« Génération fracassée » de Maxime Lledo

Un cri vibrant. Une charge virulente et sans concession au sujet d’une jeunesse en souffrance, contre une certaine forme de mépris et les discours moralisateurs.

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Screenshot_2021-03-08 Maxime Lledo les jeunes face à la pandémie - https://www.youtube.com/watch?v=_squYk0XdTw

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« Génération fracassée » de Maxime Lledo

Publié le 9 mars 2021
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Par Johan Rivalland.

Le plaidoyer digne d’intérêt et très bien argumenté de ce jeune étudiant que j’ai découvert dans l’émission La Grande Librairie a retenu toute mon attention. Il est, à mon sens, le reflet fidèle d’une époque liberticide et pleine de ratés que, comme d’autres catégories de gens mais sans doute de manière accentuée, une grande partie de la jeunesse a vécue et subit.

Une jeunesse vilipendée

Dès l’entrée en matière, le ton est donné. Avec trois citations, dont celle-ci d’Albert Camus :

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse.

Une citation qui peut laisser penser à beaucoup de choses, mais qui trouve bien sa place ici aussi.

Nous avions laissé ces « jeunes sans histoire » dans l’état que Pierre Bentata nous décrivait à travers son ouvrage de 2016. Après un rappel assez exhaustif de tous les événements que notre société a connus depuis un an et de toutes les petites et grandes choses que nous avons perdues depuis en réalisant à quel point elles nous étaient précieuses, Maxime Lledo dresse le portrait de cette jeunesse et de tout ce qu’elle a perdu elle aussi depuis.

De nombreuses libertés, bien sûr, comme pour la plupart des Français, mais aussi trop souvent s’y ajoutent des reproches ou incompréhensions à son égard, comme si elle devait être parfois jugée coupable de tel ou tel état d’esprit répréhensible, au premier rang desquels un égoïsme condamnable.

C’est faire fi de tout ce que peut réellement vivre cette « génération fracassée », comme le titre de cet ouvrage la qualifie. Et qui peut également être symbolisée par l’appel de certains jeunes à considérer leur réelle détresse sans qu’on cherche à les vilipender ou à relativiser leur authentique souffrance.

En cela, cet ouvrage plein de fraîcheur, de références littéraires bien appréciables et bien argumenté, est bienvenu. Il pourra rester comme un témoignage d’une époque, l’expression d’un malaise caractéristique d’un temps troublé par les hésitations, les contradictions permanentes, les incohérences et les erreurs multiples, au-delà des effets de la pandémie.

Une époque liberticide

Avec beaucoup de recul, de justesse et de maturité, Maxime Lledo analyse puis alerte sur le caractère de plus en plus liberticide des décisions prises, doublées d’une tendance prononcée à l’infantilisation. Il rappelle que cette génération parfois méprisée devra aussi assumer le remboursement de l’immense dette qu’on va lui laisser.

Suivent de nombreux développements éloquents sur les études et toutes les difficultés rencontrées liées non seulement à l’enseignement à distance, mais aussi aux nombreuses incohérences de l’institution sur la manière dont un certain nombre de choses ont été gérées.

Sans oublier, bien sûr, la perte des jobs étudiants et de tout ce qui permettait à un certain nombre d’entre eux de pouvoir tout simplement continuer à vivre et à étudier.

C’est une véritable situation de détresse que vit une grande partie de la jeunesse. Problèmes de logement, de paiement du loyer, de stages, de gestion bureaucratique souvent. Mais aussi situation économique dramatique, chômage, développement de la misère, sans oublier la multiplication des troubles psychologiques dont on parle enfin et même des suicides. Qui, une fois encore, ne peuvent émouvoir ceux qui raisonnent de manière abstraite et simplificatrice en se référant à de simples schémas intellectuels ou des idées reçues.

Loin des caricatures auxquelles cela peut donner lieu, Maxime Lledo présente de multiples cas concrets de situations individuelles qui permettent de mieux percevoir les réalités vécues. Pour les moralisateurs de tout poil, cela vaut la peine d’être entendu.

Au-delà de la détresse, que de promesses de stage, d’embauche, de formation, perdues. Et que d’avenirs compromis. Tout cela, on ne le voit pas nécessairement au premier abord, lorsqu’on raisonne de manière théorique ou globale, pour ne pas dire caricaturale.

Et que dire de la gestion chaotique, pour ne pas dire très politique, de la crise, y compris dans l’Éducation nationale ?

Une dénonciation de la bien-pensance

Toute la catégorie des donneurs de leçons en tout genre en prend aussi (à juste titre) pour son grade. Génération des soixante-huitards, bobos, écolos, stars en mal de reconnaissance, avec leurs théories du « monde d’après ».

Car quoi de plus déplaisant à entendre, pour ceux qui souffrent et subissent les privations organisées, que tous ces faiseurs de morale vivant eux-mêmes dans l’aisance, prétendant juger les autres et leur dire comment ils devraient vivre ?

Ces néosachants sont absolument atroces. Rappelez-vous cette tribune fabuleuse du Monde, en plein confinement, emplie de bonnes intentions et de morale dégoulinante, signée par tous les mondains en vogue, encourageant le petit peuple à jouer le jeu de « la transformation radicale » et à stopper tout « consumérisme ». Que c’est plaisant d’entendre la petite musique moralisatrice de ces vertueux si confortablement installés dans cette société qu’ils ont contribué à abîmer, cette petite musique nous enjoignant de nous serrer toujours plus la ceinture, quand il se repaissent des biens dont ils voudraient nous priver. Même si vous n’êtes pas totalement d’accord, reconnaissez qu’il est toujours délicieux (c’est un mot que j’utilise afin d’éviter la répétition de triste et pathétique) d’observer les égéries des grandes marques donner des conseils sociétaux, économiques et même moraux […] Il est d’ailleurs amusant de constater que c’est à courir derrière ce qu’ils pensent être le non-conformisme moral que ces pseudo-révoltés s’y vautrent.

Nos libertés menacées

Maxime Lledo rappelle ensuite comment la liberté d’expression elle-même a été attaquée et comment l’État est devenu autoritaire. L’administration, quant à elle, est devenue folle et les décisions ubuesques se sont enchaînées, mues par un « égalitarisme meurtrier », comme dans le cas de la logistique des vaccins.

Nous constatons collectivement qu’il est plus facile d’interdire bêtement que de permettre intelligemment. L’État prodigieux s’est dévoyé à organiser nos moindres faits et gestes. Très rapidement, cette bataille ne s’est plus tournée contre le virus mais contre nos libertés […]

Cette crise a démontré la prescience de Montesquieu : « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. » Voilà ce qui a été mis en lumière pendant ces longs mois de crise sanitaire. […]

Il faut s’emparer de cette idée de Liberté. Comprendre d’abord que, contrairement à ce que l’on entend à tort et à travers, la sécurité n’est pas la première des libertés. Sinon, il n’existerait pas de pays plus libre que l’Italie de Mussolini. Ce sur quoi je souhaite insister, c’est que de couvre-feu en attestation et d’état d’urgence en confinement, la peur qui nous gouverne laisse entrevoir la liberté comme un luxe réservé pour les temps calmes, alors que cette dernière est la pierre angulaire de n’importe quelle démocratie qui ne souhaite pas tomber malade.

Maxime Lledo va plus loin encore, puisqu’il déplore qu’une partie de la jeunesse, en laquelle il ne se reconnait pas, a sombré dans le manque de nuances, comme par exemple dans le cas des inepties sur la notion de race qui déchaînent actuellement les passions et les haines, ou dans celui des théories sur la déconstruction. Chaque jour on va de plus en plus loin, s’inspirant de ce qui se passe aux États-Unis, dans la censure insidieuse, l’idéologie, la cancel culture et tout ce qui s’éloigne de l’universalisme.

Le portrait peu glorieux dressé des politiques est, quant à lui, criant de vérité et explique clairement les raisons pour lesquelles peu de jeunes d’aujourd’hui votent ou, quand ils le font, c’est de manière importante pour les extrêmes. Un malaise et une perte de confiance qui expliquent aussi qu’une grande partie des jeunes souhaite partir travailler à l’étranger. Le constat porté sur l’horreur politique est lucide.

Des rapports humains devenus compliqués

Non seulement les confinements et autres interdictions ont rendu difficile les liens entre amis et les relations amoureuses, mais les dérives actuelles sont venues les compliquer encore davantage. À propos d’un ami de l’auteur tombé sous le charme d’une fille de son école qu’il croise par hasard à la terrasse d’un café, quand il lui demande pourquoi il ne va pas la complimenter ou juste lui dire qu’elle lui plaît, la réponse est assez malheureuse :

Mieux vaut ne pas prendre le risque d’engager une approche, car un message mal interprété pourrait le faire basculer dans la catégorie harceleur. Un coup à être banni de sa promo […] De nouveaux codes se sont imposés, à tel point que ce qui pouvait être considéré comme des gestes d’attention ou de pure sympathie frôle désormais le statut délictueux. Payer un dîner revient à entretenir le patriarcat et aider une femme à enfiler son manteau est un geste paternaliste.

Les féministes extrémistes et haineuses au sujet desquelles il rappelle différentes anecdotes terrifiantes et révélatrices ont joué un rôle catastrophique dans ces évolutions, sans pour autant défendre réellement la cause féminine, bien au contraire. Et en matière de liberté d’expression, là encore elles ont joué un rôle bien évident dans certains cas pour dévoyer totalement celle-ci.

Dans un monde devenu manichéen, difficile de trouver sa place, surtout quand on est jeune. Et au final, Maxime Lledo s’inquiète de l’état de la jeunesse actuelle, après un an de restrictions qui sont venues exacerber toutes ces tendances. Trop d’éléments se sont télescopés pour ne pas engendrer un sentiment assez généralisé d’égarement. Auquel il ne doit pas être répondu par du mépris ou du dénigrement, ni des leçons de morale ou des visions stéréotypées sur la jeunesse, surtout de la part de ceux qui ont plongé le pays depuis tant d’années dans la situation dans laquelle il se trouve.

C’est pourquoi l’auteur exprime le souhait de pouvoir rapidement retourner à la vie d’avant, pouvoir de nouveau se sentir libre, prendre de nouveau des initiatives, étudier normalement, s’exprimer sans réserve. Sans que l’État entende à tout bout de champ régenter sa vie.

 

Maxime Lledo, Génération fracassée, Fayard, mars 2021, 198 pages.

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  • Sauf que les jeunes ont toute la vie devant eux, contrairement à d’ autres qui eux pour le coup ont sans doute tout perdu dans cette crise. Les fracassés comptez vous. Je comprends la détresse de certains jeunes, mais je ne la distingue pas des situations de détresse toutes générations confondues.
    Je déplore de plus en plus en France le concert des chialeurs, qu’ est-ce que ce serait si nous étions vraiment en guerre ou vraiment en présence d’ une maladie qui tue aveuglement par dizaines de milliers chaque jour?
    Vous qui avez la chance de parler dans un micro, d’ avoir une voix qui porte, fédérez une véritable opposition de guerre et laissez les atermoiements de côté.

    • stephane , ça sert à quoi  » d’avoir toute la vie devant soi  » , si celle ci est étouffé , au sens propre comme au sens figuré , par des dirigeants sans foi ni lois , sauf celles qu’ils nous imposent à tour de bras , des gens corrompus et malsains, qui écrasent la vie des jeunes comme si c’était des insectes ? avec comme avenir une dette monstrueuse qui les laissera sur le carreau ?

    • Je pense que les jeunes (dont je fais partie) sont conscients que ce sont les actifs et eux qui ont le plus perdus. Mais contrairement aux actifs dont le silence a été (honteusement) acheté par des aides exceptionnelles, les jeunes subissaient jusqu’à disons fin janvier une sorte de mépris enduit de morale de la part de leurs aînés avec, comme vous dites, le classique « vous avez la vie devant vous », « vous n’avez qu’à vous rebeller ». Sauf que les études demandent du temps, l’argent des petits boulots ne rentre plus et il devient très risqué de faire sauter des cours, dont la qualité n’est plus au rdv (malgré la bonne volonté des enseignants) ce qui nécessite d’ailleurs plus de temps d’étude. Les deux principaux problèmes sont l’absence de liberté et l’absence de perspective économique pour ces futurs travailleurs. Comment y remédieront certains diplômés ? Par l’expatriation. Serait-ce d’ailleurs possible ? Sans l’abomination liberticide du passeport vert? Bref l’avenir n’est pas rose, mais comme je l’ai dis, ce n’est pas que pour les jeunes qu’il n’est pas rose.

      • C’est peut-être précisément parce que vous êtes jeune que vous ne réalisez pas l’étendu de ce que vous avez perdu, parce que ce n’est pas quelque chose de matériel. On a 20 ans qu’une seule fois.

        Les expériences dont on vous a privé, il est faux de dire que vous les vivrez plus tard. Vous en vivrez d’autres, mais on vous a dérobé d’une partie de votre jeunesse à jamais, et au fond pour rien.

        Ce n’est pas la fin du monde bien sûr, ce n’est pas non plus la guerre (pas encore), mais tout ça n’aura été qu’un énorme gâchis et il n’y a aucune raison de se réjouir.

        • Ça j’en suis conscient à titre perso, ayant volontairement sacrifié mes années de 18 à 20 pour les classes préparatoires (comme pleins d’autres élèves des ces classes préparatoires). Par contre le sacrifice dû au Covid je ne l’avais pas prévu effectivement, et il détruit le retour sur investissement que j’avais espéré.

          • Je ne comprends pas bien cette perception de sacrifice des classes préparatoires. Personnellement ces années font partie de mes meilleurs souvenir et des plus enrichissantes.

  • le problème pour la sexualité c’est quand on aura la « révélation  » que les femmes aussi « harcèlent ».. et qu’il faut interdire cela…

  • Grâce aux gauchiards au pouvoir, passés, présents et probablement futurs La fake-morale (ersatzmoral) n’a pas fini de dégouliner !

  • la fakemorale (ersatzmorale) étend son emprise, merci pour ce billet!

  • Mon grand-père à 19 ans se prenait des obus sur le coin de la gueule, alors oui, dans son cas sa génération était fracassée dans le sens littéral du terme. Comme quoi il faut relativiser.

    • Et mon père a été condamné à mort (par contumace heureusement) par la justice » française » en 1943 pour avoir commis un attentat contre ses soldats allemande, avoir été arrêté par la Gestapo et s’être évadé miraculeusement…

      La « génération fracassée » actuelle devrait réfléchir sur sa condition réelle, et sur la fameuse « solidarité intergénérationnelle » dont les boomers font preuve de leur côté en leur payant tout ou presque jusqu’à la fin de leurs études…

      • Vous rigolez j’espère??? Un seul mot: 2600 milliards d’euros. Dont vous vous laverez bien les mains entre 4 planches.

        • C’est vous qui rigolez car malgré votre pseudo, vous semblez ne pas le voir « le paradoxe »! Vous prétendez que la dette est collective alors qu’elle n’est que le résultat d’une gestion électoraliste du pays par des politiques avides de pouvoir ( pouvoir acheté avec l’argent des autres bien évidemment, c’est-à-dire à crédit!)

      • Vous utilisez les malheurs des générations ayant fait les guerres mondiales, soit vos parents et grands-parents, pour justifier que l’Etat mette une pagaille énorme pour sauver la génération des « boomers » (probablement la vôtre d’après ce que vous dites) qui par définition même, est née entre 1945 et 1955, et qui a voté (dans l’ensemble, pas forcément vous en particulier) pour les politiques ayant détruit économiquement puis culturellement la France. Sauvetage actuel au détriment des actifs d’aujourd’hui soit vos enfants, et des jeunes soit vos petits-enfants, qui devront payer pour ce sauvetage. Mais c’est bien rajoutez une couche de morale bancale avec une dose de mépris vous avez tout compris. Ce n’est pas comme ça que le problème de la crise générée par l’Etat sera réglée.

        • Je crois que je n’aurai pas mieux dit.

          • Je ne méprise personne. Simplement il y a des choix à faire, ce pays est foutu comme le dit si bien H16, il en est d’autres plus libres, où il est possible de bâtir, de prospérer et de vivre sa vie sans être trop enquiquiné par un Etat spoliateur et inquisiteur. Mon grand-père n’avait pas le choix, les jeunes d’aujourd’hui l’ont, comme je l’ai eu aussi.

            • Le choix de quitter la France, parce qu’en y restant, quel panel de choix ont-ils ?
              Les plupart des boomers (dont je fais partie, mais où je ne m’y reconnais pas) n’ont même pas compris qu’ils ont vendu leur liberté au diable.

              • Le boomer que je suis également a parfaitement compris dès sa première feuille de paie en main, que ça ne marcherait pas longtemps ( c’était en 1973). Et à partir de 1974, la gestion de la France a complètement dérapé car une majorité d’électeur a choisi la facilité, la vie à crédit, la mutualisation des pertes et la privatisation ( par les régimes spéciaux) des bénéfices. Quitter la France est une option envisageable pour un jeune diplômé, pour les autres, aÏe! ça risque d’être plus difficile. Les jeunes ont la chance d’avoir à disposition des moyens d’information que nous n’avions pas et donc une possibilité de diversifier leurs choix! Ceux qui auront l’intelligence de saisir les opportunités s’en sortiront. Le succès dans la vie est souvent conditionné par l’aptitude à saisir les bonnes opportunités.

                • Quitter la France est lache d’un coté, et surtout beaucoup moins simple qu’il y a 40 ans. Le fisc vous traquera tout de même pour le simple fait d’être français, les administrations vous forceront à des statuts batards, vous devez couper vraiment tout lien pour ne pas vous faire avoir.

            • Je répondais au commentaire de M. Drevon.

        • En effet les boomers n’ont connu aucune guerre.

      • Inverser la logique a ce point est un défi aux lois de la physique
        A cote de vous « interstellar » c’est de la petite bière !!!

  • « cette génération parfois méprisée devra aussi assumer le remboursement de l’immense dette qu’on va lui laisser »
    De la génération des « boomers » comme ils disent, je n’ai pas eu l’impression que ma jeunesse ait été particulièrement facile, la reconstruction après guerre nous a obligés jeunes et moins jeunes à retrousser les manches et à bosser dur. Que les politiques depuis 1974 et ensuite avec « Mitran » aient géré n’importe comment et accumulé une dette colossale, je ne m’en sens aucunement responsable vu que j’ai systématiquement voté contre ces gens là et leurs promesses intenables et jamais tenues! Si cette crise fait comprendre « aux jeunes » que rien n’est jamais acquis et que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, qu’il y a parfois des épreuves douloureuses et qu’il faut être vigilant et se battre sans cesse, alors oui, ils verront le verre à moitié plein plutôt que celui à moitié vide.

    • Je doute que lorsque vous étiez jeune, vous vous soyez contenté du verre à moitié plein. Vous avez retroussé vous manches comme vous dites et avez rempli l’autre moitié. C’est tout ce que ces jeunes demandent : qu’on leur permette de se retrousser les manches au lieu de rogner leur liberté et les spolier pour entretenir des politiques aberrantes et payer les pots cassés de ce glissement vers un état totalitaire qu’il refuse. Je note en outre que ce qu’il veut c’est vivre et travailler librement et pas bêler avec 10 000 de ses semblables derrière des pancartes pleine de slogans affligeants.

      • « se retrousser les manches au lieu de rogner leur liberté »
        Seulement se rappeler que quand les nazis voulaient voler les libertés du monde entier, ce sont bien les jeunes de l’époque et des moins jeunes qui sont allés au casse pipe pour reconquérir ces libertés!

        • « De quoi vous plaignez-vous, les jeunes ? Au lieu de vous priver de liberté, on aurait pu vous envoyer vous faire tuer ! Estimez-vous heureux ! »

          Franchement, qu’est-ce que c’est naze ce type d’arguments !

          • Pas un argument, juste un constat des faits!

            • Premièrement ce n’est pas les boomers qui se sont battus.
              Le relativisme par rapport à d’autres époques c’est le terreau des antiracistes, anticolonialismes et autres écervelés.
              La bonne volonté et le travail en 1970 pouvait déboucher sur des succès assez facilement, mais notre code civil/pénal/travail a bien grossi depuis, le niveau de qualification demandé a changé pour n’importe quoi, bref c’est beaucoup plus dur.

      • « qu’on leur permette de se retrousser les manches »
        Si avant de se retrousser les manches, il faut « en même temps » et en plus demander la permission, alors il y a un biais quelque part dans le raisonnement!

        • Le biais dans le raisonnement, c’est vous qui l’avez : qu’est ce que vous ne comprenez pas dans les termes « privation de liberté » ?

          • Quand quelqu’un veut vous priver de votre liberté, soit vous résistez soit vous vous couchez! C’est si difficile à comprendre?

  • il oublie un point essentiel : l’effondrement de l’éducation nationale : passer des années assis à des tables, enfermés dans des salles classes pour ne RIEN apprendre… quel gâchis effroyable !

    • Rien apprendre je ne suis pas vraiment d’accord. Apprendre de manière bien moins efficace qu’avant ça oui je suis d’accord.

    • Non, hélas, ils n’apprennent pas « RIEN » mais des choses parfois inutiles, parfois fausses, souvent orientées. Aujourd’hui en « sciences » les enfants de primaire (à qui on n’a pas même expliqué ce qu’était la science, la méthode scientifique) « travaillent » sur le réchauffement climatique, la transition énergétique et les méfaits des hydrocarbures (mais ils ne savent pas pourquoi on parle d’hydrocarbures).

  • « Le constat porté sur l’horreur politique est lucide. »
    0ui! Et? Accuser les « boomers », c’est facile, mais ce ne sont pas eux qui y changeront quelque-chose. C’est aux jeunes de se construire un avenir différent ( sinon meilleur)en prenant conscience que les politiques manipulent tout le monde pour leur seul intérêt et que, pour que le vote soit efficace, il faut aussi que l’offre de candidats soit plus riche. Et les futurs candidats à la gestion du pays, c’est eux « les jeunes ».

    • Accuser les « boomer » d’égoïstes sans se considérer soit-même égoïste dans les demandes et actions, c’est en effet un deux poids deux mesures ; bien que je suis assez d’accord avec les passages présents dans l’article.

      • Bien que certains de mes commentaires aient récolté des -1 ou -2, je suis totalement d’accord avec le fait que la gestion de cette crise aura sacrifié l’avenir de nombreux jeunes, mais pas que. De nombreux professionnels ne s’en relèveront pas ( faillites, suicides etc…), et notre économie déjà chancelante avant la crise risque de nous entraîner sur la même pente que la Grèce. Le biais du raisonnement de Raphaël est de vouloir croire et faire croire que le GVT a voulu sauver les boomers, ce qui n’est peut-être pas faux mais bien insuffisant! Le GVT Macron était déjà en piteux état avant la crise, et il fallait montrer qu’il faisait quelque-chose ( et même n’importe quoi) pour dire qu’il agissait dans l’intérêt des français. On a vu le résultat: destruction de l’économie, conflit des générations, sabotage du moral des français etc….. et restriction jusqu’à…. quand déjà? des libertés! On ne peut même pas dire que les boomers ont été sauvés vu que ce sont eux qui ont compté le plus de décès dans leur rangs! La com du gvt, ce serait plutôt une victoire à la Pyrrhus!

      • Saccager des années de vies chez les enfants pour préserver ce qu’on pense être des vies, et coller des milliards d’euro de dette sur ces génération « montantes » pour compenser par des « relances » c’est déjà problématique. Mais parlons plutôt de cette génération qui tout en ayant vu son espérance de vie augmenter d’une quinzaine d’années a exigé (collectivement, il y a bien sûr des exceptions individuelles… qu’on n’a pas tellement entendu) de partir à la retraite plus tôt de 5 ans ? Parlons de ces tartuffes aimant tendrement la retraite par répartition à 60 ans… financée par les enfants des autres, parce que des enfants, ces « boomers » n’en n’ont pas eu beaucoup. Et qui, voyant le manque d’enfants pour payer leurs retraites et reculant du haut de leur grand altruisme devant la responsabilité et les sacrifices financiers d’en avoir plus d’un ou peut-être deux eux même, ont décidé qu’on pouvait changer radicalement le pays (pour leurs enfants et petits enfants) en important massivement des immigrés plus ou moins illettrés et de culture radicalement différente. Quand j’entend un boomer (qui ne se sépare pas du reste de sa génération mais la défend) parler d’égoïsme en ligne je me dis qu’il a une chance énorme d’être à distance. et son dentiste y perd une belle opportunité !

  • voila…tu mets un doit dans le collectivisme..et tu t’étonnes à la fin que les enfants dénoncent les parents..

    mais bon est ce que j’entends les « jeunes » dire que l’interet commun est une foutaise? pas vraiment..

    • Beaucoup de jeunes sont  » en même temps » et à la fois grégaires et individualistes selon que ça les arrange, alors que l’intérêt commun soit une foutaise, ils s’en battent l’œil avec une patte de merlan!

  • Je ne veux pas rentrer dans ces débats stériles qui conduisent à opposer les générations, ou « adultes » contre « jeunes », dans une énième représentation binaire clivante de la société.
    Mais il y a une chose dont je suis certain, c’est que les jeunes générations ne sont pas les seules à être fracassées par cette démence virale, et que de bien d’autres fracas sont en préparation dans le silence, qui taperont à retardement sur toutes les autres générations.
    Si on se bat pour la liberté, alors c’est pour la liberté de tous. Point barre!

    • Ce n’est pas faux… mais pas complètement vrai. Ceux à qui on demande le plus gros sacrifice sont ceux qui n’avaient rien à craindre ou presque de cette pandémie. Ceux pour qui le COVID19 est significativement moins grave qu’une grippe sont ceux qui voient leurs rêves, leurs vies, leurs avenirs le plus durablement modifiés. Bien sûr la liberté est pour tous sinon elle est vide de sens. Mais dans le contexte particulier de 2021, les enfants, adolescents et jeunes adultes (sans parfois bien le réaliser pour les deux premiers groupes) ont payé un terrible prix pour préserver des politiciens, bureaucrates, journalistes etc. de plus de 50 ans qui bien souvent n’ont même pas eu d’enfants eux même. Et un président qui bien que plus jeune et donc pas vraiment « en risque » n’a pas non plus d’enfants…
      Engager les générations suivantes sans leur demander leur avis, et sans y être liés (en ayant des enfants dont on voit l’avenir se modifier et se distordre à vue d’œil) devrait être interdit.

      • Je vois mal où seraient les boomers dans votre commentaire? Les quadras et les quinquas ne sont plus des boomers puisque nés après 1975 ( c’est une limite arbitraire mais bien commode!). Et les décisionnaires du gvt sont bien en majorité dans ces tranches d’âges. Comme Dr Slump, je trouve lassant cette volonté permanente de s’attaquer aux boomers en les rendant responsables de la situation actuelle. Si c’est l’état d’esprit d’une majorité de jeunes, alors ils sont mal, et devraient investir leur énergie dans leur avenir plutôt que dénigrer un passé que personne ne peut changer!

        • Si les politiques actuelles étaient menées sur des comptes publics initialement à l’équilibre, elles ne seraient pas si terribles, s’il n’y avait pas déjà ces 1000+ milliards d’euros de dette qu’il faudra payer plus tard, ces cotisations qu’il faudra payer pour continuer à assurer les retraites… tous programmes mis en place par les boomers pour les boomers et financés par les générations d’après qu’ils n’ont laissé que bien malingres… justement après le « baby crash » de 1973-1974.
          Evidemment tous les boomers ne sont pas comme ça (mes parents par exemple ont eu 4 enfants et n’ont jamais voté pour ces programmes d’état providence généralisé, et ont pris leur retraite bien après 65 ans) mais quand quelqu’un parle des « boomers » en général et ne s’en sépare pas, c’est qu’il s’associe à ce qu’à fait cette génération (vivre à crédit sur le dos de « leurs enfants » qu’ils n’ont d’ailleurs pas eu puisque ça « coûtait cher », de l’égoïsme générationnel pur… ).
          Tous ne sont pas également coupables, mais à l’échelle de l’histoire, les générations nées entre 1935 et 1965 sont sans doute les pires niveau égoïsme, dans ce pays (et dans bien d’autres).

          Vous n’êtes pas obligés de « défendre » votre génération… Il y a plein de « milenials » qui s’en séparent et disent clairement que le coté « special snowflake » et la « cancel culture » sont des aberrations. Vous pouvez faire pareil, vous savez, vous êtes un individu libre et responsable !

          • Vous n’avez pas du ouvrit beaucoup de livres d’histoire pour débiter autant d’âneries ( même je le reconnais si certaines de vos affirmations arrivent à être pertinentes!). Cependant je vous rappelle que le système actuel ( sécu, retraites etc..) a été mis en place à la fin de la seconde guerre, avant la naissance des « boomers ». La responsabilité des guerres et leurs conséquence incombe donc à leurs parents et grands parents. Qaunt aux boomers, ils ont fait des enfants normalement, ni plus ni moins. Et je vous rappelle que le but des parents c’est d’élever correctement leurs enfants, leur donner de bonnes chances dans la vie et pas de les assommer à coups de battes et de Paul Emploi! Quant à votre généralisation aux générations de l’après guerre, faut il vous rappeler que la responsabilité est individuelle et pas collective. Si l’on vous suit, tous les jeunes de votre génération sont coupables ( drogue, violence, paresse etc….) ce que je me garderai bien d’affirmer, car j’ai des enfants et petits enfants qui ne correspondent pas à l’image que vous prétendez donner des jeunes. Je ne défends ni n’accuse aucune génération en particulier, j’essaie simplement d’observer les faits et d’en tirer les enseignements.

  • Deux réflections :
    – il est facile de critiquer des mesures prises après avoir constaté leur inefficacité… Il est très vraisemblable que les mesures prisent par les jeunes d’aujourd’hui soient critiquées par les jeunes de demain…
    – A ceux qui disent que les boomers ont mal voté, je demande, par exemple, pour la dernière élection présidentielle, quel bulletin fallait-il mettre dans l’urne pour être considéré comme un electeur
    éclairé….?

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Le 12 décembre dernier s’est tenue une nouvelle édition de l’Assemblée des Idées, un cycle de débats bimestriel organisé à la Galerie des Fêtes de l’Hôtel de Lassay, résidence officielle de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui préside également cette série de colloques.

Après le logement, le rôle de la France à l’international, l’intelligence artificielle ou encore la morale, la chambre basse a accueilli plusieurs dirigeants de médias pour débattre du pluralisme et de l’indépendance ... Poursuivre la lecture

Par P.-E. Ford

Jusqu’à présent, la cancel culture au pouvoir à Harvard, Stanford, Yale et consoeurs, ne suscitait guère d’émotion dans les rangs du Parti démocrate, ni dans la presse qui lui est si dévouée. Tout a changé le 5 décembre, grâce aux auditions publiques de la Commission sur l’éducation et la population active de la Chambre des représentants, présidée par la républicaine Virginia Foxx, de Caroline du nord. Ce jour là, la présidente de Harvard, Claudine Gay, son homologue de University of Pennsylvania, Liz Magill, ainsi que l... Poursuivre la lecture

Deux événements se sont produits simultanément le 7 décembre 2023.

Le premier concerne la bronca qui a gagné un collège des Yvelines à la suite de la présentation en cours de français d’un tableau de Giuseppe Cesari datant du XVIIe siècle, Diane et Actéon. Parce que ce tableau représente des femmes dénudées, des élèves musulmans de 6e ont exprimé leur réprobation. Des tensions et des menaces ont suivi, ce qui a conduit les enseignants à faire valoir leur droit de retrait, avant que le ministre Gabriel Attal ne se rende sur place.

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