Autrefois, nous pouvions décider de l’intérêt de notre enfant

Actuellement, l’autorité parentale passe après celle de l’État. Voici une vision de ce que sera l’avenir si l’instruction en famille est soumise à autorisation pour chaque enfant.

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Autrefois, nous pouvions décider de l’intérêt de notre enfant

Publié le 27 janvier 2021
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Par Isa Lise.

Dans cet article, je vous propose une vision de ce que sera l’avenir si l’instruction en famille est soumise à autorisation. Je précise que chacune des situations évoquées est réelle, basée sur des expériences partagées avec moi : accord ou non du CNED réglementé. Le CNED réglementé étant la possibilité d’apprendre à domicile avec soutien de l’État et cours fournis.

Ces conditions seraient identiques si l’instruction en famille devenait soumise à autorisation. La seule différence serait peut-être dans la possibilité ou non d’apprendre sans le CNED, son enseignement ne convenant pas à tous les enfants.

Impossible de choisir pour mon enfant en situation de pandémie

19 janvier 2021 : la pandémie dure depuis près d’un an. École imposée pendant un confinement, masque imposé chez les petits. Si je ne suis pas d’accord, estimant que mon enfant voit ses apprentissages perturbés par le masque ou bien estimant que le risque d’infection est trop grand, je peux exercer pleinement mon autorité parentale et choisir de ne pas l’envoyer à l’école et déclarer l’instruction en famille.

19 septembre 2021 : la pandémie n’est pas encore derrière nous, mais désormais l’instruction en famille n’est plus une option. Elle est soumise à autorisation. Hélas, cette autorisation m’a été refusée car mon enfant ne présente pas de troubles médicaux graves, son asthme n’a pas été retenu comme tel.

Je n’ai pas le choix. Mon autorité parentale passe après l’autorité de l’État.

Mon enfant a failli mourir hier, pourtant je dois l’inscrire à l’école, je n’ai pas le choix

19 janvier 2021 : mon enfant est harcelé jour après jour. Il n’en peut plus. Je peux choisir de ne pas le conduire à l’école et de l’instruire en famille.

19 septembre 2021 : je dois demander une dispense pour « situation particulière de l’enfant » (quatrième et dernière cause d’autorisation après le problème de santé ou handicap, le sport ou art de haut niveau, et enfin, l’itinérance non choisie de la famille). Faut-il que mon enfant aille à l’école en attendant ? La loi précise que l’inspection académique a deux mois pour me répondre et qu’un silence au-delà de deux mois équivaut à accord. J’ai essayé d’obtenir un certificat médical, mais le médecin est frileux à le réaliser, la loi prévoit des sanctions en cas de faux. Or si la situation est réelle, le médecin n’est pas psychologue pour évaluer les dégâts et si l’inspection académique conclut à un retour à l’école, il craint d’être accusé…

Tant pis, je prends le risque de le garder à la maison, il va trop mal…

15 novembre 2021 : c’est un refus ! Mon enfant doit retourner à l’école. En l’apprenant, il a émis le souhait d’en finir…

Impossible d’apprendre autrement

Mon enfant est dyspraxique et à haut potentiel (en cours de diagnostic). Un grand écart difficile à comprendre par l’école. Quand il termine plus tôt, on lui propose des exercices supplémentaires qui l’ennuient car répétitifs. Il écrit mal, il est puni durant la plupart des récréations, il doit réécrire, tant pis s’il n’y parvient pas. Je croise les doigts pour un enseignant plus sympa (l’année dernière, la maitresse était à l’écoute) et j’essaie d’expliquer… Et puis j’espère enfin un diagnostic et une reconnaissance de son handicap, seul moyen pour assurer des aménagements nécessaires…

19 janvier 2021 : mon enfant est à bout de forces, j’ai envie d’essayer une autre approche, je le déscolarise, j’en ai le droit. Je découvre alors qu’il apprend bien mieux en manipulant et par du concret. Il n’est plus un cancre qui entend des reproches tels que « tu ne t’appliques pas ! » « tu es bête ». Il devient fier de lui.

19 septembre 2021 : mon enfant n’est pas encore reconnu handicapé (au moins un an de délai). Je demande une autorisation pour l’instruire moi-même en raison d’une « situation particulière de l’enfant », mais elle est refusée… Dans une autre académie, j’aurais peut-être eu une réponse positive ; cette réponse est une véritable loterie…

Impossible pour l’enfant de grandir à son rythme

19 janvier 2021 : mon bout de chou n’est toujours pas propre. Il dort chaque après-midis, se lève tard. Je peux choisir d’attendre un peu pour l’école.

19 septembre 2021 : mon bout de chou va à l’école avec une couche. Il marche au radar. Il n’a pas le choix. C’est un enfant de la République, pas un tout petit à peine sorti de l’état de bébé.

Projet de loi : retour à la réalité

À l’heure actuelle, près de 40 amendements de suppression de l’article 21 de la loi visant à « renforcer les valeurs de la République ». Cependant, le ministre de l’Éducation, la rapporteure et bien d’autres n’en démordent pas : l’instruction en famille doit être soumise à autorisation. Peu importe que la loi encadrant l’instruction en famille est déjà posée et stricte : déclarations, contrôles, fortes amendes si non respect, possible contrôle à l’improviste et injonction de scolarisation.

Aucune réalité ne justifie ce choix. La liberté des parents et l’intérêt de l’enfant passent après ceux de l’État. L’autorité parentale passe après celle de l’État, faisant mentir l’article 26-3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme :

Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leur enfant.

 

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  • Il suffit de regarder la mine réjouie des enfants bien nourris et en bonne santé chantant à plein poumons la gloire de Kim Jong Un pour comprendre la supériorité évidente de l’éducation par l’Etat.

    Si vous n’êtes pas convaincue, un petit séjour d’un an ou deux au kwanliso de Yodok vous aidera à prendre conscience de vos erreurs

    Ah, on me dit que les camps de rééducation par le travail ne sont pas encore inscrits au plan quiquennal – mais que fait Bayrou ?

    • Dans ce pays tout le monde dépends de l’état directement ou indirectement, il n’y a pas un secteur qui ne reçoive aide ou subvention
      j’entendais ce matin un reportage sur le pass culture pour les jeunes de 18 ans voir moins, pour un député c’est une énorme avancé car c’est une décision d’aide politique et non économique et j’ai entendu une jeune de 19 ans dire : « c’est super car on va pouvoir faire des choses que l’on aurait pas fait ce n’est pas notre argent il faut en profiteça ne coute rien.
      ces deux attitudes montrent le degrés de décérébration des politiques et des Français .
      Alors oui ce pays est foutu car jamais aucune majorité ne se dégagera pour sortir de cette enfer qu’est le communisme, il faudra la faillite de l’état cela nous promet des jours heureux

      • Quasiment toute l’acceptation tient ou tenait dans l’idée que cet argent vient des hautes classes et que le richesse d’une personne qui plus que vous est nécessairement associée à une « spoliation » , ça passe…

        donc c’est juste…

        demandez à quiconque si cela peut être vrai, il devra reconnaitre que non, dans le monde qu’il connait, ce n’est pas le cas..mais dans le monde qu’il imagine celui des hautes sphères et des riches , c’ets selon lui là que ce produit la spoliation selon des mécanismes qu’il ne sait pas expliquer..

        si il va plus loin il devra reconnaitre que seul l’etat avec les voleurs a les moyens de spolier..

        donc gouvernement de voleurs..

        Pourtant, curieusement, quand le gouvernement devient socialiste , la prospérité s’erode..

        .

  • Mais et l’interêt général des enfants?

    Est ce que ça ne vaut pas certains sacrifices ? un peu de civisme que diable..

    Les instits sont souvent de « braves gens » ..reste que il y en a peu qui se posent des questions quand un mouflet se fracasse, la solution confortable est de dire que c’est la faute de l’enfant, pas du système..

    On est déjà bien en peine de savoir quelle éducation donné à un mouflet afin d’assure son bonheur futur..

    • comment ça? En quoi est-ce dans l’ interêt général des enfants que d’envoyer dans un moule ce qui sont un peu différent et par conséquent, triste, harcelés, désintéressés, dépressif et violentés ?

      Si les instits sont souvent des braves gens et que l’école de la république est bien, les gens y laisseront leurs enfants. Et quand on tombe sur un instit atroce qui martyrise son enfant ? On n’a plus le droit d’enlever son enfant de l’école ?

      • euh les deux lignes d’introduction sont une forme de second degré, en fait les RAISONS du controle de l’education par l’état..
        Je les rappelle pour en souligner la vacuité et la capacité à ignorer tout échec .

  • Très bonne démonstration.
    Comme d’hab, le but est bien-pensant, n’atteindra pas sa cible (l’islamisme) et polluera les familles lambdas…
    Encore une belle initiative…

  • Je pense qu avec un très bon avocat spécialisé dans les droits de l enfant et quelques amis dans la presse et dans le monde médical ça devrait se résoudre à l amiable
    Il faut surtout arrêter d etre gentil et penser qu on veut notre bien

    • Et combien d’années de procédures? Pas du tout sûr que ça se résolve à l’amiable. L’administration est têtue.
      Quant à la presse, attention aux conséquences sur l’enfant. C’est toujours le problème. Qui doit se sacrifier pour mener la bataille politico-médiatique?

  • Concrètement les familles qui n’ont juste pas inscrits leurs enfants (lors du passage en CP par exemple), elles ont pris quoi ? Je parle de cas reel pas du maximum prévu par le code pénal.

    • La question, c’est ce qu’elles vont prendre dans le futur.
      Même si ce n’est pas encore très net en France, d’autres pays développés vont jusqu’à retirer les enfants à leurs parents. Le risque légal n’est jamais à prendre à la légère.

  • Question naïve, ça veut dire quoi « itinérance non choisie de la famille »? Je vois assez mal dans quelles circonstances l’itinérance ne pourrait pas être considérée comme un style de vie ou un choix. Y a-t-il une définition juridique ou est-ce encore un machin laissé à l’interprétation des bureaucrates?

  • anecdotique, mais ayant fait un an d’école à la maison, cela a été la meilleur année de mon enfance. Ou j’étais et le plus productif et le plus heureux.

    • certes mais l’ecuation n’ pas pour objet la seule jouissance immédiate.. donc..

      mais justement..c’est bien parce qu’il faut reconnaitre que l’avenir est incertain et que donc l’education donnée à un enfant ne doit pas TOUT promettre que l’on peut comprendre que l’etat se fout du monde quand il en prend la charge avec des promesses intenables..

      l’etat dira à un parent qu’ile st incompétent..la belle affaire, lui aussi.

      c’est mon gamin..point.

  • Tout ce qui est dit est vrai… mais l’essentiel n’est-il pas oublié ?

    L’école en famille avant tout pour garder la liberté de pouvoir soustraire les enfants de la propagande des hommes de l’état et de leurs serviteurs.

    Propagande aussi bien dans l’école publique, que dans le privé sous contrat – qui est soumis aux dictats des programmes scolaires calamiteux sous l’oeil vindicatif des inspecteurs, des rectorats politisés et des enseignants qui ne sont plus librement recrutés.

    Quelle propagande ?
    Témoignage de mes gamins, red-pilled libertariens, ultra-minoritaires dans leurs classes du privé, qui sont harcelés par cette narration permanente à sens unique qui ne laisse place à rien d’autre:

    TOUS les jours. Depuis la primaire jusqu’au lycée:
    6 thèmes omniprésents pour décliner quasiment TOUTES les matières (sauf maths:) histoire, géographie, anglais, allemand, français, svt, physique, éco…
    – écologie: le réchauffement climatique, transition énergétique, biodiversité
    – inégalités: de développement, de richesse, mondialisation malheureuse, migrations
    – justice sociale et diversité: pro femmes, pro « non-blancs », pro-islam, haro sur les garçons blancs cis
    – sexe: théorie du genre masquée, nouvelles familles, sexe explicite dans la littérature et les arts
    – apologie de la république, de l’état, du progressisme culturel
    – dénonciation du christianisme et du conservatisme

    Confirmé par l’examen des cours et manuels pendant le confinement.
    Tout est bidonné à un point qui en donne la nausée, même les quelques enseignants d’ancienne génération ne peuvent lutter contre ce tsunami.

    Cerise sur le gâteau: ma fille (13 ans) constate que la plupart des filles de son niveau déclarent des identités lesbiennes/bi pour suivre les filles « populaires » et ne pas être rejetées.
    Il faut le vivre pour le croire.

    Donc même si nous n’y sommes pas passés, l’école en famille reste un bastion à défendre, non pas pour des raisons de santé, mais comme un droit fondamental.

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