Comment le marché a libéré les femmes

Alors que la femme africaine amorce une forte émancipation, l’exemple des États-Unis devrait les inspirer. Le marché peut les libérer comme en son temps il avait libéré les Américaines !

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Drilling a wing bulkhead for a transport plane at the Consolidated Aircraft Corporation plant, Fort Worth, Texas (LOC) By: The Library of Congress - Flickr Commons

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Comment le marché a libéré les femmes

Publié le 20 mai 2021
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Par Chelsea Follett.
Un article traduit par Libre Afrique

Les droits de douane de plus en plus élevés, imposés par les États-Unis sur les importations, et la guerre commerciale naissante avec la Chine (éventuellement d’autres pays), lèsent particulièrement les femmes. Récemment, une autre série de droits de douane sur les importations est entrée en vigueur, augmentant les prix de centaines de produits particulièrement importants pour les elles, notamment les produits alimentaires et les appareils ménagers.

Il peut sembler étrange d’associer ces biens à la consommation des seules femmes. Pourtant l’histoire économique montre clairement que ces produits ont libéré les femmes en leur faisant gagner du temps et en leur permettant de se consacrer davantage à leurs études, d’avoir un emploi et d’exercer d’autres activités.

Le marché libère le temps des femmes

Prenons un seul appareil que les frais douaniers ont particulièrement affecté : le lave-linge.

Il y a tout juste un siècle, les femmes passaient au moins une journée complète de leur semaine déjà surchargée à tremper, bouillir, frotter, essorer, suspendre, désodoriser, amidonner, puis plier et repasser leur linge de maison. Aujourd’hui, la machine à laver réduit la quantité de travail hebdomadaire consacré au linge à environ une heure. Comme l’a noté l’économiste de l’Université de Cambridge, Ha-Joon Chang : « Sans la machine à laver, le changement dans le rôle des femmes dans la société et dans la dynamique familiale n’aurait pas été aussi spectaculaire. » Pourtant, les États-Unis ont récemment mis en place  un droit de douane de 25% sur les lave-linge Samsung et LG en provenance de la Corée du Sud, et a également imposé des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium étrangers utilisés dans les laveuses de fabrication américaine. En conséquence, le prix de ces machines a déjà augmenté de 17 %.

Les nouveaux tarifs augmenteront le coût d’innombrables biens qui ont libéré le temps des femmes et considérablement réduit le gap entre les deux sexes, contribuant ainsi à rendre possibles les ménages à deux revenus. Les consommateurs verront des étiquettes avec des prix plus élevés sur les aspirateurs, les machines à coudre, les réfrigérateurs, les lave-vaisselle, les broyeurs d’évier, les mixeurs, les robots culinaires, les grille-pain, les fours à micro-ondes, les cuisinières et les fours à cuisson lente, et pratiquement tous les autres appareils (la liste complète des produits visés par les derniers tarifs compte 194 pages.) L’augmentation des coûts représentera un changement brutal après la libéralisation du commerce mondial qui avait auparavant réduit le prix de nombreux produits identiques au cours des dernières décennies.

Le marché a réduit le fardeau des tâches ménagères

Les tarifs vont donc cibler et augmenter le coût des appareils qui ont toujours été la clé de l’émancipation des femmes. À l’époque où le beurre et le pain étaient conçus entièrement à la maison, cette préparation prenait un temps de travail très important. En 2008, l’Américain moyen consacrait environ une heure par jour à la préparation des repas. Entre le milieu des années 1960 et 2008, les femmes ont plus que réduit de moitié le temps consacré à la préparation des aliments. Pourtant, aux États-Unis, elles cuisinent toujours plus que les hommes et toute augmentation du coût des appareils de cuisine est donc une taxe sur les articles les plus consommés par les femmes.

La concurrence sur le marché mondialisé rendant les appareils ménagers de plus en plus abordables a allégé le fardeau des tâches ménagères, permettant à davantage de femmes d’obtenir leur indépendance économique en travaillant. En 1900, la femme américaine moyenne consacrait près de 47 heures par semaine aux tâches ménagères ; en 2011, elle n’a plus besoin que de 26 heures par semaine.

Une partie de ce changement peut s’expliquer par des divisions plus équitables des tâches ménagères, mais le nombre d’heures de ménage qu’elles effectuent a diminué plus rapidement que celui des hommes. En d’autres termes, une grande partie du crédit pour libérer le temps des femmes est à attribuer aux technologies permettant d’économiser du travail, et en fin de compte, à l’innovation induite par le marché et à la concurrence mondiale. C’est l’une des raisons pour lesquelles les marchés ont amélioré la vie des femmes encore plus que celle des hommes.

Le protectionnisme mine le progrès des femmes

Bien sûr, les femmes sont loin d’être les seules victimes des droits de douane. Les guerres commerciales alourdissent les coûts pour tous les Américains et la dernière vague de tarifs douaniers ralentira probablement la croissance de l’ensemble de l’économie américaine cette année de 0,1 point de pourcentage. Cela signifie moins d’emplois et des salaires plus bas en plus des prix plus élevés.

Néanmoins, les femmes ont une revendication particulièrement forte en matière d’infraction aux politiques commerciales actuelles des États-Unis. L’administration Trump devrait immédiatement désamorcer la guerre commerciale et revenir aux objectifs de libre échange adoptés par le président cet été.

À l’époque il avait déclaré :

Pas de tarifs douaniers, pas de barrières, c’est comme ça que ça devrait être.

Une telle politique serait en effet de loin avantageuse non seulement à la croissance économique et aux portefeuilles des consommateurs mais également aux femmes du pays. Alors que la femme africaine amorce une forte émancipation, l’exemple des États-Unis devrait les inspirer. Le marché peut les libérer comme en son temps il avait libéré les Américaines !

Article initialement publié en novembre 2018.

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  • Le marché… et surtout le progrès technologique

  • Pour que le libre marché marche il faut que tout le monde le respecte! Or ce n’est pas le cas puisque la Chine triche sur tous les plan. Leur monnaie qu’ils sous évaluent, le dumping sur les produits et les interdictions des importations ou des tarifs douaniers forts. De même l’Union Européenne qui impose des tarifs bien plus élevés que les USA.

  • Un article de novembre 2018… quelle ironie.

  • Il faudrait faire une enquête sérieuse pour savoir si il y a 50 ans, un salaire (celui du père de famille en général) ne suffisait pas pour faire vivre une famille de quatre personnes, ce qui libérait pas mal de temps des femmes au foyer pour s’occuper de tout un tas de choses (même si ce n’est pas un horizon souhaitable). Et comparer avec aujourd’hui où il faut deux salaires (maman travaille aussi) pour à peu près le même résultat (mais avec force appareils ménagers en plus). Est-ce cela qu’on appelle libération des femmes, de les envoyer au taf ? Le travail rendrait-il libre après tout ?

  • Article vraiment anecdotique. La libération des femmes provient de trois éléments principaux : l’affaiblissement des religions qui étaient dominées par les hommes et diabolisaient les femmes (le péché originel, etc.), l’accès à la connaissance (mêmes cursus d’enseignement que les hommes) et la maîtrise de la procréation (avortement, contraception).
    Le marché, franchement, joue un rôle très modeste. Les libéraux s’honoreraient parfois s’ils ne sombraient pas dans les mêmes travers que les marxistes d’antan qui expliquaient tout à l’aune de leur doctrine. La ficelle est un peu grosse.
    Le libéralisme économique, façon économistes classiques du 19e siècle, c’est exactement la même chose que le socialisme, façon Marx et Engels.
    Réveillez-vous ! Le monde a changé.

  • le temps « liberé » leur a servi à aller travailler à l’usine..
    belle liberation..
    et au lieu de dependre de leur mari elles doivent obeir à leur chef de service
    encore une belle liberation..

    • Et pourtant… Il vaut mieux dépendre de son chef de service que de son mari : on en change plus facilement.

      J’ai une fille, et quand elle m’a annoncé qu’elle désirait entreprendre des études qui lui apporterait des débouchés appréciables, je lui ai répondu : « c’est très bien ma fille, tu ne dépendras jamais d’un homme ».

      Le travail des femmes à l’extérieur est la meilleure façon de ne pas rester soumise à un tyran domestique.

      Je précise que je n’exècre rien de plus que les féministes modernes à part peut-être l’écologie politique.

      • Si elle renonce à avoir des enfants, c’est jouable. Sinon, elle connaîtra le sort des mères qui travaillent : brouillard mental par épuisement (symptôme analogue à ce qui s’observe pour le Covid long).

        Dans les pays anglo-saxons de type Allemagne et Suisse, ils sont plus intelligents : les femmes travaillent moins, cela leur laisse le temps de s’occuper de leurs enfants comme des pro, et leurs conjoints, loin de les tyranniser, sont assez évolués pour pour leur en savoir gré.

        En France, cela existe aussi mais c’est fortement dévalorisé (quel scandale, ces femmes à haut niveau de qualification qui préfèrent travailler moins que gagner plus!, et en plus même les hommes s’y mettent!).

        Cela pour dire que, si la France a un des plus forts taux d’activité féminine en Europe, ce n’est pas un progrès mais une régression typique d’un régime soviétique qui épuise les énergies, crée de fausses activités et tyrannise les contribuables pour financer tout le cirque qui va avec.

      • On ne fait plus le ménage pour son mari, on le fait pour son patron.
        Quelle avancée, en effet.

        • Evidemment, quand le mari estime que c’est à sa femme de se taper tous les travaux ménagers…

          Vous menez votre vie de couple comme vous l’entendez, j’estime personnellement que si mon épouse travaille à l’extérieur, ce qui est le cas, c’est à nous deux de prendre les « corvées » et pas à elle seule. Pour en revenir à ma fille, je serais très inquiet si elle décidait de « rester à la maison ». Mon beau-fils est quelqu’un de très bien mais on ne sait jamais comment les choses peuvent tourner et « faire le ménage pour son patron » ou autre image d’Epinal du genre (comme si un travail pour une femme n’offrait aucun épanouissement et se limitait à subir les humeurs d’un chefaillon) se révèle inestimable lorsqu’il faut fuir un ménage toxique.

  • Les commentaires sont fermés.

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