plans d’actions, de corrections suivis par de véritables équipes éducatives…

    Un professeur n’a pas à ‘pondre’ son cours, il est comme le comédien, il doit jouer un texte juste avec passion, posséder ce texte écrit par un autre.
    La référence étant la comédie française avec ces textes classiques immuables. Auteur et Acteur sont deux métiers bien différents mobilisant des compétences différentes.

  • J’aimerais savoir de quelle organisation l’auteur se revendique. Elle mentionne son conseil d’administration mais n’indique pas de quelle organisation il s’agit.

  • Il faut créer un système parallèle dans lequel les enseignants qui y exercent auront fait serment d’enseigner sans que leurs convictions politiques n’interférent , ce système dont le crédo serait la qualité pourrait être choisi par les parents qui s’engageraient à leur tour de faire accepter à leurs enfants un règlement stricte et un respect des enseignants et des règles.
    Il n’y aura plus alors qu’à laisser mourir l’arbre pourri

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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