L’inflation qui vient ?

Payer les gens à rester chez eux et distribuer des chèques d’argent des autres est la recette assurée pour la croissance, c’est connu !

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L’inflation qui vient ?

Publié le 12 mai 2021
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Par h16.

La pandémie aura eu au moins le mérite d’occuper les esprits : on compte les morts, puis les infectés, puis les cas contact, puis les variants, les doses de vaccin et les vaccinés, avant de bientôt passer aux petits passeports vexatoires de preuve de bonne santé. Au moins pendant ce temps-là on ne compte pas les petits soucis qui pourraient se poser du côté économique.

C’est quelque peu dommage surtout si l’on considère que pour être en bonne santé, il vaut mieux une économie saine : ceux qui ne peuvent plus se déplacer, puis travailler, puis qui n’ont plus d’endroit pour dormir, ne mangent pas à leur faim finissent par avoir des petits soucis de santé, celle-là même que les énergiques gesticulations gouvernementales entendent pourtant tout faire pour conserver au plus grand nombre, quoi qu’il en coûte et tralalilalère.

Force est de constater qu’empêcher les activités économiques de reprendre finit par avoir un impact négatif sur tout le reste. Et compenser la misère provoquée par une distribution magique d’argent sorti directement de l’arrière-train des licornes keynésiennes n’est pas réellement une bonne idée, même si les escrocs actuellement en charge des banques centrales tentent de nous convaincre du contraire.

Les signes s’accumulent de diverses tensions sur le marché, qui ne pointent guère vers une résolution des problèmes posés de façon rapide, à l’amiable et dans la bonne humeur. Eh oui, à force d’intervenir sur les marchés, en bousculant franchement les chaînes logistiques dans une économie mondialisée en flux tendus, on aboutit à des déséquilibres parfois gênants.

Par exemple, l’actuelle pénurie de composants électroniques dont on a pu entendre discrètement parler dans quelques médias a fini par toucher l’industrie automobile, gourmande de ces composants à mesure que les voitures en embarquent de plus en plus : pousser tout le monde au télétravail résulte inévitablement en un gonflement massif de la demande en matériel électronique apte à permettre ce nouveau mode de travail. Renouvellement des écrans, des ordinateurs, extension majeure des centres de données partout dans le monde, multiplication de l’usage du commerce en ligne pour éviter les déplacements inutiles, tabassage fiscal du conducteur automobile… Autant d’éléments qui, mis bout à bout, impliquent une réorganisation très rapide des chaînes de production d’électronique et une remise en question de l’importance des voitures dans le monde.

Ce qui aurait probablement pris une ou deux décennies a été compressé en quelques mois et il était inévitable que quelques effets de bords apparaissent ; au moins la France, dont l’industrialisation était déjà en berne, ne souffrira plus trop de la mort lente de ses constructeurs automobiles, écrabouillés entre les problèmes logistiques, la culpabilisation incessante des automobilistes et le poids des charges sociales du premier pays de taxation au monde.

Par exemple, il y a aussi l’actuelle tension observée sur les matériaux de construction dans le secteur du bâtiment, que certains expliquent par les politiques américaines (oh, regardez, c’est encore la faute de Trump !) de protectionnisme sur le bois canadien (mais pas certaines manœuvres plus calculées d’un petit nombre de firmes) qui entraîne un réapprovisionnement des industriels américains du secteur vers l’Europe, provoquant une pénurie locale et une hausse marquée des prix.

En réalité, on découvre progressivement différentes pénuries de matériaux (béton, métallurgie, adhésifs, verre) qui se traduisent toutes par une hausse des prix : des vitrages en hausse de 30 %, des prix qui montent de 10 à 40 % sur l’aluminium, le cuivre, le laiton, l’acier, le zinc… À tel point que le gouvernement commence à éprouver quelques moiteurs sur les commandes publiques, dont on pressent qu’elles vont pourtant continuer bon train, youkaïdi, youkaïda, c’est l’État qui paie (en retard).

À ces hausses de prix des matières premières, on peut aussi ajouter une hausse des prix des biens alimentaires : encore modeste, elle n’en est pas moins présente et commence à se faire sentir progressivement sur un nombre croissant de biens de consommation courante. Pour le moment, on parle d’une hausse timide de 2 %, mais le détail de certains produits (lait, céréales, huiles) ne laissent guère de doute sur la direction générale prise par les prix dans les prochains mois : ne vous attendez pas à faire d’économie sur la nourriture…

Eh oui : de façon réellement surprenante, les masses réellement colossales d’argent qui ont été injectées dans le système monétaire mondial depuis la crise de 2008 commencent à perfuser un peu partout.

La crise sanitaire, véritable opportunité pour un paquet d’idiots utiles et de politiciens incompétents trop heureux de l’utiliser pour augmenter leurs pouvoirs, commence maintenant à présenter la facture, la vraie, pas celle que les clowns à roulettes s’imaginaient payer les mois passés à coups de distribution d’argent des autres, de facilités de paiements et autres couvertures sociales plus ou moins bidon. Cette facture réelle se traduit par des prix en hausse, un pouvoir d’achat qui stagne, une augmentation des faillites et du chômage : payer les gens pour rester chez eux veut dire qu’à la fin, le travail n’est pas fait et, au bout, une demande n’est pas satisfaite…

Et l’inflation qui arrive ressemble fort à ce moment délicat où l’on entend le barrage qui grince et qui craque, qu’on le voit se fendiller et se lézarder rapidement : cela fait des années que sont accumulées de façon obscène des dettes monstrueuses, que l’argent gratuit des autres est distribuée à des industries et des secteurs manifestement peu ou pas rentables, que le dépensier est favorisé sans vergogne par rapport à celui qui épargne, que le capitalisme de connivence est dorloté au détriment du capitalisme naturel. Il semble inévitable que les montants ainsi gonflés et mal alloués finissent un jour par se déverser dans toute l’économie, noyant les uns et les autres dans des liquidités rapidement devenues sans valeur.

La hausse de l’immobilier (par ailleurs assez mal reprise dans les calculs statistiques de l’inflation, minimisant cette dernière), la hausse du prix de l’or, l’irrationalité des marchés boursiers (Gamestop ou Tesla étant des illustrations frappantes), la hausse récente mais symptomatique des cryptomonnaies, tout pointe vers une unique direction : l’inflation revient, et elle n’est pas contente.

Et au fait, c’est exactement la même équipe de clowns qui a géré l’actuelle crise sanitaire qui devra gérer la crise inflationniste qui nous pend au nez. Rassurant, n’est-ce pas ?


—-
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  • Je suppose que H16 n est pas un specialiste en electronique/informatique. Une usine qui fabrique des processeurs/carte video pour PC ne peut pas se reconvertir en puces pour l automobile, c est pas du tout pareil

    Pour le reste, il a raison sur 2 points:
    -la hausse de l immobilier (et plus generalement des actifs) est tres mal prise en compte par le calcul de l inflation
    – l inflation revient (mais est ce vraiement une mauvaise chose ? il faut liquider des montagnes de dettes et il vaut mieux que ca se fasse par l euthanisie des rentiers qu en taxant le travail)

    • L’un n’empêche pas l’autre.

    • @cd : vous êtes enarque ? Vous avez l’ai dans connaître un rayon en resistances transistors et inflation…

    • Ils croient qu’il vont créer le « monde de demain » sans bien comprendre semble-t-il….ça doit être ça la startup nation…

    • @cd
      Bonsoir,
       » l inflation revient (mais est ce vraiement une mauvaise chose ? il faut liquider des montagnes de dettes et il vaut mieux que ca se fasse par l euthanisie des rentiers qu en taxant le travail) »
      Liquider des montagnes de dettes ! LOL 1. Vous croyez que les créanciers étrangers qui détiennent ces montagnes de dettes vont s’asseoir dessus ?
      ‘l’euthanasie des rentiers » ! LOL 2. Les rentiers ont investi, dans une entreprise ou dans la pierre, directement ou indirectement. Les euthanasier, c’est tuer les entreprises et les logements.

      Pour info, l’inflation c’est l’augmentation des prix, pas des salaires ni des dividendes.

      • plus exactement, l’inflation c’est la baisse de la valeur de la monnaie.

        • Si on veut vraiment un définition exacte, l’inflation est une perte du pouvoir d’achat de la monnaie. Qu’on le regarde sous forme d’augmentation des prix ou de perte de valeur de la monnaie n’est pas vraiment important. Ce sont les deux faces d’une même pièce de monnaie si j’ose dire…
          J’ai une préférence pour le mesure par les prix parce que ça permet d’appliquer la TQM: M×V= P×T P=(M×V)/T. On peut exprimer le niveau des prix avec la TQM alors qu’on ne peut pas en faire autant avec la valeur de la monnaie puise que M représente la masse monétaire et non pas la valeur de la monnaie. Donc perso, je préfère la définition de STF parce qu’elle permet des analyse plus rapides, meme si la votre reste valable.

      • Pourquoi les salaires n’augment-ils pas en période de forte inflation ? ou pourquoi pas suffisament ?

        • Parce que nous n’allons pas avoir JUSTE de l’inflation. Nous allons avoir bien pire: De la STAGFLATION. En gros economies stagnante voir en recession accompagnée d’inflation. Donc nous aurons du chômage avec l’inflation et donc pas de pouvoir de négociation de la part des travailleurs. Donc augmentation des salaires plus lente que l’augmentation des prix. Donc plus d’épargne des ménages jusqu’à ces gueux aient épongé la dette de leurs suzerains: Macron Darmanin et consorts pour la France.

        • @Kroléon
          Parce que l’inflation (définie en tant qu’augmentation des prix exprimés en monnaie, ce qui inexact) ne fait que traduire un phénomène réel qui est l’augmentation de la rareté. Moins de biens et de services produits = niveau de vie en baisse pour presque tout le monde, sauf quelques privilégiés, dont le niveau de vie augmente au détriment des autres, ce qui ajoute à la pénurie pour la majorité.

    • L’euthanasie du rentier
      Quelle violence dans vos propos.
      J’ai toujours prétendu que ce siècle serait eugénique : nous y voilà.
      Il ne reste plus qu’une solution : « Le travail rend libre » à l’entrée du camp équipé de superbes cheminées… :mrgreen:

    • Une chose est sûre: ça ne va pas euthanasier les fonctionnaires.

    • @cd
      L’idée selon laquelle les hommes de L’État augmentent la quantité de monnaie en circulation pour rembourser leurs « dettes » est répandue mais fausse. Les hommes de L’État augmentent la quantité de monnaie en circulation pour la dépenser, acheter des biens et services réels, qui feront défaut à d’autres qu’eux.

  • L’inflation tape à la porte, l’assurance-vie est dans le viseur de l’impôt sur les successions, Renault annonce que ses voitures seront vendues plus cher (pourtant, on a déjà versé un acompte de plusieurs milliards l’an passé!) : de nombreux indicateurs commencent à clignoter rouge.

    Il n’y aura pas d’impôt supplémentaire sur le revenu, comme promis par Bruno Le Mauvais. Il y aura juste des impôts indirects, des taxes dans tous les sens, des contraventions de partout dès qu’on mettra le nez dehors, des faillites en cascade, et une bonne grosse inflation. Bref ce que n’importe qui avec de minces bases d’économie pouvait voir venir depuis des mois, mais pas notre écrivain qui se croyait ministre.

    En route vers le timbre à 2€, la baguette à 3€ et le menu BestOf à 20€, faisons disparaître l’épargne covid de ces maudits gaulois !

    • Ceux qui vont le plus trinquer sont les salariés, alors que les indépendants qui pourront jouer sur la scène internationale pourront toujours:

      – Ajuster leurs tarifs en fonction de l’inflation
      – Créer leur boite dans un certain pays balte (1 déclaration en ligne, pas d’obligation d’habiter le pays, flat tax, pas de transfert de données avec la France, …)
      – Se verser un salaire de misère en France
      – Acheter des propriétés en France ou ailleurs via leur boîte
      – …

      Bref, pour le moment, tout se passe comme prédit dans les années 1990’s par William Rees-Mogg & James Dale Davidson dans « The Great Reckoning » et surtout dans « The Sovereign Individual »:
      – Attentats par Ben Laden (nommé spécifiquement!) sur le sol US – Check
      – Explosion de la bulle des .com – Check
      – Crise financière de 2008 – Check
      – Etat qui répondent à la crise par l’émission massive de dettes – Check
      – Apparition de monaies numériques hors de contrôle des états – Check
      – Pandémie en 2020 (daté spécifiquement, avec des origines chinoises) – Check
      – Etat qui s’endettent à des niveau désormais insoutenables – Check
      – Emeutes diverses et variées – Check
      – Couardise politique – Check
      – Inflation galopante – Check
      – Médias qui virent à la propagande – Check
      – Tentative des Etat d’instaurer un contrôle des masses – Check
      – Accointances entre les très grosses entreprises et l’Etat / retour à l’époque des barrons voleurs – Check
      – Apparition d’individus souverains qui disent au gouvernements du monde entier d’aller se faire cuire un oeuf – En cours…
      – Répression des Etats envers lesdits individus – En cours…
      – Disparition des Etats tels que nous les connaissions – En cours…
      – …

    • toucher l’épargne des français est voué à l’échec, certes ils sont très cons et leurs libertés bafouées ils s’en moquent un peu mais là c’est trop gros, il n’y aura plus de gilets jaunes mais des gilets rouge sang.

      • Il y a plein de manières de voler l’épargne des français. Les taxer directement est la méthode la moins subtile. Plus subtile
        -Imprimer plein de billet pour faire de l’inflation
        -Baisser les taux directeurs pour spolier les épargnants
        -Rediriger l’épargne vers les dettes d’état
        -Augmenter les salaires bruts et en même temps baisser les salaires nets
        -Créer des petites taxes par ci par là sur les entreprises, puis accuser les patrons.
        -De même avec les frais douaniers.
        Etc. Bon je sais toutes ces ficelles sont déjà utilisées.
        Par exemple, vous pensez avoir de l’argent de coté sur votre compte en banque, mais il peut in fine très bien être placé en prêts d’état par la banque et que l’état dépense. Si tout le monde veut retirer son argent, c’est impossible…

      • fonds OFI et concurrenciels et pas de contrats euros. 🙂

  • Bonjour, bien inutile de redire à quel point les articles de H16 respirent la pertinence donc la réalité ; un soi-disant ministre de l’économie qui passe son temps à publier des bouquins (ne pas oublier son score formidable aux primaires de la droite en 2017, avant de tourner sa veste pour s’accrocher aux basques des contribuables) ne fait montre d’aucune connaissance donc de compétence dans le domaine que sa seigneurie lui a confié.
    Pas besoin d’aller plus loin pour voir au jour le jour que ce monde de fous est au bout du bout, avec un garde-champêtre qui croit nous leurrer, un soi-disant ministre de la justice qui fait campagne sur nos impôts, un arriviste à l’intérieur qui protège les policiers des agressions sans même imaginer la crainte du citoyen lambda devant les dérives sécuritaires quotidiennes, etc…, etc…
    Que dire des pseudo scientifiques plus intéressés par leur image médiatique que par leur métier qui est de travailler pour la santé que nous payons très, trop cher.
    Quelles stupidités que le veau moyen supporte, rémunéré par nos impôts pour rester chez lui, béat devant le soi-disant Etat qui le prend en charge.
    Où se trouvent la valeur travail, le courage, la solidarité…la liberté ?
    Nulle part, dans une société en pleine décadence tous niveaux confondus.
    Nul besoin de ces politiques politiciens qui ne pensent qu’à leur carrière ou celle de leur copains.
    Néanmoins, la crise que nous traversons finira par une révolte des personnes qui souffrent de leurs co……s, la mèche est allumée, restons positifs, ce CPn’Est pas F !

    • Je suis tout à fait d’accord avec vous.
      Nous avons plonge en apnée trop profondément dans l’abime financier. Maintenant il faut faire surface et les valeurs que vous évoquez sont le seul oxygène qui nous reste à commencer par la volonté et le travail. Sinon nous serons boulottés par les squales qui nous environnent et ne croyons pas que d’appauvrir les riches enrichira les pauvres.

  • Le dessin qui ponctue l’article est génial, comme l’article. L’appauvrissement général va finir par se faire sentir, y compris chez les soutiens de l’État, qui ne survit que par ce qu’il parvient encore à extraire de ce misérable contribuable, qui n’en peut plus.

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