La réforme de la fiscalité indispensable au renouveau de notre industrie

Les pays dont le pouvoir d’achat annuel moyen est le plus élevé sont ceux dont les prélèvements obligatoires sont les plus faibles.

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La réforme de la fiscalité indispensable au renouveau de notre industrie

Publié le 12 mai 2021
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Par Claude Goudron.

À toujours répéter aux Français que ce n’est pas le moment, la France a un véritable problème avec une réforme de la fiscalité d’entreprise qui devient d’une urgence absolue ! Trop d’impôt tue l’emploi, la fiscalité des entreprises décourage l’investissement en France

Ce n’est jamais le moment car il y a toujours une élection en vue, et le passage au quinquennat n’a pas arrangé les choses.

Pour y remédier, les gouvernements successifs ont dans un premier temps augmenté les charges et les impôts sur les entreprises. Parvenus à l’overdose ils se sont rabattus sur un endettement aujourd’hui supérieur à 120 % du PIB et ont fini par vendre une partie du patrimoine français : en 10 ans il est passé de 796 milliards d’euros à 167 milliards aujourd’hui.

La France doit s’aligner sur les pays performants

Les pays dont le pouvoir d’achat annuel moyen est le plus élevé sont ceux dont les prélèvements obligatoires sont les plus faibles.

Suisse
Pouvoir d’achat                       41 998 euros
Prélèvements obligatoires                               28 %

États-Unis
Pouvoir d’achat                         41 470 euros
Prélèvements obligatoires                               25 %

Allemagne
Pouvoir d’achat                         22 383 euros
Prélèvements obligatoires                                38 %

France
Pouvoir d’achat                         19 404 euros
Prélèvements obligatoires                               47 %

Cette comparaison démontre que la richesse d’un pays est inversement proportionnelle aux prélèvements obligatoires.

Il faut donc impérativement baisser les prélèvements obligatoires en dessous de 40 % dans un premier temps et les faire évoluer autour de 35 %. C’est sur les charges des entreprises que l’effort maximum et le plus rapide doit être fait en les divisant par deux.

Une réforme de la fiscalité gagnante à terme

C’est prioritairement sur l’industrie que cette baisse doit intervenir. En 20 ans la part de l’industrie dans le PIB est passée de 23 à 11 %, avec comme conséquence la perte de deux millions d’emplois.

Ce triste résultat est principalement dû à une ponction en taxes et impôts directs deux fois plus élevée que chez nos voisins qui ont su maintenir à flot, voire augmenter leur puissance industrielle.

En divisant par deux ces prélèvements le pays retrouvera sa compétitivité, créera à terme deux fois plus d’emplois et conservera donc les mêmes rentrées fiscales.

Ces deux millions d’emplois industriels retrouvés généreront au minimum un million d’emplois dans les entreprises de service, et compenseront ceux qui auront été supprimés dans l’administration.

Le chômage en dessous de 5 % génèrera des économies significatives pour Pôle emploi, soit environ 50 milliards d’euros, permettant de diminuer là encore les charges des entreprises.

Réforme de la fiscalité et période de transition

Le plein emploi ne sera pas atteint immédiatement.

Au moins deux années seront nécessaires pour engranger les premiers résultats, cinq années pour 50 % des résultats et peut-être dix ans pour que le pays retrouve la place qu’il n’aurait pas dû perdre.

Pour que ce ce résultat soit atteint, la diminution des charges doit être immédiate. D’un montant d’environ 150 milliards d’euros, elle devra être compensée tout d’abord par une baisse drastique des dépenses de gestion de l’État de l’ordre de 20 milliards mais aussi du « pognon de dingue » des dépenses sociales, soit 50 milliards.

Jusqu’aux premiers effets attendus, il faudra une augmentation de la TVA passant à 25 % et si besoin un emprunt de restructuration que l’Europe devra accorder en contrepartie, cette fois-ci réelle et pertinente, des réformes promises et jamais tenues.

Croire que l’on peut effacer 40 ans de laxisme sans mesures contraignantes serait  irréaliste, nos amis Allemands l’ont fait au début des années 2000 et ont montré la voie.

Réforme de la fiscalité : retrouver des marges de manœuvre

Que ce soit l’Allemagne avec un plan de soutien à ses entreprises trois fois plus important qu’en France, que ce soit les États-Unis avec un plan de relance faisant fantasmer tous les politiciens de gauche, c’est grâce à la puissance de leur industrie que ces pays ont pu mieux appréhender cette crise. Si le Président américain peut augmenter la pression fiscale sur les grandes entreprises et les gros revenus c’est parce qu’il part de très bas : avec 25 % de prélèvements obligatoires, il peut monter à 30 % voire davantage tout en restant nettement inférieur aux taux français !

Si des réformes avaient été faites au bon moment nous serions beaucoup plus sereins et le pays ne serait pas au bord de l’effondrement !

Une lourde responsabilité

Les conséquences néfastes de la pandémie ne sont pas terminées, la France est au bord du gouffre et nos gouvernants ont beau claironner que tout va très bien, le pays est très loin d’être sorti d’affaire, une faillite n’étant pas à exclure. Ce risque a d’ailleurs été évoqué par certains militaires dans une tribune parue récemment.

Si la France s’écroule, elle entraînera un grand nombre de pays européens, ce qui signifiera la fin du beau rêve de la construction européenne qui, malgré le dénigrement de certains, a jusqu’ici maintenu l’économie française la tête hors de l’eau.

Conclusion

L’exception française consiste finalement à faire comme tout le monde mais avec 15 ans de retard !

Ces 15 années sont passées, commençons immédiatement une campagne d’explications et agissons pour que le prochain Président intègre ces réformes dans son programme.

Voir les commentaires (14)

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  • Je dirais les choses à l’envers… arrêtez de justifier des impôts au nom de l’industrie et alors vous aurez l’indtrrie que vous méritez..

    Vouloir un renouveau de l’indutrie, voire une industrie tout court , est du constructivisme..

    Des tas de gens en France sont « industrieux » laissez les bosser ..c’est tout..ne les aidez pas ne les taxez pas ne les subventionnez pas…

    • Tout à fait d’accord. Je rajouterais que l’article se base quasiment sur la seule fiscalité.
      Or, pour une industrie, c’est aussi la qualification de la population qui importe.
      Force est de constater que sur ce dernier point, on a du pain sur la planche.

      • @Koris
        Ca va meme plus loin: l industrie ne france ca ne paie pas. Donc une partie des jeunes font se former pour faire autre chose (c est pas pour rien qu un certain nombre d ecole d inge ont du mal a recruter: le rapport travail a fournir/salaire a la sortie est mediocre). Et pour ceux qui sortent malgre tout avec un diplome, ils vont faire autre chose (combien de polytechnicien dans les salles de marché ?) ou vont a l etranger

        • Dix fois plus que la réforme de la fiscalité c’est la réduction drastique du nombre de fonctionnaires et apparentés qui comme chacun devrait savoir/comprendre engloutissent des sommes gigantesques pour des résultats non seulement nuls mais plus encore très souvent négatifs (sous Giscard 2,5 millions, de nos jours 6 millions, à 3,6 millions d’€uros en moyenne annuelle chacun faites le compte sur 10 ou vingt ans, s’il vous plait) Se séparer d’un million de fonctionnaires serait un premier pas à franchir, mais la réaction risque d’être violente, sauf que tout ceci est au détriment des autres français écrasés de charges et d’impôts.

    • Je suis d’accord avec vous, le but étant de libérer l’énergie des entrepreneurs mais la surimposition étant un fait il faut d’abord la réduire.
      j’ai toujours défendu la suppression des aides aux entreprises, leur prendre 1000 pour en redistribuer 500 n’a aucun intérêt.

  • une tva à 25%….celui ou celle qui fait une telle annonce dans son programme est sure de ne pas être élu ; il est des réformes qu’il vaut mieux taire et mettre en place une fois élu ;

    • Tout dépend de la manière dont on communique pour la mettre en place. Si on remplace une immense majorité d’impôts (notamment sur les entreprises) par une tva à 25%, pourquoi pas?

      Après force est de constater que tous les gouvernements qui ont augmenté les impôts ont aussi oublié de descendre les autres…

  • Article assez faible. Deja l auteur ne fait que mettre 2 series de chiffre en parrelele mais ne prouve pas qu il y a un lien entre les 2. Je peux par ex prendre le nombre de divorce en france depuis 1950 et en parralele le nombre de personne ayant un telephone.
    Doit on en deduire que le telephone favorise les divorces ?

    Apres il faut voir ce qu on courve avec les prelevement obligatoire: en suisse par ex vous devez avoir une assurance maladie (c est obligatoire) mais il n y a pas de securite sociale qui vous preleve tous les mois un % de votre salaire. c est donc pas un prelevement obligatoire

    Mais le gros probleme est ailleurs :
    L etat francais malgre son taux de prelevement élevé n arrive pas a remplir ses missions de bases (delinquance exuberante ou score PISA mediocre pour l education nationale)
    Donc avant de demander des baisses d impots, il faut reflechir a des baisses de depenses, ce que cet article se garde bien de faire.
    Et pour cause: premier poste de depense = paiment des pensions de retraite. second poste de depense = securite sociale. A eux deux on a deja 50 % des depenses. Mais tailler la dedans signifie se mettre a dos les retraités. 15 millions d electeurs qui en plus s abstiennent peu (et votent pas EELV ou RN comme les jeunes)

    • Si vous ne voyez pas un lien de cause à effet c’est que vous n’avez pas assez réfléchi, moins une entreprise est taxée plus le salaire net d’un employé augmentera.
      En plus vous me faites le reproche de ne pas parler des baisses des dépenses:
      1 vous devez relire l’article je me cite « la diminution des charges…devra être compensée tout d’abord par une baisse drastique des dépenses de l’Etat….
      2 Vous avez dû « louper » mes derniers articles au nombre d’une bonne douzaine dans lesquels, pour ne pas proposer des articles trop longs, je traite les problèmes de compétitivité de notre industrie séparément.
      il en est prévu encore deux autres à découvrir prochainement.

      • oui mais l’employé devra se procurer les services que ces impôts financent (santé, éducation…) dans le privé, c’est pas comme si les charges s’évaporaient. Le coût du privé doit donc être réintégré sinon la comparaison n’a pas de sens

  • Vœux pieux, rien ne sera fait, pas avec nos politiciens verrouillés à leur réélection!

  • C’est pas plutôt l’inverse, moins l’industrie est performante et nombreuse plus il y a des prêlevements pour faire fonctionner l’état ?
    Ce n’est pas forcément les impôts en cause mais sans doute la réglementation ne laissant pas suffisamment de libertés.

  • Je me méfie toujours des comparaisons qui n’intègrent pas ce que les impôts et charges financent.

    Regarder le salaire américain sans prendre en compte le coût de la santé et de l’éducation n’a pas de sens à part pour un jeune sans enfant. Les charges sur le salaire peuvent être bien moindre aux US mais les impôts fonciers sont bien plus élevés, il est facile de payer $1,000/mois au Texas contre 1000€/an en France

  • Les commentaires sont fermés.

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