L’Europe libérale sera fédérale

L’Europe libérale ne peut-être que fédérale car la fédération élargira notre vision et nos projets, elle nous libérera, par le sentiment de bâtir une grande puissance pacifique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
european flag BY Rock Cohen(CC BY-SA 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’Europe libérale sera fédérale

Publié le 11 janvier 2021
- A +

Par Michel Faure.

J’applaudis des deux mains l’initiative des plus éminents libéraux français qui ont publié récemment l’ébauche d’un programme de réformes intitulé Réformer pour Libérer. Sa lecture est passionnante, je vous la recommande vivement. L’année 2022 nous attend déjà au coin de la rue.

Un texte, parmi de nombreux autres, m’a particulièrement intéressé, celui consacré à l’Europe, écrit par Guillaume Labbez et Erwan Le Noan, deux libéraux talentueux et précis dans leurs analyses. Leur  propos1, détaillé et argumenté, pose le doigt sur les déficiences de l’Europe, les frustrations que l’Union suscite, et propose des solutions à apporter pour que cette dernière maigrisse et s’améliore. Malgré ses qualités, ce texte me semble cependant ne pas s’engager sur la voie la plus simple, mais aussi la plus radicale et la plus logique : celle d’une Europe à la fois libérale et fédérale.

La puissance ou l’obsolescence

L’Europe a le choix entre la puissance –  la  fédération – ou l’obsolescence, et devenir alors soluble dans le flot de l’histoire et disparaître comme une pastille effervescente dans le fond d’un verre d’eau.

Si, comme l’écrivent les auteurs, l’Europe « peine à accomplir son destin de puissance politique avec 512 millions d’habitants à un moment où émergent des puissances-continents (Chine, Inde) qui expriment leur volonté de peser dans le concerts des nations », si « elle fait figure d’un géant économique et d’un nain politique et diplomatique », il existe une raison à cette triste situation : ses institutions ne sont pas celles d’une puissance continentale.

Ni la Commission, une administration pléthorique et sans légitimité démocratique directe, ni le Conseil européen, où se défendent plus souvent les souverainetés nationales que l’intérêt d’une Europe puissance, ni le Parlement européen, dont les pouvoirs sont limités et la représentativité affaiblie par l’absence de listes transnationales, ne créeront une Europe puissante et pacifique, libérale, dynamique et respectée.

Seule, à mon humble avis,  une Constitution fédérale peut atteindre les deux objectifs prioritaires du Vieux Continent : faire de l’Europe une puissance continentale et pacifique, et construire un ensemble politiquement et économiquement libéral et compétitif.

Un État fédéral modeste et régalien

Quand les deux auteurs écrivent que « le rêve de nombreux porteurs du projet européen, que d’aucuns qualifient d’européistes, est bel et bien la création d’un super État qui supplanterait les États traditionnels » ils formulent une accusation qui n’a plus lieu d’être.

Les pères fondateurs de l’Europe nous ont quittés, et les actuels partisans du fédéralisme n’ont plus le même objectif. Ils ne sont pas très nombreux, mais sont souvent libéraux. Un « super État » n’est pas leur tasse de thé.

Les Européistes – et je suis l’un d’entre eux –  rêvent d’un État fédéral modeste et régalien à la légitimité démocratique incontestable. Il n’assurerait que la sécurité intérieure et extérieure de l’Europe, avec une armée et une police fédérale, une diplomatie et un Trésor pour financer son existence.

Il serait par ailleurs le garant de l’indépendance d’une justice européenne. Ce gouvernement devrait émaner d’une majorité du Parlement européen dont les députés auraient été élus par un vote direct et transnational.

Seul le cadre fédéral permet au principe de subsidiarité dont les auteurs, avec raison, chantent les louanges, de s’appliquer avec efficacité. Les États traditionnels menacés, selon eux, d’être supplantés, seraient au contraire souverains pour toutes les compétences qui seront les leurs.

Chaque État fédéré continuerait à gérer l’économie, la culture, le sport, l’écologie, l’éducation, la santé, les infrastructures, etc. Ce système, par ailleurs, serait dynamique car concurrentiel. Chaque État, maître de ses budgets et de ses fiscalités, tenterait de rendre son système le plus attractif possible pour les investisseurs et les citoyens.

« We, the People of Europe »

Le fédéralisme, bien sûr, pose la question de la souveraineté des États. Il est temps de s’interroger sur le sens de celle-ci à l’heure d’une compétition entre grands ensembles géographiques. On peut rester attaché à sa province et élargir le champ de son patriotisme.

Le peuple européen existe. Il est l’enfant d’une très longue histoire mouvementée et tragique. Nous avons tous, collectivement, choisi la paix après la Deuxième Guerre mondiale, ce choix nous oblige et nous engage en tant qu’Européens.

Il est temps de défendre la souveraineté européenne, temps de dire que nous en sommes les citoyens. Comme jadis les Américains s’étaient définis par cette phrase, « We, the People of the United States » dans le préambule de leur Constitution, le 17 septembre 1787, faisons de même en disant nous aussi « We, the People of Europe ».

Élargir notre vision et nos projets

Le processus qui va nous conduire à cette construction des États-Unis d’Europe sera lent et semé d’embuches. Il est pourtant consubstantiel à l’idée européenne, ce sentiment d’une grande nation dans laquelle nous nous reconnaissons, sans pour autant trahir nos singularités locales.

L’Europe libérale ne peut-être que fédérale car la fédération élargira notre vision et nos projets, elle nous libérera, par le sentiment de bâtir une grande puissance pacifique, de l’étroitesse de nos pensées et des mesquines contraintes étatistes qui sont aujourd’hui les nôtres.

  1. Construire l’Europe autrement, p. 37 et suivantes.
Voir les commentaires (20)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (20)
  • Construire les états Unis d’Europe.. Attendons de voir ce qu’il adviendra de l’original avant de le copier.

  • Pour résumer l’Europe actuel:
    Fondement essentiel:
    _I ier) « La libre concurrence non faussée » (En français la loi de la jungle réservée a certains qui possèdent).
    _II iéme) Une avalanche de convention traités règlements et conventions liberticides pour le menu peuple.
    _ III iéme) La dictature d’une poignée de requins non élus aux mains de milliers de lobbyistes et de la CIA.
    Avant de balancer le mot Fédéral ou ou autre, au milieu de ce cirque, faudrait d’abord faire table rase du passé Maastrichtien, après , faut voir si la France existe encore ou a été vendue par Macron au Qatar…

  • Il est peut être aussi possible d’être européiste sans être unioniste.
    J’aime vraiment ce continent européen mais je ne vois pas vraiment l’utilité d’une administration centrale. Les pays européens peuvent très bien être indépendants et collaborer en termes de police, d’enseignement, de diplomatie…etc. Sans doute mieux que dans l’UE car au moins les pays n’auraient pas l’impression de perdre une partie de leur souveraineté en collaborant les uns avec les autres.

    Les diplomaties ne peuvent qu’être nationales. Aucun diplomate ne peut représenter les intérêts de 27 pays différents. En 2003 la France (et non l’UE) et la Russie s’étaient bien opposées à l’invasion de l’Irak par les USA. Pas besoin d’UE pour avoir une diplomatie reconnue et respectée.

    Pareil pour l’appareil militaire: les collaboration et les intérêts communs des états à un moment donné suffisent.

    Je ne comprend d’ailleurs pas très bien la logique: « des super-états naissent ailleurs, or les pays européens n’ont pas à eux seuls la taille critique requise, donc, seuls, les pays européens sont condamnés à l’oubli et à l’anecdote » en gros. L’idée c’est de renouer avec la guerre des blocs en fait? Belle perspective…
    Historiquement la Chine, par exemple, a toujours représenté une part très importante, si ce n’est la part la plus importante du PIB mondial (en dehors des deux siècles précédents). Pourtant je ne crois pas que l’Europe ait été menacé par la Chine une seule fois dans l’histoire.

    Avant de ce faire plus gros que les bœufs, il vaudrait peut être mieux chercher à comprendre leurs aspirations qu’à les contrecarrer aveuglément.

    • Je pense que vous avez mal lu :
      « Les Européistes – et je suis l’un d’entre eux – rêvent d’un État fédéral modeste et régalien à la légitimité démocratique incontestable. Il n’assurerait que la sécurité intérieure et extérieure de l’Europe, avec une armée et une police fédérale, une diplomatie et un Trésor pour financer son existence. »

      Il est clairement indiqué, que cette armée n’a que vocation « régalienne » de défendre les frontières européennes. Pareil pour la Police « régalienne » qui serait j’imagine une sorte de « douane » qui contrôlerait principalement les frontières

      Les va t’en guerre, ne pourraient utiliser à des fins agressives cette armée, ce qui n’empêcherait pas les nations pour autant d’utiliser leur propre armée pour d’autres missions…

      ça c’est valable pour la justice aussi. C’est à dire une constitution, simple brève, pas un pavé à la Giscard, désolé, et RIP.

      Enfin l’idée soumise est pas inintéressante.
      Puisqu’il s’agirait de pallier le nain diplomatique (excusez-moi mais lorsque vous dites, que les pays ou états-nations n’ont pas besoin de l’europe pour faire de la diplomatie, je rigole) militaire.

      Pour que cette Europe ne soit plus seulement ce gros marché pécunier qui se lance maintenant en plus dans une dérive prochaine de capitalisme de connivence (plan de relance verte etc)

      • A mon sens, avoir « une armée et une police fédérale, une diplomatie et un Trésor pour financer son existence » signifie simplement avoir une armée, une police, une diplomatie et un trésor au niveau central.
        C’est pourquoi j’emploie le terme « d’unioniste » plutôt qu’européiste qui dans mon esprit est plus la volonté des états européens souverains de collaborer entre eux, sans aucune administration centrale. Je n’ai pas la même définition du terme « européiste » que l’auteur.

        Je pense que vous sous-estimez l’hypocrisie des chefs de l’UE. Croyez-vous vraiment que la déclaration « l’armée européenne sera uniquement consacrée à la défense des frontières de l’UE » sera respectée? Autant respecté que le traité interdisant à la BCE de financer les Etats-membres? Je pense qu’il faudrait mieux analyser la situation en dynamique plutôt qu’en photographies. Tout ce qui est institué (administrations, police, justice, armée..) évolue et s’éloigne toujours de ses missions initiales. C’est cette évolution qu’il faut prendre en compte et évaluer quand on créé quelque chose.
        Par exemple, essayez de me prouver que l’armée européenne ne sera pas utilisée pour menacer ou intimider un Etat-membre réticent à appliquer une directive ou dont le peuple aurait « mal voté »?

        Je persiste à dire qu’un Etat comme la France n’a pas besoin de l’UE pour faire de la diplomatie. Elle peut avoir besoin de certains Etats européens à un moment donné et selon la question traitée, mais en aucun cas de l’UE.
        Avec une diplomatie commune ça serait tellement simple pour une puissance étrangère hostile de créer des désaccords entre les Etats de l’UE que ça en deviendrait comique. Je crois que c’est Foch en 1918 qui disait « je beaucoup moins d’admiration pour Napoléon depuis que je dirige une coalition ».

        Non, la diplomatie de l’UE n’a aucune emprise nulle part. En revanche la diplomatie française a un avenir, si elle joue intelligemment le jeu, en Afrique francophone et aux proche et Moyen-Orient. Là où elle a encore de l’influence.

        Parallèlement, qu’ont en commun l’UE et la Russie par exemple? Rien du tout. La France et la Russie par contre, beaucoup de choses.

        Enfin, personne n’empêchera l’UE d’être un marché de capitalisme de connivence: c’est sa destination finale dans le « meilleur » des cas.

        • Merci pour cette réponse très étayée.
          1-Armée.
          La constitution pourrait inscrire sur le papier quelles sont ses étendues. L’autonomie de l’Europe. Trump a eu la loyauté de dire aux européens d’imaginer et de concevoir leur propre défense. Mais bien sûr, c’est Trump qui est pris pour l’impérialiste. Cette défense commune, ne serait pas la création d’une armée unique, mais un peu comme sur la base de l’OTAN, un traité de défense commune. Le financement serait réparti suivant le traité à hauteur des possibilités financières (% du PIB) les contingents resteraient souverains. La dissuasion nucléaire française, ferait l’objet d’une contribution des états membres.
          Vous avez raison, sur les dérives toujours possibles. En cela tout exercice hors des frontières ne relèverait que de la stricte volonté des états membres, sans accord unanime. Je pense à l’opération Barkane par exemple.
          2-Diplomatie
          UNe diplomatie Européenne embrasserait le monde, et ne se limiterait pas à une simple sphère d’influence, comme, la francophonie, ce que vous avez cité. Elle n’aurait pas vocation à court-circuiter la diplomatie factuelle des nations. Mais pourrait appeler (sa parole serait rare) à dire conjointement quelles sont ses buts et ses orientations.
          Par exemple, vous évoquez la Russie. Et tout en disant, que la France aurait une relation privilégiée avec la Russie (Il me semble pourtant que les liens se sont distendus) vous semblez oublier, que l’allemagne a par exemple plus de lien, géostratégiquement parlant, avec la Russie, que la France. Une guerre commerciale, a été menée contre la Russie, (boycott) pour quelle raison ? Dans l’intérêt de qui ? Les pays slaves sont je crois parfois inquiets d’être à mi chemin entre l’europe et la Russie. Résoudre ce point pour dans un premier temps apaiser les tensions, serait bien plus porteur, si c’était pas la voix commune de l’Europe, « souveraine »

          -33
          « Personne n’empêchera l’UE d’être un marché de capitalisme de connivence » A mon avis, c’est un point épineux. Et qui doit avoir plusieurs réponses, de principe, mais il est clair, que comme les tâches régaliennes sont volontairement limitative, un pays comme la France, qui pratique ce capitalisme stato-financier, pourra continuer, dans le cadre, de la non harmonisation fiscale, sous entendue. Par contre, les gros budgets de type fédéral, comme la relance plan climat, à l’échelle européenne, seraient balayés…

          • Je vous en prie.

            1° Le problème avec le traité de défense commune est qu’il est inapplicable à l’échelle de 27 pays. On pourrait en reporter la teneur potentielle sur le cas gréco-turc de cet été: l’Italie et l’Allemagne, pour des raisons géopolitiques ou démographiques, sont intervenus très mollement face à ce qu’on peut qualifier d’agression, ou du moins de sérieuse provocation, turque. Seule la France a réellement protesté et réagi.
            Il n’y a que deux armées régulières opérationnelles en Europe: l’armée française et l’armée britannique, pourtant toutes les deux malmenées par des crédits budgétaires insuffisants.
            Etre lié par un pacte ou un traité avec d’aussi nombreux membres est très peu pratique lorsqu’il s’agit de réellement se défendre et de concevoir une stratégie commune. Tout est casse-tête géostratégique. Par ailleurs un traité de défense commune requiert une puissance dominante (ex: pour l’OTAN c’est les USA), sinon personne ne peut prendre de réelles décisions. Croyez-vous que l’Allemagne accepterait de délaisser ce rôle à la France? Déjà qu’ils contestent le siège français au Conseil de sécurité de l’ONU…

            2° La diplomatie de l’union consisterait donc à redire ou à dire le contraire de ce que porte une diplomatie nationale? Je n’y vois pas de réel bénéfice. Par ailleurs, malheureusement, une diplomatie n’est efficace que lorsqu’il y a une force militaire derrière (ultima ratio regum). La diplomatie de l’union impliquerait donc une armée de l’union et non un traité de défense commune, ce qui en aucun cas est souhaitable à mon humble avis.
            Il est vrai que les liens politiques entre la France et la Russie, comme avec la Pologne d’ailleurs, se sont largement distendus ces dernières années. Les liens culturels, eux, demeurent. L’Allemagne entretient avec la Pologne et la Russie des liens avant tout économiques. Le rôle de la diplomatie française serait justement de rassurer et concilier ses deux « amis » slaves. L’UE n’aurait pas vraiment de légitimité sur ce point par exemple.
            Admettons que la diplomatie de l’union (pure supposition) déclare une guerre commerciale à la Russie. La France aurait-elle le droit de protester? Ou serait-elle mise au ban de l’union et menacée de sanction?

            Je n’apprécie pas trop ces principes d’armée et de diplomatie de l’union car face aux dissensions elles peuvent se montrer soient oppressives soient irrésolues. Dans les deux cas, on court à la catastrophe.

            3° Un premier point pour limiter le capitalisme de connivence serait de rétablir les taux de change entre les membres de l’union en revenant à des monnaies nationales (voire régionales). Une monnaie commune pourrait être instaurée mais pas une monnaie unique.

            • Merci pour ces réflexions très pertinentes.

              Le problème que j’y vois, mais au moins vous le définissez parfaitement, c’est que je pourrais écrire la quasi même liste, des imperfections et nuisances d’un retour au souverainisme unique de l’état nation, avec le retour à la monnaie nationale. C’est une idée très en vogue, qui a, je reconnais de solides arguments, qui s’appelle communément le « Frexit »
              Quoique votre propos est plus nuancé, avec le point 3, c’est à dire Le rétablissement des taux de change tout en conservant une monnaie commune. Un hybride du Serpent monétaire, en somme.

              Je ne prendrai donc qu’un seul élément de la longue liste contre-argumentaire que vous devez connaître et que je pourrai développer.

              Exemple : je ne sais plus quel homme politique de premier rang, avait constaté il y a déjà plus d’une dizaine d’années, à quel point, un pays comme la France (poids lourd de l’Europe avec l’Allemagne) était élément franchement dérisoire pour la diplomatie chinoise.

              Le Frexit, ne sera pas le Brexit.
              L’europxit ou, le détricotage complet de cet édifice bureaucratique vassalisé ne nous fera pas recouvrer la liberté, pour autant. A cet effet, vous préférez donc être dans l’OTAN sous tutelle, plutôt que d’être « souverain » en Europe. C’est un principe de réalité.

              Revenir en arrière pour trouver sa planche de salut, n’a jamais été une solution, pas plus que de persévérer, dans ce désastre. Aussi, pour moi, détruire l’édifice européen, sans se poser les questions, et les moyens de le réformer serait extrêmement néfaste.

              • Je suis bien d’accord, le souverainisme n’est pas plus garant de la liberté que l’unionisme (pour reprendre le terme que j’utilise). Je lui reconnais toutefois le mérite de limiter les problèmes d’un pays à lui-même tout en épargnant les autres.

                Je ne suis pas particulièrement adepte des modes mais il est clair qu’en l’état actuel de l’UE je suis plus pour une sortie de la France.
                Non pas que cela soit la solution aux problèmes de la France (si seulement…) mais c’est l’un des problèmes. La France n’en sortira pas forcément plus libre et mieux gérée mais au moins son destin sera entre ses mains et ses habitants pourront plus facilement sanctionner ses dirigeants, ceux de l’union étant inatteignables.
                Du reste je pense que l’euro est une erreur économique et que les monnaies nationales, et même régionales, permettent une meilleure allocation des richesses et un rééquilibrage naturel des échanges grâce aux taux de change.

                Après il ne s’agit pas de détruire l’édifice européen, mais de détruire l’édifice de l’union. Je ne fais pas l’amalgame entre union et Europe car ce sont deux choses bien différentes. Et je ne vois pas ça comme un pas en arrière mais comme un pas en avant. Mais ça c’est une question de point de vue.
                Par ailleurs, je n’ai pas plus d’estime pour l’OTAN que pour l’UE.

                Oui la France peut paraître dérisoire par rapport à la Chine, mais ce n’est pas pour autant que nous sommes impotents ou négligeables. Les deux pays ont une influence différente et l’exerce différemment. Il faut juste que la France sorte de son apathie et se réforme sérieusement sinon sa voix s’éteindra petit à petit.

                • Alors, je pourrais souscrire à votre schéma, car il est probant, (je connais les arguments de C Gave sur le taux de change, qui sont intéressants concernant la dynamique de l’industrie et pas seulement)
                  Je suis entièrement d’accord sur la pieuvre bureaucratique européenne, et oui, avoir de l’estime pour cette europe ou pour l’otan, est juste impossible.

                  Cependant, j’attire dans la prospective, votre regard sur l’élément suivant :
                  Factuellement, depuis 40 ans, la société (France entre autre) a profondément changée. Elle est devenue dépendante d’elle même.
                  Pour faire le ménage dans l’Europe, un pays comme la France devrait déjà prouver, qu’elle peut à nouveau balayer son propre palier, et à cette question, cette possibilité, je suis presque certain, que frexiter, ne serait pas une simplification, mais un séisme compte tenu de l’incurie de ceux qui incarnent cette possibilité. L’incurie est bien sûr partagée avec les pro-européens, ou européiste, il faudra que je me renseigne sur cette nuance.

                  • Ah je ne savais pas que Charles Gave avait abordé le sujet des taux de change.
                    Oui il parait évident que la France, ou du moins ses représentants, n’ont de leçon à donner à personne. Et pourtant ils le font, ce qui j’imagine doit quelque peu irriter nos voisins.
                    Mais vous avez raison, avec l’indigence de cette classe politique française aucune solution n’est bonne.

  • J’aime que Contrepoints permette à tout le monde de s’exprimer.
    Je suis cependant toujours aussi surpris qu’un libéral puisse souhaiter un état européen (puis mondial) au dessus de l’état français. Comme si un léviathan ne suffisait pas.

    • Exact, l’Europe doit s’acheminer vers une confédération sur le modèle helvétique et non une fédération sur le modèle US.

    • Un vrai libéral opterait pour la confédération et surtout pas la fédération car : « la différence principale entre la Fédération et la Confédération est que la souveraineté des membres d’une fédération cesse d’exister avec sa formation, tandis que les membres d’une confédération conservent leur pouvoir souverain même après la formation de la confédération.

      Par conséquent, la fédération fait généralement partie des sous-régions d’un État, tandis que la confédération regroupe plusieurs États. Fédération et confédération sont des concepts et systèmes politiques distincts qui se concentrent sur le système administratif entre les États.
      L’adhésion des États membres à une fédération n’est pas volontaire, alors que l’appartenance à une confédération est volontaire. Par conséquent, les membres d’une confédération peuvent retirer leur adhésion à tout moment, contrairement à une fédération..

  • Je lirai volontiers ce PDF dont vous faites la réclame !
    Une simple suggestion de ma part. Il serait opportun de prendre l’habitude de diffuser aussi en format epub ce type de document, puisque de plus en plus de français disposent d’une liseuse.

  • Je pense que le principe de subsidiarité s’oppose au principe de souveraineté. C’est à dire qu’il faut penser une structure fédérale fractale et, puisqu’il est difficilement possible de le faire directement à l’échelle européenne, surtout quand la France montre un fonctionnement interne complètement opposé au fédéralisme, il faudrait une volonté de le faire déjà en France et à toutes les échelles (y compris en entreprise par exemple). Les choses bougent, mais enfin nous sommes encore très loin de pouvoir exprimer une telle volonté, alors le faire…

  • Mon identité est profondément régionale et européenne, l’une ne va pas sans l’autre et se passe très bien de l’idée de nation. L’Etat français est l’ennemi de cette identité, il me fait vivre dans un pseudo pays artificiel, ruineux et insensé.

    Ma région est mon ancrage, l’Europe est mon aire de civilisation, la nation est ma prison et l’État qui pille et trafique ma région pour l’empêcher de vivre pleinement son destin européen est mon ennemi.

    Mon avenir est dans une Europe fédérale, mais ce n’est pas une Europe fédérale des nations, c’est l’Europe fédérale des grandes régions géographiques qui doivent se libérer de l’emprise des nations historico-politiques devenues obsolètes.

  • Vous arrivez trop tard, le patient est décédé.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles