Dedans avec les miens, l’année prochaine dehors par les citoyens ?

Le gouvernement n’en finit plus d’innover sous le coup de la crise sanitaire. Après la novlangue, le nouveau slogan de sa campagne s’intitule « Dedans avec les miens, dehors en citoyen ». Qu’en penser ?

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Dedans avec les miens, l’année prochaine dehors par les citoyens ?

Publié le 25 mars 2021
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Par Jean-Philippe Feldman.

Jean Castex a dévoilé le 22 mars le nouveau slogan de la campagne de communication du gouvernement : « Dedans avec les miens, dehors en citoyen ». Slogan effectivement puisque, à défaut de fond, l’État-spectacle règne. Cette fois, pas de novlangue, mais des termes simples, pour ne pas dire simplistes, afin que tous les individus – pardon, tous les citoyens – même les plus innocents, puissent comprendre les ordres donnés par nos brillants énarques.

L’infantilisation des Français

La campagne se veut effectivement pédagogique puisque pour chacune des deux parties du slogan, des explications tout aussi simples sont données. Ici se retrouvent alors quelques avertissements, en apparence limpides, livrés par notre État paternaliste. En apparence seulement comme nous allons le voir.

Sous le titre « Dedans avec les miens » se trouve par exemple l’ordre « Je ne reçois pas chez moi ». Ce qui signifie sans doute que l’on peut être chez soi avec les siens, sa famille, ses proches, mais pas avec des amis, encore moins des étrangers. Avec des proches mais en nombre limité malgré tout, et les grands-parents sans doute à la cuisine comme pour les fêtes. Mais « avec les miens » signifie aussi que « je télétravaille ».

Donc je reste dedans avec les miens, mais je peux être dehors avec les autres par le truchement de mon ordinateur, le gouvernement ne l’ayant pas (encore) interdit. « Je ne sors pas après 19 heures » sauf exception, ce qui signifie alors que, toujours par exception, je ne suis plus « dedans avec les miens ». Clair non ?

Et si je vais dehors, seconde partie du slogan, c’est en tant que citoyen. C’est donc en tant que tel, pour illustration, que « je porte le masque et je respecte les distances ». Mais alors « dedans avec les miens », je peux ne pas porter de masque et ne pas garder mes distances. Injonction étrange quand l’on sait que le gouvernement nous exhorte par ailleurs à « aérer » périodiquement nos logements qui sont des foyers d’infection.

On pourrait reprendre chacun des termes de la campagne gouvernementale et s’en gausser. À force de prendre les Français pour des benêts, il n’est pas sûr que notre énarchie se fasse des amis.

Citoyens ou individus ?

Toutes ces critiques sont aisées. Autrement important nous semble le fait qu’une nouvelle fois, le gouvernement entende politiser plus encore le pays.

Le slogan est sinon incompréhensible, du moins maladroit. En effet, il s’en infère que le pré carré est la sphère de la famille, des proches, et que tout ce qui est hors de son domicile relève de la sphère publique. On peut en déduire qu’un individu qui vote à distance de chez lui n’est pas un citoyen, alors qu’il l’est hors de chez lui même au titre des activités les plus anodines.

Mais en quoi est-ce « être citoyen » que de « porter un masque et de respecter les distances » ? Le gouvernement veut dire par là sûrement que les Français doivent avoir un comportement civique. Si ce n’est qu’être civique ne veut pas dire forcément être citoyen !

Il faut en revenir aux termes. Un citoyen, selon le Littré, est celui qui jouit du droit de cité dans un État et, plus largement, l’habitant d’une cité ou d’un pays. Sous couvert de paternalisme et de moralisme sirupeux, le slogan du gouvernement pervertit la séparation essentielle entre la société civile et l’État. La boulimie interventionniste et bureaucratique entend phagocyter de plus en plus celle-là au profit de celui-ci.

Les atteintes portées à cette séparation traduisent des violations des libertés et, dans les cas extrêmes et à terme, elles conduisent à une société de nature totalitaire. Nous en sommes heureusement encore loin en France, mais le danger doit être dénoncé et la vigilance est de mise.

Un slogan révolutionnaire ?

Le slogan gouvernemental nous fait penser que les réminiscences révolutionnaires n’appartiennent pas à un passé lointain. Faudra-t-il bientôt que, comme en 1789, on se nomme mutuellement « citoyens » ?

Le gouvernement ferait bien de se souvenir que la politisation généralisée de la société, autrement dit l’intervention de l’État dans chaque domaine de la société civile, a abouti jadis à faucher quelques milliers de têtes. Le gouvernement devra d’ailleurs se préoccuper de sauver la sienne en avril 2022 et de faire mentir le nouveau slogan qui va faire fureur sur les réseaux sociaux :

Dedans avec les miens, l’année prochaine dehors par les citoyens !

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  • Lorsque l’on atteint des abysses d’incompétence, de crétinerie chimiquement pure, d’idiotie abyssale et cucuterie gnagnanesque, il ne reste qu’à se tourner vers les grands auteurs pour trouver les solutions, à savoir Michel Audiard
    « Moi, quand on m’en fait trop, je correctionne plus, je dynamite »

  • l’incohérence est necessaire pour qu’au final on n’ait de point d’attaque pour en attaquer la rationalité.

    tout le monde est coupable et victime.

  • slogan de merde pour gouvernement de merde, on nage dans le scato depuis l’arrivée de Macron ( ou étron 1er) au pouvoir.

  • Tant qu’à faire des slogans en alexandrins, va pour
    « Ils nous mettent dedans, nous les mettrons dehors ! »

  •  » les rassemblements de plus de 6 personnes interdit sur tout le territoire Français « ….c’est vrai qu’au delà de 6 , il y a un risque énoooorme de chopper le machin ….pauvre France va ….

  • Quand on est mené 92 300 à 0, on se fait tout petit et on apprend l’humilité, ce truc dont les guignols de l’Etat sont dépourvus.

    On se souvient encore de l’infectiologue qui avait annoncé qu’il n’y aurait aucun mort.

    C’est pénible de voir des types qui n’ont jamais rien fait de leurs dix doigts prendre les autres pour des débiles profonds.

  • Macron et son gouvernement dehors définitivement.

  • «  » » » »Si vous avez compris ce que j’ai dit , c’est que je me suis mal exprimé «  » » »
    voilà le nouveau slogan du premier ministre

  • Personnellement, j’attends que le vent tourne (ça viendra) et je me prépare…

  • Depuis un an, combien d’humiliations, de privations de libertés ?
    Combien de gens sont partis sans revoir leur famille ?
    Combien de cérémonies d’obsèques sanitairement correctes ?
    Combien de catholiques privés de leurs fêtes religieuses ?
    Combien de couples en devenir ont été détruits ?
    Et comme si ça ne suffisait pas, voilà notre gouvernement qui va nous compter comme des moutons et nous abrutir avec des slogans d’une débilité sans nom.
    Puisque le gouvernement semble aimer l’autorité, je propose qu’il s’intéresse d’un peu plus près à la situation de tous ces chefs de service de l’hôpital public, qui passent des journées entières sur les plateaux TV en entretenant la peur générale tout en faisant la promo de leur dernier bouquin.
    Sont-ils en disponibilité ou sont-ils payés par nos impôts ?
    Leurs personnels sont-ils placés en autogestion pendant qu’ils pavanent à la TV ?
    Est-ce bien déontologique de profiter de son aura d’expert pour vendre ses bouquins, en pleine crise sanitaire et en plein burnout des personnels soignants ?
    Véran doit faire son travail et rappeler tout ce petit monde à ses devoirs de fonctionnaire.
    Cette crise laissera des traces durables dans la confiance des Français avec toutes leurs autorités, ça peut très mal se terminer.

    • Ces chefs sont en service commandé pour délivrer le message divin, ils bossent avec double salaire de l’état et de bigpharma.

  • Dedans avec les miens
    Dehors les bons à rien !!!!

    • pas dehors, en exil loin, très loin… sur orbite tient!

      « quand on mettra les cons sur orbite, on sait qui n’aura pas fini de tourner » !

  • Il parle des citoyens donc pas de tous les français ni des étrangers qui eux peuvent faire ce qu’ils veulent, ça doit pouvoir se plaider à la cour européenne des droits de l’homme de la femme et des autres. D’ailleurs nos ministres et président semblent ignorer les gestes barrières les moins de 6 à table et le masque

  • Oui, on atteint certainement avec ce gouvernement le tréfonds du tréfonds (du moins, je l’espère!) de l’incompétence, de l’amateurisme, de la bêtise fièrement affichée, de l’inefficacité couplée à de l’arrogance et une répression bête et méchante. Jusqu’à quand les Français vont-ils accepter de vivre dans une sorte de dictature d’opérette à la façon « L’oreille Cassée' » de Tintin? Quand va-t-on enfin renvoyer nos généraux Alacazar et Tapioca ainsi que tous ces Dr Knocks totalitaires qui squattent les plateaux télés?

  • Je suppose que tout le monde à bien compris ici ce qu’ impose à chacun de mettre dehors Macron par les urnes…dès le premier tour.

  • Autre phrase culte d’Audiard :
    « Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. »

  • rassemblement de plus de 6 personnes interdit dehors, pourquoi pas 4 ou 8, c’est du n’importe quoi, mais si vous réfléchissez comme nos abrutis qui sont au gouvernement, peut être, qu’il considère que plus de 6, c’est une manif non autorisée, donc répression, amendes pour renflouer leurs conneries

  • peut être qu’au dela de 6, il considère que c’est une manif non autorisée, donc répressions

  • si ça continue, on va appeler Monsieur GUILLOTIN

  • En résumé, depuis le début de la pandémie, le gouvernement nous prend pour de glands.

  • Les commentaires sont fermés.

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