Déprogrammations médicales : comment l’État impose le tri des patients

La déprogrammation d’interventions dites « non urgentes » pour permettre l’accueil en réanimation de personnes atteintes par la Covid n’est pas éthique. En France, certains le paieront de leur vie.

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Lits Inauguracion del hospital Municipal de Chiconcuas BY Presidencia de la Republica mexicana (CC BY 2.0)

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Déprogrammations médicales : comment l’État impose le tri des patients

Publié le 15 mars 2021
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Par Patrick de Casanove.

Un peu d’histoire

« Les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 créent une organisation de la Sécurité sociale qui fusionne toutes les anciennes assurances (maladie, retraite…) ».

Il faut relire l’exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945 :

« La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, […] la menace de la misère.

[…] Le but final à atteindre est la réalisation d’un plan qui couvre l’ensemble de la population du pays contre l’ensemble des facteurs d’insécurité…

[…] Il est institué une organisation de la Sécurité sociale, destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maladie ou de maternité qu’ils supportent. »

« La Sécu, c’est le droit de vivre. La création de la Sécurité sociale était dans le programme « Les Jours heureux » où le Conseil National de la Résistance (CNR) proclame « un plan complet de Sécurité sociale »…

« L’idée était de permettre à tous de vivre sans avoir peur de la maladie, de l’accident de travail, de la vieillesse… » 

La trahison des idéaux de la Sécurité sociale

« C’est en 1945 qu’Ambroise Croizat a eu le courage politique de lancer l’idée d’une protection sociale pour laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».

Cependant, cette maxime n’a jamais pu être mise en œuvre car structurellement, un système reposant sur la spoliation légale ne peut fonctionner, parce qu’il est injuste.

Le rationnement préside le fonctionnement de la Sécu : déremboursements, personnes ou pathologies non couvertes, fermetures de lits.

La gestion gouvernementale de la Covid lui a porté un nouveau coup. La Sécurité sociale, « mythe républicain », fierté nationale et modèle social, n’a pas permis à tous les Français d’être soignés selon leurs besoins.

Ils sont contraints de prépayer leurs dépenses de santé et, pour la première fois dans leur histoire, des soins nécessaires non seulement ne leur ont pas été donnés, mais leur ont été interdits.

Quand on regarde ce que le gouvernement a fait de la France aujourd’hui, avec une économie ruinée, des gens brisés, l’incertitude totale du lendemain, l’insécurité, la peur comme moyen de gouverner, les jours heureux sont devenus les jours de malheur et le droit de vivre celui d’être enfermé. Il a trahi les « idéaux de la Sécurité Sociale ».

Rationnement des soins, médecine de tri

N’en déplaise à Macron, ne pas soigner quelqu’un pour soigner quelqu’un d’autre est un tri.

Au mois de mars 2020 des mesures pour déprogrammer les interventions non urgentes avaient déjà été prises.

« Les conséquences ont été extrêmement difficiles avec pour certains patients, une perte de chance […] On a mis des semaines et des mois à rattraper », explique Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP.

Le 12 février 2021 le ministère de la Santé a publié une circulaire pour « Organiser l’offre de soins » et à nouveau imposer la déprogrammation des interventions estimées non urgentes.

C’est l’ordre qu’a donné l’ARS d’Île-de-France le 8 mars.

Le coût en termes de santé publique est élevé

La perte de chance

Déprogrammer des interventions soulève un problème de responsabilité médicale à cause des risques ainsi créés pour les patients.

Cela s’appelle la « perte de chance » :

« Constitue une perte de chance « réparable » la disparition actuelle, et certaine d’une éventualité favorable. […] Ce concept est parfois utilisé […] pour sanctionner une faute technique (retard d’intervention)… »

Trouver la « gravité limite »

Le plus délicat est de trouver la limite à partir de laquelle la perte de chance a des conséquences néfastes avérées, et ce d’autant que certaines personnes ont vu leurs interventions reportées trois fois

La décision de report doit être collégiale

Dans chaque établissement « une cellule de programmation multidisciplinaire ad hoc ou par évolution de structures existantes (exemple : conseil de bloc opératoire) » doit être mise en place. Dans le même document l’État donne des recommandations de tri.

Les urgences et les autres…

« Pour organiser ces déprogrammations, les chirurgiens de chaque spécialité se réunissent en conseils de bloc opératoire.[…]
Les urgences vitales sont opérées, les semi-urgences vitales sont opérées, la cancérologie, il faut l’opérer.
Par contre, la prothèse de hanche, de genou, le ligament croisé, le canal carpien, la cataracte, plein de pathologies dites bénignes et fonctionnelles, on va pouvoir les décaler », explique Didier Legeais, urologue à Grenoble.
Il alerte tout de même sur le risque d’aggravation de certaines pathologies fonctionnelles.
D’autant que reprogrammer une intervention chirurgicale peut prendre beaucoup de temps. Dans le service du Dr Chaïbi, certains patients attendent depuis le mois de mars de pouvoir être
opérés ».

Pour autant, il y a le risque que cette gravité, « acceptable » pour un report, soit fixée en limite haute… Rémi Salomon, président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP « met en garde et affirme qu’il est nécessaire de faire un peu plus et […] déprogrammer y compris des interventions dont les patients ont vraiment besoin ».

Le non urgent peut le devenir. Le représentant des établissements de santé privés en Corse, le Docteur Jean Canarelli prévient :

« Nous gérons aujourd’hui un autre problème, tous les patients qui ont été retardés en mars, avril, mai qu’il faut prendre aujourd’hui en charge sous peine d’un risque de perte de chance […] en cancérologie mais dans beaucoup d’autres spécialités il y avait des patients qui étaient semi urgents qu’aujourd’hui il faut vraiment prendre en charge ».

Les retards de dépistage

« Près de 93 000 diagnostics de cancers n’ont pu être établis en 2020. Ce constat alarmant est la conséquence directe de la Covid. »

Au cours de la seule « première vague », les retards dans la prise en charge des cancers pourraient entraîner 1000 à 5800 décès supplémentaires dans les prochaines années. Voire davantage :

« Une augmentation d’au moins 2 % des décès par cancer au cours des 5 prochaines années. Soit 4000 à 8000 morts supplémentaires en France d’ici à 2025 ».

Ces « 2 % étaient basés sur des hypothèses optimistes et notamment l’absence de deuxième vague », ce qui signifie que ce bilan sera bien plus lourd à cause des déprogrammations actuelles.

À ajouter aux autres conséquences sanitaires

Les conséquences sanitaires liées à le gestion de la Covid ne sont pas limitées aux effets néfastes des déprogrammations. Elles sont bien plus graves que l’épidémie elle-même.

Le coût est important en termes d’éthique

Le tri signifie que certaines vies humaines vaudraient moins que d’autres

Ce tri est inhumain et injuste. Chaque être humain est unique et est une personne. Les vies des personnes atteintes de la Covid valent celles des personnes ayant d’autres pathologies. La vie de chaque être humain est moralement égale et également digne. L’être humain ne perd jamais cette dignité.

« Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme. […] ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie » Frédéric Bastiat, La Loi (1848)

Le chantage au confinement

La seule alternative, ou mesure complémentaire, évoquée est le confinement, qui est une aberration philosophique, éthique, scientifique et médicale. Le confinement n’est pas une arme de lutte contre les épidémies.

Le gouvernement d’un pays libre ne devrait même pas l’envisager. La prise en charge de l’épidémie devrait être médicale (dépister, tracer, isoler les malades et, très important, traiter… tôt). Les moyens existent pour ça, quoi que le gouvernement dise.

Ce n’est pas vraiment un problème de budget

« Les dépenses de santé en 2019 mettent en évidence qu’en 2019, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est évaluée à 208 milliards d’euros. […] La France consacre au total 11,3 % de sa richesse nationale à la santé, soit 1,4 point de plus que la moyenne de l’Union européenne. »

Le Ségur de la santé prévoit 19 milliards sur 10 ans.

En 2020 les dépenses de soins ont augmenté de 7,5 % mais les remboursements de médecine générale ont diminué de 6,1 % ; preuve que la médecine générale a été laissée sur la touche.

C’est un problème de choix politique

Il n’y a pas eu création de lits de réanimation. Le Dr Jamil Rahmani explique sur Sud Radio :

« Nous avions demandé la requalification de notre unité de soins continus en réanimation. Cela a été refusé par l’ARS. […] Selon les autorités sanitaires, au niveau de la région, il n’y a pas de besoin de création de nouveaux lits de réanimation. » 

Ce qui est dans la droite ligne de la volonté d’Emmanuel Macron :

« Quant à la piste de l’augmentation de nos capacités de réanimation […] ce n’est pas une bonne réponse. »

La persistance de la pénurie est utile au pouvoir pour imposer ses mesures de coercition sociale.

Le Dr Jamil Rahmani ajoute :

« On ne peut pas créer des centaines de lits supplémentaires pour pallier des événements qui surviennent tous les quinze ou vingt ans. Cela nécessite du personnel, cela coûte extrêmement cher. »

Il est toutefois possible, compte tenu du budget de la santé en France, du coût phénoménal des mesures de restriction sociale et de la durée de cette crise, de prévoir une marge de sécurité dans les hôpitaux et une réserve au niveau du Service de Santé des Armées dont le rôle est de faire face à l’imprévu. La sécurité est une fonction régalienne.

Conclusion

La déprogrammation d’interventions dites non urgentes pour permettre l’accueil en réanimation de personnes atteintes par la Covid n’est pas éthique. En France, certains le paieront de leur vie. Il existe des solutions très en amont pour l’éviter.

Toutes ont été rejetées au profit de mesures de coercition sociale tout aussi injustes. Les conséquences délétères de l’une et des autres, non seulement s’additionnent, mais se multiplient. Chaque effet néfaste en déclenche un autre dans une spirale infernale.

Faute d’une remise en question, qui aurait été une véritable marque de courage, la même politique se poursuit depuis un an et se traduit par une cascade de mauvaises décisions. Une bonne gestion de la Covid conjugue une économie prospère, une société harmonieuse, une épidémie bien contrôlée et des soins pour tous. Personne ne doit rester sur le carreau. Nous en sommes loin.

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  • la mission de la secu peut faire sourire.. comme si il suffisait de créer une sécurité sociale dans un pays de misère générale pour que… pfiou.. chacun n’ait plus de crainte pour l’avenir…
    ..

    la question est où trouver les sous…et mieux ou trouveRONS nous les sous…
    chez les riches bien sûr…avec pour conséquences de les rendre moins riche mais pire de démotiver à le devenir…

    mais bon est ce le débat la sécu est une farce…par quoi la remplacer? l’égalitarisme démotive la création de richesse.. la notion de décence de soins pour les miséreux est subjective et relative..

    la réponse libérale serait le volontariat de la charité, qui ne garantit pas de niveau de décence, mais qui marche d’autant mieux que les donateurs sont moralement récompensés…et que ceux qui reçoivent expriment de la reconnaissance …on donne presque infailliblement pour des enfants, moins pour un criminels multirécidivistes ou une personne qui vous crache à la figure..

    Il faut rappeler que la pauvreté n’est pas une vertu, que le don s’accompagne en général d’un jugement moral qui peut aller jusque l’empecher..

    • Les seules forces productrices de la nation sont la paysannerie, l’industrie et la plus grande partie de l’artisanat, toutes les autres activités en dépendent que cela plaise ou non ! Les gouvernements successifs dès 1945 ont tous favorisé principalement une armée de fonctionnaires comme si il leur fallait une garde prétorienne pour assouvir leurs volonté de puissance sans contestation; à partir de là, la sécurité sociale devenait le moindre de leur souci, la meilleure preuve tout le monde la connait : ce sont les mutuelles qui pallie aux défauts de remboursement de la sécu incapable de se conformer à ses propres anciens statuts !

  • Le tri, les déprogrammations, le transfert (à grand spectacle) de malades d’une région à l’autre… tout cela porte un nom: gestion de la pénurie.
    Ils ont eu un an pour augmenter les capacités des services de réanimation. Ils nous ont seriné qu’il allait y avoir une deuxième ou une troisième vague.., et qu’ont-ils fait pour s’y préparer?
    Cette situation est une honte absolue pour un pays riche.

    • pays riche.. mais je vous dirais plus dans un Europe riche c’est un scandale… il est intolerable par exemple que les allemands ne soient pas davantage solidaires..ne sommes nous pas tous citoyens européens… ??

    • attention une pénurie ça ne peut advenir que si un individu ressent un manque… or dans un système collectiviste, le manque ressenti pas un individu ne peut exister..
      la file d’attente est normale..marque d’une gestion rationnelle .. savante et planifiée au petits oignons.

      si ça se passe apparemment mieux dans d’autres pays, c’est parce qu’on laisse des entreprises privées se goinfrer…et faire des profits..et c’est un gaspillage de ressources..et en plus tout le monde n’est pas soigné pareil..allons allons camarade soyons sérieux..

      • j’ai peur que votre humour de second degré ne soit pas compris par tout le monde, je vous ai mis un + pour compenser…

        • J’ai fait comme vous, mais certains « libéraux » ici n’ont aucun humour et donc ne peuvent comprendre la dérision des propos de Jacques. Grave car la tristesse semble gagner le pays à vitesse grand V

          • je sais que jacques lemiere le dit au second degré, mais on le lit tellement souvent au premier degré ailleurs, comment un lecteur de passage ferait il la différence ?

            • les moins vous savez…

              parfois ils agacent, mais quand on les provoque on s’endélecte..

              • Tout à fait, faire réagir les mal-comprenants, un must. Vous avez raison Jacques, les – sont parfois comme la cerise sur le gâteau!

    • Ce n’est même pas de la gestion de pénurie ,c’est de la pure comm à grand spectacle.
      Envoyer des malades de réa à plusieurs centaines de km en hélico ou autre alors que les cliniques à proximité ne sont pas sollicitées….
      Former un personnel médical à l’utilisation d’oxygène se fait en quelques semaines à peine,c’est le cas chez les militaires,pompiers…

      • Exactement de la pure com.
        Et aussi une affaire de pognon.
        Nous avons accueilli dans notre hôpital plusieurs « covid » parisiens car AP-HP soit disant saturée dans ses réas (pas plus que les hivers précédents en tout cas). La raison réelle mais non avouée ouvertement : obtenir des financements supplémentaires de notre ARS car cela fait des mois que notre réa est plutôt calme. Donc l’ARS menaçait de diminuer budget, lits et soignants… Notre DG a donc négocié avec l’AP pour récupérer des patients.
        Encore une fois, on n’est plus depuis bien longtemps dans une crise sanitaire mais dans une crise politique !!!

      • Transférer le personnel soignant et les lits serait plus logique.
        Mais bon ça fait de moins belles photos.

    • c’est juste un grand coup de com et aussi pour ne pas reconfiner l’ile-de-france ( qui est une région différente des autres puisque soumise à d’autres règles que le reste de la France; comprenne qui pourra)..en attendant ça coûte une blinde et ça sert juste des intérêts poilitiques.

  • C’est 100% une histoire politique pour faire peur aux gens je suppose. Toujours pas compris ce qu’était un lit de réanimation, n’importe quel lit permet de donner de l’oxygène, et je suppose qu’on n’entube plus comme l’année derniere. Notre fine equipe a la charge de la santé…. Genre castex, Astra c’est super, alors que la plus part des pays l’interdit.. … Toujours pas d’autorisation de soigner les gens hors hopitaux… Et puis même, un hôpital de campagne ça se monte en une journée bien plus rapide qu’organiser un transport sanitaire en tgv, si ce n’est pas le cas, inutile d’avoir une armée un plan catastrophe etc.

  • Article réaliste et malheureusement assez désespérant.
    D’autres conséquences sanitaires sont à craindre dans les années à venir, l’appauvrissement de notre économie ne permettra plus de tout financer.
    Une autre question me parait légitime, le remboursement par la sécu de milliers de cures, d’opérations de chirurgie esthétique, la PMA…
    Tout cela n’a rien à voir avec la médecine.
    Après un an de ratages, on a l’impression qu’on nous sommes repartis pour un tour.
    On nous avait promis le salut avec le vaccin mais il faudra plusieurs années à la France pour avoir vacciné tout le monde.
    Après une courte pause, les renfermistes reprennent du service et nous menacent de l’apocalypse si nous ne faisons pas pénitence en nous reconfinant.
    Ce n’est pas « un jour sans fin » mais « une année sans fin »

    • CHer Jean-Paul, ne croyez pas qu’en vaccinant tout le monde le Covid va disparaitre. On nous vend le vaccin comme une baguette magique qu’il n’est pas et la vaccination de masse comporte des risques au moins théoriques d’exercer une pression selective sur le virus qui va peut-être promouvoir l’émergence de variants résistants à la vaccination et à l’immunité naturelle. Et la on aura tout gagné

  • Et les circoncisions rituelles remboursées indûment par la sécu telles que dénoncées par un Pr d’urologie….?

  • 1) on ne résout pas les problème avec ceux qui les ont créés.

    2) à méthodes & solutions socialistes, résultats socialistes…

  • @Patrick de Casanove :
    Cher confrère (et estimé, de par vos articles -très- appréciés), votre article porte-il sur l’ensemble des moyens de soins (de la réanimation en particulier, et des déprogrammations) pour les établissements publics, ou pour tous les établissements de soins ?
    Pour information, mon intervention personnelle pour hernie inguinale, prévue en clinique privée, n’a pas été déprogrammée à ce jour.

    • merci de nous rappeler que la solidarité implique d’interdire aussi de les faire dans les cliniques privées..

  • Une question idiote, pourquoi doit on avertir le public de la façon de traiter les urgences à l’hôpital. Ça arrive tous les jours et 24h sur 24 ?
    Sans doute faire croire à l’action du gvt, c’est de la propagande abjecte pour culpabiliser les français, honte au trio 1à la tête de ce truc qui les depasse, tout les dépasse en fait depuis bien longtemps.

  • « Cependant, cette maxime n’a jamais pu être mise en œuvre car structurellement, un système reposant sur la spoliation légale ne peut fonctionner, parce qu’il est injuste »

    Ça a pourtant fonctionné depuis 75 ans ! La spoliation légale n’interdit pas un fonctionnement durable. C’est le cas des impôts depuis… au moins Mathusalem !
    Par ailleurs je ne vois pas trop le rapport avec le tri éventuel entre les patients. Des pays qui n’ont pas la « chance » d’avoir la Sécu ont du faire le même choix malheureux, qui est une simple conséquence du manque de lits de réa.
    Et cette situation est avant tout le résultat de choix économiques rationnels : personne ne va calibrer les lits de réa sur la base d’une hypothétique et exceptionnelle épidémie centenale ; ce serait un goufre financier pendant 99 ans ! Un libéral serait le premier à dénoncer cette absurdité financière…
    La Sécu est bourrée de vices, il est inutile de lui en attribuer de faux.

    • En fait l’assurance maladie a fabriqué une médecine soviétique, et les français ne s’en rendent pas compte.
      Médiocrité des soins, pénurie et fil d’attente (plusieurs semaines pour avoir un RV) et explosion des coûts.
      Dans un système libéral, les acteurs qui sont payés au chiffre d’affaire travaillent plus et gagnent plus.
      Ici, les fonctionnaires de santé n’ont aucun intérêt à travailler, ils font de la résistance passive.
      La concurrence fait émerger les bonnes pratiques et favorise les gain de productivité entrainant une médecine low cost accessible à tout le monde. Low cost ne veut pas dire baisse de qualité.

      • Corée du Sud, médecine libérale, beaucoup d’hôpitaux.
        France, médecine soviétique, beaucoup de directeurs dont aucun à ma connaissance n’a fait des études médicales.

        • Je confirme, nos directeurs font tous l’EHESP de Rennes qui ne donne aucun cours de médecine mais simplement des cours sur « comment embaucher 10 agents administratifs pour 2 soignants »

    • La souplesse est une solution. Rendre les soignants polyvalents en fait partie. Avec de la volonté de part et d’autre, c’est possible.
      Cela nous éviterait ces actions désastreuses de la part des « gouvernants ».

      • En effet. On aurait pu, pour cette crise sanitaire qu’on espère passagère, augmenter le nombre de lits de réa, en prenant par exemple sur les lits en soins intensifs, voire sur les lits de surveillance continue. Pas sûr non plus qu’on ait vraiment mobilisé les lits des cliniques privées.
        On se retrouve donc avec une jauge de X% de 5000 lits de réa qui nous oblige à confiner le pays chaque fois qu’elle est franchie.

      • Mais c’est déjà le cas dans le privé.
        Dan un hôpital publique c’est impossible: le statut, les conventions s’y opposent, sans parler des syndicats. Vous ne pouvez y changer qqu’un de poste comme cela, surtout s’il s’agit carrément de changer de service même si c’est dans le même hôpital.

  • dans les Cliniques privées ça à été pire. On nous a demandé de déprogrammer les soins des uns pour à la place soigner personne. Ce n’était pas un tri, c’était un refus et une interdiction de soins

  • Depuis toujours la réanimation a été la « chasse gardée » des hôpitaux publics.
    C’était la volonté des ARS.
    Trois types de structures existent:
    1 – les réanimations « médicales » (auxquelles on peut rattacher les soins intensifs de spécialité : cardiologie de tarification moindre)
    2 – les réanimations polyvalentes, tout est dans le nom…
    3 – les réanimations post-chirurgicales,
    4 – les soins continus, ex-soins intensifs : moindre équipement , moins de personnels, soins moins « critiques », pas de ventilation de plus de 72 h.
    Les trois premiers types de structures, à tarification très très avantageuse, sont l’apanage quasi absolu du secteur public.

    La journée d’hospitalisation coûte en réanimation « publique » plus de 5.000 euros (à comparer avec les 10.000 francs des années « 80 »: en « euro constant » 2.950 euros. Je vous laisse juge de l’évolution…car à la fin des années 80 les respirateurs étaient déjà là, les scopes aussi, la dialyse aussi (y compris ultra-filtration), sondes de Swann-Ganz , la SaO2 arrivait ainsi que la capnie etc…
    Ce n’était pas la brousse et pourtant le « tarif de la journée a été augmenté en « euro constant » de 66%…je ne comprend pas pourquoi, car seuls les échographes (utilisation courante actuellement, 35.000 euros mini), et l’oxygénation extra-corporelle n’existaient pas (très rare, plus lourde à mettre en oeuvre donc moins fréquente).

    Donc :
    – « réanimations » : très peu en secteur privé (« chasse gardée » globalement)
    – soins intensifs (ou unité de soins continus: USC): il en existe plus en secteur privé car ils sont nécessaires pour pouvoir prendre en charge la chirurgie lourde chez des patients de plus en plus âgés avec de plus en plus de « tares » (dans le sens médical : coronariens sévères, insuffisants respiratoires etc…)

    Les établissements privés qui font de la chirurgie lourde sont équipés en USC, non pas pour gagner de l’argent (service déficitaire compte tenu de la facturation, possible uniquement dans 50% des cas d’environ 380 euros par jour, honoraires médicaux compris, qu’il faut comparer à la facturation de 3.000 à 3.200 euros par jour dans 100% des cas dans les hôpitaux publics…), mais juste par nécessité liée à la prise en charge de patients lourds pour de la chirurgie lourde.
    Une unité d’USC ne peut pas faire de la réanimation sans équipement supplémentaire: un respirateur par patient (70.000 euros l’un mini) au lieu d’en avoir un à deux pour l’ensemble du service, personnel en plus grand nombre etc…
    Et garde sur place obligatoire de l’anesthésiste-réa obligatoire.

    Pour être près à faire cette transformation du jour au lendemain il faudrait au minimum que le tarif du privé soit aligné sur celui du public : ce qui n’est pas le cas, dans aucun domaine (Chirurgie : facturation, honoraires médicaux et dépassements d’honoraires compris: différentiel de 22% en faveur du secteur public). Avoir le stock de respirateurs de réa (70.000 euro l’un, plus contrat d’entretien d’un coût annuel égal à 10% de la valeur du respirateur) toujours prêt pour que l’on en ait l’utilité qu’en cas de crise majeure type COVID (donc tous les 30 ans ?).

    Le privé, en cas de « guerre » (je parle d’une véritable guerre) pourrait se servir des respirateurs de bloc opératoires (là évidemment un peu plus d’un par salle d’intervention…) et transformer tout ou partie de leurs blocs en réanimation. Mais là, encore, il faudrait qu’il existe une égalité de traitement entre le secteur public et le secteur privé…! Cela avait été envisagé en mars 2020 (on a jamais parlé de la facturation) …mais on a pas vu arriver les patients et il est (cf infra) plus logique que nos blocs servent à faire de la chirurgie, notre domaine de prédilection.

    Pour moi la logique est de confier au privé les tâches qu’il sait le mieux faire et avec la meilleure rentabilité (notamment en flux de patients) à savoir : la chirurgie.
    Rappel : les établissements privés font les 2/3 de la chirurgie en France pour le 1/3 du coût de la chirurgie (tarif SS).
    Il pourrait prendre en charge une grande partie des patients en lieu et place d’une déprogrammation (sans dépassement d’honoraires dans ce cadre). Mais là aussi les hôpitaux ne veulent pas perdre leur patientèle…et on a vu arriver quasiment personne des hôpitaux depuis un an (enfin…pas plus que d’habitude).

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