Énergies renouvelables et effet de serre sont indépendants

La ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré que les énergies renouvelables ne contribuent pas à la réduction des gaz à effet de serre dans un « mémoire en défense » datant de juin 2020.

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Énergies renouvelables et effet de serre sont indépendants

Publié le 18 février 2021
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Par Michel Gay.

C’est officiel, la ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré (selon le tribunal administratif de Paris le 3 février 2021) que les énergies renouvelables ne contribuent pas à la réduction des gaz à effet de serre dans un « mémoire en défense » enregistré le 23 juin 2020… et que l’État n’a pas rendu public.

Réduire les émissions de CO2 ?

Dans ce « mémoire en défense » envoyé suite à la plainte de plusieurs associations écologistes, et qualifiées pompeusement de l’Affaire du siècle, la ministre Barbara Pompili soutient :

« En ce qui concerne l’objectif d’augmentation des énergies renouvelables, celui-ci est indépendant de celle des gaz à effet de serre… »

Elle y déclare aussi accessoirement que « la réponse est la même en ce qui concerne l’objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique » qui ne sert donc pas un objectif climatique comme annoncé.

Les Français ont donc la confirmation officielle que la transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes (éolien, photovoltaïque) n’a aucun impact sur la baisse des émissions de CO2 et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique, et encore moins d’atteindre les objectifs définis par les accords de Paris sur le climat en 2015.

Il est même probable que les éoliennes augmentent les émissions de gaz à effet de serre en France !

Énergies renouvelables : le opulisme idéologique

La députée Marjolaine Meynier-Millefert, rapporteur du rapport (juin 2019) de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables, avait aussi reconnu que les éoliennes ne servent à rien pour la transition écologique au Colloque National Éolien en 2019.

Elle y avait même déclaré :

« Le jour où les gens vont comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique, vous aurez un sentiment de rejet de ces politiques en disant : « mais vous nous avez menti » en fait ! »

Lors de son audition par cette Commission parlementaire, Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avait reconnu au printemps 2019 que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables électriques ne sont pas réalisés dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre :

« Il ne faut pas s’y tromper : grâce à notre mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectricité, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix de l’électricité maîtrisé. Nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands et le prix de l’électricité pour un consommateur résidentiel est de l’ordre de 180 euros par mégawattheure contre 300 euros en Allemagne. Ce n’est donc pas pour ces raisons qu’il faut développer les ENR. Il faut le rappeler, parce qu’on entend malheureusement beaucoup de mensonges à ce sujet : le développement des ENR électriques en France ne sert pas à réduire les émissions de CO2 ».

Mais à quoi servent donc les ruineuses énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire photovoltaïque ?

Elles n’ont aucun sens. Elles procèdent d’une forme de populisme idéologique pour conforter une clientèle électorale antinucléaire et soutenir une idéologie de la décroissance si chère à certains écologistes.

Les énergies renouvelables : une politique écologique dogmatique

Depuis 15 ans, nombreux sont les ministres de la Transition énergétique (Corinne Lepage, Dominique Voynet, Yves Cochet, Delphine Bato, Nicolas Hulot, François de Rugy, Barbara Pompili), issus de l’écologie politique. Ils sont responsables de ce piètre résultat et d’avoir nommé aux postes clés les artisans toujours actifs de ce fiasco.

Plutôt que de poursuivre l’État français, la Fondation Hulot devrait demander de sanctionner les promoteurs du modèle énergétique inefficace fondé sur le vent et le soleil, en particulier monsieur Hulot, ministre de l’Environnement sur la période 2017-2018…

Car le véritable scandale de l’Affaire du siècle est de désindustrialiser la France au profit de pays augmentant leur consommation de charbon (Chine) ou de gaz (Allemagne), et de détruire l’industrie nucléaire (Fessenheim) pour la remplacer par les énergies renouvelables fatales et intermittentes du vent et du soleil émettant davantage de carbone. Tout cela aux profits d’investisseurs le plus souvent étrangers et sur le dos des contribuables.

Voilà où mène une politique écologique dogmatique antinucléaire et où réside la véritable Affaire du siècle.

Chiche : pourquoi ne pas l’instruire ?

Voir les commentaires (16)

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  • la transition énergétique est sans doute un moyen d’arriver à moins consommer d’energie en rendant celle ci plus onéreuse.

    Sinon, si vous aviez un texte CLAIR sur les objectifs de la transition énergétique, je serais preneur…

    A titre personnel, je n’ai jamais vu autre chose que « on va mettre du renouvelable à la place du nucleaire… » comme objectif ET défintion !!

    en ajoutant « car il y a des enjeux. »..

    • et vous pouvez faire pareil avec la politique de recyclage.. » on va recycler au max »…

    • Il me semble que les objectifs sont à trouver à l’échelle européenne, et non nationnale (un élément de réponse ici : https://www.ecologie.gouv.fr/cadre-europeen-energie-climat).

      Rappelons ainsi que les objectifs du déploiment des ENR ne concernent pas que la production déléctricité.

      Lorsque l’europe affiche comme objectif d’augmenter la part du renouvelable, c’est avant tout pour une question de durabilité (aujourd’hui la population commence à comprendre que les ENRi ne sont pas plus durables que les énergies fossiles et fissiles).

      Il se trouve aussi que l’augmentation de la part ENR dans le mix électrique peut aussi diminuer les émissions de CO2 (à condition de ne pas fermer les centrales nucléaires en même temps, bien évidement, mais ce débat ne concerne grosso-modo que la France et l’Allemagne, tous les autres pays réduisent leurs émissions de CO2 en installant des moyens de production renouvelables)

      • Les ENR intermittentes peuvent réduire les émissions de CO2 si elles se substituent à des combustibles fortement émetteurs, c’est à dire les centrales fossiles.

        L’association nucléaire ENR ne marche que pour les ENR pilotables ou ayant un profil de production adapté, à savoir principalement l’hydraulique, et un peu le solaire PV ( à condition d’en mettre juste ce qui faut, c’est à dire pas beaucoup…) .
        Pour réduire les émissions de CO2, l’éolien est incompatible avec le nucléaire dés le premier KW installé…

        • Tout a fait d’accord.

          Seules des évolutions importantes du réseau et le pilotage de la demande pourrons permettre l’intégration importantes d’éolien dans le mix électrique sans recourrir aux centrales à gaz.

    • Cela dit, il n’est pas forcemment necessaire d’avoir recours a des solutions couteuses pour faire monter le prix. Il suffit par exemple d’augmenter les taxes, ce qui permettrait, accessoirement, d’essayer de remplir le tonneau des danaïdes étatique… .

      • Je vous signale que tous les ans, et parfois même 2 fois, le gouvernement AUGMENTE les prix du gaz et de l’électricité, tout ça pour augmenter le nombre d’éoliennes!

  • Si on cherche un but à l’écologie, rendre tout plus cher, appauvrir les populations à n’importe quel prix. Le nucléaire… Ceux qui n’en ont pas consomment du charbon et du gaz. Ceux qui en ont deviennent écologiste et reconsomme du charbon et du gaz…. L’énergie carbonnée mène le monde à la baguette depuis sa découverte. Et malheur à celui qui en possède sur son sol sans partager son pactole avec les big compagnies. .

  • Quand les écolos paieront le prix de leurs exigences … il y en aura moins … comme les socialos … devrait être: charité bien ordonnée commence par soi-même

    • Il y a deux type d’ecolos, l’ecolo des villes et l’ecolo des champs. L’ecolo des villes n’a pas de soucis d’argent, l’ecolo des champs.. Il a du mal à se nourrir des deux salades laissées intactes par les limaces alors il est fonctionnaire ou associatif bien rémunéré… Bref, ils s’en foutent des autres. .

  • Ce qui m’ennuie, c’est d’entendre de vive voix, un « spécialiste » de l’énergie, haut placé, scientifique de formation, assurer que l’éolien est fiable, et que les prix de production continueront de baisser.
    Et de mépriser tous les opposants aux projets éoliens offshore (Baie de St Brieuc, côte vendéenne).
    Curieusement, les problèmes d’intermittence sont systématiquement sous évalués voire occultés.

  • On va peut être se retrouver avec les écolos qui lutteront contre l’inscription de la protection du climat dans la constitution quand ils vont s’apercevoir que la politique de sortie du nucléaire deviendra inconstitutionnelle… à moins que comme partout ailleurs sur terre ils saisissent l’occasion pour faire leur coming-out pro-nucléaire ^^

  • Je ne comprend pas la polémique :

    Les vaccinés n’ont rien à craindre des non-vaccinés et vice-versa.

    Pourquoi un pays totalement vacciné (comme Israel bientot) devrait il interdire les non vaccinés de pénétrer sur le territoire ? ça n’a pas de sens…

    Dans un restaurant, s’il devait y avoir contamination, elle serait entre deux personnes (consententes) non vaccinées, elles devront assumer;
    ce point de vue n’étant valable que lorsque tous les volontaires auront été vaccinés…

  • Et vous de comprendre ce que vous lisez. Lui par contre, non seulement se donne la peine de se renseigner sur le sujet pour éviter de sortir des bourdes telles celles des ignorants!

  • L’objectif des Enr est de reussir a faire disparaitre le nucleaire de notre hexagone. Pour les nostalgiques le prix des terrain des centrales nucleaire sera pas tres cher dans le futur histoire de construire un petit pavillon sur terrain radio actif.

  • Les commentaires sont fermés.

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