Le prix toujours flou du « quoi qu’il en coûte »

Alors que notre pays est incapable de rembourser sa dette normale, le gouvernement parle déjà de savoir qui paiera la dette Covid sans même savoir chiffrer son montant.

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Le prix toujours flou du « quoi qu’il en coûte »

Publié le 25 mars 2021
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Par Simone Wapler.

La crise sanitaire aurait coûté en 2020 plus de 160 milliards d’euros selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, mais la facture n’est pas définitive.

Il est bien regrettable que nos gouvernements successifs soient si prompts à dépenser et si lents à compter.

Savoir compter aide car si la vie n’a pas de prix, les soins eux en ont. Ainsi Israël a su rapidement chiffrer ce que lui coûte un confinement. Ceci lui a permis de sereinement surenchérir (la rumeur évoque un coefficient de 2,3) pour obtenir un lot de vaccins Pfizer au détriment de l’Union européenne. Le pays affiche désormais un des taux de vaccination les plus élevés au monde et fonctionne presque normalement.

L’iFRAP a évalué de son côté dès le mois de janvier 2021, les coûts des différents confinements subis en 2020 :

Coût hebdomadaire en termes de perte d’activité économique

  • 16 milliards pour une semaine de confinement dur (mars-avril 2020)
  • 7,5 milliards pour une semaine de confinement adouci (novembre 2020)

Coût hebdomadaire en termes de dépenses publiques supplémentaires

  • 4 à 5 milliards pour une semaine de confinement dur (mars-avril 2020)
  • 2 milliards pour une semaine de confinement adouci (novembre 2020)

Certains évaluent à 1,2 milliard le coût du confinement partiel actuel qui ne touche que seize départements.

La facture totale est donc incertaine, ce qui n’empêche pas le gouvernement de bâtir des plans pour savoir qui va payer ou qui va rembourser cette fameuse dette Covid.

Aux dernières nouvelles, ce serait les entreprises qui seraient mises à contribution, comme l’affirme avec conviction Bruno Le Maire :

Les entreprises vont rendre ce qu’elles ont réussi à obtenir grâce à la protection de l’État.

Les entreprises n’ont RIEN obtenu. Elles ont été empêchées de travailler normalement ! Même si elles recommençaient à travailler normalement, RIEN n’aurait été gagné. Les individus comme monsieur Le Maire qui n’ont jamais rien produit ni vendu ce que quelqu’un veut acheter librement et sans contrainte ont décidément du mal à appréhender comment certains gagnent honnêtement leur vie.

Une distinction inepte : les individus ordinaires payent toujours

Dans un pays où le débat politique en reste au concept de lutte des classes, c’est toujours la rage de l’impôt qui prédomine.

Faire payer les entreprises est plus populaire que faire payer les individus ordinaires. Pourtant, ce sont toujours eux qui paieront impôts, taxes et dettes en bout de chaîne. La distinction entreprises contre reste du monde est tout aussi imbécile que celle qui concerne les charges dites patronales ou salariales : c’est de toute façon le salarié qui finit par acquitter les charges. Il vend son travail plus cher, compte tenu du coût de la protection sociale monopolisée par l’État, ce qui pénalise la compétitivité des entreprises opérant en France. La sanction est le chômage de masse qui sévit dans notre pays, supérieur à la moyenne de l’OCDE.

Notons que nous sommes incapables de rembourser la dette normale contractée en temps normal avec une activité normale. C’est ce qu’exprime la croissance de la dette publique non Covid. Non seulement nous ne remboursons pas mais nous créons, déficit après déficit, toujours plus de dettes. Comment rembourser miraculeusement la dette dite Covid ? Gageons qu’elle terminera dans une structure cache-dette appropriée du style Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale).

Et si les économies changeaient de camp ?

Finalement, jamais nulle part, personne n’évoque la seule façon de rembourser la dette Covid et la dette chronique : les économies sur la dépense publique, le train de vie de l’État. C’est le principe : « pour avoir plus, dépensons moins » totalement étranger au monde politique qui ne vit que de l’argent des autres. Les économies et les privations sont toujours pour les autres…

Lors de ces confinements et cafouillages pas un instant n’a été évoquée l’idée de mettre certains fonctionnaires au chômage partiel, tout comme les salariés du privé, dans un généreux élan de solidarité pour une fois bilatérale. À qui fera-t-on croire que les agents du ministère de la Culture sont actuellement débordés avec des musées fermés, des spectacles annulés ?

Qui, à deux ans des élections présidentielles osera enfin aborder LE problème de fond : le cancer bureaucratique qui ronge notre pays et l’indispensable chirurgie de réduction du périmètre de l’État ?

Voir les commentaires (13)

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  • oh là c’est la bonne période pour augmenter le salaire de nos chers zélites alors..à chaque grosse dépense de l’Etat et même si le pays part en sucette , les sénateurs et autres députés s’en remettent un peu plus dans le gosier sans aucun remord..

  • Cela signifie que malgré ses gigantesques ordinateurs Bercy est incapable de faire des additions, normalement il devrait y avoir dans cette pétaudière une kyrielle de licenciements !

    • « Bercy est incapable de faire des additions »
      Bien au contraire, additions d’impôts, de taxes, de contributions involontaires, en veux-tu en voilà, Bercy les additionne avec une maestria qui frôle le stakhanovisme et si c’est pas avec les ordinateurs, ça doit être grâce au personnel pléthorique à supprimer d’urgence!

  • ces élites ne comprennent ni la valeur du travail , ni la valeur de l’argent gagné par le travail ; ils vivent sur le dos des autres , comme des tiques sur un chien ; quelle vermine !

    • Ne dites pas « élites » car ce n’en sont pas. Dites plutôt « énarques ». Il faut bien nommer les choses.

      • Il n’y a pas que des énarques. Je suis effaré devant le manque de réaction dans les médias et pourtant tous les jours on ne parle que de covid, covid,covid.

        Les manifestations anti confinement en France et dans le monde ne sont jamais relayées ou à peine mentionnées. Lorsqu’il y a des microtrottoirs les témoignages vont toujours dans le sens des privations de liberté alors que bien évidemment il n’y aurait pas autant de contaminations si tout le monde suivait les règles. Les français n’obéissent pas et sont contre les confinements et couvre feu mais il ne faut surtout pas le dire.

  • Rappelez-moi, quel est le pourcentage d’administratifs dans les hôpitaux ?
    Si on en formait ne serait-ce que 10% à suivre les indicateurs des personnes en réanimation – j’imagine que c’est une action qui prend du temps sans grosse valeur ajoutée d’un point de vue médical -, peut-être qu’on n’aurait pas de problème de manque de lits en réanimation… et ça aiderait bien le personnel médical, qui resterait seul habilité à intervenir en cas de souci.

  • « Le prix du « quoiqu’il en coûte » ». On nous dit que nous vivons dans une société très compliquée, où il faut être de plus en plus intelligent, de plus en plus formé, pour comprendre des dispositifs et des machines de plus en plus compliqués… et on n’est même pas foutus de faire la différence entre « quoique » et « quoi que » ! Cherchez l’erreur.

  • Quoiqu’il en coûte est en application permanente depuis des années, ne feignons pas d’être surpris, macron n’est pas l’inventeur de ce procédé destiné à vider les caisses de l’état en faveur des amis.
    À priori il a innove ils ont innové , on dépense et on compte les morts pour dépenser plus.

  • Les pseudo écologistes ne cessent de nous répéter qu’il faut cesser de consommer. Que n’appliquent-ils pas ce beau principe aux dépenses de l’État, qui, au bout du compte, n’ont d’autre but que la consommation de leurs bénéficiaires ?

  • SVP, le français…

    « Le prix toujours flou du « quoiqu’il en coûte » »

    C’est « quoi qu’il en coûte », pas « quoiqu’il en coûte »

    « Quoique » signifie « bien que » et n’a rien à faire ici.
    « Quoi que » signifie « quel que soit le ».
    Quoi qu’il en coûte, ou :
    Quel que soit le coût.

  • 160 milliards d’euros, ça fait combien de lits en réanimation?

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