Démocratiser les grandes écoles : pourquoi ça coince ?

30 % des étudiants de grande école ont passé leur bac à Paris ou en Île-de-France, un chiffre qui monte à 41% dans les 10 écoles les plus sélectives. Ces inégalités sont clairement contraires à l’idéal méritocratique.

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Démocratiser les grandes écoles : pourquoi ça coince ?

Publié le 4 février 2021
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Par Marie Duru-Bellat.
Un article de The Conversation

Alors que les élites françaises, économiques et politiques, sont volontiers critiquées pour la base très étroite de leur recrutement – 84 % d’anciens des grandes écoles parmi les dirigeants des entreprises du CAC 40, par exemple –, les grandes écoles sont l’objet, notamment depuis une vingtaine d’années, de diverses Chartes ou dispositifs qui visent à en élargir le recrutement.

Car aujourd’hui, les deux tiers de leurs étudiants (et même presque 80 % dans les 10 % des écoles les plus sélectives) sont d’origine sociale très favorisée (cadres, chefs d’entreprise, professions libérales et intellectuelles). Ceci correspond, si on se cale sur les élèves de troisième, à des chances d’accéder à une grande école 9 à 10 fois supérieures, pour ces élèves, par rapport à ceux de milieu défavorisé.

Ces constats interrogent : ces élites sont bien monolithiques et on peut s’interroger sur la pertinence de la formation en grande école pour nombre de ces positions de pouvoir… Mais après tout, si l’on était certain qu’accéder à une grande école ne fait que refléter le mérite, il n’y aurait là rien de choquant, dans une société qui rejette l’hérédité des positions sociales au profit d’une sélection des plus méritants, tâche qu’est censée assurer l’institution scolaire.

Alors que le caractère très typé socialement des diplômés des grandes écoles fait soupçonner une entorse au jeu méritocratique, le rapport très fourni de l’Institut des Politiques Publiques, documente les facteurs qui viennent le contrarier, à savoir, outre l’origine sociale, le genre et l’origine géographique. Et ce alors que les diverses actions mises en place depuis les années 2000 n’empêchent pas une grande stabilité !

Une ségrégation sociale massive

Concernant l’impact très fort de l’origine sociale, les auteurs notent que les inégalités sociales de réussite en amont n’expliquent pas tout, environ 50 % si on se cale sur le niveau en fin de troisième. Cela dit, les scolarités jusqu’en troisième sont de moins en moins sélectives, et les filières où l’on accède au lycée le sont, elles, de plus en plus.

Depuis 30 ans, la réelle démocratisation de l’accès au bac s’est accompagnée d’une diversification des bacs, avec notamment le bac professionnel. Cette évolution s’est faite à telle enseigne que les chances d’accéder à un bac général – porte d’accès incontournable pour une grande école – n’ont pas augmenté ces dernières années pour les enfants des milieux les plus défavorisés. Ils sont aspirés par la filière professionnelle, tandis que les probabilités d’obtenir un bac scientifique varient presque de 1 à 10 selon les milieux.

Ces inégalités sociales de réussite sont très précoces : les chances d’obtenir un bac général ou technologique sont elles-mêmes extrêmement inégales selon le niveau scolaire à l’entrée en sixième, lui-même lié au niveau à l’entrée à l’école élémentaire.

On ne saurait donc espérer démocratiser l’accès au sommet de l’élite scolaire – par des bourses au mérite distribuées à 18 ans par exemple – si dès le cours préparatoire des inégalités sociales de réussite s’accumulent, que l’école ne parvient pas à contrer.

Des facteurs culturels et matériels

Cependant, la réussite scolaire ne fait pas tout. Alors que globalement, les filles réussissent mieux leurs études secondaires, et représentent 55 % des effectifs de niveau bac + 3 à bac+5, elles ne comptent que pour seulement 42 % des effectifs des grandes écoles et 37 % des plus sélectives.

Mais là aussi, on ne peut se contenter d’une approche globale calée sur le niveau en fin de troisième. En effet, au lycée, les choix d’options et de filières, qui anticipent les orientations dans le supérieur et la vie professionnelle, sont sexués. À ce stade, les filles n’évitent pas tant les maths que la physique et veillent à rester relativement polyvalentes, ce qui facilitera leur accès aux écoles de commerce ou à Sciences Po.

De fait, leur sous-représentation concerne avant tout les écoles d’ingénieurs (26 %), alors que des filières comme Sciences Po Paris ou, à un degré moindre, les écoles de commerce, sont largement féminisées.

Ici intervient d’une part le poids des stéréotypes qui connotent comme masculines ou féminines les disciplines scolaires, et qui, notamment parce qu’ils marquent inconsciemment les attentes des enseignants, canalisent très tôt le sentiment d’efficacité et les projets des élèves. D’autre part, il faut compter avec l’anticipation d’un monde du travail loin d’être mixte, où il semble plus ou moins facile de se projeter, selon son genre, dans telle ou telle profession. Seules des évolutions sociales de longue haleine peuvent ici atténuer ces freins.

Les grandes écoles sont également très parisiennes : 30 % des étudiants de grande école ont passé leur bac à Paris ou en Île-de-France (contre 19 % des bacheliers), un chiffre qui monte à 41% dans les 10 écoles les plus sélectives. Ces inégalités sont clairement contraires à l’idéal méritocratique : peu expliquées (20 %) par les inégalités de réussite en troisième, c’est avant tout l’inégale distribution sur le territoire des classes préparatoires et des écoles qui doit être incriminée, tant on sait que l’« offre » éducative locale impacte les choix des lycéens.

Si on ne choisit pas la région où l’on grandit, certaines familles bien informées essaient de choisir le lycée optimal et y parviennent. La moitié des effectifs des écoles les plus sélectives provient de seulement 8 % des lycées.

Il faudrait alors, si on ne veut pas supprimer les possibilités de choix d’un lycée, contrôler plus strictement le profil des lycéens mutants, et favoriser une implantation d’établissements dans les villes moyennes. C’est ce qui a été fait par les classes préparatoires privées (et aussi les classes préparatoires ouvertes aux bacheliers technologiques), mais ce sont surtout les élèves des classes moyennes qui en ont profité.

Les inégalités géographiques traduisent aussi le fait que la mobilité a un coût pour les familles. Si les questions de logement sont essentielles, le fait que ce soit pour les écoles de commerce que les inégalités scolaires soient le moins à même d’expliquer leur sélectivité sociale rappelle que le coût des études joue un rôle non négligeable.

D’où la nécessité de bourses, dans un contexte où les possibilités de financer en partie ses études par un job d’étudiant sont quasiment exclues en classe préparatoire aux grandes écoles et dans celles-ci mêmes.

Intervenir tôt et jouer sur les structures

Au total, il est clair que les mesures intervenant au niveau du lycée restent bien trop tardives puisqu’une bonne part de la carrière scolaire des élèves est déjà jouée, de même que l’image, par les élèves, de leurs propres compétences.

On ne peut pas non plus se contenter d’agir au niveau des personnes, notamment sur les motivations ou l’information, car les carrières se jouent dans un contexte tout aussi décisif, qui rend certaines autocensures relativement rationnelles :

  • une offre de formation locale,
  • des études inégalement coûteuses,
  • un marché du travail sexué,
  • un accès à l’élite accaparé par les sortants des grandes écoles.

Jouer sur ces éléments structurels est capital, même si on peut envisager des voies plus radicales : supprimer cette voie si française (qui polarise les stratégies des parents bien en amont du bac), et diversifier les voies d’accès à l’élite, en tout cas rendre moins inégales les perspectives professionnelles des différentes filières du supérieur.

Tant que l’accès aux grandes écoles se fera sur la base d’une sélection scolaire biaisée dès les petites classes, tant que l’accès aux positions les plus enviables mettra en compétition des jeunes dotés par leurs familles d’atouts inégaux, aussi longtemps donc que les familles seront inégales à maints égards, les politiques publiques de démocratisation ont peu de chances d’aboutir, sans compter qu’on ne s’attend pas à ce que ceux qui parviennent actuellement à accaparer les grandes écoles et leurs débouchés militent pour ces changements…

Marie Duru-Bellat, Professeure des universités émérite en sociologie, Observatoire sociologique du changement, Sciences Po

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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  • Rien d’étonnant à ce qu’un état hyper-centralisé géographiquement génère un enseignement hyper-centralisé, pratiquement réservé aux enfants de parents proches de ce centre qui les pousseront à perpétuer la tradition, dans une France tellement ambigüe dans son approche de l’égalité qu’elle est, peut-être, la plus élitiste des nations européennes, s’étant montré pendant des décennies la plus soumise à une intelligentsia dévoyée, dans une république dont les ors sont ceux qu’aucune monarchie n’oserait plus exhiber

  • On peut aussi mettre en cause la montée du pédagogisme uniformisateur dès les années 70 qui a interdit la détection dès le primaire des petits enfants à haut potentiel qu’on savait canaliser quelle que soit leur origine sociale vers des filières d’excellence. C’était l’âge d’or de l’ascenseur social républicain qu’on s’est plu ensuite à ridiculiser.

    • Tout à fait. Du temps des hussards de la République, les enfants de famille défavorisées dont les parents ne pouvaient transmettre un bagage culturel le recevait à l’école. Grâce à Bourdieu on a supprimé cet enseignement à l’école, leur ôtant la chance de l’acquérir. Ce qui crée un handicap par rapport à ceux de famille cultivée. Bref l’école de nos jours maintient les disparités sociales qu’elle effaçait auparavant. De 30% après la guerre les élèves de famille modeste ne sont plus que 9% aux dernières statistiques dans les grandes écoles, et sûrement moins aujourd’hui.

  • Pourquoi dire que la moyenne les hommes et les femmes ont préférences de disciplines scolaires différentes est un stéréotype? N’est-ce pas là simplement l’état naturel des choses?

    Par ailleurs dans un système économique et éducatif qui tiendrait la route, càd sans capitalisme de connivence, les grandes écoles (hors scientifiques s’entend) seraient des plus inutiles. Plutôt que de se poser la question de la démocratisation des grandes écoles il faudrait plutôt se demander à quoi servent ces grandes écoles.

    • Si je me souviens bien, quand j’ai fait mes études les écoles de commerce étaient largement plus féminisées que les écoles d’ingénieur. Bizarrement, personne ne « militait » pour « re-masculiniser » ces écoles. La proportion de filles dans mon école d’ingénieur était d’environ 15% je crois. Si elles y sont 42% maintenant, ça fait un changement énorme en seulement 20 ans !

      Dans ma filière du bac scientifique – j’avais choisi l’option Technologie Industrielle -, sur une trentaine d’élèves il y avait… 1 fille. Forcément, ça se retrouve par la suite. La proportion était inversée en filière L, de même que précédemment je ne sais pas si quelque chose est fait pour masculiniser cette filière…

      Quant au problème des lycées c’est assez simple : les lycées les plus réputés pour envoyer un enfant en grande école sont placés dans des lieux où l’immobilier est très rare. Et cher. C’est clair que tout le monde n’a pas les moyens de se payer un studio dans le quartier latin pour pouvoir profiter de la carte scolaire ! Et ceux qui le peuvent ont aussi les moyens de payer pour un soutien scolaire complémentaire. Le serpent se mord la queue. A mon époque il existait une filière en prépa censée « démocratiser l’accès aux grandes écoles », qui se faisait dans les lycées techniques et qui était réservée aux bacheliers E / S Option Technologie Industrielle. Cette filière a été supprimée en 1999 (filière T’ / MT), rien ne l’a remplacée. Renforçant d’autant les grands lycées.

    • Exactement. Ces 2 remarques sont justes.

  • Ces résultats s’expliquent également par les matières de concours. Exemple : l’anglais. La grande majorité des candidats parisiens issus des beaux quartiers ont passé des mois en pays anglophone afin de se préparer à ces concours lors de leur jeunesse. Pour le petit Momo de la cité, c’est un peu plus compliqué, et son anglais est en général bien moins bon, même si il a pu le travailler à l’école. Un exemple parmi beaucoup d’autres..

  • A titre personnel, mes parents ne sont pas dans la catégorie cadre ou professions intellectuelles. J’ai dû me débrouiller « seul » (sur la base de l’enseignement que je recevais à l’école/collège/lycée) à partir de mes 10 ans, sans cours particuliers (ce dont ne fait pas état l’auteur d’ailleurs). J’ai toujours beaucoup travaillé, voyant la réussite scolaire comme un moyen de briller socialement auprès de mes camarades (d’autres choisissaient les pitreries ou le sport, j’ai quand même été bon au sport aussi). Et je suis rentré en classes prépa à Paris (je suis un « provincial ») et c’était un choc de difficulté. J’ai travaillé encore plus et j’ai intégré une des meilleures écoles d’ingé. J’ai pu constaté une part énorme de fils (et quelques filles) d’enseignants et de personnes de professions intellectuelles parmi ces élèves. Et c’est ça qui dégoûte : moi j’ai dû me débrouiller tout seul quand d’autres avaient leurs parents (ou au moins un membre de la famille) pour leur dire quelle stratégie optimale choisir pour réussir tel ou tel concours. Notamment rentrer dans une filière en sup (ex: MPSI), changer de filière de sup en fin d’année (ex: aller en PTSI), ce qui s’apparente à redoubler la sup. Puis passer les concours dans la spé découlant de cette sup (suite de l’ex: PT*). De cette manière pas de points de retard de « 5/2 », et l’étudiant prend beaucoup d’avance sur les autres dans sa deuxième sup et peut démarrer le programme de la spé par lui-même en avance.
    Pour les classes prépa, les meilleures sont dans les grosses villes et recrutent dans leur bassin géographique (et toute la France pour les parisiennes) et je ne vois pas le soucis avec cela (sauf les loyers bien entendu).

    •  » Et c’est ça qui dégoûte : moi j’ai dû me débrouiller tout seul quand d’autres avaient leurs parents… »

      Donc, si cela vous « dégoute », je pense que quand vous aurez des enfants vous-même, vous aurez à cœur de ne pas les avantager outrageusement en leur donnant les renseignements ad hoc ou en leur faisant du soutient scolaire directement (car vous en aurez la capacité) ou en leur payant des cours en plus (car vous en aurez les moyens).
      🙂 🙂

  • 3 points à favoriser :
    – Bourses au mérite pour la préparation.
    – Large publicité auprès des familles et des futurs élèves de ce que passer par une grande école offre pour la vie ultérieure.
    – Amélioration des concours pour qu’ils sanctionnent plus le potentiel individuel de réussite que celui de bachotage sous la houlette des familles et des enseignants. La proportion de fils d’enseignants était effarante autrefois, je ne pense pas que ça se soit amélioré…

    • Non aux bourses. Non au mérite.

      Les bourses consistent à donner de l’argent volé aux autres pour n’importe quel prétexte. Ça doit être supprimé.

      Qui décide du mérite ? Qu’est-ce que le mérite ? C’est subjectif et donc arbitraire.

      On est donc bien dans la spoliation arbitraire avec les bourses au mérite.

      • Les bourses peuvent très bien être financées par des fondations et, par exemple, les associations d’anciens élèves. Ou des fondations de l’industrie. Et ceux qui financent la bourse sont parfaitement en droit de décider de leur définition du mérite.
        Pourquoi imaginez-vous que le système devrait être étatique ?

        • Quand on parle de bourses au mérite, deux exemples me viennent à l’esprit :
          – Mon grand-père, issu d’une famille nombreuse et pauvre, qui a pu ainsi que deux de ses frères(*), aller au lycée et ensuite intégrer une école d’ingénieurs parisienne, parce que l’association des anciens élèves de ce lycée de province leur a payé des bourses.
          – Un jeune orphelin de père, dont la mère et les soeurs vendaient sur le marché de Lomé pour nourrir la vaste famille, et qui grâce à la fondation Elf-Total a été repéré, a pu finalement venir en France, passer un doctorat, et obtenir une situation en rapport avec son intelligence et sa hargne dans le travail.
          Sans les bourses au mérite, privées ou tout comme, ni l’un ni l’autre ne seraient sortis de leur milieu. Avec une meilleure organisation, le jeune Africain aurait intégré une grande école, et encore mieux réussi qu’avec son doctorat parce que ça lui aurait mieux convenu.
          (*) hélas morts tous deux à la guerre de 14.

          • Ah oui si tout est fait avec de l’argent privé chacun est libre de faire ce qu’il veut et il n’y a rien à dire. Ce dont vous parlez est excellent.

            Mais quand on parle de « bourse au mérite », on pense toujours à celles données par l’Etat et c’est pour ça que j’ai parlé de ça et je ne parlais que de ça.
            D’autant plus que personnellement aujourd’hui je n’entends jamais parler de bourses au mérite données par des initiatives privées.

    • « Amélioration des concours pour qu’ils sanctionnent plus le potentiel individuel de réussite que celui de bachotage sous la houlette des familles et des enseignants.  »
      ??? Et comment donc?
      De plus, vous croyez que cela changera qqchose?
      Un concours doit se baser sur des choses apprises précédemment que l’on va appliquer ou utiliser pour soumettre des problèmes à résoudre aux candidats. Ces problèmes peuvent être plus ou moins complexes allant de l’application pure et simple des données apprises jusqu’à une réflexion et une gymnastique d’esprit élevée.
      Quoiqu’il en soit celui qui travaille et qui bénéficie de l’encadrement ad hoc (familial direct ou payé par la famille…etc) sera toujours avantagé par rapport à celui qui est seul sauf à avoir des capacités (et une volonté) très nettement au-dessus de la moyenne. C’est comme cela. C’est aussi l’avantage d’avoir des parents qui ont réussi à s’élever au-dessus de leur milieu ou tout du moins, qui ont réussi à y rester et qui ont su transmettre le gout du travail et des études à leurs enfants.
      Si vous changez les données du problème d’un concours, ce sont tjrs les mêmes qui s’y adapteront le mieux et qui auront le plus de moyen d’y faire face.

      Vouloir à tout prix un égalitarisme forcené en essayant de limiter l’influence du milieu social et intellectuel familial revient à diminuer le niveau et les exigences pour rendre le diplôme « accessible » à tous et donc de diminuer sa valeur.

  • Sur la sur-représentation des hommes dans certaines filières, il faut tout de même relativiser. Les avocat(e)s, la magistrature, les greffier(e)s, bref toute la filière « justice ».

    Imaginez aujourd’hui la situation du mari volage lors d’une audience de divorce ! Il doit se sentir bien seul…

    • pas besoin d’être volage : la magistrature est effectivement très féminisée (ce qui n’empêche pas les magistrats qui veulent être intègres de l’être !).

  • On attend les conclusions de sa prochaine étude sur l’infiltration des syndicats étudiants…

  • Le vrai problème est qu’il faille passer par ces grandes écoles (c’est à dire les réseaux, grands corps) pour faire une carrière en France…

    Tant pis pour les apprentis, les autodidactes, les entrepreneurs…

    quand on voit le profil de l’auteur, on n’est pas surpris que sa réponse soit une intervention étatique encore plus grande, exactement ce pourquoi la France meure…

    A part permettre la pluralité des opinions, je ne vois pas l’intérêt d’un tel article !

    • d’ailleurs, on peut se demander si l’auteur n’a pas « raté » le concours d’entrée à l’ENA, tout en venant de province ?

  • D’accord; j’ai en tête, quelqu’un qui était excellent dans un petit lycée de province, ses parents étant « simples » artisans. Et personne (ou presque) dans ce lycée n’envisageait qu’il intègre une prépa, réputée inaccessible par ces profs.
    C’est pourtant ce qu’il fit, suivant le conseil d’un seul prof qui y croyait.
    Aujourd’hui, c’est un cador dans son domaine, après avoir intégré une Grande école d’ing + PhD.
    Si le milieu familial n’est pas là pour donner confiance et lui permettre d’intégrer ces filières, il faut nécessairement un prof à un moment donné pour booster ces élèves (que l’on retrouve souvent dans des écoles d’Ingé avec prépa intégrée).

  • Beaucoup de blabla dans l’article et on évite le fond du problème en regardant osus le mauvais angle.
    Le bac s’est en effet « démocratisé » : quaisment tout le monde l’a. Il ne vaut donc plus rien, comme bon nombre d’études dites supérieure. Cette accès au bac s’est obtenu via une bonne vieille méthose le vider de son contenu, comme ça avait été fait pour le brevet.
    Si il n’y a plus de sléection, il ne faut pas s’étonner qu’une autre sélection se refasse, mais sur des critères moins objectifs comme la connaissance des bonnes filières.
    Le seul moyen poiur permettre de nouveau aux enfants de l’ouvrier ou du salarié de base, d’avoir accès à une vraie carrière brillante, est de remonter le niveau de l’enseignement à tous les niveaux.
    Aujourd’hui dès le primaire, c’est une énorme blague. Par exemple mon neveu en CM2 n’a eu comme cours de géographie que « COmment vivre dans un éco-quartier » Mais les pays voisins de la France, les montagnes et les fleuves de base, jamais. Résultat, sa mère lui apprend tout ça à la maison.
    Si l’école n’assure pas son rôle, seront désavantagés les enfants dont les parents ne sont pas en mesure d’y suppléer, donc les enfants d’origine modeste.
    La solution ne passe pas par des mesures techniques mais exige de prendre le taureau par les cornes et donner un enseignement de qualiter dans les écoles. Ensuite, la réussite devra se faire selon le niveau (sans bidouille comme à sciences po) et uniquement le niveau. Là on obtiendra la vraie mixité et les gens seront tirés vers le haut. Le reste, n’est qu’n barratin technocratique, qui dure depuis 40 ans et dont on mesure les effets aujourd’hui.

  • Non mais il faut arrêter avec l’argument des CLASSES PRÉPA parisiennes car ça ne tient pas la route. Elles captent les meilleurs élèves de toute la France et même de l’étranger pour préparer au mieux les concours. D’autres de ces meilleurs élèves choisissent les meilleurs prépa de province (ex: Masséna, Fermat, Le Parc, Thiers…) pour raison personnelles, financières, logistiques… Par contre au niveau des LYCÉES parisiens oui, leurs élèves (qui sont également très bons) sont très clairement avantagés en terminant le programme de terminale scientifique en novembre et s’attaquent au programme de sup dès lors. Au contraire dans les lycées de province, on termine le programme au dernier moment (quand on le termine) et on fait du bachotage, bien différent de l’esprit mathématique et logique de la prépa. Conséquence de quoi, dans les lycées de province, la prévalence des fils d’intellectuels parmi les meilleurs élèves est significative et ceux-là même accèdent aux meilleurs prépa etc

  • Enlevez les enfants de profs de ces statistiques et la « reproduction sociale » serait déjà moins flagrante. Les profs poussent leur progéniture et l’oriente mieux que la masse des enfants qu’ils ont en classe. C’est du délit d’initiés à grande échelle.

    • Sans doute. Mais je ne peux pas être d’accord avec votre intervention. Tant qu’il s’agit de « pousser » et « orienter » sans verser dans la connivence (et à vrai dire, je ne vois pas comment la connivence pourrait s’inviter dans ce processus si ce n’est par de la fraude caractérisée), je ne vois rien à y redire. Il ne s’agit pas de délit d’initié mais de mettre ses compétences au service de la progression de ses enfants. Je le fais, vous le faites si vous avez des enfants, et c’est naturel de la part de parents responsables.

      C’est le jeu de la société libérale que j’appelle de mes vœux comme beaucoup ici.

  • Toujours cette soif d’un égalitarisme forcené….les uns ont des parents les autres pas…misére!! que faire….les uns courent trés vite les autres pas….coupant les jambes de tout le monde.
    les uns habitent en ville les autres à la campagne….normalement la campagne c’est plus sympa;….? non….
    Comme Alphonse….mettons les villes et leur prépa à la campagne…
    les unes sont filles et les autres garcons….misére!!! comment faire pour que ce soit le contraire?????
    Ha!! les inégalités le meilleur cheval de la gauche éternel et adaptable à toutes les élucubrations!!!!

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