Covid, confinement : il était une fois la Suède

Si la frénésie journalistique autour de la stratégie sanitaire de la Suède montre une chose, c’est que la paresse intellectuelle nous guide.

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Covid, confinement : il était une fois la Suède

Publié le 5 mars 2021
- A +

Par Gabriel Lacoste.

Cette pandémie est l’occasion rêvée d’histoires faciles à raconter à la cafétéria. Certains se démarquent en étant plus informés que d’autres des arguments à la mode. Et pourtant, ils se trompent…

La Suède est un bon exemple de conversation typique.

Un sceptique avance que toutes les mesures ne servent à rien. Un petit futé qui consulte des reportages accrédités lui répondra, au choix, qu’il y a dix fois plus de morts par habitant qu’en Norvège, au Danemark ou en Finlande ; que la Suède vient juste d’admettre son échec en adoptant des mesures plus sévères ; que les Suédois sont naturellement distants et plus disciplinés.

Le plus informé de tous, celui qui consulte des revues comme Nature, The LancetThe British Medical Journal, JAMA network  ou Science peut même aller jusqu’à dire, citation à l’appui qu’une étude a prouvé que les mesures sévères fonctionnent.

La discussion s’arrêtera là et le sceptique sera rabroué. Et pourtant…

Un peu d’épistémologie

En épistémologie, le concept de faillibilisme proposé par Karl Popper apporte un autre éclairage. Selon lui, la meilleure méthode n’est pas celle qui compile le plus grand nombre de faits en faveur d’une hypothèse, mais celle qui cherche des moyens efficaces de la contredire et qui échoue à le faire.

La pratique scientifique réelle, publiée dans les revues prestigieuses, ignore souvent ce conseil. C’est ainsi que les « études » disponibles vont s’appuyer la plupart du temps sur des observations corrélationnelles de pays qui adoptent tous la même approche, en lui ajoutant des calculs mathématiques opaques au public. Or, ce que la logique de Karl Popper exige, c’est plutôt de s’attarder aux quelques pays marginaux qui ne le font pas, pour vérifier si le résultat est différent.

À cet effet, John Ioannidis est, parmi d’autres, un opposant et épidémiologue crédible face à la folie sanitaire. Dès 2005, il avait publié « une étude » expliquant pourquoi la plupart d’entre elles sont fausses. Ce n’est pas un hasard si c’est lui, le sceptique.

Voilà pourquoi comparer la Suède aux autres pays européens est scientifiquement beaucoup plus pertinent que ce que le plus érudit de tous réussit à trouver dans The Lancet.

La performance de la Suède

Une partie du public pense que la situation épidémiologique de la Suède est catastrophique comparée aux autres pays. Par exemple, l’Allemagne est très bien perçue. Lors d’une joute intellectuelle sur Facebook, quelqu’un m’avait répondu que la Suède déplorait cent fois plus de décès que les autres pays.

Pourtant, la réalité est la suivante :

La performance de la Suède est donc comparable à celle d’autres pays européens importants. Voilà un fait qui mérite l’étonnement, sentiment à l’origine de la meilleure science.

La Suède a durci ses mesures

À ce stade de la discussion, les journalistes et militants favorables à la sévérité sanitaire ont des réponses toutes prêtes, comme celle consistant à évoquer une Une sensationnelle du style « ils viennent de comprendre leur erreur et changent d’approche. »

Pourtant, celui qui lit attentivement cet article constatera que la Suède n’a pas imposé de confinement, les restaurants sont encore ouverts et les masques sont obligatoires seulement dans les transports en commun. Lorsque les autorités durcissent les mesures, il s’agit de contraindre les restaurants et les bars à une fermeture à 21 h 30 et d’élargir la durée du port du masque dans les transports en commun. Bref, l’approche suédoise est toujours légère.

L’argument est pertinent seulement dans une logique binaire. La Suède ne peut pas être citée pour prouver l’inutilité de toutes les mesures, puisqu’elle en utilise certaines. Cependant, sur le spectre de la sévérité, le pays est davantage attaché à la liberté.

La Suède fait pire que ses voisins

La comparaison avec la Norvège, la Finlande et le Danemark relève d’un contre- argument simpliste.

Il se résume sur la carte et le graphique suivant :

Les autres pays scandinaves ne sont pas plus sévères que la Suède sur le plan sanitaire. Aucun d’entre eux n’a imposé un confinement.

Ensuite, en suivant l’évolution d’un index de sévérité des mesures, il apparaît que la Suède a été le pays le plus sévère des quatre (et non, les autres n’ont pas un meilleur contrôle aux frontières, car c’est un exemple de mesure mieux ciblée et donc plus légère) !

La culture suédoise est différente

Les Suédois seraient naturellement distants et disciplinés.

Le niveau de la discussion n’est pas scientifique, mais anecdotique. Nous sommes plutôt sur un argument du style « je connais un gars qui est allé en Suède et il a trouvé que… »

Un moyen simple de contredire cette hypothèse est de citer l’exemple de régions ou États ayant adopté des mesures plus souples.

Il y a la ville de Madrid vs le reste de l’Espagne :

Il y a la Floride vs la Californie et New-York :

S’il n’y avait que la Suède à citer en exemple, nous pourrions toujours accorder une crédibilité à l’hypothèse culturelle. Cependant, les habitants de Madrid ne diffèrent pas des Espagnols, pas plus que les Floridiens des Californiens.

La morale de l’histoire

Qu’est que tout cela signifie ? Au royaume de la bien-pensance, c’est la paresse qui règne. Celui qui veut être un champion de karaté étudiera les mouvements d’une ceinture noire et non ceux d’une ceinture blanche. Celui qui passe son temps à chercher à combattre avec plus faible que lui ne progressera jamais.

Dans une joute intellectuelle, c’est la même chose. Celui qui se tient informé des arguments à la mode diffusés par les médias réputés, puis passe son temps à les répéter, se la joue facile. Il ne s’efforce jamais d’aller à la découverte de ceux qui s’informent à davantage de sources que lui, puis réfléchissent de façon critique.

Voilà la paresse intellectuelle. Elle nous domine.

Le comble a été atteint, cette semaine, au Québec. Devant des journalistes, le Premier ministre s’est vanté naïvement de faire fi des avis de son conseiller scientifique et de se baser sur ce qu’il apprend en consultant CNN. Il n’a pas saisi le ridicule de cette confidence. Et personne pour le lui faire remarquer…

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  • La Suède ne se distinguant pas beaucoup des pays ayant des restrictions sociales bien plus fortes, on peut alors s’interroger sur le mode de contamination. Il reste quand même un fait. C’est le pays le plus lent pour atteindre le premier pic épidémique.

    • les épidémies c’est pas simple…malheureusement ça le semble..

      on saisit certaines caractéristiques des epidemies avec des modèles simplistes de contamination comme des particules similaires à celles d’un gaz qui s’entrechoquent et se contaminent avec une certaine probabilité..ce n’est évidemment pas ce qui se passe mais malheureusement ça donne un truc qui « ressemble à un pic épidémique » ..

      au point de vue « microscopique » de la contamination individuelle c’est un bordel monstre..

      les individus par le mode de vie , leur boulot, leur histoire etc on des probabilité d’etre contaminés différentes voire très différentes et pire , les paramètres ne sont pas indépendants…

      et il ya un aspect chaotique car les épidémies arrivent quelque part via des individus…donc le moment de départ de l’epidémie dans un lieu peut varier énormément surtout si on est au courant de l’epidémie..

      le simple concept d ‘immunité collective implique de penser dans une population isolée.. car en fait ce qui se passent au bout ‘d’un moment est que des cas subsistent toujours mais par les contaminations venant de l’exterieur.. et si l’immunité acquise n’est pas « simple »… et comme il y a les mutations…

      et comme en fait même localement la population est en fait une superposition de populations dont la proximité en terme de contamination n’est pas virale mais « sociale »..même au niveau local une épidémie est une superposition de pics épidémiques..( et les départs sont « chaotiques »..)

      un vrai bordel.. avec un vrai problème car comme le pic épidémique a toujours un peu la même gueule, souvenez vous des gens qui disaient regardaient c’estpartout pareil, l’esprit humain est fait de telle façon qu’il va chercher à réduire cette différence et L’EXPLIQUER via un nombre fini de facteurs..

    • D’après une compilation d’études récente de l’oms il y aurait des super-contaminateurs, et leur leur « zone d’effet » pourrait aller jusqu’a 400m , les masques standard ne serait que peut utile, il en ressort que ca pourrait facilement expliquer l’inefficacité des mesures prises dans pas mal de pays.

      • on a beaucoup d’etudes qualitatives qui en fait n’aident pas vraiment pour comprendre l’epidémie.. ici combien importe..

        • vraiment.. eh bien c’est comme quand on trouve un type qui a été contaminé deux fois par le virus et qu’on en tire des leçons globales ce qui importerait serait de connaitre le nombre de contaminations que les porteurs génèrent, et ça ne suffirait même pas…

          et je serai curieux de voir l’etude et comment ils ont fait pour déterminer si il pouvait contaminer jusque 400 m…
          ce genre d’étude est reprise par la presse qui participe à un mouvement alarmiste.

  • Pour moi le point essentiel de la suède voire de tous les pays ayant décidé de mesures propres sera de ramener les gens qui pensent savoir à la modestie… rien de plus insupportable de voir des gens qui ont tous fait la même chose vous dire que grace à cela ça a été « moins pire »… pas moyen de vérifier…

  • Si vous appréciez les arguments complexes sur base de séries numériques, vous pourriez également aimer ceci:

    https://gfraiteur.github.io/mortality/detailed.html
    https://gfraiteur.github.io/mortality/comparison.html

    Effectivement, la Suede s’en est tirée mieux que la France en matière de mortalité.

    Il faut faire attention à ne pas baser ses analyses comparatives sur le nombre de morts COVID car chaque état a ses propres manières de compter. Le nombre d’hospitalisations est aussi sujet à précautions car dépendent de stratégies de santé qui diffèrent dans chaque état. Par contre, l’excès de mortalité démographique est une mesure relativement fiable.

  • Entièrement d accord , il y a au moins un pays, une ville qui a fait différemment et qui a eu un résultat quasi identique. Ce que l article ne dit pas, c est que les suédois vont avoir très peu de dommages collatéraux tant du point de vue de la santé mentale qu qu’economique. Ils ont parlé en adultes et n ont pas cherché à infantiliser. La santé ne se résume pas au covid mais à une multitude de choses. Au regard de cette notion, ils sont bien meilleurs

    • Mais je n’ai pas trouvé de raison particulière par rapport à ses voisins qui ont en effet eu un meilleur résultat. Personnellement je n’ai pas de réponse (mis à part peut être une différence de culture ?), mais j’aimerais bien avoir des avis extérieurs.

      • Niveau d’urbanisation, quantité d’habitants « ethniquement hétérogènes » sont les deux points saillants de la différence. Je suis convaincu qu’une vie « au grand air » conduit à moins de contaminations et une meilleure resistance, et qu’une population plus homogène aura une dynamique de contacts sociaux plus simple et plus à même de faire « le petit effort pour son voisin ». Après, faudrait tester…

  • « Au royaume de la bien-pensance, c’est la paresse qui règne. »
    Merci pour cet article qui remonte largement le niveau de tout ce qu’on entend à longueur de journée.
    Cette crise a jeté un éclairage violent sur la décadence de nos sociétés modernes, qui abrutissent les citoyens avec des émissions mélangeant tous les genres.
    Nos ministres hésitent entre se faire interviewer par D.Pujadas ou C.Hanouna, l’essentiel étant l’audimat et non la pertinence des questions.
    L’éducation devrait nous fournir les outils nécessaires à un minimum d’esprit critique, or comment évaluer la véracité des informations quand on ne sait même pas faire une règle de 3 ?
    On entend tous les jours que la mortalité Covid brésilienne ou américaine est catastrophique et pourtant elle n’est pas tellement différente de la mortalité en France.
    Pour s’en convaincre, encore faut-il comprendre la différence entre les termes absolu et relatif !
    Mes parents avaient pour tout diplôme un certificat d’études, ils lisaient la presse locale quotidienne et avaient certainement plus d’esprit critique que les pseudo experts qui polluent les ondes depuis un an maintenant.
    Le gouvernement, plutôt que de nous gratifier de ses conseils débiles, ferait mieux d’ouvrir les yeux sur les tares de notre modèle éducatif, qui est la base de tout projet de redressement national.
    Malheureusement, je crains que l’équipe en place n’ait pas les épaules pour un projet aussi ambitieux.

    • Je confirme les gens qui dans le temps avaient le certificat savaient lire et écrire parfaitement, avaient plus de connaissances et étaient plus critiques! De nos jours on ne fait que survoler certaines matières et on bourre le crâne des enfants avec l’idéologie écolo-gauchiste!

    • Les brésiliens ont moins de morts par million d’habitants.
      Pour l’Amérique, si on fait le calcul depuis le début de l’année (et pas depuis 1 an, car au final, on est désormais dans une « seconde » épidémie 😉 ), elle est en dessous de nous aussi…

      • Seconde épidémie ? Quelle base pour affirmer cela ? Les variants ? Le virus me en permanence…

        • Oui, mais tout comme l’épidémie saisonnière du célèbre coronavirus depuis toujours, chaque année, c’est une nouvelle épidémie, donc faisons comme tel pour celui-ci 🙂

  • Quand on veut mesurer l’efficacité d’un médicament ou d’une mesure sanitaire, il est habituel de constituer deux groupes de patients aussi identiques et homogènes que possible ( ce qui est déjà difficile), de définir précisément les paramètres essentiels de d’étude, et comparer le groupe « placebo » au groupe réellement traité. Pratiquement aucune des données recueillies dans les différents pays ne s’approche de cette méthodologie, donc essayer de tirer des conclusions vu la divergence des résultats observés relève de la pure croyance religieuse!

    • Pas vraiment. La méthodologie en science ça va un poil plus loin que le double aveugle. Et encore heureux, il y a beaucoup de domaines dans lesquels cette approche du placebo ou groupe témoins est simplement impossible.

    • Ce qui m’interpelle, dans votre commentaire, c’est si vous avez la même exigence méthodologique pour tous : experts du gouvernement et sceptiques. Mon impression, c’est que vous niez la pertinence de ces méthodologies lorsque vous êtes face à un sceptique, mais que vous les trouvez acceptable lorsqu’elles viennent des autorités. Car, la réalité est que, si vous consultez ce qui se publie dans des revues comme « The Lancet » en appuie aux stratégies des gouvernements, vous tomberez exactement sur le genre de méthodologies que vous décriez ici.

  •  » l’excès de mortalité démographique est une mesure relativement fiable. »
    Le terme « relativement » est important car l’excès de mortalité peut être partiellement causé par les décisions initialement prises de soigner ou pas, d’interdire ou pas quel traitement, et au final, la mortalité constatée peut tout aussi bien être faussée que les autres paramètres. C’est comme en physique quantique, le simple fait de vouloir observer le phénomène en modifie le résultat!

    • J’aime bien, une assiette vous glisse des mains et pour la sauver vous cassez toute la vaisselle, c’est ce qu’ils font tous.

  • Le virus se rit de l’action des hommes, il vit dans un autre monde où un masque un confinement est totalement invisible, ça n’existe pas , les suédois ont eu bien raison de laisser leurs habitants libre de leur choix. Pour éviter de mourir d’un virus , hygiène, soigner ou vacciner le reste….

    • eh oui, le virus est diabolique et intelligent ! Et personne pour l’interviewer ? Cela aiderait Delfraissy à le comprendre !

  • Mais alors pourquoi la Suède a de bien plus mauvais résultats (nombre de morts par million d’habitants par exemple) que le Danemark, la Norvège ou la Finlande ?

    Suède 1274
    Danemark 409
    Norvège 119
    Finlande 138
    Islande (cas particulier, c’est une île) 82

      • Je me méfierais des articles des décodeurs du Monde car ils suivent à la lettre le politiquement correct et n’hésitent pas à balancer des fake news pour contredire les réalités qui s’y opposent !

        • « Les Décodeurs » sont un torchon propagandiste édités par des lettreux qui n’ont aucune culture scientifique.

          Ils essaient d’imiter la méthode scientifique mais, bien sûr, se plantent lamentablement parce qu’ils ont vision quantitative de « journalistes » plutôt que qualitative de scientifique. Ils ignorent complètement le concept de « niveaux de preuve » qui est pourtant fondamental. Toutes les études ne se valent pas ; vous pouvez avoir trente torchons qui disent une chose mais si, un jour, une seule étude à très haut niveau de preuve dit l’inverse ; c’est cette dernière qui l’emporte.

          • Oui, enfin ils sont transparents et honnêtes dans leurs réponses à chaque fois ! Si c’est intitulé « FAUX ! », leur réponse sera un truc du style « pas tout à fait vrai » et iront expliquer un autre contexte ou ne pas comprendre l’exagération et l’ironie de la personne originale de la citation 🙂

    • Tous les médias ont présenté la Suède comme une référence, mais par rapport à quoi? Y-a-t-il dans le monde un pays qui puisse être pris pour référence vu que la comptabilisation des décès elle-même pose problème ( morts du Covid? De co-morbidités? morts avec le Covid? Morts d’autre chose mais seulement contaminés?)
      Quand on n’a pas d’étalon fiable, comparer l’Islande à la Suède, ou la Suède au Brésil, pour en tirer des conclusions utiles, c’est un pur fantasme. On n’est même pas sûr des vecteurs de contamination en jeu!

      • C’est vrai, la comparaison internationale est souvent hasardeuse. Mais moins entre pays scandinaves très proches à tous points de vue (notamment Suède-Norvège-Danemark) et surtout avec des écarts aussi importants : plus de dix fois plus de morts en Suède qu’en Norvège par exemple, trois fois plus qu’au Danemark (pourtant avec une densité de population bien plus élevée : 130 au Danemark, 25 hab./km2 en Suède).
        Il y a à l’évidence une bien meilleure gestion de l’épidémie au Danemark et en Norvège.

        • Bonjour JB
          Comme exposé dans l’article, les pays scandinaves n’ont pas imposé de stay-at-home. Une politique est efficace en début d’épidémie, après c’est plutôt inefficace.. et toxique.
          Peut-être que la Suède n’a pas eu de chance ?

          • « Pas eu de chance », ça semble un peu mince comme explication.
            Il y en a une plus simple et plus évidente, c’est que précautions et restrictions ont été plus élevées en Norvège et au Danemark.
            Même s’il est exact qu’elles ont été dans ces deux pays plus légères qu’en France.

            • Eh oui il y a des spécialistes du n’importe quoi ici ! Merci de l’avoir relevé ?

            • « que précautions et restrictions ont été plus élevées en Norvège et au Danemark. »
              Visiblement non.
              Le graphique sur le niveau de contrainte des mesures gouvernementales montre un niveau proche entre ces trois pays.
              Par contre, la répartition géographique de la population, l’organisation et la taille des villes, la géographie, l’environnement (…etc) peuvent jouer.

              Au sein d’un même pays comme la France où la rigueur des mesures gouvernementales a été appliquée de manière identique (jusqu’aux dernières mesures de reconfinement partiel limitée à certaines régions), on retrouve de nettes disparités régionales sur le nombre des cas positifs et des décès.
              Or la France est très diverse dans sa géographie, son climat, sa météo, son développement urbain et sa population… Cela montre donc que les mesures de confinement et la rigueur dans leur application ne sont pas l’élément déterminant.
              Ces mesures ne sont d’ailleurs peut-être pas du tout un élément pertinent …

          • La Suède a merdé sa gestion dans les maisons de retraites tout simplement. Cela suffirait à expliquer une parti de la différence.

      • Le juge de paix sera la sur-mortalité sur plusieurs années afin de tenir compte : des « pertes de chance » dans l’absence de traitement des autres pathologies, de l’effet « moisson », etc.

        Des études sérieuses sur la question ne pourront sortir que dans quelques années. Actuellement, il y a bien trop de conflits d’intérêt et les données ne sont pas encore disponible.

        Mon avis est qu’on verra un effet à peine significatif de ces mesures liberticides ; sans commune mesure avec les dégâts qu’elles ont causées sur l’économie. Les épidémiologistes iront se planquer, les politiques se retrancheront derrière les « scientifiques », les chômeurs s’en prendront aux « riches », etc. En tout cas, cela devrait enterrer pour une bonne centaine d’années les idioties moyenâgeuses qu’on nous sert actuellement.

    • Il faut voir la densité de population, l’âge moyen, la répartition de la population (concentration en ville ou répartition homogène)… Il y a plein de facteurs qui peuvent impacter. C’est pas une réponse évidente.

  • Excellent article. J’ai souvent constaté que dès qu’on raisonne à plus d’une dimension, la majorité des gens sont perdus … Il suffit pourtant ici de croiser 2 dimensions « simples » , le résultat sanitaire (avec une mesure la moins sujette à caution comme la surmortalité) et le résultat économique (perte de PIB par ex), et l’on verra tout de suite la supériorité de la stratégie suivie par les pays aux mesures « légères » comme la Suède par rapport aux pays aux mesures lourdes et complexes comme la France, l’Espagne ou la Belgique.

  • Il n’y a pas que la paresse qui guide les journalistes, l’islamo-gauchisme également.

  • Heureusement, le ridicule ne tue pas, sinon le premier sinistre québécois ne nous ferait plus rire depuis un bon moment.

  • Merci Gabriel Lacoste pour cet article

  • Tout d’abord, il faut rappeler que le nombre de morts ne dépend pas que des mesures sanitaires. Il dépend surtout de la capacité du système de santé à gérer la surcharge. 
    Plus un système de santé est efficace et bien nanti, plus il peut traiter d’hospitalisation reliées à la COVID et sauver des vies, et donc un pays doté d’un meilleur système de santé peut assouplir ses mesures sanitaires jusqu’à un certain point car il pourra supporter un plus grand nombre d’hospitalisations. Autrement dit, chaque région peut supporter un certain niveau de contamination ou un certain type de courbe de contagion.
    Le but des mesures restrictives est d’aplatir la courbe, c’est-à-dire de ralentir la propagation du virus de manière à ne pas surcharger les hôpitaux. Au Québec, nous sommes partis d’une situation déjà précaire dans notre système de santé avant la pandémie. Il est donc normal que nous ayons dû être plus restrictif dès le départ.
    Un pays comme la Suède, qui a un relativement bon système de santé, peut se permettre d’avoir moins de restrictions que d’autres. Le léger durcissement des mesures en Suède faisait suite à la détérioration de la situation dans ses hôpitaux. 
    Au Québec, nous avons récemment atteint une situation critique à cet égard, au point où il a fallu considérer le délestage. Rendu là, le gouvernement n’avait plus le choix de durcir ses mesures, et le nombre de cas (et d’hospitalisations) a ensuite heureusement diminué. 
    Par ailleurs, si les gens trichent et ne respectent pas les mesures, il faut que le gouvernement aille plus loin pour obtenir le même résultat. Au Québec, il est évident que le nombre de tricheurs a été élevé en décembre, ce qui nous a mené à une situation critique. Le couvre-feu est venu corriger le tir en rendant les rassemblements intérieurs plus difficiles. Il est difficile de savoir si les Suédois sont plus respectueux des recommandations que les Québécois (pour l’instant), mais ce sera une théorie à investiguer.
    Finalement, pour évaluer l’efficacité des mesures sanitaires d’un pays à l’autre, il est bien plus pertinent de comparer la Suède à ses voisins nordiques qu’à des pays comme la France ou le Royaume-Uni car les pays nordiques partagent une population similaire ethniquement et ont des systèmes de santé similaires. Ça permet donc de réduire l’impact des autres variables et d’isoler l’effet des mesures elles-mêmes.
    Contrairement à ce qu’affirme M. Lacoste, les autres pays nordiques ont eu des mesures bien plus restrictives que la Suède, incluant des confinements et la fermeture des écoles. Le nombre de morts y a aussi été bien plus bas, alors que l’impact des mesures sur leur économie n’a pas été pire que celui de la Suède. 
    À ce point-ci, on peut donc conclure que le compromis entre restrictions et impacts économiques favorise une stratégie plus restrictive comme celle de la Norvège, plutôt que l’approche suédoise. C’est pourquoi on ne peut conclure autre chose que la stratégie suédoise et ses morts supplémentaires n’en valait pas la peine.
    Au bout du compte, le virus se transmet grâce aux contacts humains. Si on permet plus de contacts humains en laissant les restaurants ouverts, la contagion sera supérieure et les hôpitaux feront face à un plus grand nombre de cas problématiques. 
    Les mesures sanitaires permettent de réduire les contacts humains et, par conséquent, de ralentir la contagion. Il faut vraiment être aveuglé idéologiquement pour penser que les mesures ne fonctionnent pas. Elles sont chiantes, c’est certain, mais elles fonctionnent!
    Donc pour avoir une pandémie plus supportable, il faut être préparé et avoir un bon système de santé. C’est ça la véritable leçon dans tout cela.
    https://minarchiste.wordpress.com/2021/01/06/quatre-perspectives-sur-la-pandemie-partie-3-la-liberte-individuelle-en-pandemie/

    • Vous êtes sûr que votre pseudo n’est pas vraiment mal trouvé ??? Parce que signé « étatiste » ou quelque chose comme ça, ça le ferait bien.
      Au passage, quand on essaye de prendre clairement en compte les nombreux facteurs environementaux et de traitement médical pour les neutraliser, on voit clairement dans toutes les études que les « interventions non pharmaceutiques » (en gros les restrictions gouvernementales) ont eu soit pas d’effet significatif, soit un effet négatif (augmentant le nombre de contaminations et de décès)…
      Bref, laisser les gens agir dans leur propre intérêt, quitte à les éclairer par une information pertinente semble être la seule action gouvernementale correcte dans ce cas… Peut-être une fermeture stricte des frontières aux personnes avec des quarantaines bien respectées, mais pas plus. Et ça devrait tomber sous le sens pour un minarchiste !

    • @Minarchiste
      Bonjour,
      « Par ailleurs, si les gens trichent et ne respectent pas les mesures, il faut que le gouvernement aille plus loin pour obtenir le même résultat. »
      Pour cela, les députés français ont discuté de la possibilité de « camps d’isolement ».
      Il est aussi question de « Covid camps » aux U.S.A, portés par les démocrates.

      Suède :
      – mortalité (nombre de décès sur population totale) 13042/10 230 000=0,00127 soit un taux de 0,127% :
      – létalité (nombre de décès sur le nombre de cas) : 13042/695 975=0,018 ;

      France :
      – mortalité : 89 327/67 000 000=0,00133 soit 0,133% ;
      – létalité : 89 327/3 932 862=0,0227.
      Tout ça avec, en France, le port du masque obligatoire sur la voie et les bâtiments publics ainsi que dans les établissements privés où on travaille, deux confinements, un couvre-feu… et le « meilleur-système-de-soins-du-monde » pour un minimum de 242 milliards d’euro (système qui peste, voire grogne, régulièrement depuis au moins 30 ans).

      « Par contre, cette directive nous a fait connaître une nouvelle sorte d’individus peu doués au niveau intellectuel : les anti-masques. »
      OOOOOOKAAAAAAAAAAAAAAAAYYYY !
      Je suis anti-masque, et je n’ai pas entendu une seule fois les « innombrables sornettes » que vous énumérez ensuite.
      D’après vous, et d’autres comme vous dont quelques uns de mes collègues, si on ne porte pas un masque on est un être ignoble qui du fait de pouvoir être contaminé par ses contacts sociaux (de travail, amicaux, familiaux) et ainsi contaminé autrui. Le fait de ne pas savoir si autrui est contaminé/contagieux ne compte pas et fait du premier un contaminateur en puissance même s’il n’a aucun symptôme, aucun signe. En vous lisant, j’ai presque cru sentir votre envie de mettre au fer tout individu sain, sans symptôme, ne portant pas de masque car il constituerait un haut danger à haut potentiel.

      « Il est selon moi mal avisé de considérer ces mesures comme des atteintes aux libertés individuelles. »
      Collector !
      Ces mesures ne sont RIEN d’autre que des atteintes aux libertés individuelles.
      Il y a TOUJOURS des prétextes (moraux, sanitaires, sécuritaires, sociaux, etc…) pour faire sauter les libertés individuelles ; quasiment aucun pour les réinstaurer. Pour cela, il faut trop souvent en arriver à devoir arroser l’arbre de la liberté.

      -1
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Dès la fin des années 1980, une première série de réformes a été opérée en Suède par le gouvernement social-démocrate, transférant aux municipalités la responsabilité des écoles et leur laissant une grande liberté pour l’affectation et l’utilisation des ressources en fonction du contexte et des besoins locaux. Puis au cours des années 1990, le gouvernement conservateur-libéral a voulu donner aux parents la liberté de choisir l’école de leurs enfants et favoriser la concurrence entre les établissements pour notamme... Poursuivre la lecture

Par Romain Delisle.

Durant la crise sanitaire, la pénurie de masques de protection, dont les stocks avaient été détruits sur ordre de Marisol Touraine, ministre de la Santé sous le mandat de François Hollande, avait mis en lumière le risque accru de pénurie de produits de santé en cas de crise majeure. En réalité, la pandémie n’a fait que révéler au grand jour les déséquilibres structurels d’une économie surrégulée du médicament : selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), le nombre de ruptures ... Poursuivre la lecture

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