L’annulation de la dette Covid-19 : quelles conséquences ?

La situation est préoccupante, personne ne peut le nier, mais la solution ne passe pas par la suppression de la dette Covid-19.

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L’annulation de la dette Covid-19 : quelles conséquences ?

Publié le 23 décembre 2020
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Par Jules Devie.
Un article de l’Iref-Europe

La crise économique liée au Covid-19 a forcé les États à multiplier les dépenses publiques, selon le principe du « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron. En parallèle, l’effondrement de l’activité économique a provoqué une baisse des recettes publiques.

Le résultat, c’est l’explosion de la dette publique française en 2020 (figure 1) qui devrait atteindre plus de 120 % à la fin de l’année.

Certains responsables politiques et certains économistes s’interrogent donc sur la possibilité de rembourser cette dette. L’endettement français est d’autant plus inquiétant aujourd’hui qu’il était déjà très important avant la crise. S’endetter pour soutenir les ménages et sauver des entreprises se justifie bien sûr dans ce cas exceptionnel, mais il aurait fallu diminuer l’endettement du pays lors des périodes où l’économie ne souffrait pas. Cela n’a pas été fait, d’où la situation très compliquée à laquelle nous faisons face aujourd’hui.

Pour en sortir, ne suffirait-il pas simplement d’effacer ces 120 % de dette et de repartir comme avant ? C’est ce que prône une partie des politiques (Montebourg, Mélenchon) et des économistes. Précisément, ils proposent de supprimer la dette contractée auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Afin de financer les déficits accumulés lors de la crise, les États européens ont émis des titres de dette, massivement rachetés par la BCE sur le marché secondaire (par l’intermédiaire des banques privées). La BCE détient donc une partie de la dette française, que certains voudraient simplement effacer de son compte.

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  • Le maintien des taux bas sinon négatifs seule issue à court terme pour l’Etat avec son corollaire double effet kiss cool l’assèchement voir la confiscation de l’épargne et le renchérissement de l’immobilier qui devient un véritable impôt,l’Etat et les collectivités locales se cachant derrière le méchant propriétaire en y prélevant toujours plus de taxes.
    L’Etat français dispendieux,endetté depuis 40 ans pour financer son train de vie et ses cohortes électorales (syndicats,fonctionnaires….) au lieu de se restructurer se retrouve avec « toutes les factures à payer en même temps » .
    Le quoiqu’il en coûte ne fera pas pschitt.
    Les impôts (de ceux qui en payent…)n’augmenteront pas avant 2022,après…cf de nombreux maires réélus dans des conditions douteuses qui augmentent les taxes locales.
    Une solution simple mais impossible au pays du loisir et du we le jeudi soir,travailler plus….après les 35 h payées 39,les 39 h payées 35….mouarfff!!!!!

  • la dette publique est bien illégitime en regard du concept de consentement à l’impôt..
    c’est un avatar de la fiction de l’état..

    tant que ça marche..ça marche et ça marche tant que l’argent des autre est « accessible » ou qu’il soit possible de le croire..

    • L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
      C’est fou à quel point ces fictions s’étendent…

  • Le nettoyage de la dette par l’inflation est bien sûr la seule voie raisonnable mais vu le taux d’endettement des états, la pédale de frein (les taux) en cas d’emballement est cassée. Ça va etre chaud pour les rentiers.

  • pout effacé la dette de tout l’Europe, il serai bien de nationalisé la BCE

    • Parce qu’aujourd’hui elle est privée ?…

    • @chrismel-la BCE a pour actionnaires tous les états de la zone euro au prorata de leur PIB. C’est pourquoi il n’est tout simplement pas possible d’annuler toute ou partie de la dette sinon il faudra solliciter les actionnaires qui eux se retourneront vers leurs contribuables tout étonné que l’argent n’est pas Gray. Nous nous trouvons devant un véritable rapt de l’épargne des peuples européens mais personne ne comprend et surtout personne n’explique et surtout pas l’inénarrable Bruno Le Maire qui n’y connaît rien comme Christine Lagarde mais ils parlent tellement bien…

    • Je voulais écrire : l’argent n’est pas gratuit (Gray!!)

  • Un petit détail complémentaire qui n’apparaît pas dans l’article : si les institutions financières achètent autant de dette d’Etat, c’est aussi parce-que la réglementation les y oblige. Une dette d’Etat est considérée par les accords de Bâle III comme « liquide », donc ne nécessitant aucune couverture en fonds propres (en partie parce-qu’il est possible de les revendre à la Banque Centrale). Contrairement à un prêt à un particulier ou à une entreprise.

    • je n’y connais rien mais cette obligation a dû pour être acceptée être compensée par une forme ou une autre de garantie.. qui fait qu’au bout du compte ce sont ceux qui contribuent sans le savoir et non les institutions qui prennent le risque..non?

    • Tout à fait exact Anagrys Bâle III

  • Les raisons évoquées ici (accord nécessaire de tous les états, inflation qui rappelons-le accompagne les créations monétaires et non les annulations de dettes) sont correctes si on envisage la totalité des dettes des états, mais ne sont pas suffisantes pour empêcher l’annulation de la partie des dettes correspondant à la crise actuelle.

  • Si l’on efface d’un trait de plume les créances que possède la BCE, les pays qui ont moins bénéficié que les autres de cette manne peuvent se sentir légitimement victimes de l’opération. Et bien entendu, si on déséquilibre instantanément le bilan de la BCE, l’excès de monnaie circulante par rapport aux actifs va se traduire par une forte inflation compensatrice. Et contrairement au mythe complaisamment diffusé par ceux qui souhaitent de la création monétaire « gratuite », il y a bien d’ores et déjà une très forte inflation, en particulier sur le prix de l’immobilier et sur le prix des actions dont le PER grimpe sans arrêt (avec des creux temporaires qui sont vite effacés). Il n’y a pas de miracle. S’il y a trop de monnaie, ce que l’on peut acheter avec voit son prix nominal augmenter. On peut imprimer des billets, on ne peut pas imprimer du pétrole.

  • Je ne suis pas un expert en économie loin de là, mais est-ce qu’une des conséquence d’une annulation de dette libellée en Euro ne fragiliserait pas également la monnaie?
    Car si on détruit librement de la dette émise, qu’est-ce qui nous empêche de faire tourner la planche à billet, puis de faire comme si cette monnaie n’avait jamais existé?
    Je pense que dans un tel scénario, personne en dehors de la zone euro ne continuerait à accepter de recevoir des paiements en euro, et l’euro risquerait d’être fortement dévalué face à des monnaies comme l’USD ou le Yuan non?

    • moi nonplus je n’y connais rien.. mais il me semble que la vraie perte de richesse serait d’abord une perte de crédit général et une crise économique majeure.

      le VRAI problème est là..explosion de la confiance.. et donc la « disparition du « crédit ».. les mots on un ses plus personne n’ose faire crédit..alors faire marcher l’economie sans « crédit et il faut des déclarations et des actes forts pour la restaurer…
      alors évidemment confiance et monnaie..

      si la dette est supprimée par le débiteur ou le créditeur ça change TOUT….dans un cas la confiance disparait dans l’autre non.
      il n’y pas de raisons fondamentales de penser que les mécanismes sont différent à grande echelle et à petite..

      d’ailleurs…les économies s’effondrent en un jour..alors que clairement le « materiel » ne change pas… la confiance est

    • Paradoxx26-Pour annuler une dette dans un bilan de banque de détail ou centrale il faut qu’elle soit remboursée par l’emprunteur. CQFD

  • Faut arrêter avec ce mantra de crise sanitaire. C’est la crise du communisme à laquelle nous assistons en Europe de l’ouest.

  • En gros, L’Etat promet aux banques que si elles achètent ses obligations pourries, elles se les feront racheter par la BCE qui usera de la planche à billet (qui est un équivalent d’un impôt payé par ceux qui voient les prix augmenter) et l’Etat veut faire défaut dessus ???

  • Sur la baisse de revenus de la BCE : Les recettes de la BCE provenant des titres acquis deviennent de plus en plus minuscules au fur et à mesure de la plongée dans les taux négatifs. Et de toutes façons, les recettes de la BCE retournent aux états comme un serpent qui se mord la queue. Ce n’est pas là le problème. Le premier vrai problème est que la clé de répartition des dettes acquises par la BCE n’a plus rien à voir avec le poids des parts des Etats, remarque déjà faite par un commentateur. Il faudrait compenser. Pour le reste, je crois savoir que les deux tiers de la dette covid19 émise est entre les mains de la BCE, imaginons et on peut le faire, que ce soit 100%, qu’a-t-on à faire de la confiance des investisseurs ? Non, techniquement, il n’y a pas de vrai problème ici, les conséquences de ces achats ont déjà été actées. L’avenir est plus sombre, car bien sûr, dopés à la morphine de la dette, les états dispendieux vont continuer. La vraie conséquence est sociétale : le niveau des patrimoines va s’envoler par rapport à celui des revenus, plus encore qu’aujourd’hui. Pour s’amuser, imaginons que le moindre logement coûte 5 millions d’euros avec les revenus d’aujourd’hui. On voit bien que la société résultante devient fracturée de manière caricaturale et on sait bien que cela ne peut pas bien se terminer. Je doute d’une sortie tranquille par une inflation massive des revenus et une baisse non moins massive des patrimoines, c’est bien d’une spoliation gigantesque que l’on parle, spoliation qui historiquement a toujours été accompagnée par le chaos.

    • oui.. regarder le détail me semble secondaire…en fait c’est « simple » on fait disparaitre du jour au lendemain la confiance le respect de la parole donnée.. ce n’est même pas de s’appauvrir le pire c’est de casser le moteur économique..
      confiance crédit fiduciaire… tu « perds » la finance…

    • Pirouette- L’inflation est la hausse des prix et des salaires conjointement. La hausse des prix des actifs immobiliers et des actions est superficielle et temporaire. La probable sortie de cette crise des dettes sera un changement de système monétaire international avec des remises en causes douloureuses. Les personnages politiques sont des destructeurs de richesses et des vies des individus il faudra songer à s’en passer

      • Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous. Lorsque l’on fait une étude historique sur l’inflation, on utilise plutôt la valeur des actifs (troupeaux, terres, immeubles, dots …) car il n’y avait pas de salaires et le troc avait une place prépondérante. Quant à la hausse des prix des biens, elle dépend de nos jours seulement de la monnaie en laquelle on l’exprime, on ne peut voir en effet le prix d’un produit existant sur le marché mondial augmenter tout seul dans son coin.

  • je n’y crois plus au retour de l’inflation et de la remontée des taux.

    • Patience et longueur de temps font plus…
      Déjà une hausse des prix de l’immobilier à Luxembourg se traduit par une hausse des loyers…

  • Les commentaires sont fermés.

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Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

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