Le Covid a dévoilé la pauvreté du système de soins

Le pouvoir est dans la confusion, pour une fois confronté à la réalité de la décrépitude qu’il a instaurée dans le système de soins.

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Hospital BY Naoki Takano(CC BY-NC 2.0)

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Le Covid a dévoilé la pauvreté du système de soins

Publié le 26 avril 2021
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Par Denis Dupuy.

J’avais pensé les ARS dans la précaution extrême, alors qu’elles nous interdisaient d’opérer. J’ai même cru que notre clinique profitait de l’aubaine. Erreur.

Nous faisons face à une démission massive de personnel, hôpitaux comme cliniques. Le pouvoir est dans la confusion, pour une fois confronté à la réalité de la décrépitude qu’il a instaurée.

Fin de processus… Bienvenue chez les pauvres.

Le système de soins, c’est une administration obèse et des soignants mal payés

Chez nous, les administrations obèses, désorganisées, concurrentes, sont tellement nombreuses que personne ne pourrait en dresser une liste exhaustive. Quant au personnel qui y œuvre… DG machin, AR bidule, commission chose… Les sangsues se sont multipliées depuis 30 ans, arrosées de taxes ruineuses et d’emprunts nationaux. Elles ont imposé leurs modèles bancals au gré des fantasmes d’un pouvoir central obnubilé par sa seule survie politique.

Le personnel soignant, loyal, a longtemps résisté, sous-payé, déconsidéré. Une infirmière débute à moins de 2000 euros, avec un Baccalauréat plus trois ans et demi puisqu’on lui refuse le +4. L’épidémie a été l’épreuve de trop : je ne les jamais connues aussi démotivées.

J’ai toujours admiré et respecté ces gamines d’à peine plus de 20 ans à qui on laisse le soir un service de trente malheureux et qui vous les rendent, reposés, soignés, nourris, au terme d’une nuit sans sommeil à galoper de perfusions à sondes, d’injonctions à tapes réconfortantes, dans le concert des vociférations, des geignements et des agressions verbales… Et on est parvenu à dégoûter de leur tâche ces héroïnes modernes.

Appauvrissement côté médecins

Les médecins, eux, étant des abrutis et des privilégiés incapables de s’organiser, les réglementations ont été multipliées quand partout ailleurs dans les nations riches, le secteur privé était autorisé à mener sa barque. Les généralistes ont doucement été amenés à se comporter en intermédiaires entre patients et administrations, à remplir de la paperasse et à honorer les formalités dont ils sont abreuvés.

Les spécialistes toujours plus pressurés ont vu croître les obligations et les procédures alors que leurs tarifs, indignes en comparaison de ceux de pays de même niveau, stagnaient ou diminuaient…

Savez-vous combien rapporte une vasectomie à un chirurgien de secteur un, zéro dépassement, BAC plus 12 comme moi-même ? 90 euros de chiffre d’affaires soit 30 euros de revenu charges déduites. Avec procès à la clé en prime. +270 % de vasectomies en France : demm…dez vous. Les médecins, à leur tour, sont dégoûtés.

Dès lors, les patients ne s’y retrouvent plus, implorant les soins dans des zones désertées ou pauvrement servies, forcés de payer toujours plus quand la « meilleure assurance du monde » rembourse toujours moins. La « meilleure » : la bonne blague… 60 % des frais médicaux, entre 20 et 60 ans, concernent dents et optique, aucunement pris en charge…

De rustine en rustine, le système s’est déglingué de toutes parts avant de céder, terrassé par un virus. Des services entiers ferment faute de personnel. Une clinique toulousaine proche, à l’organisation sociale enviée, cherche à recruter 60 infirmières quand partout les démissions se succèdent… Plus personne ne veut des métiers de santé, je vous dis.

Les administrations, les contraintes et certains patients, plus nombreux chaque année, en ont fait un repoussoir et voici les autorités face au chaos, à décréter dans la panique.

La solution ?

Libérer l’initiative, supprimer les postes administratifs inutiles, abaisser les charges fiscales délirantes afin d’alléger les coûts, accorder la confiance aux acteurs de terrain, abandonner des privilèges et des droits acquis. Bref, une tripotée de sacrifices bien amers, dix ans, facile, avant de sortir la tête de l’eau.

Ça ressemble à un combat perdu d’avance, à l’heure où l’on préfère sauver le climat et saborder l’industrie, à l’heure où l’on continue de jalouser les riches et de baver, dans le ressentiment, sur Bigpharma ou tous ceux qui réussissent, portés par nos incompétences en science, en maths ou en physique, dans un pays qui ne sait même plus orthographier sa propre langue, écolier, président de la République comme ingénieur.

L’enrichissement se doit d’être culturel et intellectuel, avant de sonner sous forme de monnaie. C’est ainsi, depuis toujours, les idiots restent pauvres. Alors il serait temps que chacun produise son effort en serrant les dents, plutôt que d’attendre des autres et du gouvernement. Je me demande s’il ne serait pas plutôt temps de fuir… Je préférais, finalement, penser que les ARS déconnaient mais non : c’est la panique.

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  • On apprend aujourd’hui que la France va envoyer « un soutien significatif en oxygène » à l’Inde.
    Le gouvernement Macron va donc envoyer de l’oxygène à l’autre bout du monde alors qu’il empêche ses propres citoyens de respirer depuis des mois. C’est splendide.

    Vous avez envisagé l’hypothèse que Macron est en guerre, mais qu’il a oublié de nous dire que c’est contre nous ?
    Souvenez-vous, depuis 4 ans, on a eu « les gens qui ne sont rien », « un pognon de dingue », « gaulois réfractaires au changement », « 66 millions de procureurs », « Je traverse la rue, je vous trouve du travail », « je ne cèderai ni aux fainéants, ni aux cyniques », les femmes salariées de Gad « pour beaucoup illettrés »…

    Si on ajoute sa gestion d’épidémie qui se résume à interdire certains traitements médicaux et beaucoup de droits fondamentaux, et à détruire l’économie, ça ressemble quand même plus à l’action d’un ennemi de la France qu’à celle de son président « père de la nation ».
    Peut-être qu’il nous HAIT, tout simplement ?

  • Le socialisme a empoisonné le système de soins: il est mourant. Comme tous les cadres et décideurs sont des militants, je ne vois pas de solutions. CPEF

  • voyez vous, à mon opinion, le problème de notre système de soin reste son aspect collectiviste, non son niveau absolu.
    Ce qui importe pour le secusocios est l’égalitarisme…

    Et la réponse à tout problème rencontré est yaka mettre plus d’argent dedans..

    Les collectivistes sont en général capables d’etre les meilleurs du monde dans un domaine précis au moins durant un moment… ils peuvent aller jusqu’à affamer leur population , executer les gêneurs pour atteindre cet objectif…

    La faute à qui? au libéralisme et à la cupidité de certains !!!

    Le collectivisme conduit juste à un monstre bureaucratique et policier qui écrase les mal pensants ainsi qu’à la démotivation de tous les gens qui pensent à leur famille avant celles des autres. EN général le marasme économique sauf « incitation citoyenne « ..

    le secusocio va vous dire heureuses qu’on a la sécu… et je l’ai déjà entendu..plusieurs fois..

    tout ce qu’on reçoit, on le doit à la sécu, sans la sécu bien sûr on aurait RIEN…

    pareil avec l’ed nat.. sans l’ed nos enfants ne sauraient même pas lire..

    En fait tous les gens qui regardent le « système de soin » et le compare aux autres pays vont faire le jeu des collectivistes..car la conclusion inexorable à toute moindre « performance globale sera  » l’état doit agir!!!

    • heuresuemetn et comparent

    • bah ..imaginons qu’un couillon commence à dire  » les français mangent mal »..ou « dépensent trop pour leur alimentation »…

      et qu’un « savant vienne regarder votre caddy »..votre potager.. votre cuisine.et organise cela de façon rationnelle..

      et bien manger est vital…tout comme la santé..

      • c’est déjà commencé, avec les « mangez cinq fruits et légumes par jour » et le code couleurs dont je ne veux même pas me rappeler le nom, qui vous dit si ce que vous achetez est bon ou non pour votre santé

    • « Ce qui importe pour le secusocios est l’égalitarisme… »
      Ah ben là, c’est raté !
      Parce qu’entre la qualité, le nombre et la disponibilité des praticiens entre Paris, Nice et autres grandes métropoles d’une part et la Creuse, la Lozère et autres territoires ruraux, d’autre part, il y a pas photo !

  • De quoi se plaint-on ?
    L’Etat a cherché depuis des années à ration(alis)er notre système de santé.
    Pour une fois qu’il réussit quelque chose…
    Des économies drastiques ont été faites. Il est devenu très difficile de se faire soigner correctement. C’est un formidable encouragement à rester en bonne santé !
    De quoi se plaint-on franchement ?…

    • Des économies? Il semble que dans les faits il dépense de plus en plus pour la santé, car les soi-disant économies sont consacrées à embaucher davantage d’administratifs! Il faut bien caser copains et militants!

    • Hum, votre humour ne semble pas passer.
      Quel succès dans l’échec 😉
      La France, le pays à éviter.

  • AMHA , ce n’est pas le système de santé qui est « pauvre », mais plutôt sa gestion qui est calamiteuse car aux mains d’incompétents. En effet nous avons des médecins généralistes ou spécialistes bien formés, des chirurgiens qui font quasiment des miracles, des personnels de santé (les soignants) compétents et (encore mais pour combien de temps?) motivés, des matériels modernes et performants, et le gâchis résulte essentiellement d’une mauvaise allocation de toutes ces ressources humaines et matérielles!
    Quand on veut gérer efficacement une entreprise, la moindre des choses est d’en connaître  » de l’intérieur » les particularités, les technologies mises en oeuvre, les compétences humaines dont on dispose et les affecter de la façon la plus efficace. Un médecin , de par sa formation, peut parfaitement et rapidement se former en gestion et comptabilité, l’expérience nous démontre chaque jour que l’inverse n’est pas vrai et qu’un administratif qui ne connaît pas les aléas potentiels de la santé humaine sera toujours incapable de gérer correctement un système de santé! Espérons que cette réalité s’imposera à tous ceux qui prétendent s’occuper de notre santé mieux que les personnels formés pour cela.

    • C’est l’économie toute entière qui est une question d’allocation de ressources. Une question dont les réponses vont de la planification centrale stricte au marché libre. Comme cela a déjà été expliqué ici (il faudrait retrouver l’article), la planification marche jusqu’à une certaine échelle ; je crois me souvenir qu’il s’agit d’un groupe humain de 800 personnes. En clair un village de taille modeste, dans lequel le chef peut raisonnablement espérer maitriser l’ensemble des données pour gérer les affaires, sous réserve de la pureté de ses intentions. Au delà le marché est plus efficace, c’est à dire que les ressources sont mieux utilisées. Il va sans dire que le « système de santé » d’un grand pays est très au delà de cette limite d’efficacité de la planification centralisée. Donc ça merdoie. CQFD.

  • Service public, actionnariat public = GABEGIE, toujours plus de demande de moyens, pour des résultats de plus en plus médiocres, Hôpital Public, Air France, SNCF, Renault etc… Notre système est a bout de souffle, il faut redonner de l’autonomie et responsabiliser, en gros supprimer l’idée du service public a française que le monde entier nous envie mais ce garde bien de copier, mettre fin au fonctionnariat et créer de la concurrence au sein même de des établissements.

  • Bonjour, ni médecin, ni commentateur opportuniste sur cette pandémie qui n’était que simple grippette selon certains qui n’y connaissent rien (mais qui ont pris du galon quand même). Non, un industriel qui voit dans votre article une vérité absolue.
    Bizarre de payer avec nos impôts des fonctionnaires qui devraient s’employer à prévenir, anticiper ce type de pandémie, plancher sur les moyens…plutôt que de se contenter de compter les victimes à posteriori pour prétendre être les meilleurs dans ce système de santé que le monde entier nous envie.
    Puisque nous sommes en guerre, dixit le roi, et bien en cas de conflit nous serions en déroute totale par absence de compétence, par bêtise qui consiste à s’occuper du bilan politique plutôt que des fondamentaux qu’attendent ce peuple qu’il méprise tant.

    • Il n’était même pas utile de prévoir étant donné qu’il y a déjà eu un travail gigantesque de fait avec H1N1 il y a 15 ans. Il suffisait de s’appuyer et de recycler sur ce qui avait été déjà fait et écrit.

  • A force de créer du papier inutile pour occuper les fonctionnaires pléthoriques et de passer son temps sur l’écriture inclusive, la Gpa/Pma, les droits des illégaux, la protection des squatteurs et des dealers, les pourvois en appel des crapules de banlieues…..on ne s’occupe pas de l’essentiel et surtout pas des Gaulois de Gaule !

  • il y avait déjà pénurie grâce au numérus clausus, maintenant, le personnel de santé parle de reconversion…

  • personnellement quand j’entends certains médecins et spécialistes être d’accord avec tout ce que Larem décide (en particulier les restrictions de libertés qui perdurent) , j’ai du mal à me dire qu’ils sont victimes du système..

  • 38 % d’administratifs dans les hôpitaux et les médecins doivent encore consacrer un tiers de leur temps à la paperasse.

    • C’est logique, les administratifs doivent générer des contraintes administratives pour montrer qu’ils sont utiles, et éventuellement obtenir un renfort par des subordonnés qui leur donnent un pouvoir supplémentaire…

  • c’est clair que le covid a montré que les systèmes de santé publique et privé sont vite dépassés par une pandémie.

  • Les commentaires sont fermés.

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