USA : Joe Biden récompense ses alliés par un plan de relance sur mesure

Supposément rédigé pour remettre l’économie sur pied après presque un an de restrictions sévères, le plan de relance ne sert qu’à récompenser les alliés de Joe Biden au détriment de la population.

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USA : Joe Biden récompense ses alliés par un plan de relance sur mesure

Publié le 2 mars 2021
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Par Pierre-Guy Veer.

Maintenant que les démocrates disposent de la trinité politique à Washington – Chambre des représentants, Sénat et présidence – il est relativement facile pour eux de passer n’importe quelle législation.

Comme ils ont terminé (pour l’instant) leur cirque contre Donald Trump, ils dirigent désormais leurs énergies vers des projets de lois qui auront toutes sortes de conséquences « inattendues » et de récompenses pour leurs alliés. C’est notamment le cas du titanesque projet de relance de l’économie de 1,9 billion de dollars – avec 12 zéros – qui se dirige maintenant vers le Sénat.

Supposément rédigé pour remettre l’économie sur pied après presque un an de restrictions sévères, il ne sert qu’à récompenser les alliés de Joe Biden au détriment de la population.

Quelques exemples de distribution de fonds.

  • en faveur de la « justice raciale agricole » et de la « justice environnementale »
  • pour les projets de transport en commun dans la région de San Francisco dont on ne compte plus les dépassements de coûts
  • pour les autochtones : plusieurs millions pour la « préservation de leurs langues » et des aides au logement
  • pour les bureaucrates fédéraux : déjà très bien payés, une enveloppe de plus de 570 millions de dollars de primes pour ceux ne pouvant travailler afin de s’occuper de leurs enfants à cause de la pandémie
  • en direction des écoles : une récompense à peine voilée pour les alliés syndicaux des démocrates de l’enseignement. En effet, lesdits fonds seront alloués jusqu’en 2028, longtemps après – espère-t-on – la réouverture des écoles

Destruction en règle de l’économie

Seulement 5 % de ce plan de relance seront destinés aux problèmes liés au covid, comme la vaccination. Mais au-delà de ce gaspillage d’argent, il est presque assuré que ce plan – comme tous les autres – n’atteindra non seulement pas son but de relance, mais il empirera la situation.

Pourquoi ? Parce qu’au-delà de ce qu’on voit, l’argent perçu par quelques-uns, il y a de multiples conséquences qu’on ne voit pas.

Tout d’abord, on ignore que la responsabilité des politiques économiques étatiques revient majoritairement aux États. New York et la Californie ont subi les restrictions les plus draconiennes ; tout l’argent du monde ne saurait remettre l’économie à son niveau de l’an dernier. De plus, certains articles du plan de relance offriraient des bénéfices d’assurance-emploi pouvant décourager les travailleurs dans leur retour au travail. Un économiste estime même que jusqu’à quatre millions d’emplois pourraient disparaitre avec de telles politiques.

Enfin, on ne pourra pas ignorer les éléphants dans la pièce bien longtemps : le déficit et la dette. Le premier avait explosé sous Donald Trump, et sa tendance ne diminuera certainement pas sous Joe Biden, oscillant toujours autour du billion de dollars. Quant à la dette, on estime qu’elle doublera d’ici 30 ans, et selon un scénario utopique : aucune nouvelle dépense, levée d’impôts ou hausse des taux d’intérêts.

Ce dernier point est presque impensable, considérant que personne ne veut répéter Weimar, le Zimbabwe ou ces autres pays affectés d’hyperinflation. Avec une hausse constante des réserves de la Fed – elles ont presque doublé depuis l’an dernier – une hausse des taux d’intérêts n’est qu’une question de temps. Et avec elle viendra finalement l’effondrement de la reprise d’Obama, financée en surchauffant la planche à billets.

Bref, comme ce fut le cas il y a presque 13 ans, le plan de relance vise davantage à récompenser les alliés politiques de Joe Biden qu’à vraiment aider la population. Car si tel était le cas, le gouvernement ne ferait rien, comme Warren Harding en 1920. Il s’assurerait aussi que l’économie ne serait pas fermée et ne prendrait pas de mesures pour punir les petites entreprises avec un doublement du salaire minimum.

La mesure a temporairement été rejetée, mais ne la considérez pas morte. Comme un zombie, elle reviendra sans aucun doute.

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  • J’aurai voulu dire que c’est bien fait pour les Américains qui ont majoritairement voté pour Bidon, mais je n’en suis même pas persuadé.

  • d’une certaine façon l’executif élu essaie toujours de satisfaire son l’électorat…en soi rien de si choquant..

    ce qui est choquant est la nature de la motivation du vote….
    utiliser la force pour prendre plus de sous aux autres pour me le donner…

    • Dans nos systèmes démagogiques modernes, le financement d’une campagne électorale se fait pas tant par les dépenses de la campagne électorale elle-même que par les impôts que ceux qui veulent être élus vont inévitablement devoir lever pour finançer leurs promesses.
      Touts les lois sur les finances de campagne ne sont que des feuilles de vigne destinées à cacher cet exercice de « vote buying. »

      Une réforme libérale consisterait à prévoir dans une constitution que si le droit de vote est universel, le droit d’être élu peut être modulé. Ainsi, il y aurait deux chambres. Dans l’une ne siègeraient que ceux qui ont été élus avec une super majorité (trois-quart) et qui pourraient voter des textes de loi qui (i) augmentent les dépenses de l’état, (ii) qui autorise l’exécutif à emprunter sur une duration de plus de un an, (iii) et qui prévoient des hausses d’impôts. Dans l’autre, siègeraient des élus désignés à la majorité simple ou proportionnelle.

      Faisons un rêve…

    • L’électorat de Bidon, j’espère pour lui que ce n’est pas seulement les minorités, parce que même mises bout à bout, je ne suis pas sûr qu’elles fassent une majorité.

  • les démocrates sont des socialistes qui mèneront à la ruine leur pays comme seul savent le faire des socialistes ;

  • Un politicien corrompu corrompt un pays!

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