Virus, réchauffement, nucléaire : « vivre avec », une philo protéiforme

Appliqué à quelques grandes problématiques de notre époque, il apparaît que le « vivre avec » peut recouvrir des acceptions bien différentes.

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old nuclear power plant and new wind turbine by Jeanne Menjoulet(CC BY-ND 2.0)

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Virus, réchauffement, nucléaire : « vivre avec », une philo protéiforme

Publié le 2 avril 2021
- A +

Par Gérard Petit.

Chacun connaît le fameux adage pléonastique : « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites », lequel, au regard de l’actualité sanitaire, peut également signifier qu’on renonce à contenir un péril dans l’espace, ou dans le temps, faute de disposer de moyens de lutte efficaces, ou de vouloir les mettre en œuvre, car politiquement impopulaires.

Une notion virale

S’ensuivent des démarches plus ou moins heuristiques, qu’on qualifie de « vivre avec » ou plutôt « d’apprendre à vivre avec ». Pour filer la métaphore militaire, c’est une espèce de retraite ordonnée et s’agissant des temps présents, d’une longue marche arrière vers un refuge vaccinal, muni de portes étroites et sélectives laissant dans l’intervalle le gros du bataillon sans protections autres que des consignes, souvent inefficaces ou inapplicables.

Mais ce concept du « vivre avec » est évidemment de portée plus générale, sinon universelle, synonyme de résignation, il ne signifie pas pour autant accoutumance passive, bien au contraire, qu’on en juge.

Changement dans la continuité

Vient immédiatement à l’esprit la question du changement climatique, toujours ou presque présentée dans les media comme la lutte contre le réchauffement climatique. Or, tout regard prospectif un peu réaliste montre un monde en croissance démographique et en rattrapage de niveau de vie bien peu enclin à des évolutions radicales et certainement pas celles prônées par nous, Européens, et auxquels, d’ailleurs, nous ne nous résignons guère. En attestent nos piètres performances en matière de rejets de GES, malgré des engagements tapageurs d’exemplarité.

Plus fondamentale est notre incapacité à inverser, voire même seulement à freiner, cette évolution climatique puissamment inertielle avec les leviers physiques dont nous disposons, nonobstant leur très hypothétique acceptation sociétale.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de charger la barque, et de ne pas jouer des moyens qui permettent de diminuer, même à la marge, nos rejets de GES, dans une approche coûts/bénéfices rationnelle, mais en gardant bien en mémoire le caractère inéluctable de ce qui vient.

Mais dire que la bataille est mal engagée est vite taxé de défaitisme, voire de trahison, il importe pourtant de faire montre de réalisme, et de prendre des décisions dont les attendus intègrent déjà cette hypothèse, et surtout de ne plus se battre sur le seul front des causes.

Se pose alors la question cruciale de l’affectation des ressources, entre la lutte contre les sources du réchauffement et celles permettant de s’accommoder au mieux, de ses effets, un avatar du « vivre avec ».

Intolérables gabegies

Dévoyant ce positionnement, on a déjà inventé un vocable le dénigrant : « l’inactivisme », c’est-à-dire l’inaction, puisqu’il n’y aurait déjà plus rien à faire.

En l’occurrence, rien n’est plus faux, puisque construire les lignes de défense contre les effets du changement climatique est au contraire une tâche titanesque. Face à ce péril majeur, les moyens à mobiliser seront considérables quand il faudra tenter de contrer la vague. Le mieux serait de nous y mettre dès maintenant plutôt que de couvrir démesurément nos paysages de mâts et de panneaux.

En effet, dans un espace-temps fini et même mobilisées par des politiques dynamiques nos ressources resteront forcément limitées. S’imposent déjà des arbitrages, l’efficacité étant leur discriminant.

L’Europe de l’ouest toute entière, développe massivement les sources électriques renouvelables (éolien on et offshore, solaire PV) et y consacre déjà des sommes considérables qui devront être décuplées, pas moins, si on met en œuvre les vertigineux programmes annoncés.

Rien n’indique pourtant que de tels développements soient pertinents lorsqu’ils visent à se substituer au nucléaire, qui n’émet pas davantage de GES, voire moins, malgré la désinformation massive en la matière, qui est un signe en soi.

En Allemagne, le nucléaire, qui un temps a contribué pour un tiers à l’alimentation électrique du pays, aura disparu en 2022, et en France une PPE1 surréaliste, étrécit le nucléaire et magnifie les renouvelables intermittents.

Vouloir remplacer des sources pilotables du réseau électrique par des sources intermittentes implique forcément un troisième acteur (ou un changement des missions des premières) pour fonctionner en miroir des caprices du soleil et du vent et continuer à assurer la base de la production et la sécurité du réseau.

Certes, on publie actuellement2 des scénarii qui, moyennant des conditions qui apparaissent rédhibitoires dans l’état actuel de nos connaissances et même de nos projections n’excluent pas complètement qu’en 2050 les réseaux électriques puissent n’être alimentés que par des sources renouvelables (hydraulique, éolien, solaire).

Rien n’est dit du comment « transitionner » de la situation présente vers cet Eden, et aucun chiffrage n’est avancé, sachant qu’il est hautement probable qu’un tel schéma obligerait à un surdimensionnement conséquent des moyens de production de raccordement et de stockage (ces derniers restant à inventer) et ce, malgré une baisse contrainte de l’offre et l’inversion implicite des logiques des consommations ; c’est-à-dire accepter, comme le dit Jean-Marc Jancovici, que le train de 8 heures ne parte à l’heure que les jours de grand vent…

D’aucuns assurent que c’est le prix à payer pour s’inscrire dans la bonne trajectoire climatique. Mais force est de constater que le compte n’y est pas, rapporté à l’inefficacité patente en matière de réduction des émissions de GES.

Fruits amers d’une vision orientée, les sommes déraisonnables qui lui sont consacrées auraient trouvé ailleurs mille usages positifs et sur le seul front climatique, le développement des moyens qui permettront de mieux accommoder les effets du dérèglement : conditionnement de l’habitat domestique, commercial et industriel, isolation et climatisation, fiabilisation des ressources hydriques, endiguement efficace des cours d’eau et renforcement des rivages, développement d’une agriculture plus robuste aux sécheresses…

Rationalités à l’épreuve

En variant encore sur le thème du « vivre avec », le nucléaire s’invite naturellement. Seul moyen avec l’hydraulique de produire en masse et à la demande une électricité décarbonée, il est pourtant rejeté, parfois violemment, souvent irrationnellement par l’opinion. Celle-ci, en effet, ne se voit que rarement présenter objectivement un bilan bénéfices/coûts pourtant très favorable. Mieux peser chacun des deux termes du ratio aiderait puissamment à montrer qu’il est censé, pour une société moderne, de vivre avec le nucléaire.

Certes, comme toutes les sources d’énergie, le nucléaire a des inconvénients qu’il n’est pas nécessaire de rappeler en cette période qui marque les dix ans du dramatique enchaînement ayant conduit au désastre de Fukushima.

Les opposants à l’atome distinguent surtout deux aspects problématiques liés à la radioactivité : les rejets provoqués par les accidents et le devenir des déchets de processus.

Si les deux dimensions relèvent de la maîtrise technologique, elles ne sont pourtant ni comparables ni commensurables, bien qu’elles en appellent à une prophylaxie basique consistant à interposer des barrières efficaces physiques et/ou organisationnelles entre les sources radioactives et l’environnement.

A contrario, les partisans affirment qu’il est possible de vivre avec l’atome moyennant la maîtrise des risques précités, leur réduction à un niveau acceptable pour la société étant pour eux avérée.

En France, la filière industrielle efficacement contrôlée par des autorités compétentes et indépendantes intègre continument le retour d’expérience mondial dont les enseignements tirés des grands événements (TMI, Tchernobyl, Fukushima).

Le dernier se traduit pour les centrales EDF par des modifications lourdes, non directement issues des événements japonais car peu transposables (nature des sollicitations, différence des technologies) mais transmutées dans une logique superlative de défense en profondeur. Outre le Japon, la France est le seul pays  nucléarisé qui ait poussé si loin cette défense en profondeur et ces travaux qui mobilisent d’importantes ressources industrielles spécifiques s’étalent forcément dans le temps… provoquant l’ire des contempteurs.

S’agissant de la gestion des déchets, le stockage en couches géologiques profondes, promu par l’AIEA, a été choisi en France et ailleurs (Suède, Finlande) sur la base d’études et d’expérimentations, y compris in situ, menées depuis plus de trente ans sous pilotage législatif.

Elles constituent un socle solide ayant permis de montrer que des couches profondes anhydres et stables peuvent constituer un réceptacle adéquat pour confiner efficacement les déchets déposés aussi longtemps qu’ils resteront radioactifs, c’est-à-dire à très long cours. Nous pourrions ainsi, sans aucun dommage pour nous, ni pour aucune des générations à suivre, vivre avec ces déchets.

Alors que les partisans de cette solution soulignent qu’elle ôte un fardeau à nos suivants et que c’est d’ailleurs sa raison d’être, c’est l’image inverse du legs empoisonné qui est le contre argument des opposants.

Pour eux, les déchets doivent absolument rester la tare irréductible qui discrédite l’électronucléaire. Ils ne proposent rien d’autre que leur maintien en surface ou sub-surface en attendant qu’une hypothétique issue soit trouvée (transmutation par laser ou dans des réacteurs dédiés,…). La procrastination est la pire des options, dès lors qu’une solution existe déjà, assortie en sus, d’une (questionnable) réversibilité sur un siècle.

Coda sans flamboyance

Appliqué à quelques grandes problématiques de notre époque, il apparaît que le « vivre avec » peut recouvrir des acceptions bien différentes : de l’impatience batailleuse au rejet virulent, en passant par la gestion prospectives des contraintes induites.

Si cette dernière approche prévalait elle donnerait un sens et une rationalité aux épreuves temporaires ou durables qui sont régulièrement imposées à nos sociétés, lesquelles ne se perdraient pas en joutes épuisantes et souvent stériles conduisant parfois à des consensus minimalistes et peu opérants, mais surtout à des hiatus inconciliables.

 

  1. Programmation Pluriannuelle de l’Energie.
  2. Scénarii RTE/AIE sur des mix électriques comprenant une part léonine de renouvelables.
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  • lutter contre le changement climatique anthropique relève t il de l’interet général?

    il y a donc l’idée que SEUL un climat inchangé par l’humanité est indiscutable..

    la lutte contre le changement climatique est une farce… c’est devenu un mot valise pour pouvoir imposer ses désirs aux autres…

    ce qui prévaut dans ce qui se déroule est la spoliation de richesses , leur redistribution au grand délice et profit des organisateurs ou « décideurs »…

    comme si en2050 le monde ne pouvait pas décider de ..n’en avoir rien à foutre….

    NON on va le répéter, tu ne veux pas émettre de CO2 fossile…fais le!!!

    construire une centrale nuc c’est promettre que d’autres ne vont pas en émettre plus tard…

    non on enrôle pas des esclaves pour mettre fin à l’esclavage…

    le climat je m’en fous..désolé de vous le dire..je ne joue pas à u n jeu dont les règles peuvent changer et dont j’ignore le résultat qui viendra bien après ma mort…

    • je ne dis pas « je m’en fous » dans le sens où ..je m’enfous sur tous les plans ..mais du point de vue pratique absolument..
      pour ne pas m’en foutre il faudrait que j’imagine une humanité en vaste accord pour définir une façon « juste  » et efficace de répondre à la question, par exemple une très vaste acceptation de l’humanité de diminuer sa consommation de fossiles..je n’y crois pas..et les faits me donnent raison.. quant à l’effet sur le climat…

    • La référence prise comme « idéal climatique » semble être le climat pré-industriel, soit en gros le climat de la 2e moitié du XVIIIe siècle. En regardant un peu, il semble que ça n’ait pas été climatiquement parlant une période très heureuse – les mauvaises récoltes dues aux sécheresses se sont enchaînées vers la fin du siècle, participant à déclencher les événements qui ont fait perdre la tête au « bon roi Louis »…

      • Les récoltes anémiques n’étaient pas dues aux sécheresses mais au refroidissement du Petit âge glaciaire qui détruisait les champs. La fin du règne de Louis XIV vit ainsi la mort de 2 millions de français. En 1795 la cavalerie française pu s’emparer de la flotte hollandaise prise dans les glaces. Les fleuves gelaient l’hiver, ainsi que l’illustrent de nombreux tableaux peints à l’époque. Heureusement que le réchauffement est venu mettre fin à cette catastrophe à partir des années 1870!

  • Un chgt météo est une urgence à traiter rapid , une urgence climatique.. On a des milliers d’années pour s’y préparer.. M’enfin quand on ne. lutte plus pour vivre on se trouve un but de préférence inatteignable.
    Les événements actuels nous révèlent que la science et les scientifiques du xxieme siècle sont des gens manipulables avec quelques dollars ou simplement pour voir sa tête dans un journal.
    Y a pas de chgt climatique, il n’y a pas de pollution, de déforestation, la faune est toujours aussi vivante, l’eau coule à flot, tout va bien…par contre les hommes……. ,

  • Cet article montre avec beaucoup de justesse la gangrène qui ronge peu à peu notre société et les incohérences dramatiques qui en découlent.
    Nous sommes depuis une quarantaine d’années dans une ère nouvelle qui a vu les approches scientifiques et logiques dans la façon d’aborder les problèmes remplacées par des approches idéologiques souvent sectaires et peu enclines à se comparer à la réalité des faits.
    Dans ce contexte, le problème du dérèglement (réchauffement) climatique constitue sans doute le plus bel exemple de cette dérive et donne un peu l’impression d’être revenu aux périodes les plus obscurantistes de l’histoire humaine. On retrouve sur ce sujet clé les mêmes ingrédients qui ont pendant des lustres mis la terre au centre de l’univers sans qu’il soit possible de contester cette vérité absolue sous peine d’être irrémédiablement mis à l’index voire bien plus. Pour cela il faut que le dogme soit porté par des autorités puissantes (états, organisations politiques et religieuses plus ou moins construites ou soutenues dans ce but) qui, par véritable convictions idéologiques ou par intérêts divers et variés assurent la promotion de la doxa auprès de la population. La preuve de la vérité est donc apportée par le nombre de personnes qui professe cette vérité.
    Pour le climat, un des arguments clé avancé est le fait que 97% des publications scientifiques vont dans le sens d’une responsabilité humaine via les émissions de CO2. Reprise par tous les médias et dans tous les contextes même les plus éloignés du sujet, avec une admirable constante, cette assertion devient forcément indiscutable auprès du public et doit naturellement être intégrée avec force dans les décisions politiques qui forgent notre avenir.
    Qui dans ce contexte peut émettre une voix discordante, quelques scientifiques du domaine qui vont vite être réduits au silence par divers moyens plus ou moins honnête, quelques citoyens rebelles qui ayant eu le courage de regarder d’un peu plus près les divers arguments avancés émettent des remarques de bon sens vite balayées par la force de la majorité.
    Il n’en reste pas moins que la responsabilité du réchauffement climatique via l’effet de serre supplémentaire apporté par le CO2 n’est pour l’instant qu’une théorie qu’aucune preuve expérimentale directe est venue aujourd’hui confortée.
    La plupart des gens croit dur comme fer que dans une serre de jardin, l’augmentation de température provient du fait que le verre ou le plastique de la serre laissent passer les radiations visibles et arrêtent les radiations infrarouges qui vont en repartir. Robert Wood a montré en 1909 que ce n’était pas la bonne explication et que l’élévation des températures était essentiellement dû à la suppression des phénomènes de convexion par les parois de la serre qui pouvaient dès lors être ou non opaques aux infrarouges sans que cela ne change grand-chose.
    Dans la théorie actuelle de l’effet de serre atmosphérique, il est mis en avant qu’une partie des infrarouges émis par la terre est renvoyée vers celle-ci par les gaz dit à effet de serre au lieu de s’envoler vers l’espace. Suivant ce principe la vapeur d’eau est de loin le premier gaz à effet de serre compte tenu de son spectre d’absorption dans l’infrarouge ; le CO2 vient très loin derrière.
    Pourquoi est-il le grand accusé ? essentiellement pour deux raisons :
    La première parce que l’activité humaine (combustion des réserves fossiles en premier lieu) injecte dans l’atmosphère des quantités de CO2 qui était sous forme inerte avant l’action humaine et qui donc se rajoute à la quantité déjà présente.
    La seconde parce que la durée de vie du CO2 est d’après le GIEC très longue (100ans voire plus) et qu’il va donc peu à peu s’accumuler avec impossibilité de retour sur le court terme.
    Sur le principe même de la théorie actuelle, il faut remarquer que si la réémission d’une partie des infrarouges vers la terre par le CO2 est possible à très haute altitude du fait des faibles pressions, elle est très peu probable dans la basse atmosphère à la pression atmosphérique.
    On peut donc admettre le fait qu’une partie des infrarouges peut être effectivement piégée mais difficilement que cette partie de l’énergie retenue soit majoritairement restituée sous forme de radiations infrarouges.
    Par ailleurs, si réémission infrarouge il y a, celle-ci se fera à des longueurs d’ondes égales ou plus grandes (donc moins énergétiques) que les longueurs d’ondes incidentes. Ce constat me pose un problème : j’ai un peu l’impression que l’on veut réchauffer un bol de café au lait en rajoutant du lait plus froid mais comme je ne suis pas un spécialiste de thermodynamique, je n’ai sans doute pas tout compris la subtilité du phénomène.
    Quant à la durée de vie du C02 de 100 ans ou plus, il est facile de démontrer qu’elle est fausse simplement en écrivant les conditions pour lesquelles il peut exister une concentration stable de ce gaz dans l’atmosphère. En fait cette durée de vie est de l’ordre de 4 à 5 ans. Comment est-on passer de 4-5 ans à 100 ans et plus : en évoquant un phénomène de réaction particulier à un surplus brutal de la concentration. Il est bien admis maintenant que la durée de vie normale de ce gaz dans l’atmosphère est de 4-5 ans ; par contre, si la concentration augmente brusquement, le trop plein ainsi formé ne disparaitra qu’au bout d’un temps beaucoup plus lent. Je veux bien admettre qu’un tel mécanisme puisse exister pour des variations très fortes et soudaines mais je ne pense pas que nous soyons dans ces conditions dans le cas des émissions anthropiques actuelles qui restent faible au regard de la concentration naturelle du CO2 dans l’atmosphère.
    Bref, dès que l’on creuse un peu on s’aperçoit que la théorie actuelle de l’effet de serre repose sur des postulats fragiles et même carrément faux pour certains. Cela peut expliquer l’absence totale de preuves irréfutables concernant la responsabilité du CO2 ! Pourtant c’est sur cette théorie bancale et non encore démontrée expérimentalement que l’on s’apprête à bâtir l’avenir du monde !
    Les mêmes analyses peuvent être faites concernant la dangerosité des déchets nucléaires via par exemple l’enfouissement en profondeur. On comprend que dans ces conditions les groupes de pression prennent des positions dogmatiques en refusant une solution qui n’est peut-être pas la plus parfaite mais qui assure une bonne sécurité sur le long terme (particulièrement pour les déchets hautement radioactifs qui ont forcément des durées de vie réduites). Je serais moins affirmatif quant à la gestion des déchets issus des filières renouvelables qui en partie du moins ne seront jamais correctement gérés (en particulier pour l’éolien et les millions de tonnes de béton armé qui resteront à jamais dans les sous-sols de nos forêts).
    On voit donc que le monde actuel se construit sur des hypothèses fragiles voire totalement fausses. Cette évolution est en train de s’étendre à de nombreux domaines techniques pour lesquelles les orientations sont prises sur des critères purement idéologiques et non sur des critères techniques basé sur des analyses scientifiques cohérentes ou parfois tout simplement sur le bon sens.

    • +1000. Bravo pour cet exposé exhaustif et exact.

    • +1000
      On peut donc admettre le fait qu’une partie des infrarouges peut être effectivement piégée
      Tout au plus, cette énergie remonte un peu plus lentement vers l’espace par convection.

    • Des milliers de « scientifiques » vous diront que vous avez tout faux. La science n’est plus la pour nous éclairer sur le monde mais gagner du pognon, avec nos blaireaux de dirigeants, c’est facile.

      • Je ne sais pas si, d’après des milliers de scientifiques, j’ai tout faux: c’est possible je ne suis que physicien spécialiste en optique et c’est à partir de cette compétence hélas limitée que je m’interroge. J’aimerais que des climatologues répondent cependant à mes interrogations autrement qu’en évoquant la position d’une majorité de personnes ou la tendance générale de publications qui de toute façon passent par des filtres pas tous très objectifs. De plus si vous dirigez actuellement un laboratoire et que vous voulez soutenir un sujet qui ne soit pas dans la ligne (par le biais d’une thèse ou autre), je vous souhaite bon courage.
        Vous n’avez plus le choix: ou vous suivez le courant ou vous êtes au mieux mis à l’écart et au pire discrédité à jamais.
        Malheureusement cette attitude se multiplie dans tous les domaine où la science doit cohabiter avec des idéologies. Pour le grand public, cela va peu à peu se traduire par une méfiance de plus en plus grande vis à vis de la science au profit d’une espèce de scientisme rendu plus accessible par des explications souvent simplistes et compréhensibles par la majorité et par des lavages de cerveau soigneusement préparés par des idéologues militants: la convention citoyenne pour le climat en est une parfaite illustration.
        On se dirige vers des temps difficiles et pas seulement à cause de la COVID!

        • « et pas seulement à cause de la COVID! »

          Même causes, mêmes effets : un « à-peu-près » (ou à-beaucoup-près) scientifique pris en charge de façon totalitaire par une administration à pêne capable de plier des trombones.

        • La science climatique n’existe pas, qui mettrait un euro sur un truc qui ne se vérifie que sur des milliers d’annees, mais elle fait entrer de l’argent dans le tiroir caisse des gens sans scrupules. On peut biensur faire du climat historique pour le plaisir , l’avenir n’est pas encore ecrit et n’est pas predictible. La météo c’est 4 jours ?
          Sinon ce que vous dites est sensé et juste
          .

    • De fait, la physique de l’atmosphère (pressions, températures, échanges, chimie, rayonnement …) n’est pas plus facile à comprendre que la relativité, les trous noirs, la matière noire … ou le Covid).

      Comment peut-on avoir 60 millions d’experts en la matière alors que les réponses se situent (en théorie) dans des équations complexes et pas dans de vagues analogies propagées par la vulgarisation scientifique, et qu’on n’a aucune façon de vérifier ces équations ni même d’en expliquer les anomalies qu’elles présentent.

      Bien sur parce que la réponse précède le problème. Ce qui est grave est que ces pseudo-réponses sont émises par des gens qui se prétendent scientifiques.

      • Je ne suis pas sûr d’avoir bien saisi ce que vous vouliez démontrer dans votre commentaire.
        Aujourd’hui il n’y a pas 60 millions d’experts qui se bousculent pour argumenter sur le réchauffement, il y a en France (et beaucoup plus dans le monde) presque 60 millions de personnes qui admettent sans réflexion les affirmations de quelques spécialistes (en France toujours les mêmes vous pouvez remarquer) et les incantations de militants écologiques qui n’ont aucune compétence scientifique mais qui prédisent les apocalypses si l’on ne suit pas leur préceptes comme le prédicateur dans Tintin et le Temple du soleil.
        Le danger le plus grand vient effectivement de ces scientifiques qui ont laissé leur objectivité au vestiaire et qui s’enferme dans leurs convictions (attitude qui n’est pas vraiment surprenante mais qui mériterait une analyse plus complète) au point de ne plus tenir compte de la réalité et des observations objectives qui ne collent pas avec leur théorie.
        De ce point de vue votre évocation de la théorie de la relativité est mal choisie. Le bases de la théorie de la relativité sont relativement simples mais elles conduisent à des équations extrêmement complexes qui la rende vite inaccessible pour la plupart des gens, de la même façon que les équations de Maxwell en électromagnétisme, très simples dans leur formulation conduisent, sur de nombreux problèmes concrets, à des calculs auxquels seuls de puissants ordinateurs peuvent apporter des solutions.
        La grande différence entre la théorie de la relativité et la théorie de l’effet de serre et que les prédictions de la première ont été expérimentalement observées (anomalie du périhélie de Mercure, déviation des rayons lumineux par les objets massiques par exemple) et continuent de l’être (ondes gravitationnelles, signature des trous noirs…) alors que l’on attend toujours la preuve expérimentale qui validerait sans ambiguïté le rôle du CO2 dans les changements climatiques actuels.
        Plus grave encore la théorie actuelle ne permet pas d’expliquer correctement les observations climatiques du passé (dans un passé récent : optimum climatique médiéval, Romain… ou dans le sens des refroidissements minimum de Maunder…).
        L’empressement à vouloir gommer à tout prix ces périodes particulières (exemple avec la crosse de hockey de Michael Mann) constitue d’ailleurs pour moi une preuve de l’absence actuelle de déontologie scientifique dans le domaine climatique.
        Une compréhension des phénomènes climatiques ne fait pas appel comme la théorie de la relativité à des concepts nouveaux mais elle fait appel à l’ensemble de toutes les compétences scientifiques connues et que l’homme ne peut appréhender que partiellement en les rangeant dans des cases (optique, physique de la matière, chimie, mathématiques du chaos…) souvent soigneusement cloisonnées. La nature ne s’embarrasse pas de ce cloisonnement ; elle applique de façon globale des lois que nous essayons avec plus ou moins de succès de découvrir et qui en interférant produisent des effets particulièrement complexes.
        Cette complexité certaine rend bien sûr toute modélisation difficile mais cela est vrai dans tous les domaines ; elle doit surtout nous rendre humble et bien avoir en tête dans le domaine climatique comme dans d’autre que la science n’est jamais définitivement établie et qu’elle nous réservera encore bien des surprises.

        • « il n’y a pas 60 millions d’experts … »

          Bien sur que non et vous savez bien où est le problème : des gens sans compétences spéciales mais obnubilés par ces sujets couvrent la voix de la raison : ils sont peu nombreux mais leur vociférations sont amplifiés. Les bêtises qu’on peut lire sur les forum des rubriques « scientifiques » des grands journaux semble ne pas avoir de limite. (Genre une bougie réchauffe la planète).

          Pour la relativité, je faisais référence à la « constante cosmologique » dans la relativité générale qu’Einstein aurait ajouté, puis retirée par remord et que certains lui reprochent maintenant d’avoir retirée !?!

          Nous savons bien que l’effet de serre est de la foutaise. La vraie évaluation brute de l’effet du CO2 passe par des modélisations de la physique de l’atmosphère extrêmement complexes et même pas cohérentes (*). (Je parle de physique et même pas de géologie, de modélisation informatique ou des spaghettis à la GIEC). C’est pour ça que je fais référence à la « matière noire » : les astronomes ne comprennent pas pourquoi les étoiles éloignées des galaxies tournent trop vite. On a donc inventé la matière noire, recherché les particules associées avec les plus puissants détecteurs de collisions … et rien trouvé.

          On a un problème. Mais on n’en fait pas tout un plat car heureusement personne n’a encore déclaré que ça menaçait la terre et que c’est la faute de l’homme.

          (*) Malheureusement, bien que l’on soit dans un domaine maîtrisé de la physique, on est incapable d’établir un facteur de réchauffement du au CO2 et toute la « science climatique » repose sur une fourchette totalement arbitraire (dans son étendue et sa moyenne). Tout ce qui en découle (et ne peut être vérifié) est du vent. D’autant qu’on aboutit à des anomalies sur ce qu’on a construit sur des pseudo-consensus.

      • il n’existe aucune equation complexe qui peut resoudre des phenomenes choatiques..la science ne peut pas tout expliquer

        • En revanche elle explique généralement très bien qu’on se trompe.

          Je ne crois pas que cette nuance soit perçue par le public.

        • En effet, les équations en question sont très simples… Mais les solutions quasi impossibles à atteindre car ultra instables. C’est tout le problème du chaos : on se dit que ça doit être simple, puis on essaye et c’est compliqué, très compliqué. Si on est un scientifique ancienne école (cherchant la vérité) on dit alors « j’ai pas trouvé de solution, désolé » et on cherche ailleurs. Si on est de la nouvelle école (évalué en permanence sur le nombre de publications, de citations, « l’impact » etc.) on ne peut pas, alors on fait comme si on avait trouvé en poussant les détails sous le tapis. Problème, la théorie devient indépendante de la réalité objective, l’empirisme rejetté aux oubliettes. Le seul souci avec cette approche moderne c’est qu’elle n’est plus de la science qui est justement ce va et vient continu entre théorie et observation, entre falsifiabilité et falsification.
          Mais ce problème est général, et j’espérais que le COVID remettrait l’église au milieu du village et le test empirique au milieu de la science, mais hélas ce fut le contraire…

    • Le consensus de 97% des scientifiques ? Mensonge !
      66% n’émettent pas d’avis à ce sujet. Le chiffre de 97% est par rapport aux avis exprimés et non par rapport au total des publications ou des scientifiques ! Comme il y a seulement 34% d’avis exprimés, il faut calculer 97% de 34%, c’est à dire qu’il y a 32,6% des publications en accord avec le « consensus » du GIEC.

      • Avis exprimés… dans les abstract. Qui souvent ne sont là que pour augmenter les chances d’être lu et ne sont en aucune façon liés au contenu réel du papier.

  • Les commentaires sont fermés.

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Par Romain Delisle.

Durant la crise sanitaire, la pénurie de masques de protection, dont les stocks avaient été détruits sur ordre de Marisol Touraine, ministre de la Santé sous le mandat de François Hollande, avait mis en lumière le risque accru de pénurie de produits de santé en cas de crise majeure. En réalité, la pandémie n’a fait que révéler au grand jour les déséquilibres structurels d’une économie surrégulée du médicament : selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), le nombre de ruptures ... Poursuivre la lecture

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