Confinement : épidémie de panique chez les élus locaux

Ce n’est pas en radicalisant de mauvaises solutions qu’on fera revenir l’État de droit et l’ordre social libéral.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Anne Hidalgo by Jacques Paquier (creative commons) (CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Confinement : épidémie de panique chez les élus locaux

Publié le 26 février 2021
- A +

Par Frédéric Mas.

Mais pourquoi Jean Castex n’a-t-il pas reconfiné tout le pays et tout de suite ?

Certains radicaux attendaient le retour du confinement, finalement, Jean Castex n’a fait qu’annoncer ce jeudi une « surveillance renforcée » de 20 départements français, dont la Moselle et l’Île-de-France.

Alors qu’en début de crise, c’était l’État jacobin qui pressait le pays de se barricader, cette fois-ci, ce sont les pouvoirs locaux qui réclament plus de répression au nom de l’urgence sanitaire.

Reconfiner localement et strictement ?

Le maire de Metz ne décolère pas après l’intervention de Jean Castex. François Grosdidier voulait des reconfinements locaux « forts », arguant de l’inutilité du couvre-feu à ralentir la circulation du virus.

Même le confinement le week-end mis en place à Nice ne trouve pas grâce à ses yeux, selon ses dires, rapportés par BFM-TV, il « ne sert à rien et ne tiendra pas ». Aux yeux de M. Grosdidier, le premier confinement offre la démonstration que seul un confinement strict permet d’endiguer l’épidémie, et permettrait ensuite à la vie locale de reprendre.

À Paris, Anne Hidalgo a vite rebondi sur l’annonce du gouvernement. La mairie de Paris va proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin « d’avoir la perspective de tout rouvrir » une fois la période achevée.

Selon les dires du premier adjoint du maire de Paris rapporté par France Info un confinement dur et court offrirait une manière « de redonner de l’oxygène » à la capitale en respectant les mesures de restrictions sanitaires.

Le premier confinement a laminé des secteurs économique entiers, suspendu le fonctionnement ordinaire de la démocratie libérale, amplifié une crise sociale et morale sans précédent depuis l’après-guerre, et le tout sans éliminer le virus du territoire.

Transposer les méthodes de répression sanitaire au niveau local érode plus encore son efficacité supposée : les villes et les régions ne sont pas des îles, et les hommes ne sont pas enchaînés à leur poste de travail. Anne Hidalgo semble ignorer que la plupart de ceux qui travaillent à Paris n’y vivent pas, et que la capitale n’est pas une île. Que le confinement strict dure deux, trois ou quatre semaines ne change rien, et surtout ne garantit pas du tout l’élimination définitive de la menace épidémique.

Confinement : l’exemple néozélandais

Ces méthodes semblent inspirées de la stratégie zéro-covid suivie par la Nouvelle-Zélande, qui elle, est une île, et qui, pour beaucoup, offre un horizon possible de sortie de crise. Le petit pays a même été salué par un think tank australien comme ayant le mieux géré la crise sanitaire à échelle mondiale.

Seulement, l’optimisme néozélandais est retombé, et Auckland a reconfiné. Le virus n’a pas été éliminé, et le « retour à la normale » a été de courte durée.

Le constat d’inefficacité des confinements est valable pour toutes les métropoles. À Paris, on se demande comment l’asphyxie du commerce local pourrait redonner de « l’oxygène » à une ville économiquement malade.

La dette de la ville est passée de 1 à 5 milliards de 2001 à 2018, la disparition du tourisme international qui remplissait les caisses a conduit la mairie à demander à l’État d’investir dans un plan de relance local de 1,4 milliard, et la perspective des JO va encore faire grimper la note pour les contribuables, parisiens ou non.

Les élus locaux ont cependant raison sur un point, le couvre-feu et les confinements partiels ne marchent pas. La prison sanitaire va devenir de plus en plus insupportable avec le retour des beaux jours.

Mais ce n’est pas en radicalisant de mauvaises solutions qu’on fera revenir l’État de droit et l’ordre social libéral. C’est en abrogeant l’état d’urgence sanitaire et ses restrictions liberticides dès maintenant, et en laissant les individus organiser eux-mêmes leur réponse à la pandémie.

Voir les commentaires (29)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (29)
  • … c’est pas gagné !

  • Epidémie et surenchère de mesures liberticides pour lesquelles les socialauds sont toujours inventifs.

  • Une étude de l’un des meilleurs épidémiologistes au monde, John Ioannidis, a prouvé qu’aucune mesure prise par les politiques pour, soit-disant limiter la propagation du virus n’a le moindre effet.
    Confinement, couvre-feu, fermeture des restaurants, etc., tout cela ne sert à RIEN.

  • Dans chaque élu un despote sommeille. Comment n’ont ils pas encore compris que le couvre feux à 18h est une ânerie, que confiner les gens est encore une anerie jusqu’aux masques, rien ne freine un virus de ce type, il faut faire avec et soigner, soigner, soigner.. On a déjà empêché d’attraper un rhume ?
    Leur dernière trouvaille les anticorps quand les gens n’ont déjà plus de virus.

    • Le droit ou l’interdiction de propager devrait être l’objet d’un avenant dans la célèbre « Déclaration des Droits de L’homme….. »
      De même, il serait inconvenant pour un libéral de vouloir empêcher les chiens d’aboyer, les éléphants de tromper, les ânes de braire, etc!

  • Face aux maladies respiratoires il faut SOIGNER: lits, oxygène, etc ..
    Nos maitres ont faits des économies de bouts de chandelles, et ça se termine par des confinements à 1 milliard par jour !!! pour une mortalité 2020 équivalente aux années précédentes. C’est à en devenir complotiste : les hommes de l’Etat ont décidé de se payer le secteur de l’économie libérale.
    Les nouvelles anxiogènes évitent de parler des procès en cours.
    Quand est-ce qu’on prescrit l’Ivermectine, HCQ, qu’on recommande le Zinc et le sport de plein air, etc.. Les chinois ont construit un hôpital en une nuit, et nous on pleure depuis un an pour mille lits. Ce niveau de WTF. J’ai la rage, la haine .

  • Des confinements et couvre-feu contre productifs, un vaccin qui ne garanti pas l’arrêt des transmission, une économie sinistrée, des médecins qui se cachent pour traiter leurs patients ou sont traités comme des délinquants par le conseil de l’ordre, des traitements qui n’obtiennent pas d’ATU quand un vaccin aux effets secondaires inconnus arrive à l’avoir pour cause d’absence de traitements, de qui se moque-t-on? L’épidémie régresse partout, surtout chez ceux qui n’ont pris aucune de ces mesures stupides et on nous parle de « cas » au lieu de décès pour pouvoir continuer impunément dans l’erreur, combien de temps devrons nous encore supporter ces abus inacceptables avant de réagir et de faire le ménage puisque la justice a perdue tout sens éthique?

    • et l’autre con qui parle maintenant d’un pass sanitaire au lieu d’un passeport vaccinal , on nous prend vraiment pour des glands ..

  • La situation murit (pourrit ?) tout doucement.

    Ce que les politiques n’ont pas encore compris est que le besoin de vie sociale est présent plus ou moins intensément chez chacun, quel que soient ses opinions politiques.

    Alors bien sûr certains secteurs ont été massacrés, qui intéressent peu le pouvoir en place et l’occasion faisant le larron, l’état s’est essayé à des mesures liberticides mais qui commencent à lasser la population, de l’extrême gauche à l’extrême droite du spectre politique. Il y a eu des troubles aux Pays-Bas et ailleurs. En Belgique, un documentaire choc a révélé les ressorts de la propagande de la peur et M. Nollet, le président des écolos, qui sont un des partis phares, a reconnu qu’il ne respectait pas lui-même les mesures.

    Les experts sont discrédités, les politiques taxés d’hypocrisie et de dérives autoritaristes. Comme le disait Churchill, ce n’est pas le commencement de la fin mais c’est peut-être la fin du commencement.

    Cela va arriver en France aussi… Et vous verrez alors les élus comme ce monsieur Grosdidier ou cette madame Hidalgo retourner leurs vestes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mercredi matin, lorsque la « confession » de M. Nollet a fait la une des médias, on a vu Paul Magnette (le Benoît Hamon belge) s’indigner. Cela n’a pas duré une heure : on ne l’a plus entendu et les articles qui faisaient état de son indignations se sont perdus dans les tréfonds des archives.

    • J’écris vraiment comme un cochon aujourd’hui. Ah oui, et j’ajoute que la police est de moins en moins enthousiaste à traquer le « délinquant-covid ». Cela aussi pèsera dans la balance.

  • Le conditionnement a la peur de cette maladie, que sais les gens eux même qui réclame des mesures encore plus dure.

  • il ya un truc qu’on dit depuis le début…
    on fait un bilan à la « fin »..si il ya une forme ou une autre de fin..

  • Les gens sortent de plus en plus la nuit depuis une semaine.

  • Les maires font de la surenchère parce qu’il y a des élections qui approchent : il faut montrer aux électeurs qu’ils font des choses.

  • Pffff arrêtons les articles qui dissèquent les sous-entendus cachés, et disons la vérité.
    C’est vers le mois de mai que les français sont le plus enclins à râler et descendre dans la rue : avant mai il fait pas assez beau, après mai faut préparer les vacances d’été. Confiner maintenant, ça voudrait dire relâcher ensuite les français pile à cette période.
    Beaucoup trop dangereux.
    Alors ils temporisent encore un mois ou deux. Et ensuite, soit les chiffres seront mauvais et ils reconfineront, soit ils seront bons mais on sera encore plus épuisés et au bout du rouleau donc incapables de râler.
    Continuer à croire que ces guignols sont bien intentionnés, ce n’est ni de la candeur ni de la présomption d’innocence, c’est juste de l’aveuglement. Continuer à faire des articles (et des commentaires sur les articles, comme je le fais) sur ce qu’il faudrait faire dans l’idéal, c’est de la perte de temps et de la masturbation intellectuelle.

  • Ces gens-là n’ont rien compris au fonctionnement d’une telle épidémie. Elle a un caractère saisonnier, dépendant de conditions climatiques. Pics épidémiques à la mi-saison (mars-avril et octobre-novembre) et des plateaux plus ou moins hauts entre les deux. Le prochain pic, s’il doit arriver faute de vaccinés en quantité sufffisante, se produira donc aux alentours de la mi-avril.
    Croire qu’on va juguler le truc en confinant maintenant pour 3 semaines et en ouvrant tout vers le 20 mars, c’est de pures fadaises, comme le dit gentiment Castex…
    Et ça veut devenir présidente ! Misère…

  • Maria Anna elle n’a pas envie de se casser en Espagne comme Valls

  • C’est à croire que tout le monde est devenu épidémiologiste dans ce pays.
    Certains élus locaux profitent cyniquement de cette période pour se faire de la publicité sans frais, n’y voyez aucun rapport avec les prochaines élections…
    Ils ne se rendent même pas compte que leur comportement est contraire à l’autonomie qu’ils réclament.
    Si chaque maire de France peut ajouter des restrictions à sa guise, nous ne sommes pas à la veille de retrouver nos libertés.
    Réveillons-nous, voilà un an qu’on confine, déconfine puis reconfine plus ou moins fort.
    Le résultat est sans appel, ces mesures n’auront servi à rien, le virus est toujours là et l’ensemble des Français sera vacciné quand le virus aura disparu.
    Notre économie est à terre, les comptes publics sont tous dans le rouge mais l’unique projet c’est de vaincre la Covid quoi qu’il en coûte.
    La médiocrité de notre classe politique est telle que même la candidature d’Anne Hidalgo parait crédible à certains.
    Nous sommes tombés très très bas mais n’avons peut-être pas encore touché le fond.

  • Laisser les gens donner eux-mêmes une réponse sanitaire à cette « « « crise » » » (qui n’en est une que parce que l’état l’a provoquée, autrement ce ne serait que quelques dizaines de milliers de morts de plus en un an, comparable à une canicule, ou une grosse grippe saisonnière…), ce serait montrer l’inutilité de ceux qui sont au pouvoir. Concernant les Alpes-Maritimes, énormément de monde vient dans le Var (autoroutes bouchées 40min de bouchons etc.). Que Nice ait pris les mesures les plus strictes depuis le début mais affiche les pires résultats est ce qu’on appelle une preuve par l’absurde de l’inefficacité des mesures coercitives (confinements, couvre-feu, masques obligatoires…)

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l'occasion d'un entretien à l'AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme.... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

Une fois de plus, Anne Hidalgo a transformé deux bonnes idées en un échec cinglant. Les Parisiens expriment depuis longtemps leur souhait d’être écoutés par leurs élus sur des enjeux locaux au cours du long mandat municipal de six ans. C’est particulièrement vrai pour les enjeux de densification et de mobilité qui sont au cœur du dynamisme d’une ville comme le rappelle Alain Bertaud, urbaniste de renommée mondiale et directeur de recherche à l’Université de New York. Il n’était a priori pas absurde de solliciter les Parisiens sur ces sujets.<... Poursuivre la lecture

Depuis plusieurs mois, de nombreux départements subissent des inondations particulièrement destructrices. Mais nos impôts sont censés protéger leurs habitants.

En effet, depuis 2014 existe une nouvelle taxe pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, aussi intitulée GEMAPI ou « taxe inondation ».

La particularité de cette taxe facultative est de relever de la compétence exclusive des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui ne votent pas un taux mais un produit final attendu ré... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles