États-Unis : après Trump, faut-il réformer la démocratie américaine ?

Un entretien avec Philippe Lacoude, économiste et ancien chercheur pour le think tank Heritage Foundation.

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joe biden signs by Gage Skidmore (creative commons) (CC BY-SA 2.0)

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États-Unis : après Trump, faut-il réformer la démocratie américaine ?

Publié le 12 janvier 2021
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Philippe Lacoude, un des contributeurs de Contrepoints, réside aux États-Unis. Il a travaillé plusieurs années pour le Center for Data Analysis de la Heritage Foundation, un think tank libéral et conservateur de Washington DC, dont il a souvent présenté les travaux aux membres du Congrès et leurs collaborateurs. Soucieuse de la défense des institutions laissées par les Pères fondateurs, la Heritage Foundation accorde un budget substantiel aux questions constitutionnelles et électorales, dont la fraude.

 

Contrepoints : y-a-t-il eu de la fraude électorale ?

Philippe Lacoude : Il existe de nombreux cas de fraude électorale avérée aux États-Unis. Mes anciens collègues de la Heritage Foundation ont fait une recherche exhaustive de tous les cas qu’ils ont pu trouver et leur base de données publique dénombre 1302 cas qui s’étalent de 1979 à 2020.

Certains de ces cas ont pu changer les résultats d’élections locales lorsque le nombre d’électeurs était faible.

Mais à part dans la tête de marginaux mal ajustés, il n’existe aucun cas reconnu de fraude ayant entraîné un basculement d’un candidat à un autre dans une élection fédérale ou générale au niveau d’un État, comme celle des gouverneurs, sénateurs, auditeurs, procureurs généraux, etc.

Dans toute l’histoire des vingt dernières années, le nombre de cas est minime et, en proportion, minuscule par rapport au total énorme des voix exprimées.

Il manque 38 votes au président Trump dans le collège électoral pour être réélu. Les quatre États où les scores étaient les plus serrés – les États de l’Arizona, de Géorgie, du Nevada et du Wisconsin – représentent 43 voix dans le collège électoral.

Mais, dans ces États, il manquait 76 508 votes au président Trump pour y faire basculer l’élection en sa faveur. C’est un chiffre bien plus élevé que toutes les fraudes avérées de 1979 à 2020 de la base de données de la Heritage Foundation. Et encore eut-il fallu que ces 76 508 votes se répartissent dans des proportions exactes au vote près.

Je fais remarquer au passage qu’en 2016, 70 000 voix séparaient le président Trump et la secrétaire d’État Clinton, et que le résultat final a été de 306-232 dans le collège électoral.

 

Est-il facile de frauder ?

On vote en même temps pour le président, le ou les sénateurs, le représentant fédéral, le gouverneur, le lieutenant-gouverneur, le procureur général, le sénateur d’État, le représentant d’État, le commissaire aux comptes, les juges d’État, le conseiller général, le shérif, le commissaire aux comptes, le médecin légiste, le représentant de la compagnie des eaux, le représentant au conseil d’administration des écoles, les juges, les procureurs (comté), le maire, le procureur (ville) et aussi tous les référendums. J’en oublie…

Les bulletins font parfois deux pages. On remplit les cases. Ou plutôt, on les peinturlure. Retour au cours élémentaire. On s’applique. Faut pas dépasser !

Après Bush-Gore, les États-Unis ont investi des milliards de dollars dans des machines électroniques. Elles lisent les bulletins par procédé optique. Elles sont calibrées à l’avance pour chaque type de bulletin, différents dans tous les comtés à cause des référendums. La machine lit le bulletin et il tombe dans « l’urne », une immense poubelle dont le couvercle est la machine.

Pour frauder, il faut donc ajouter un chiffre dans le software de la machine – qui, contrairement aux âneries que j’ai lues, n’est pas reliée à internet [au moment du vote] – et un bulletin dans la poubelle. Il faut donc être un hacker et avoir un accès physique aux bulletins.

Les bulletins physiques sont sous clef. La « poubelle » est cadenassée. Les bulletins sont pris de la « poubelle » à la fin de la journée de vote. On les sécurise sous contrôle des assesseurs et des observateurs des deux partis qui sont choisis des mois à l’avance par les partis.

On lit le chiffre sur la machine. C’est le compte officiel pour le bureau de vote. En pratique, ce sont les chiffres, du fait que les bulletins portent sur une douzaine de questions.

Si on doit recompter, on sort les bulletins papier et on s’y met à la main.

Vient la question du vote par correspondance. Là, c’est tout aussi simple. Pour voter par correspondance, on demande un bulletin. Il vient dans une enveloppe spéciale prépayée qui identifie le votant. Son nom et sa signature sont vérifiés dans les listes électorales dont le votant est temporairement radié pour le vote en personne.

Vote par courrier, vote en personne, il faut choisir.

Le votant remplit son bulletin et le met dans l’enveloppe qu’il doit signer. Quand l’enveloppe arrive au bureau des élections du comté, elle est vérifiée contre les listes une deuxième fois. La signature est également vérifiée. Et le votant est déclaré comme ayant voté.

Certains États se mettent en quatre pour autoriser les gens à changer d’avis et tiennent une comptabilité intermédiaire des bulletins au cas où le votant décide de se montrer en personne le jour du vote. Mais ceci est plutôt l’exception que la règle.

On enlève les décédés de la liste des votants avant le jour du vote. Dans certains États, mais pas tous, la liste des décès récents est comparée à celle des votes par correspondance.

Le jour de l’élection, ces bulletins par correspondance sont dépouillés par les machines. Même processus qu’en personne. On prend le nom de chaque votant sur l’enveloppe extérieure et on le marque comme ayant voté. Et on met le bulletin physique dans la machine qui le lit et le jette au fond de la « poubelle ».

Contrairement à ce que disent les génies Facebook et les francophones monolingues YouTube, on ne vote par définition qu’au plus une fois par personne inscrite sur les listes électorales, qui sont dans le domaine public, soit dit en passant.

Ainsi, toute personne qui évoque des taux de participation supérieurs à 100 % est par définition incompétente en matière de vote aux États-Unis puisqu’il ne peut pas y avoir plus de votes que d’inscrits.

La seule chance de frauder est de s’inscrire sur les listes électorales frauduleusement ou d’usurper l’identité de quelqu’un qui s’y trouve et qui ne vote pas !

Personne (ou presque) ne vote deux fois, mais des millions de gens votent zéro fois.

Quelle est la légitimité du président élu ?

S’il y avait une légitimité dérivée du vote, elle tiendrait compte non seulement des fraudes potentielles mais aussi de ce que les Américains appellent la « suppression des électeurs », c’est-à-dire les bâtons mis dans les roues de ceux qui veulent voter.

Les règles qui entourent la liberté de voter sont sujettes à d’interminables débats.

En général, les États font des efforts incroyables pour laisser voter tout le monde.

Un exemple, bizarre pour un immigrant fraîchement arrivé, est l’existence des « bulletins provisoires ». Si je me pointe au bureau de vote sans pièce d’identité, ou dans le mauvais bureau de vote, ou si je ne suis pas sur les listes, je suis autorisé à voter dans certains de ces cas (en fonction de la loi de l’État).

Mon vote n’est pas ajouté dans la machine. Je le mets dans une enveloppe qui est mise de côté. J’ai alors le droit d’aller régulariser ma situation dans les jours qui suivent s’il me manquait ma pièce d’identité ou si je n’étais pas sur les listes !

Si j’étais dans le mauvais bureau de vote, je n’ai rien à faire : le bureau des élections vérifie que je n’ai pas voté dans mon bureau de vote et ajoute mon « bulletin provisoire » aux votes par correspondance.

 

La légitimité du président élu n’est-elle pas liée au système électoral américain lui-même ?

Non, pas vraiment car ils devraient être incarcérés tous les deux.

Si un citoyen lambda avait fait la moitié de ce qu’ils ont fait, il le serait.

La perte de légitimité vient des accusations de molestations de jeunes femmes, de l’utilisation de l’État à des fins d’enrichissement personnel, des problèmes fiscaux qui confinent à la fraude, du népotisme, etc.

 

Le système électoral américain est-il archaïque ?

Dès que l’on dépasse 100 millions de votants, c’est compliqué à gérer.

La Constitution fédérale américaine donne expressément à chaque État le devoir de faire ses propres lois électorales sous contrainte de certains grands principes constitutionnels fédéraux.

Si on y pense, cela fonctionne pareillement en Europe à l’échelle du continent, non ?

 

Est-ce qu’il n’y a pas un problème de démocratie représentative avec un tel système ?

Non dans le sens où les États-Unis ne sont pas une démocratie mais une république.

Le dernier jour de la Convention constitutionnelle de 1787, lorsque notre Constitution a été adoptée, des habitants de Philadelphie rassemblés sur les marches de l’Independence Hall pour attendre les nouvelles auraient demandé à Benjamin Franklin quelle forme de gouvernement les Pères fondateurs avaient élaboré : « Qu’avons-nous, une république ou une monarchie ? » Franklin aurait répondu : « Une république, si vous pouvez la conserver » (« A Republic if you can keep it »).

Les Pères fondateurs ne cherchaient pas du tout à créer une démocratie représentative. Ils cherchaient au contraire à construire une séparation des pouvoirs de telle sorte que la majorité soit constamment freinée dans ses ardeurs.

De ceci découle la profonde séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif, mais aussi la séparation des pouvoirs entre le niveau fédéral et les États. La Constitution limite expressément les prérogatives de l’État fédéral à quelques sujets seulement dans la section 8 de l’article I. La Constitution limite également les pouvoirs législatif et exécutif sur les questions de libertés individuelles limitant sévèrement – au moins dans les textes sinon dans les faits – les diktats de la majorité en matière de liberté d’expression, de port d’arme, de religion, ou de rassemblement.

Une autre division fondamentale s’exprime dans la composition du Congrès fédéral. Il y a deux assemblées, une chambre dont les membres représentent le peuple, et un Sénat qui représente les États.

Contrairement à ce que pensent beaucoup d’Américains, leurs Sénateurs ne sont pas là pour les représenter. Ils sont à Washington pour représenter leur gouverneur et sa législature.

Le collège électoral – qui élit le président des États-Unis – est donc simplement la somme des deux assemblées – la chambre du peuple et celle des États – et c’est pourquoi il y a un vote par membre de chaque entité. C’est parfaitement logique.

Le président n’est pas le président du peuple américain. Il représente à la fois les électeurs et les 50 États. On l’appelle d’ailleurs président des États Unis d’Amérique en anglais, sans le tiret. Il n’est pas le président des Américains.

 

N’y-a-t-il pas un problème d’échelle avec plus de 300 millions d’habitants ?

Oui et c’est le problème de l’Europe, aussi.

Les Pères fondateurs faisaient face à de plus petites populations.

Cependant, le collège électoral n’est pas né d’un souci de géographie. Les Pères fondateurs ne se sont pas dit qu’il vaudrait mieux organiser des élections locales et agréger les résultats plus tard.

Le collège électoral répond à une angoisse d’alors toujours bien présente aujourd’hui qui est le risque de voir le pouvoir central fédéral usurper le pouvoir local des 50 États.

Ceci est clair lorsqu’on lit la procédure d’élection présidentielle : si le collège électoral échoue à dégager une majorité de grands électeurs, l’élection est renvoyée à la Chambre des représentants selon les termes du douzième amendement.

Dans ce cas, la Chambre des représentants se limite à choisir parmi les trois candidats ayant obtenu le plus de voix à la présidence dans le collège électoral.

Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, Chambre du peuple ne représente pas vraiment le peuple : bien qu’il y ait 435 représentants, chaque État n’y reçoit une seule voix et le District de Columbia, c’est-à-dire la ville de Washington, n’a pas le droit de voter.

Chaque délégation d’État vote en bloc – chaque délégation ayant donc une seule voix – et un candidat doit recevoir majorité absolue des voix des délégations des États, actuellement, un minimum de 25+1 voix, puisqu’il y a 50 États, pour que ce candidat devienne le président-élu.

En outre, les délégations d’au moins deux tiers de tous les États doivent être présentes pour que le vote ait lieu. La Chambre continue de voter jusqu’à ce qu’elle élise un président.

La Chambre des représentants n’a choisi le président que deux fois : en 1801, selon les termes originaux de l’article II, section 1 de la Constitution fédérale et en 1825, selon les termes du douzième amendement.

 

Le système de l’élection présidentielle est-il à rénover ?

Non !

En fait, l’élection des Sénateurs au suffrage universel direct par le peuple est une rénovation idiote du dix-septième amendement. C’est un dévoiement de l’idée que le Sénat représentait les États. Originalement, les Sénateurs étaient sélectionnés par les chambres et les gouverneurs des États et donc moins soumis aux pressions bassement politiques.

Une intention centrale de la Constitution américaine était de ralentir le flot législatif grâce au Sénat qui est la pièce maîtresse de la Constitution.

Les Pères fondateurs étaient complètement immergés dans la culture classique. Pour comprendre la Constitution américaine, il faut lire Cicéron, Tite-Live et, surtout, Polybe, qui a au moins autant inspiré les Pères fondateurs que Montesquieu.

Le modèle était donc le Senatus Populusque Romanus (SPQR) de la Rome antique. Le Sénat et le peuple.

Une anecdote raconte que Thomas Jefferson – l’auteur de la Déclaration d’indépendance et troisième président – avait prêté les œuvres de Polybe à James Madison – l’auteur la Constitution et quatrième président – pour qu’il s’inspire de ses idées sur la séparation des pouvoirs.

C’est la raison de la complexe séparation des pouvoirs et, aussi de l’existence de droits qui sont presque immodifiables par la majorité, ce qui est profondément anti-démocratique, mais à dessein.

À l’origine, le pouvoir présidentiel était très limité. Il l’est toujours dans les textes même s’il ne l’est plus dans les faits et son pouvoir n’a grossi que par dévoiement de l’esprit des lois.

S’il y a quelque chose à faire, ce serait de remettre l’exécutif dans les clous. Il a complètement métastasé, bien avant Trump d’ailleurs, pour des raisons législatives.

Pour des raisons de facilité politique, les deux chambres ont délégué à l’exécutif le détail de l’écriture des lois sous forme des décrets d’application. Ceci donne la possibilité à l’exécutif de quasiment inverser dans les décrets ce qui est écrit dans les lois.

Depuis les années 1960, les tribunaux cèdent ou soumettent leurs jugements à celui de l’exécutif au nom d’un anti-concept juridique appelé déférence judiciaire. L’idée est que les décrets écrits par les hauts fonctionnaires priment sur les lois des législateurs, sauf dans les cas les plus patents de violation de la loi.

Cette idée saugrenue qui érige la fainéantise législative et l’usurpation administrative en principes moraux fait partie de la jurisprudence de la Cour suprême décidée à une époque où elle était plus étatiste.

En pratique, une série de décisions judiciaires qui culminent dans l’ignominie avec la décision connue sous le nom de « déférence Chevron » considèrent que si un individu ou une entreprise est en conflit avec l’administration fédérale sur une question de réglementation, cette dernière a raison sur les points qui ne sont pas explicitement adressés par la loi.

D’à peine plus de 10 000 pages par an à la fin des années 1960, le journal officiel américain est passé à presque 100 000 pages dans la dernière année de la présidence Obama. Les administrations pondent des textes, de nature législative dans les faits, avec fébrilité.

L’amour immodéré des cours de justice pour la stare decisis, y compris dans les cas absurdes, empêche de mettre une fin à cet affront constitutionnel.

Le constitutionnaliste libertarien Randy E. Barnett a proposé une série d’amendements à la Constitution pour remettre la présidence dans les clous. Passer au suffrage universel direct n’en fait pas partie et me paraît la plus mauvaise façon de diminuer le pouvoir exécutif.

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  • Félicitations , c’est clair , net et précis….Rien à rajouter…Encore merci…

  • Un article bien nécessaire pour rappeler à quel point la séparation des pouvoirs est indispensable au bon fonctionnement des USA – le rappel à la limitation des pouvoirs de l’exécutif me paraît également très pertinent, en particulier lorsque, comme maintenant, un président parvient à s’assurer la loyauté totale et aveugle d’une majorité du législatif et tente d’influencer, par ses nominations, l’arbitre du judiciaire, la cour suprême des USA

  • Une excellente explication du système constitutionnel des USA. Nos pseudos spécialistes des USA et débatteurs bavards ne savent probablement pas tout ceci.

  • Excellente explication !! Dommage que l’arrogance naturelle de M. Lacoude lui fait utiliser certains mots et expressions, mais c’est brillamment écrit.

  • Article bien complet, merci.
    Par contre, comparer les états d’Europe et les Etats Unis d’Amérique ne semble pas pertinent à mon sens voire dangereux dans le débat… En effet, il n’ont absolument pas été créés de la même manière dans les deux cas et les « constitutions » n’ont pas été rédigées dans le même sens !

    • tout à fait, les États d’Europe sont des pays qui ont chacun une histoire et un langue qui leur est propre, et des intérêts particuliers, qui sont fondés sur leur histoire. C’est pourquoi « les États-Unis d’Europe » souhaités par certains sont une utopie.

      • @maniaco
        Ceci dit la Constitution américaine et la DDHC ont été élaborées en grande partie en commun, au Salon Voltaire du café Procope à Paris, par des lettrés latinistes et hellénistes (comme le fait remarquer l’auteur) très au fait des invariants de la nature humaine et aptes à en tirer les conséquences pratiques.
        Qu’ultérieurement notre DDHC ait été enfouie sous une « constitution » de plus en plus abusive, partisane et ridicule est une autre histoire.

  • Félicitations, ça c’est du journalisme. C’est rare que j’aie l’impression d’apprendre à ce point en lisant un article. Plus ça va, loins je cois à la démocratie représentative qui n’aboutit qu’au détournement du pouvoir par les plus grandes gueules et cet article le confirme.

  • Article idéaliste sur un monde qui n’existe pas, le vote par correspondance en particulier est la source de beaucoup de magouilles et c’est pour cette raison qu’il a été interdit en France.
    Le bourrage des urnes est une technique qui existe depuis que le vote existe.
    L’article lui-même donne les clés pour tricher, il suffit de ne pas respecter les procédures. Par exemple ne pas vérifier les identités, ajouter des bulletins de personnes qui ne votent pas, faire de fausses signatures, voter dans plusieurs états, ou bien faire voter les morts (sport Corse) car personne ne va vérifier ligne par ligne si les personnes sont vivantes.
    L’imagination humaine est sans limites pour la triche, et la consultation du casier judiciaire des politiques ne laisse aucun doute sur leur malhonnêteté.

    • Le vote par correspondance présente certains risques mais assez faibles : il faudrait une fameuse organisation (dont le début d’un embryon n’a pas été trouvé ni prouvé) pour les orienter dans un sens ou dans l’autre. Les Suisses, qui en connaissent un rayon sur la démocratie, font ainsi confiance à ce système dans une très large mesure (environ 90% !). Des cas isolés existent, bien sûr, c’est pour cela qu’existent les assesseurs, observateurs, etc. Mais n’oubliez pas non plus qu’il n’y a pas de raison qu’un camp fraude plus que l’autre dans cette élection. A moins bien sûr de croire à certaines théories.

      • KnorKnor

        Certes le 100% sécurité n’existe pas en ce monde,mais admettez cependant que le système basique du vote avec dépouillement des bulletins, et surtout présence humaine d’assesseurs,semble plus sécurisant qu’avec l’utilisation de simples robots devant faire l’objet de vérifications techniques complexes plus ou moins opaques aux yeux du candide.

        Il serait en effet absurde de croire « à certaines théories »,mais un bourrage des urnes est difficile à cacher, comme l’écrit précédemment DanielIP en précisant justement que « l’imagination humaine est sans limites pour la triche »,ce qui devrait en principe impliquer un large débat démocratique avant toute décision d’une modification quant à l’organisation des prochains scrutins.

        (N.B. : Voir les récentes dépositions d’une proposition de loi en faveur du retour du vote par correspondance » pour lutter contre l’abstention et en raison de la crise sanitaire ».)

        https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/elections-vers-un-retour-du-vote-par-correspondance-en-france-185523

      • Le système US fait que la triche dans quelques états clés, à une énorme répercussion sur l’ensemble grâce à l’effet de levier du système des grands électeurs.
        Ce qui m’étonne c’est que Biden lui même s’est vanté d’avoir organiser la fraude à grande échelle au cours d’une interview dont je possède une copie. Cette déclaration n’a pas été contredite ou démentie, elle a été coupée.
        Si Biden a dit vrai, il faut croire Trump, s’il a dit faux comment peut-il être président ?

        • Faites-vous allusion à la fameuse phrase « Nous avons mis en place, je pense, la plus large et la plus inclusive organisation de fraude électorale dans l’histoire de la politique américaine. » ? Je possède aussi une copie de cette vidéo (sur un truc qui s’appelle internet). Et donc selon vous, les organisateurs de la plus grande fraude électorale des USA (et peut-être du monde, au vu des dizaines de milliers de complices à recruter dont aucune trace de recrutement ou d’organisation n’a été trouvée) ont tenu au courant un vieux demi-sénile reconnu pour ne pas toujours savoir ce qu’il dit ?
          Ya un os dans ce scénario, non ?

          • « un vieux demi-sénile reconnu pour ne pas toujours savoir ce qu’il dit ?  »
            Vous vous rendez compte de ce que vous écrivez ? le vieux sénile est président de l’état le plus puissant au monde, ça ne vous pose pas de problème ?
            Trump est un excentrique, mais il a eu des résultats sur l’économie et le chômage, Pour moi seuls les résultats comptent du moment que la loi est respectée.

    • @DanielIP

      « Dès que l’on dépasse 100 millions de votants, c’est compliqué à gérer. »
      Ce qui pourrait servir de conclusion à cet excellent article étayé qui pose parfaitement le problème !

  • Merci pour ces explications.
    Pour ce qui est de la polarisation de la vie politique américaine, la série Brain Dead était très sympathique.

  • Surtout, ne m’en veuillez pas, M. Lacoude, mais je ne vous crois pas.
    Cet article me fait l’effet d’un discours de Macron et Castex réunis : de l’enfarinage.
    Peut-être parce que j’ai connu les pays du bloc communiste, que je connais (moins bien que vous, probablement) les Etats-Unis.
    Et que la « victoire » de Biden me paraît celle d’un tricheur.
    OK, ce n’est qu’un avis. Mais je n’ai aucune confiance dans les « progressistes », surtout ceux qui se proclament « démocrates », ce qui pour mon modeste entendement est incompatible au sens effectif de ce dernier terme.
    Désolé de ne pas être bon public.

    • Je comprends les défiances envers Biden et les démocrates. Ce que je ne comprends pas c’est la confiance envers Trump. C’est à dire que si je conçois parfaitement que la fraude ne soit pas étrangère à Biden, j’ai l’impression qu’elle peut être tout à fait naturelle pour Trump.
      La défaite de Trump me semble être celle d’un tricheur encore plus que la victoire de Biden.
      Voilà, si vous pouvez tenter de m’expliquer vos impressions et vos sentiments, je suis preneur, car je ne comprends pas la position de bon nombre de commentateurs sur ce site.

      • Je n’ai pas plus confiance en Trump qu’en Biden, en fait.
        Pour avoir « assisté » au déroulement électoral « in situ » en Caroline du Nord, j’ai perdu toute confiance dans leur système. Certes, ce n’est qu’une expérience ponctuelle. Mais si l’impression de foire que donne leur système était donnée dans pays supposé moins « démocratique », disons au hasard la Russie (sourire) que n’entendrait-on pas dans les médias bien pensants ?
        Ce qui, à mon sens, différencie les deux camps, c’est que l’un (Trump) n’a pas l’arrogance de l’autre (Biden et plus encore sa cohorte médiatique) afin de prodiguer des leçons et discours de morale.

        • Arf. Je vous avais choisi en croyant que vous étiez un soutien raisonnable de Trump avec qui j’allais pouvoir converser pour essayer de comprendre…
          Néanmoins, juste un point, vous ne trouvez pas Trump arrogant ? Il a son style, ok, mais enfin il fait pas mal la leçon aussi.

          • Bonsoir
            J’arrive bien après, mais peut-être reviendrez-vous…?
            Si j’étais citoyen des Etats-Unis, je voterais Trump, sans hésitations aucunes. Certes, il est parfois un peu… « brut de décoffrage » (normal pour un entrepreneur immobilier ! ?) et ses propos se situent bien loin des coincés du NYT, c’est évident.
            Mais il a eu à cœur d’épargner des vies et des $ en se désengageant militairement des luttes quelques peu vaines, il a relancé l’emploi et les créations d’entreprises, tenu tête au Coréen et aux Chinois, un rien atténué l’immigration.
            J’aurais été plus jeune, et lui réélu (deux conditions minimales dont l’une hélas -mon âge- irréaliste), j’aurais vraiment pu émigrer aux Etats-Unis pour y investir dans une création d’entreprise (ce que je ne ferai jamais en France et n’envisagerais pas un instant avec Biden et plus encore sa lolotte arivant au pouvoir.
            Ce que j’apprécie chez un chef, c’est qu’il soit un chef; puis qu’il prenne à cœur d’améliorer la vie quotidienne de ses concitoyens.
            Deux items que nous ne risquons pas de rencontrer en France, avant bien des années.
            Quant au reste, non, je ne trouve pas Trump plus arrogant qu’un gars du sud-ouest qui en a dans la culotte…

  • Discuter du président Trump est très compliqué. Les Never Trumper cherchent le moindre détail pour descendre le président, mais les pro-Trump ont les moyens de riposter, car les démocrates ont été en dessous de tout pendant la présidence Trump. Ce sont les excès démocrates qui crédibilisent la fraude électorale, et le fait que médias et réseaux sociaux les soutiennent. Alors, une fraude ? Ce n’est pas plus hallucinant que le reste.
    Comment en est-on arrivé là ? La démocratie repose sur l’idée que le peuple contrôle le pouvoir et peut le changer. Cependant, les Etats d’aujourd’hui contrôlent largement nos vies. La stratégie est donc de contrôler toutes les strates du pouvoir : éducation, université, administrations, cours de justice, médias. Une véritable alternance démocratique est difficile, car c’est s’opposer à toutes ces strates. Le président Trump l’a tentée.
    Trump représente un courant traditionnel des USA : America first, plutôt isolationniste, qui prône à l’intérieur du territoire la liberté, le travail, et la liberté religieuse notamment. Trump a défendu ce courant, en attaquant de front ses adversaires. Il a dit aux noirs de tenter le coup avec lui, disant que les démocrates qui prétendent les favoriser ne leur ont rien apporté. Il a défendu le droit à l’autodéfense, la liberté en matière d’éducation, remis la religion à l’honneur, et renvoyé dos à dos l’extrême droite et l’extrême gauche. Ce qui a provoqué une riposte violente de ses adversaires, et donc de toutes les strates du pouvoir et des médias. Une guerre totale, pour le pouvoir. Tout étant politisé, les gens sont incités à prendre position, en ostracisant leurs amis si nécessaire. Pour ou contre. Bien contre mal. C’est la politique.
    Comment en sortir ? A mon avis, un premier pas serait de quasiment supprimer l’État fédéral. Juste une compétence, contrôlée par les Etats fédérés, en matière de défense extérieure, et les accords commerciaux. Et laisser le pouvoir aux Etats fédérés. Supprimer même la cour suprême fédérale, laisser le pouvoir aux cours suprêmes des Etats fédérés. Diminuer le pouvoir, pour diminuer les excès de pouvoir. Utopie, je sais.

    • Je ne suis pas certain que l’idée de guerre électorale suffise à expliquer l’hystérie provoquée par l’élection de Trump. Je pense qu’il y a à la base une vraie séparation entre des populations qui n’ont plus l’impression d’avoir un destin et un projet commun. Les injonctions me semblent contradictoire, chacun sent son identité être en jeu.
      Je ne suis pas aussi optimiste que vous : il y a tout un tas de changements sociaux, démographiques, culturels… très profonds et très forts, dans de nombreux pays. Je ne vois pas nos systèmes y survivre. L’éclatement des US permettrait peut être de gagner en flexibilité, mais on retrouverait quand-même les même tensions à plus petite échelle, et puis indépendamment des institutions le maillage social des US est complexe, les états sont fortement interdépendants.
      Oui il faudrait trouver des moyens organisationnels d’assurer le principe de subsidiarité, c’est tout le truc, mais lesquels ?

  • « La dictature c’est ferme ta gueule, alors que la démocratie c’est cause toujours ». Où classer Trump, Biden, les USA, la France, Macron etc?

  • J’aime bien l’exposé de nature constitutionnelle sur les USA et le rôle des états par rapport à l’Etat fédéral. Je reste dubitatif sur l’exposé sur les fraudes, où le simple comptage des bulletins paraît en effet difficile à être fraudé. Mais l’auteur passe très vite sur le point crucial du vote par correspondance. Il s’en tient là aussi à inspecter les procédures de comptage en laissant de côté la création du vote en amont. De simples lettres mêlées au courrier postal, et plusieurs millions de fois, sans assesseur. Et qui souvent donnent des votes à 80%. Trop de votes de ce type et trop orientés pour que la procédure ne soit pas suspectée, au minimum.

  • « La seule chance de frauder est de s’inscrire sur les listes électorales frauduleusement ou d’usurper l’identité de quelqu’un qui s’y trouve et qui ne vote pas ! »

    Voilà ! Donc c’est possible et quand le pourcentage de votes par correspondance devient prépondérant dans le résultat cela crée mécaniquement le doute chez ceux qui ont perdus. C’est inévitable.

  • Mr Pirouette et Mr Gordon : je vais répondre en un seul commentaire pour dire que je suis entièrement d’accord avec vos deux commentaires. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de fraude électorale.

    D’ailleurs, presque 100% des fraudes avérées de la base de données de la Heritage concernent le vote par correspondance (voir https://www.heritage.org/voterfraud). De plus, la fameuse commission Carter/Baker (2004 !!!) avait précisément soulevé ce point. Et comme le dit Mr Pirouette, « la procédure [doit être] suspectée, au minimum » pour les votes par correspondance. Ces derniers devraient être minimisés, pas maximisés.

    Votre argument est d’autant plus indubitable si le vote par correspondance est en forte hausse ! Par définition, si la fraude a principalement et généralement lieu par correspondance, la fraude en 2020 était beaucoup plus importante que celle des cycles électoraux précédents. Je n’en doute pas une seconde.

    Ceci dit, il n’y a que quelques centaines de fraudes prouvées par décennie (voir la base de données Heritage) et elles sont, heureusement, en décroissance, surtout depuis l’après Bush-Gore (2000). Or il faut au grand minimum, que 76508 votes délictueux aient été commis pour changer le résultat final. Et pratique, bien plus, car ce sont 76508 votes qui doivent se répartir exactement dans 4 Etats.

    Il y a heureusement un tel écart entre Mrs. Biden et Trump que la fraude probable est très très loin de combler cet écart.

    Vous me direz que la base de données de la Heritage ne couvre que les cas avérés. Que la fraude pourrait être de dix fois, vingt fois supérieure. Peut-être ? Mais si on détecte 10% ou 5% de la fraude en temps normal, on ne va pas, en deux mois, détecter un pourcentage plus grand d’une fraude par définition plus importante.

    Surtout si on n’y met pas le cœur…

    Je vais peut-être démarrer une controverse mais j’ajouterais même qu’il me semble que les démocrates ont perdu une occasion en refusant toute investigation (sérieuse) des résultats par les cours de justice. Ils ont en ce sens une lourde part de responsabilité dans le climat délétère actuel.

    Le recomptage en Géorgie était une bonne chose dans le sens où il a montré que le comptage par les machines et le comptage des bulletins physiques conduisaient à un résultat très serré mais quasiment identique où les différences étaient réelles mais statistiquement peu significatives et toutes dues à des erreurs humaines (incompétence plutôt que malhonnêteté). Ça aurait été encore mieux si chaque signature sur les enveloppes avait été revérifiée.

    En passant deux mois à dire « circulez, y’a rien à voir ! » au lieu de pousser à un vrai audit dans chaque état, la presse de gauche a d’une part rendu la situation incendiaire et d’autre part irrémédiablement entaché le résultat aux yeux de trop de gens.

    D’autant qu’encore une fois, il y avait clairement des cas de fraude ici ou là. Et le NYT et le Washington Post ont passé tout le temps à dire que c’était exactement zéro. Du coup, plus personne ne leur fait confiance. Les sources traditionnelles étant taries, les gens se tournent vers YouTube University, si je puis dire…

    Ceci dit, ça ne veut pas dire que les résultats officiels sont faux. Simplement qu’on ne peut les considérer comme justes qu’en (très forte) probabilité compte-tenu des ordres de grandeur en jeu. Et qu’il aurait été malin de les garantir à 100% plutôt qu’amener le pays au bord de la guerre civile.

  • Trump soutient que des centaines de milliers de votes Biden sont arrivés à 3 heures du matin en moins d’une heure et sans aucun observateur pour controler. ET quasiment 100% de ces votes étaient pour Biden. C’est du moins ce que j’ai compris. Alors est ce vrai ou faux? existe t il une fraude dans cet épisode?

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