Aller sur Mars ne sera pas une épreuve mais un plaisir !

Réponse à des adversaires de l’implantation sur Mars.

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SpaceX SN8 Flight BY Ron Frasier (CC BY 2.0)

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Aller sur Mars ne sera pas une épreuve mais un plaisir !

Publié le 29 mars 2021
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Par Pierre Brisson.

Les adversaires de l’implantation de l’Homme sur Mars, comme madame Ekström dans son livre Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs, sont dans une situation facile. Ils déclarent impossible quelque chose qui n’existe pas encore et qui n’a pas été tenté.

Je ne nie pas que le projet de vivre ailleurs que sur Terre soit difficile à mener à bien, puisque l’environnement terrestre est celui dont nous sommes le fruit et que nous devrons transporter avec nous ou recréer ailleurs ce qui dans cet environnement est vital pour nous.

Mais je pense qu’on ne peut affirmer qu’il soit impossible de mener à bien ce projet car ce ne serait pas la première fois que l’Homme aurait quitté son milieu pour s’adapter à un autre. La difficulté n’est pas une raison pour renoncer car nos avancées technologiques sont tout près de nous permettre de réussir.

Mes contradicteurs (Sylvia Ekström et son mari, Javier Nombela) invoquent d’abord le risque astronautique. Je réponds.

Mon premier point concernera les statistiques. Les voyages jusqu’à Mars ne sont certes pas des voyages de routine et faciles mais dire qu’un pourcentage très élevé sont des échecs n’est pas vrai. Tout dépend de la période à laquelle on se réfère et des équipes d’ingénieurs qui en sont chargés.

On ne peut mettre dans la même statistique, comme le font mes contradicteurs, les premiers vols et les plus récents, ni les essais de ceux qui visiblement ne maîtrisent pas la technologie et les réussites de ceux qui la maîtrisent, c’est-à-dire les États-Unis, comme le prouve leur track-record : depuis 2001, onze succès, aucun échec.

C’est sur cette base qu’il aurait fallu considérer l’avenir, du moins en ce qui concerne les missions robotiques impliquant les mêmes masses que les plus récentes (Perseverance) et qui seraient transportées par les mêmes vecteurs.

Par ailleurs la statistique n’a vraiment plus aucun sens si on considère la dépose sur Mars non plus de la charge utile d’une tonne (cas de Perseverance ou de Curiosity) mais d’une charge utile de 100 tonnes comme veut le faire Elon Musk avec son entreprise SpaceX, charge utile complétée par son vaisseau Starship, lui-même d’une masse (à sec) de 180 tonnes, puisqu’il veut le faire atterrir sur Mars pour ensuite pouvoir en repartir avec des passagers.

Il est indispensable d’évoquer ce projet d’Elon Musk car je crois que si l’on va sur Mars en vol habité, on utilisera son Starship plutôt que n’importe quel autre vecteur (SLS, Chang-Zheng-9 ou Blue-Origin). Or, avec ce vaisseau, on aura une véritable rupture technologique puisque l’EDL ne sera plus une simple chute freinée par un bouclier largable puis par un parachute, mais un vol freiné par le corps même du vaisseau, donc une portance avec une certaine trainée, et un certain contrôle de la direction donné par des ailerons ; 99 % de l’énergie seront absorbés par ce freinage aérodynamique.

Enfin il y aura beaucoup plus de contrôle à l’atterrissage parce que le vaisseau disposera de davantage d’ergols en fin de descente et surtout d’une présence humaine à bord. Quand on prend en compte que la commande en direct depuis la Terre est impossible à cause du décalage de temps de 3 à 22 minutes entre la Terre et Mars, cela est très important. Donc une nouvelle série statistique sera à ouvrir lors de la mise en service de ce Starship.

Ce qu’on peut mentionner quand même comme acquis des Américains, c’est qu’avec la technologie des missions robotiques antérieures, ils ont appris à gérer les fluctuations de l’atmosphère martienne et ils devront toujours utiliser leur savoir-faire dans ce domaine.

Lors de l’atterrissage, mes contradicteurs évoquent un choc comparable à « un accident de voiture à vitesse modérée, supportable mais pas agréable à subir ». Il résulterait du freinage brutal par airbags et par parachute précédant, au dernier moment, une phase violente de rétropropulsion.

C’est un doux mélange de techniques qui ne sont pas employées ensemble. Quand les astronautes descendent de l’ISS avec une capsule Soyouz, ils n’utilisent pas de rétropropulsion mais seulement des parachutes, d’où sans doute le choc mentionné. Par ailleurs, lorsque le rover Perseverance comme le Rover Curiosity ont touché le sol, ils y étaient déposés en douceur par la grue volante embarquée rétropropulsée, sans choc. Il suffit de voir le film de l’atterrissage de Perseverance et l’état du véhicule après pour constater qu’il n’y a pas eu d’accident.

Lorsque les passagers d’un Starship se poseront sur le sol de Mars, ils seront également rétropropulsés et ils le seront bien plus tôt que dans le cas d’un EDL  (Entry, Descent, Landing) actuel puisqu’il n’y aura pas de phase parachute. Même si tout au long de l’EDL la décélération sera très forte (de toute façon on partira de 27 000 km/h en haut de l’atmosphère) l’atterrissage se fera sans changement brusque de vitesse, donc en douceur : du fait des possibilités de propulsion et rétropropulsion, l’EDL pourrait durer un peu plus que les fameuses « 7 minutes de terreur ». De toute façon cet EDL sera un événement exceptionnel : deux pour un voyage et au plus deux ou trois voyages dans une vie.

En passant, je veux mentionner aussi le ridicule de choisir le terme amarsissage  pour traduire l’arrivée sur Mars. On ne va pas changer de mot à chaque fois qu’on change d’astre où l’on va se poser (que dire en langage correct quand Philae s’est posé sur la comète Churyumov-Guerasimenko ?). Les anglophones utilisent un seul terme, le verbe to land et ils ont bien raison.

Mais le choix de ce terme restrictif d’amarsissage peut aussi avoir un sens plus profond, celui de ne pas vouloir aller se poser ailleurs ou du moins de limiter a priori les possibilités puisqu’on ne veut même pas les considérer.

Pour ce qui est du trajet interplanétaire, madame Ekström considère que les corrections de trajectoires présentent une difficulté particulière. Ce n’est pas exact.

Je ne veux pas dire qu’une correction de trajectoire ne soit pas un exercice délicat et dangereux si elle échoue, mais je constate qu’aucune des missions robotiques qui ont visé Mars depuis des décennies et quelle que soit l’équipe de quelques pays que ce soit qui ait réussi son injection interplanétaire, n’est allée se perdre dans l’espace.

Une sonde japonaise (Nozomi, en 2003) n’a pas pu se mettre en orbite de Mars mais c’est parce qu’elle avait perdu ses ergols, ce qui l’a empêchée d’exécuter la manœuvre commandée. Mais elle est quand même parvenue dans l’environnement martien.

Pour ce qui est de la durée, je suis de l’avis de mes contradicteurs, dubitatif sur la possibilité de la réduire à un mois. À mon avis, tant qu’on utilisera la propulsion par ergols liquides, on ne descendra pas en-dessous de 5 mois.

Je ne pense pas d’ailleurs qu’il soit souhaitable de descendre en dessous de 6 mois car, par mesure de sécurité, il faut sauvegarder autant que possible une trajectoire de libre retour, c’est-à-dire qui permette de revenir sur Terre sans dépenses supplémentaires d’énergie, au cas où pour une raison ou une autre l’équipage ou le contrôle mission déciderait que le vaisseau ne doit pas descendre sur Mars.

Le voyage de retour serait beaucoup plus long que le voyage aller car les planètes se déplacent et il ne suffit pas de revenir jusqu’à l’orbite terrestre, il faut aussi que la Terre se trouve à l’endroit de l’orbite où le vaisseau accède au moment où il y accède, mais au moins il serait possible. De ce point de vue, l’optimum serait un vol propulsé à 5,08 km/s au départ de la Terre qui induirait un voyage aller de 180 jours et un  libre retour de deux ans.

La durée est une contrainte et six mois est sans doute un maximum supportable et souhaitable pour diverses raisons mais il ne faut pas en exagérer le désagrément. Claude Nicollier m’a dit avoir énormément apprécié ses séjours dans l’espace.

Je parlerai dans le prochain article de la vie à bord.

NB : Je ne veux pas omettre de mentionner un autre biais négatif des auteurs que je trouve absolument ridicule, celui de l’écologie poussé à l’absurde. Ils évoquent la pollution causée par Elon Musk à l’espace profond par l’envoi de sa voiture Tesla lors du lancement de la première fusée Falcon-Heavy.

Parler de pollution dans l’espace profond où se trouve toute la matière de la Terre, et le reste, n’a absolument aucun sens. Il n’y a pollution que s’il y a gêne créée à quelqu’un par corruption de son environnement. La Tesla et son Starman ne généreront pas plus de pollution que n’importe quel astéroïde et il y en a des milliards dans notre système solaire.

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  • Personnellement, les gens font bien ce qu’ils veulent de leur argent, tant que le contribuable n’est pas « invité » à la fête ?

  • Mwouarf, regardez sur YouTube la vidéo de l’Irsn sur les rayonnements cosmiques. Vous comprendrez que l’idée d’aller sur Mars est une vaste farce.

    • On voit bien que vous ne connaissez pas le sujet. Certes il y a des radiations dans l’espace et certes elles sont dangereuses…mais ce n’est pas si simple.
      Il faut distinguer les radiations galactiques (GCR), constantes et comprenant des HZE (2%) mais relativement peu dangereuses pour des voyages courts (de moins d’un an) et les radiations solaires SeP, peu dangereuses en général mais très dangereuses lors des tempêtes solaires (SPE) du fait de leur intensité. On ne peut pas se protéger des HZE mais on peut se protéger des SPE.
      En fait tout est une question de dose et il est tout à fait possible de faire un voyage aller-retour Terre-Mars-Terre (y compris séjour sur Mars) en ne recevant qu’une dose acceptable de radiations (moins de 0,3 sievert). Donc quand on ne peut fournir d’argument précis, on s’abstient de critiquer.

  • Je suppose que l’engin qui partira vers mars avec des humains devra être de grande taille et sera assembler dans l’espace

    • « on peut se protéger des SPE ». Cela ne semble pas être l’avis de l’IRSN.

      • Mais on ne pas dire « cela ne semble pas être l’avis de l’IRSN »! Quel « avis »? C’est beaucoup trop vague. Quelle dose? Sur quelle durée (quelle intensité)? Avec quelles protections? Votre commentaire ne veut rien dire.
        Oui on peut se protéger des SPE, avec de l’eau ou du polyéthylène (toute matière riche en hydrogène) car les protons (un atome d’hydrogène constitué d’un proton et d’un électron) peuvent « encaisser » les chocs des protons solaires qui sont nombreux lors des SPE. Il est beaucoup plus facile de se protéger des SPE que des HZE des GCR. Renseignez vous!

  • Fabuleux. A l’intention des détracteurs : personne ne vous force à y aller, ni à payer pour, alors respectez la liberté et les créativité des autres et cherchez vous d’autres causes , ce n’est pas ça qui manque

  • à défaut d’un voyage sur Mars , voyager dans l’espace …j’en rêve ….

  • Tout ça ressemble quelque peu aux débuts de l’aviation : beaucoup d’enthousiasme, des contre-arguments sans fondement, mais aussi des technologies nécessaires non maîtrisées.

    L’histoire de l’aviation nous montre que les technologies peuvent être développées en quelques dizaines d’années. Accorder à cela une valeur prédictive serait une erreur.

    J’ai quand même l’impression que Musk part à la conquête de Mars en biplan, et la traversée de l’Atlantique n’est pas la cause mais la conséquence des progrès de l’aviation. La colonisation de Mars serait plus crédible s’il y avait une synergie avec celle de la lune, la création d’orbitales et de cités sous-marines.

    (Un concept que j’aime bien est la « vrille » d’Heinlein : une station au delà de l’orbite géostationnaire retenue par une « ficelle » servant d’ascenseur.)

    • Votre vrille d’Heinlein me semble encore plus irréaliste que le projet d’Elon Musk. Je ne sais pas si vos avez réfléchi à l’ascenseur spatial mais ce n’est pas évident. Il faut pas mal de câble (32.000 km de « hauteur » tout de même jusqu’à l’orbite géostationnaire) et ça pèse très lourd (quelle que soit la matière. Il faut les produire et les monter en orbite géostationnaire pour les faire redescendre ensuite (dans l’autre sens ça ne marche pas tant qu’il n’y a pas d’ascenseurs). Avec quoi? une flotte d’une centaine de starships?
      Quant à la colonisation de la Lune, elle serait au moins aussi difficile que celle de Mars: pas d’atmosphère, une gravité moitié moindre de celle de Mars, pratiquement pas d’eau sauf aux pôles, des nuits de 14 jours terrestres, et j’en passe. La Lune est trop proche de la Terre pour que des conditions aussi dures justifient plus que quelques excursions de courtes durées. Pour Mars la distance est telle et les fenêtres de lancement sont telles (espacées de 26 mois) que l’installation pérenne semble une bonne solution pour y (sur)vivre dans des conditions acceptables.

      • « Votre vrille d’Heinlein me semble encore plus irréaliste que le projet d’Elon Musk »

        C’est irréaliste mais le satellite suspendu à l’envers, c’est marrant.

        Sinon le (premier) câble, il vaudrait mieux le tricoter en fibre de carbone à partir du haut.

    • pour l’aviation on avait quand meme des modeles qui nous narguaient ,tous ces animaux qui volaient sous nos yeux…et pas nous..La possibilité etait flagrante..
      pour aller sur mars ou sur la lune il n’y a aucun precedent .
      la lune etait tout de meme 1000 fois moins loin ce qui represente une sacrée difference.
      Maintenant est ce que l’espece humaine en tirerait le moindre benefice à part une certaine autosatisfaction et un challenge politique?…j’en doute

  • Tant qu’on n’arrivera pas à rendre les déserts terrestres totalement viables, toute vie sur Mars est complètement utopique.

    • @schelten voila bien un raisonnement de courte vue, ce qui risque de se passer est l’inverse : aller essayer de vivre sur Mars va nous donner des clés pour mieux vivre dans le désert.

  • « Aller sur Mars ne sera pas une épreuve mais un plaisir ! »
    Tout dépend du but final: si c’est pour le fun, pourquoi pas, c’est comme rêver d’un séjour sur l’ISS, ou d’un voyage autour de la lune. Il me semble que le projet d’aller sur Mars vise plutôt une installation permanente d’une colonie, pour études scientifiques, ou à plus long terme pour la terraformation. Or on semble oublier que l’état actuel de Mars résulte d’une dégradation des conditions initiales propices ( peut-être ?) à des formes de vie, dont les causes possibles sont la taille réduite de la planète, sa proximité avec le soleil, l’extinction d’un champ magnétique protecteur etc…. Si aucun de ces paramètres ne change, comment envisager une colonisation identique à la vie sur terre?
    Et tant que nos moyens de propulsion se limiteront à des fusées même plus ou moins sophistiquées, l’emport aussi loin de charges lourdes restera hors de portée sauf à découvrir une technologie nouvelle et très performante.
    Par comparaison, on a su assez rapidement explorer le fond des abysses avec les technologies existantes, on n’a pas encore trouvé le moyen d’établir en eaux profondes des colonies humaines permanentes, bien que l’exploitation des fonds marins soit prometteuse en termes de matières premières.

    • @C2MR vos questions sont sans objet . Quand des hommes ont voulu voler ils l’ont fait parce qu’une force irrésistible les poussait à le faire, idem pour monter sur l’Everest, aller aux pôles , faire de l’apnée et j’en passe . Les retombées en matières de découvertes scientifiques ont été faites après et ont été totalement inattendues . Vous dites que les moyens de propulsion sont limités, certes , mais c’était la même chose pour l’aviation, les sous marins etc , c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en allant dans l’espace que nous serons tous spationautes .

      • @Val: j’aime beaucoup votre approche. C’est ce qu’il convient de répondre à tous les « grincheux ».
        @C2MR: ne brulez pas les étapes! Pour l’instant personne (en tout cas pas moi) ne vous parle de terraformation. Ce que l’on peut envisager, pour l’instant, ce sont des bulles viabilisées, reliées les unes aux autres.
        Tout se fera très progressivement. Il n’est pas question d’envoyer des dizaines de milliers de personnes sur Mars et la planète ne sera jamais un exutoire à la surpopulation de la Terre.
        Allez sur Mars et s’y établir serait donner une nouvelle chance à la civilisation que nous avons élaborée sur Terre en cas de catastrophe sur notre chère planète. Mais pour que cette seconde chance soit viable, c’est à dire que la colonie martienne puisse vivre de façon autonome, il faudra pas mal de temps. C’est pour cela qu’il faut commencer maintenant et…petitement, c’est à dire autant que nous pouvons le faire!
        Si vous vous installez dans les fonds marins, vous serez dans l’obscurité complète et toujours dépendant de la surface de la Terre (je ne vois pas comment vous pourriez faire pousser des légumes dans une serre à la lumière du Soleil). Donc ce n’est pas du tout le même chose ni la même finalité.

        • « en cas de catastrophe sur notre chère planète ».
          Ils ont auront l’air fin les colons sur mars si la terre est touchée par une météorite géante eradiquant toute vie animale et végétale pendant des décennies. Vous croyez qu’ils pourront repeupler la terre ? Autant croire au père noël.
          Et il ne tient qu’à nous de ne pas créer nous même la catastrophe.

          • Il sera toujours préférable d’avoir quelques êtres humains sur Mars plutôt que plus personne nulle part…Et peut-être que la Terre ne sera plus du tout vivable, donc non repeuplable. Mais pourquoi donc l’homme devrait-il obligatoirement vivre sur Terre (même si je préférerais que la vie sur Terre continue à être possible)?!
            « Il ne tient qu’à nous de ne pas créer nous-mêmes la catastrophe ». Certes, mais qui est ce « nous »? Moi je veux bien éviter la catastrophe, vous aussi sans nul doute, mais certains autres? Pas si sûr.

        • « Aller sur Mars et s’y établir serait donner une nouvelle chance à la civilisation que nous avons élaborée sur Terre »
          Quel bel optimisme! croire que la civilisation élaborée sur terre mérite une « nouvelle chance » alors qu’elle est incapable de prendre conscience de la chance qu’elle a déjà d’occuper un monde potentiellement viableet agréable à long terme et qu’elle détruit par des guerres, des famines, les pollutions de l’eau et de l’air, une surpopulation débridée, tout ça sur fond de croyances religieuses parfaitement ineptes et destructrices.
          Pensez vous que si des civilisations extraterrestres existent, elles seront tentées d’appliquer notre mode de vie ( comme la sécu que le monde entier nous envie parait-il?) partout dans l’univers? C’est beau de rêver, mais un peu d’humilité ne nuit pas si l’on veut pouvoir se regarder tous les matins dans la glace sans être épouvanté!

          • Notre civilisation n’est sans doute pas parfaite mais elle a créé de belles choses et je n’aimerais pas qu’elle disparaisse totalement.
            Quant aux extraterrestres, personnellement je considère qu’ils sont extrêmement improbables.
            Donc, si nous avons la possibilité de créer en dehors de la Terre un conservatoire de ce que nous avons fait de mieux avec des hommes pour l’apprécier, je pense que nous ne devons pas hésiter. Nous le devons à ceux de nos prédécesseurs qui nous ont laissé ces « belles choses ».

      • questions sans objet: Pas tout à fait! Quand les hommes ont voulu se faire la guerre, ils ont aussi fait des découvertes pour améliorer l’efficacité des armes avec des retombées après dans le domaine civil. est-ce à conclure que la guerre est utile? Les systèmes de propulsion des avions ou des sous-marin n’ont rien de révolutionnaires, ils ont juste été optimisés et améliorés dans les limites permises par les techniques connues poussée à leurs limites. La propulsion spatiale, c’est autre chose, les charges utiles peuvent être augmentées si la puissance propulsive est adaptée, mais les temps de voyage avec la propulsion par fusées sont incontournables et limitent notre rayon d’action dans la banlieue de la terre. Les confins eux-mêmes du système solaire sont hors de portée du voyage humain( seulement possible aux sondes inhabitées). Toutes ces limitations ne pourront être surmontées que par une rupture technologique infiniment plus radicale que celle qui a permis l’aviation ou l’exploration du monde sous-marin.
        Il ne suffit pas d’avoir un but et la volonté irrépressible de l’atteindre, il faut disposer des moyens technologiques qui le permettent. Et actuellement, c’est pas gagné!

        • @C2MR sophisme : comparer la conquête de l’espace à la guerre …
          « rien de révolutionnaire » ??: vu de maintenant assis dans son fauteuil , mais à l’époque , visitez le musée des frère Wright, ils ont inventé le moteur, la forme des ailes. Le turboréacteur , et la propulsion nucléaire , rien de révolutionnaire ?? Mais les moyens viendront avec la motivation pour les buts, vous sous estimez le génie humain

          • « comparer la conquête de l’espace à la guerre … »
            Je ne compare pas, et si vous voulez je le reformule autrement:
            On constate que les guerres permettent des avancées scientifiques qui ont des retombées intéressantes dans le domaine civil ( santé, communications, performance des transports etc…), mais est-ce que le rapport bénéfice/coût d’une guerre peut être considéré comme positif?

        • C’est parce qu’aujourd’hui nous ne disposons que de la propulsion par ergols chimiques, que la seule planète sur laquelle nous pouvons aller physiquement, est la planète Mars. Au delà il faudrait trop longtemps et la dose de radiation reçue serait trop importante.
          Il n’est pas nécessaire d’envisager une rupture technologique autre que celle que nous vivons aujourd’hui avec les lanceurs réutilisables d’Elon Musk. Demain, on verra.

        • @c2mr 18h54 quand les frères Wright ont fait decoller leur plus lourd que l air voler 1km et se poser , bcp de personnes de leur époque pensaient comme vous .

          • @ VAL,
            Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas: Je n’ai jamais contesté la possibilité de voler( je suis moi-même pilote). Beaucoup « d’inventions » humaines sont largement inspirées par la nature ( le monde animal ou végétal) et les frères Wright savaient que c’était possible de voler pour un plus lourd que l’air( La machine d’Ader imitait la chauve-souris, mais c’est plutôt la formule « oiseau » qui a prévalu. Le sonar sous marin inspiré de celui des baleines ou dauphins, le radar des chauve- souris et l’effet Doppler pour les ondes sonores, le même principe appliqué aux ondes électromagnétiques ou lumineuses ( radar laser cher à nos pandores!). La liste est longue de ce que la nature nous a appris. Quand au turboréacteur, ce n’est qu’une machine thermodynamique optimisée pour fonctionner à haute vitesse, dans l’air raréfié de la haute atmosphère où il a le meilleur rendement. Quand à la propulsion nucléaire ( sous-marins et porte avions, c’est juste une turbine à vapeur où une chaudière nucléaire est la source de chaleur ( à la place du charbon, gaz, fuel, ou autre combustible fossile). Donc rien de révolutionnaire au sens où ça ne modifie pas fondamentalement le principe de fonctionnement d’une machine à vapeur. Cela révolutionne juste l’autonomie du véhicule du fait de la densité énergétique très élevée du combustible nucléaire. Je ne sous estime pas le génie humain, bien au contraire, j’ai beaucoup lu Jules Verne aussi, et il faut lui reconnaître un certain don de visionnaire, ( la propulsion du Nautilus, les machines volantes ( Robur), mais s’il est utile de rêver, il faut aussi rester humble devant les limites imposées par la physique, ce qui bien sûr ne doit pas nous dés-inciter de chercher.

  • En attendant, à quoi sert l’ISS si ce n’est pour préparer le voyage vers Mars ? Et qui finance l’ISS si ce ne sont les contribuables ?

    • On peut supposer que le voyage sur mars se fera avec un vaisseau assemblé dans l’espace comme l’ISS, mais d’une taille très nettement supérieure ( en volume et en poids). Quand on voit le nombre de voyages qui ont été nécessaires à l’assemblage de l’ISS, un tel vaisseau est faisable si l’on a les moyens de multiplier les navettes terre/orbite basse. Pour le financement, on peut se demander quel retour sur investissement en attendent ses promoteurs. C’est une question! Que ceux qui peuvent apporter une réponse documentée le fassent!

      • Le retour sur investissement sera fourni par la demande de séjours sur Mars, que ce soit de scientifiques (exploration, exobiologie, planétologie), d’ingénieurs (essai de matériaux en milieu extrême, recyclage) ou de touristes. Nous avons calculé qu’une première implantation pourrait devenir rentable après 30 ans. Mais je ne vais pas dérouler toute mon argumentation dans ce commentaire. Lisez mon blog dans Le Temps!

    • L’ISS ne sert pas directement à préparer le voyage vers Mars. Elle ne sert pas à grand-chose.
      L’ISS est le fruit d’un désir de coopération des Etats-Unis avec la nouvelle Russie. Un geste politique beaucoup plus qu’une entreprise scientifique. La seule expérience technologique valable de cet engin (financé à 80% par les Etats-Unis) a été le montage de son mécano dans l’espace.

  • ben allez y.. le problème est c’est le « nous » ou le  » vous » le « on »..

    • Le ON pronom indéfini, c’est-à-dire que chacun peut le reprendre à son compte: moi, vous, nous, eux, les autres etc…..

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La poussière ultrafine rend difficile, déjà au stade robotique, l’exploration de Mars. Elle risque de poser de sérieux problèmes aux missions habitées et à la vie humaine. Nos ingénieurs recherchent des solutions pour la Lune. Elles bénéficieront aussi à Mars car sur ce plan les deux astres sont semblables. Récemment l’Université d’Hawaï a proposé un tissu, LiqMEST, qui moyennant la dépense d’un peu d’énergie pourrait empêcher l’adhérence aux surfaces. La NASA s’y intéresse aussi bien qu’à d’autres solutions qui lui sont complémentaires. Elle... Poursuivre la lecture

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