Le confinement et la balance bénéfice-risque

En médecine, une proposition thérapeutique doit être évaluée en fonction de la balance bénéfice-risque. Que dire du confinement ?

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Le confinement et la balance bénéfice-risque

Publié le 25 janvier 2021
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Par Denis Dupuy.

En médecine, une proposition thérapeutique doit être évaluée en fonction de la balance bénéfice-risque. Sur les plateaux divers, des confrères au parcours enviable ou, à l’occasion, au cheminement plus exotique, se répandent, prétendant tout maîtriser, quand leurs vérités éternelles ont une demi-vie parfois inférieure à celle des émissions de télé. Ils ternissent notre image en se faisant juges ou policiers, le plus souvent sur des modes affreusement autoritaires.

Ailleurs, des experts de tout acabit se confrontent à des « amateurs » parfois hautement inspirés. Dès lors, je vous propose de remiser les titres au placard et de m’aider à déposer les items :

En faveur du confinement :

Les hôpitaux sont épargnés, leurs moyens préservés et leurs couloirs désertés, çà et là selon les régions de France. Mais ces structures ne sont-elles pas financées par le contribuable dans le but de l’assister ?

En défaveur :

  • Le virus se moque du confinement, sa circulation se poursuit : un simple benchmarking européen le confirme
  • L’économie est durablement impactée
  • Les patients évitent les centres de soins : des cancers sont négligés, des infarctus ou AVC traités tardivement. La fréquentation des urgences diminue (-20 % à Toulouse). La surmortalité induite viendra s’ajouter aux décès covid.
  • Les conséquences psychiatriques sont criantes : suicides, toxicomanie, pathologies chroniques déstabilisés, soins de support inaccessibles…
  • Les patients infectés contaminent plus aisément leurs proches dans des espaces clos
  • On observe un découragement de forces vives dont les acteurs s’installent, pour certains d’entre eux, dans le confort d’une vie entre parenthèses financée par l’État
  • L’erreur consistant à penser que l’État protège le citoyen est véhiculée jusque chez les plus jeunes qui seront confrontés à bien des drames qu’ils feraient mieux d’apprendre à affronter seuls
  • L’absence d’activité sportive nuit à la santé physique
  • L’absence d’activité culturelle nuit à la santé intellectuelle

Un des deux plateaux me semble légèrement déborder mais, une fois encore, peut-être m’aiderez-vous à mieux charger la balance.

Dans le système libéral auquel j’aspire, l’État fait confiance à ceux qui le nourrissent, établissant une relation équilibrée basée sur le droit. Ainsi, les malheureux restaurateurs…

L’État aurait pu dire : nous nous en remettons à vous pour appliquer les règles les plus adaptées afin que votre activité se poursuive sans exposer quiconque à des risques évitables. En cas d’abus, nous irons jusqu’à fermer au cas par cas les établissements réfractaires.

Les restaurateurs auraient appliqué les recommandations sans sourciller, habitués qu’ils sont à se soumettre, eux accablés de taxes et de réglementations comme tous les entrepreneurs de ce pays.

L’État français ne leur a pas accordé la moindre chance, décrétant unilatéralement qu’ils n’étaient pas dignes de confiance. Il a ruiné une corporation emblématique de notre pays, se fondant sur quelques pauvres études scientifiques dont les conclusions seront sans manquer remises en question.

De la même manière qu’il a initialement éloigné des établissements de santé privés, pourtant moins coûteux, des patients relevant de la réanimation. Les lits du privé et du public réunis permettaient parfaitement de faire face, sans confinement, dès lors que des professionnels de santé articulaient leur activité en évitant le parasitage administratif des ribambelles d’administrations, ARS en tête.

Et que dire de cette ignominie consistant à user de la peur ? Ainsi, en tant qu’urologue, je traite au quotidien des patients pour des calculs potentiellement mortels. Croyez-vous qu’à la manière de Véran et de son patient de 28 ans en réanimation (soit 1/10 000), j’agite le chiffon rouge de la mort afin de les mener vers quoi je souhaite ?

Cette crise a apporté la énième démonstration de la nuisance de nos administrations qui œuvrent, intentionnellement ou non, contre les intérêts des contribuables qui les financent grassement. Quant à la balance, je vous laisse peser…

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  • Les risques on les connait par contre les bénéfices sont totalement invisibles. Dès que l’épidémie diminue d’intensité, on parle d’une nouvelle vague possible et on confine.resultat la vague arrive…. Certains pays vaccinent à tour de bras leur population et l’épidémie repart…. Chaque acte décidé par l’état semble toujours negatif…… La balance s’en balance, aucun progrès n’est envisageable…. Avant l’extinction prévue au début de l’été, quelques mois d’accalmie avant le nième confinement plus ou moins léger.
    Le seul progrès constaté depuis le début, de plus en plus de gens ouvrent les yeux sur ce qu’on peu appeler un génocide mondial organisé….. Si toutes les infos distribuées généreusement par les médias sont reels…

  • ha ben si qu’il y a eu bénéfice ! pas de grippe , pas de gastro , pas de bronchiolite….masque , gel hydro , distanciation sociale ont donc stopper tout ces virus ….sauf le covid ! vraiment pas de chance …. de quoi se poser des questions….

  • Le virus est ralenti par le confinement, il est impossible autrement. Le non-respect du confinement est la cause de la circulation. (et le confinement est mal foutu, ça c’est sûr…).
    Il est écrit « ’absence d’activité sportive nuit à la santé physique », en effet, mais il n’aura échappé à personne le boom des vélos (rupture de stock depuis des mois sur des marques, les dérailleurs GRX, etc) et le nombre incroyable de gens qui ont découvert la marche à pied, la course à pied, le home trainer, etc etc.

    • Découvrir « la marche à pied, la course à pied, le home trainer, etc etc »? Je suppose qu’il faut prendre ça comme une plaisanterie, non? Quant au vélo,

      • Si vous avez des données montrant qu’il n’y a pas eu un énorme engouement pour ces sports et ces modes de déplacement, je vous prie de me les communiquer.
        Quant au vélo ? oui ? votre phrase a été coupée.

        • On ne peut pas démontrer que quelque chose n’existe pas… c’est à celui qui dit que ça existe de le prouver.

          • Je dois prouver l’énorme engouement pour le vélo, la marche et la course à pied ? Si ça vous fait plaisir…
            Rupture de stock chez plein de vélocistes, pièces introuvables sauf après de longs mois (non, ce n’est pas à cause d’usines fermées). Les vélos d’intérieur ont été pris d’assaut. Tous les magazines spécialisées le disent. Pour la marche, il suffit de regarder les chemins les WE. Et dire que les gens sportifs n’ont pas reporté (en partie) leur pratique en salle, en club, etc, sur des pratiques permises/libres comme le vélo et la marche, c’est considéré les individus comme du bétail incapable de réfléchir et de s’adapter. Ce n’est pas votre propos et pourtant…

        • L’engouement du vélo et la marche à pied ? Bah pour pouvoir sortir de chez soit car en chômage partiel… Et les animaux (les pauvres) qui devaient très certainement se taper 4 ou 5 promenades (avec crotte non ramassée obligatoire) tous les jours… ^^

    • « Le virus est ralenti par le confinement, il est impossible autrement. »
      🙂
      Cela me rappelle un raisonnement « imparable » bcp plus ancien:
      « La Terre est plate avec un précipice tout autour, il est impossible autrement. Sinon pourquoi lesnavires ne reviennent jamais quand ils naviguent tjrs vers l’ouest?! »

      • Pouvez-vous m’expliquer comment des mesures visant à limiter les contacts, donc les contaminations, pourraient favoriser les contaminations, donc les contacts ? A moins que par un effet magique, les mesures poussent les gens à avoir plus de contacts. Les coiffeurs toujours fermés en Belgique, les restaurateurs en colère, les télétravailleurs vous écoutent : ils sont très curieux de savoir comment, en étant tenus à l’écart d’autres personnes, ils les contaminent plus.

        • Parce que le confinement n’est jamais total. Que le virus est partout et en particulier dans les hôpitaux. Il faudrait les fermer d’après vous.
          Vous êtes le champion du yaka faucon. Quand on rentre dans un bloc opératoire, on se lave les mains plusieurs minutes suivant un protocole particulier et on s’habille sans faire de fautes d’asepsie.
          Le virus reste vivant + de 24h sur une poignet de porte.

          • Donc vous souhaitez un confinement total et radical ?
            J’ignore où vous lisez que je dis qu’il faudrait fermer les hôpitaux, mais pas dans mon commentaire. Et 0 trace de yakatisme non plus…
            Pour la petite famille confinée : sans confinement, elle est ensemble disons de 17h30 à 21H, heure du coucher des enfants et de 7H à 8H. Le risque de transmission dans une cellule familiale dans une maison ou appartement est déjà proche de 100% (vu que, comme vous le dites vous-même, le virus reste +24h sur une poignet de porte…, n’est-ce pas ?), alors confinée ou pas, cette famille se contamine, le confinement n’y change strictement rien. Par contre, en dehors de la maison, ça change tout SI et seulement SI les personnes respectent le confinement. Ben oui, c’est la base.

        • Et confiner les gens augmente le risque de transmettre le virus à sa famille chez eux.

    • euh ..pas nécessairement et pas à toutes les echelles de temps,
      on modifie certainement la dynamique …

      le confinement n’a pas pour effet de rendre TOUS les contact moins probables..au sein de la cellules familiale c’est l’inverse..
      sans doute on rend beaucoup moins probable la contamination de zones saines si on arrive à contrôler les gens qui voyagent encore entre ces zones..

      je vais le répéter mais quand ils ont annoncé le confinement il eut été utile de donner aux gens ce que les modèles prévoyaient comme évolution..

      je suppose que pour les mesures on a des types qui font joujou avec des hypothèses..si on pouvait se faire une opinion sur leur capacité prédictive ça aiderait..

  • Merci pour votre article courageux et éclairé.
    Chacun reconnaitra les « experts de tout acabit.
    Je n’évolue pas dans le milieu médical mais je comprends ce que vous ressentez quand vous entendez à longueur de journée des « confrères » qui ternissent votre image.
    Je ne comprends pas pourquoi le Conseil de l’Ordre ne les sanctionne pas.
    Il est évident que toutes les mesures prises jusqu’à maintenant n’auront servi à rien.
    On nous a vendu l’espoir d’un vaccin magique sans jamais imaginer que celui-ci pourrait n’être pas aussi efficace qu’annoncé.
    Si tel était le cas, nous serions revenus 1 an en arrière.
    Quant au prochain confinement, tant réclamé par les médecins vedettes du petit écran comme par les chaînes d’information, on peut déjà prédire qu’il ne sera pas plus efficace que les précédents et qu’après le 3ème confinement, nous aurons droit au 4ème.

    • Un détail : le Conseil de l’Ordre cire les pompes du gouvernement depuis de nombreuses années…

    • Vous savez l’emergence d’un mutant pour lequel l’immunité acquise ne tient plus est un hypothèse qu’on a invoquée par exemple sur ce site..
      On ne sait pas quelle est la bonne stratégie à « long terme »..

      Mais comme Il est je crois quasiment impossible de créer un vaccin qui serait efficace contre toutes les mutations( et d’ailleurs tous les ans le vaccin contre la grippe fait objet de spéculation) on devrait être content d’avoir unvaccin..je veux bien mettre des réserves si vous voulez.. contre les méchantes firmes qui nous auraient menti..à leur place je ne m’y risquerais pas néanmoins..

      On a un vaccin, on un groupe avec un risque aigu..pourquoi s’en priver..sur les interets de vacciner toute la population c’est une autre affaire..

      On a quasiment tout évoqué dès le départ..il n’y a rien de « spécial »..

  • Sur le plan médical et sanitaire, la balance bénéfices / risques penche massivement d’un côté, c’est évident. Mais voilà longtemps que le sanitaire n’est plus la priorité. Les considérations financières et politico-sociales sont déterminantes désormais : il faut imposer le vaccin à toute force et maintenir la chape de plomb sur la population.
    On n’est plus dans la gestion d’une crise sanitaire, mais dans l’imposition d’un nouveau mode de contrôle social.

  • et en médecine quand on vous propose une thérapie qui présente un bénéfice risque favorable, le patient à le droit de refuser en disant qu’il estime que c’ets top cher payé pour le bénéfice de santé qu’il en tire!!!

    ce n’est que la moitié de la question!!!

  • « Un des deux plateaux me semble légèrement déborder … »

    LOL !

    Les médecins sont supposés être des scientifiques. Un scientifique dirait qu’il faut se méfier des apparences. Un scientifique saurait qu’on ne peut pas juger de l’effet sans un grand nombre d’expérience éliminant les effets psychologiques et les corrélations multiples.

    Selon toute apparence, ça ne fonctionne pas, il est improbable que ça fonctionne et impossible de déterminer si ça fonctionne. Cela ne prouve rien. Mais sinon on peut aussi mobiliser 66 millions de personnes pour tester le moteur à eau. (A temps partiel en parallèle avec les tests de moulins à vent et de la République Bolivarienne Française).

  • Soit un individu, qui vit en ville dans un immeuble, va travailler dans des bureaux, circule dans des rues embouteillées et polluées: n’est-il as stupide de l’empêcher d’aller faire du ski et respirer le bon air des montagnes?

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