Gauche et droite : la fin ?

Le contenu idéologique du clivage gauche-droite est en voie d’obsolescence. Mais cela ne signifie pas que conservatisme et progressisme ont disparu.

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Gauche et droite : la fin ?

Publié le 17 janvier 2021
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Par Patrick Aulnas.

Êtes-vous de gauche ou de droite ? Nombreux sont ceux qui peuvent répondre sans hésiter à cette question. Ils votent d’un côté ou de l’autre avec constance. Mais il existe aussi des personnes, sans doute de plus en plus nombreuses, qui ne se sentent ni de gauche ni de droite. Elles sont « en même temps » de gauche et de droite. Cela dépend des sujets.

Comment évolue l’opinion en France sur l’axe gauche-droite ? Quel est le contenu idéologique de leur positionnement ?

Combien pèsent la gauche et la droite aujourd’hui ?

Un sondage de l’IFOP pour Le Point, de juillet 2020, permet de conclure que le positionnement gauche-droite subsiste dans l’esprit des Français. Interrogés sur leur appartenance politique, ils se positionnent à 13 % à gauche, à 32 % au centre et à 39 % à droite. 16 % d’entre eux refusent de se prononcer.

Par rapport aux sondages des années précédentes, la gauche recule, le centre également. La droite progresse. Mais ces faibles évolutions ne portent que sur quelques points.

C’est le refus de se positionner sur l’axe gauche-droite qui progresse le plus : de 11 % en 2017 à 16 % en 2020. En additionnant les centristes et ceux qui ne se prononcent pas, on obtient environ la moitié des sondés.

En définitive, la moitié des Français accepte donc de jouer le jeu du clivage gauche-droite et l’autre moitié ne l’accepte pas. Pourquoi ?

La première réponse est liée à la radicalisation croissante des positionnements, avec en particulier le Rassemblement national à droite et La France insoumise à gauche. Beaucoup refusent un tel choix.

Les partis traditionnels plus modérés (LR et PS) sont en recul. Emmanuel Macron étant parvenu à synthétiser gauche modérée et droite modérée, il séduit l’électorat de sensibilité centriste.

La seconde réponse, la plus importante historiquement, suppose une analyse des contenus idéologiques gauche-droite. Ils sont en voie d’obsolescence.

La perte des repères traditionnels

Les clivages politiques doivent s’ancrer dans leur époque. Aussi sont-ils très évolutifs. Le XIXe siècle a vu s’opposer monarchistes et républicains. Le clivage comportait aussi une opposition entre autoritarisme et libéralisme. Les monarchistes observaient avec inquiétude le développement des libertés quand les républicains militaient pour leur extension.

Au XXe siècle, le libéralisme économique et le marxisme s’affrontent. Communistes et socialistes veulent étendre largement le rôle de l’État au motif de réduire les inégalités. Les libéraux, bien évidemment, privilégient la liberté individuelle. L’égalité par la contrainte étatique leur apparaît antidémocratique.

La gauche plus ou moins marxisante considère au contraire que la démocratie suppose une égalisation rapide des niveaux de vie par les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques.

Si on examine aujourd’hui le résultat de cette opposition d’un siècle entre libéraux et socialistes, il est évident que les socialistes ont largement réalisé le programme qu’ils s’étaient fixés. Les économies occidentales sont devenues structurellement sociales-démocrates. Lorsqu’elle gouverne, la droite ne réduit jamais significativement les prélèvements obligatoires.

La gauche a donc accompli sa mission historique. De son côté, la droite a renoncé au libéralisme économique. Même si une petite résistance s’est fait jour à la fin du XXe siècle dans les pays anglo-saxons avec Margaret Thatcher et Ronald Reagan, elle n’a été qu’un feu de paille.

Que sont la droite et la gauche désormais, au-delà des incantations sur le libéralisme et le socialisme ?

La réponse est toute simple : rien. Certes, l’écologisme politique a fait son apparition. Mais chacun picore un peu dans l’assiette écologiste, considérée comme porteuse électoralement.

Anywhere et somewhere

Certains analystes ont fait émerger d’autres clivages. Mais ils sont un constat sociologique et non un corpus idéologique comme l’ancienne opposition gauche-droite.

Le britannique David Goodhart a opposé les anywhere, élite intégrée, mobile et progressiste, aux somewhere, populations ancrées dans un territoire et dans un système de valeurs traditionnelles. Les manifestations socio-politiques de ce nouveau clivage apparaissent au grand jour depuis plusieurs années.

Il s’agit de révoltes populaires, sortes de jacqueries modernes : Gilets jaunes en France, trumpisme, refus de la défaite électorale et invasion du Capitole aux États-Unis. Ce sont donc les somewhere qui manifestent bruyamment, et parfois violemment, leur désarroi face à un monde qu’ils ne comprennent plus.

Mais, en vérité, leur agitation révèle leur faiblesse. L’humanité étant une aventure spatio-temporelle (l’évolution des Homo sapiens sur notre petite planète), l’immobilisme n’existe jamais à l’échelle historique. Le vent de l’Histoire nous porte inéluctablement vers la destruction créatrice et celle-ci induit les changements sociaux et politiques.

Marx n’avait pas tout à fait tort lorsqu’il affirmait que les infrastructures technico-économiques déterminent les superstructures juridiques et politiques. Encore faut-il raisonner de ce point de vue sur plusieurs siècles. Les NBIC auront infiniment plus d’importance que les manifestations des trumpistes ou des Gilets jaunes ou que les divagations de l’ultra-gauche sur le racialisme, le décolonialisme et la théorie du genre.

Si, par exemple, le genre supplante le sexe, ce ne sera pas par le droit et la politique mais par les biotechnologies. Autrement dit, l’indifférenciation des genres résultera d’une évolution technologique des modalités de la procréation humaine.

Les somewhere n’ont donc aucune chance de gagner. Ils représentent le passé et craignent l’avenir. Ils constituent le conservatisme actuel, la droite si l’on veut maintenir ce vocabulaire. Ils pourront avoir ici ou là une influence politique de court terme. Mais le conservatisme, par définition, est appelé à être rapidement dépassé.

Le désespoir des vaincus de l’évolution historique n’en reste pas moins émouvant, surtout lorsqu’il se manifeste avec la candeur enfantine d’un porteur de cornes de bison dans les couloirs du Capitole. Les plus lucides des conservateurs ont toujours eu une conscience aiguë du tragique de leur situation. Car c’est l’Histoire qui les abandonne. Ainsi, Chateaubriand commençait-il ses Mémoires d’Outre-tombe avec cette phrase célèbre :

« Le 4 septembre prochain, j’aurai atteint ma soixante-dix-huitième année : il est bien temps que je quitte un monde qui me quitte et que je ne regrette pas. »

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  • Je suis assez d’accord pour le constat..moins pour la prédiction.
    A priori, l’ecologisme a un « potentiel  » immense..
    Et nous avons en France des signes réels de « refus » technologique …

    Auparavant, ventre vide et longévité permettait de trancher assez facilement sur ce qui constituait un progrès.. On nourrit les affamés et on fait baisser la mortalité..
    ça a si bien marché que les gens ne remettent pas cela en question autrement dit la misère n’est plus vraiment matérielle.
    Le lien entre progrès technologique et progrès humain est devenu moins évident..
    Qui contestait que l’ameloration de la productivité agricole était un progrès ? désormais..

    Matériellement nous avons TOUT pour être heureux.

    Il est difficile de contester qu’un enfant qu’on sauve ne soit pas un progrès, on peut le faire pour passer de la 4G à la 5G assez facilement..
    Il suffit de voir le basculement sur les médicaments.. comment developer un médicament pour un pays où l’espérance de vie est quasiment au maximum biologique?

    Il est parfaitement légitime en somme qu’une personne refuse vraiment un progrès technologique..parce que en effet, les inconvénients sont visibles et les avantages parfois dérisoires.
    Il y a une sorte de renversement de la réaction..La « gauche » devient réactionnaire..

    tout à trac..

    • l’auteur semble considerer l’ecologisme comme une nuisance , un gadget ou une lubie..incapable de changer radicalement une marche vers le progrès qui serait écrite..

      c’est un peu comme considerer que la démocratie est une évidence..

      • L’écologie n’est ni un parti politique, ni une science, mais une religion. avec ses dogmes
        dangereux pour l’homme, regarder Pol Pot l’écologiste absolu

        • l’ecologisme en tant que doctrine est une idéologie antihumaine..
          mais c’est un peu le communisme qui ressemble à la une utopie fraternelle, ça a du succès tant qu’on ne veut pas chercher à le comprendre.

          D’ailleurs en général les sympathisants écologistes se contentent d’afficher du mépris si vous leur demandez simplement d’epxliquer ce qu’est l’ecologisme..

  • bof , raisonnement toute chose égale par ailleurs
    cela marche si la société continue à fonctionner correctement, ce qui est de moins en moins évident !
    Donc les somewhere sont peut etre plus à prendre en compte si on veut éviter de retourner au temps barbare
    Une société liberale implique de fortes valeurs (en gros judeo chretienne, qu’on soit croyant ou pas) partagées dans la société qui se traduisent au niveau du fonctionnement de l’etat
    les NBIC sont le rêve prométhéen

  • quoique l’on fasse, quoi qu’il en coute, l’homme sera toujours XY et la femme XX, peut importe les lois. Dans la nature c’est toujours le mieux armés et le mieux adaptés qui supplanteront les autres. Les premiers de cordée seront toujours de droite responsables, volontaires et les derniers de cordée de gauche, attentistes et passifs. Il suffit de regarder le monde animal qui a évolué durant des millions d’années

    • Dans la nature, ce sont ceux qui font le plus de descendance qui importe. Soit par avantages adaptatifs, soit par avantage de groupe.

    • Ce que sont les gens à titre individuel n’a pas beaucoup d’importance. Les pays qui vont réussir sont ceux qui acceptent les principes de la destruction créatrice. Cela dépend de leur institutions. Les autres sont conservateurs, parmi ceux-là les plus chanceux auront juste un train de retard, les moins chanceux resteront à quai.

    • Juste pour emmerder le monde, ce n’est pas tout à fait vrai. Par exemple il y a des femmes XY, avec un chromosome Y déficient. De façon générale, les intersexes concernent 1 naissance sur 10000 environ.
      Naïvement, je pensais que la théorie du genre c’était pour ces gens là, mais en fait c’est principalement pour des gens avec des problèmes psy…

    • C’est biologiquement faux, même si régulièrement répété à l’école, environ une femme sur 1000 est XY.
      Dans les nouvelles technologies, il y a pas mal de premier de cordée de gauche. Regardez comment ils ont muselé Trump dès qu’ils ont trouvé une excuse, ca a été rapide et massif.

  • Début intéressant mais je pense que le socialisme n’a pas atteint ses objectifs, loin de là : il s’est converti aux lois du marché, au productivisme, à la défense du fameux « pouvoir d’achat » qui est bien éloigné du socialisme.
    La distinction « anywhere » et « somewhere » est intéressante aussi, mais exclure du futur ces derniers (à savoir les ruraux, provinciaux, les gens attachés à leur territoire, terroir, tradition, culture, valeurs, traditions, les défenseurs d’un mode de vie passé, actuel ou simplement défini en dehors du tumulte de la vie effréné imposé par le productivisme), c’est peu libéral et peu souhaitable. Réserver l’avenir à ceux qui s’adaptent en continu (donc qui n’ont pas le choix, la liberté, de ne pas s’adapter. Ils doivent subir le changement au risque de disparaitre) est fort élitiste.

  • Le problème de cette démonstration, est d’imaginer les ‘somewhere’ en ‘rednecks’ avec des casquettes de bison, ou plus près de chez nous fumeurs de clopes-rouleurs de diesel…

    Et si les ‘somewhere’ vivaient dans les ‘quartiers’, vendaient de l’herbe (une forme d’écologie ?), étaient organisés et habitués à défier l’état dans une relative impunité ?

    Contrairement à vous je n’y vois pas des vaincus de l’évolution historique, mais des Morlocks se nourrissant des Éloïs, androgynes, simplets et doux, qui passent leur temps à manger des fruits dans le grand jardin qu’est devenue la Terre.

    HG Wells a décrit une espèce humaine qui a évolué en deux espèces différentes :
    – les classes fortunées sont devenues les Éloïs oisifs,
    – les classes laborieuses piétinées sont devenues les Morlocks, brutaux et craignant la lumière.

    Et si vous pensez que je raconte des conneries, allez faire un tour dans les caves des cités…

  • être de droite ou de gauche est une sensibilité, ce n’est pas un clivage. elle se dessine en fonction de notre éducation, nos rencontres, notre parcours. le choix (clivage) politique est entre deux chemins, celui de la liberté ou celui de la servitude.
    au milieu de cela, pour assurer le futur, une seule voie: sans cesse, informer, éduquer, promouvoir la reflexion.

    • être de droite ou de gauche est une forme d’hémiplégie intellectuelle…

      • C’est surtout simplifier tout à l’extrême, on projette des aspects multi dimensionnels sur un simple axe gauche/droite. C’est très pratique pour manipuler les neuneus.
        Je ne considère pas que le libéralisme soit de droite, qui est plutôt actuellement la sphère du nationalisme, du culte chef/sauveur, de l’autoritarisme.

    • c’ets bien gentil…mais on est pas plus avancé..en ce qui me concerne sans un définition en rapport avec niveau d’adhesion à des idéologies , ça ne signifie RIEN.

      mayonnaise..

      il suffit de voir ce qui se passe à l’emregence de d’un nouveau « problème sociétal ».au départ le type de droite ou de gauche est comme une poule devant un clef de 12…puis les leaders parlent..et enfin le truc est classé comme gauche ou droite..

      • en fait c’est la seule solution que je vois pour définir la position d’une personne droite ou gauche…définir une proximité avec une listes d’idées qui clivent droite et gauche ..

  • « le conservatisme, par définition, est appelé à être rapidement dépassé »

    Et toute la démonstration de Mr Aulnas s’écroule, démontrant avec ça qu’il ne comprend rien à ce qu’est le conservatisme.
    De plus, le conservatisme étant un canasson de droite, à laquelle s’oppose le progressisme, grand dada de la gauche, l’auteur veut au final imposer l’idée que les valeurs de droite sont vouées à la disparition face aux glorieux progrès que ne peuvent manquer de porter les révolutions de la science en cours, les NBIC, les genres, etc.
    Mr Aulnas nous refourgue le débat caricatural gauche progressiste éclairée vs droite conservatrice obscurantiste sous les habits de la science moderne, et ça me fatigue de me taper toute la réfutation que d’autres ont déjà fait depuis que l’humanité existe (rien de nouveau sous le soleil). Je lui poserai seulement la cette question: de quel progrès parle-t-il, et mesurés par quels critères?

  • Jacques Lemière évoque la notion de progrès qui est aujourd’hui très discutée. C’est la raison pour laquelle je parle d’évolution. Mais peu importe. Simple question de vocabulaire.
    Je ne crois absolument pas qu’il s’agisse de bonheur. « Le bonheur, ça n’existe pas », disait de Gaulle en répondant à d’Astier de la Vigerie et le traitant d’imbécile pour faire bonne mesure. Ce qui caractérise Homo sapiens, c’est l’intelligence, la capacité de créer des concepts, de produire des constructions imaginaires qui, pour lui et pour lui seul, représentent l’univers. L’art, la science, l’Histoire ne sont que des produits de notre intelligence. Ils n’existent pas en tant que tels mais constituent une lecture de notre univers particulier, une approche typiquement Homo sapiens.
    L’homme continuera donc à créer des concepts, surtout s’ils lui apparaissent comme opérationnels. Voilà la force des sciences et techniques : elles ont perçues par l’homme comme capables de modifier le réel. C’est évidemment une illusion. Que modifions-nous vraiment dans l’immensité de l’univers ? Quelle est notre puissance si le Big bang conduit encore à une expansion infinie de l’univers (selon nous, humains) dont nous ne maîtriserons jamais rien ? Puissance nulle.
    Pourtant, nous n’arrêterons pas de penser, de créer et d’agir parce qu’il s’agit là de notre spécificité. L’évolution se poursuivra donc, principalement déterminée par les sciences et techniques. Elles constituent le seul véritable patrimoine cognitif transmis depuis des millénaires de génération en génération et permettant aux hommes de jouer à ce qui les amusent le plus : agir sur leur environnement et sur eux-mêmes (biotechnologies).
    Si l’écologie est une problématique, je ne crois pas à l’écologisme politique. L’homme est très raisonnable lorsque le danger devient patent. Nous nous adapterons aux limites quantitatives inéluctables de la production matérielle, de la consommation d’énergie et de la croissance démographique. Mais probablement avec la fusion nucléaire et l’intelligence artificielle. Les éoliennes sont quand même un peu une mauvaise plaisanterie des politiciens du 21e siècle. De même d’ailleurs que la croissance démographique absurde de 1800 (1 milliard d’humains) à 2100 (probablement 10 à 12 milliards d’humains), qui résulte de politiques natalistes, donc des États et de leurs dirigeants voulant disposer de main-d’œuvre et de chair à canon.
    Soyons optimistes ! L’homme n’a pas dit son dernier mot. La liberté non plus.
    Et un grand merci à tous mes lecteurs pour leurs commentaires, qu’ils soient positifs ou parfois fortement négatifs. C’est le jeu.

    • on pouvait, même en voyant la misère, ne pas croire au communisme non? le considerer comme une utopie ..

      je suis pessimsite avec l’écologisme justement parce que personne n’y croit vraiment

    • Je préfère cette confiance dans l’individu, dans le fait que ce sont les actes de chacun qui déterminent notre avenir…

      Je me rappelle avoir lu, à propos de la bêtise, qu’elle n’existe pas à l’état latent. Personne n’est bête, mais la bêtise se révèle lorsque l’on fait quelque chose qui s’avère être une bêtise, il faut agir pour cela.

      En extrapolant, l’intelligence est inutile tant qu’un individu se contente d’être intelligent; seule son oeuvre peut porter des fruits.

      Ceci dit j’ai l’impression que les premiers sont moins fainéants que les seconds…

    • Le malheur de l’homme, disait Pascal, vient de ce qu’il n’est pas capable de rester tranquille dans une chambre.
      Heureusement qu’il en est incapable, c’est cela qui fait que nous ne vivons plus dans des cavernes. C’est aussi cela qui fait que les peuples qui réussissent, qui prennent l’ascendant sur les autres sont ceux qui ne restent pas scotchés sur les idées et les pratiques d’hier. Pire, dans les grands bouleversements, seuls les plus intelligents survivent (ça, c’est une pub de VW).
      En ce sens, l’évolution est nécessairement un progrès, un progrès auquel il est impossible d’échapper vivant.
      Application pratique : l’écologisme décroissant n’a pas d’avenir en tant qu’idéologie dominante.

    • Addendum sur la démographie, la fusion nucléaire, les éoliennes et les limites matérielles.
      1.La démographie croissante n’est pas vraiment un choix délibéré. Elle est une simple conséquence de nos progrès en termes d’alimentation (ressources disponibles) et de santé.
      2. Nous sommes ainsi fait que nous essayons toujours les techniques que nous inventons (du laser à la bombe en passant par l’automobile et le vaccin). C’est l’avenir qui fait le tri. Le monde de demain est inimaginable. La terre sera peut être peuplée de millions d’éoliennes, ou pas, de milliers de centrales nucléaires ou pas. Ou de tout autre chose qui n’existe pas aujourd’hui.
      3. Les limites matérielles sont en réalité insondables. Quand on s’eclairait à l’huile de baleine, on pensait que la limite était le nombre de baleines. Puis on a decouvert l’électricité, le pétrole, l’uranium… Si l’on songe à la quantité d’énergie disponible dans un seul gramme de matière (E=mc2), il est impossible de se résoudre à un monde vraiment fini, même pour 10 milliards d’individus.

    • En tout cas, si je ne partage pas l’interprétation qui en est faite ici, il est évident que la traditionnelle ligne d’opposition politique gauche/droite a volé en éclat, ouvrant à une ère chaotique.
      Chaos qui promet, par nature, de nouvelles constructions, de nouvelles alliances, et la ré-émergence d’idées anciennes, parce que les idées prétendument nouvelles ne sont finalement que des idées passées réadaptées au contexte présent.

      Et pour encore contredire Mr Aulnas, qu’il m’en excuse ^^, je pense que nous assistons à une résurgence de valeurs conservatrices. Cette tendance reste pour le moment minoritaire, mais le fait qu’elle fait l’objet d’un harcèlement féroce de la part de l’actuelle « establishment » montre qu’elle a un potentiel d’influence, qui s’exprimera de plus en plus dans les 10 années à venir.

    • Le bonheur est un gradient, pas une fonction d’état.

    • La natalité est une réponse adaptative à la mortalité. Toute l’histoire des démographies le démontre.

  • Une bonne présentation du conservatisme:
    https://chroniquesdesabusees.wordpress.com/2017/10/17/le-conservatisme-pour-les-nuls/
    Je ne fais pas de plaidoyer conservatiste, je me borne à montrer qu’il n’est pas forcément ce que tout gauchiste convaicu, et même tout droitard engoncé, croit qu’il est.

    • Très intéressant ! Je me découvre plus conservateur que je ne pensais. Sans doute deux aspects du conservatisme radical, deux pièges, m’ont tenu éloigné de cela : la notion de « peur » et celle de « société figée, morte ». Etre conservateur n’est pas cela, mais peut devenir cela.

    • Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens. Il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés.
      (Paul Valéry)

  • Tout ce qui est écrit est vraiment passionnant et c’est du premier degré…Ramené au réel…Qui représentera quoi…Car nous allons voter en 2022..Et j’ai beau cherché , l’offre politique à ce jour est franchement pathétique..Quant à l’écologie…Les humains se rendront vie compte qu’il faut faire très attention, car notre planète est vivante et c’est nous rappeler à l’ordre et le saura…Lisez Underland…passionnant…

  • Aujourd’hui je dirais que la gauche correspond au progressisme et la droite au conservatisme, et ce clivage touche même les camps unifiés d’autrefois.

    Progressisme et conservatisme sont même sur le point de s’effondrer eux-mêmes, remplacés par les « mondialistes »/universalistes et les « nationalistes »/identitaires.

    Sur Contrepoints, tout le monde pourra observer le creusement d’un fossé entre les libéraux progressistes et plutôt urbains d’un côté, et les libéraux conservateurs et plutôt ruraux/péri-urbains de l’autre.

    PS : Pour ma part, le conservatisme c’est plutôt la stabilité et la tradition, il a donc vocation à durer.

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