L’Europe face au défi de son indépendance dans le numérique

OPINION : la France cherche à retrouver sa souveraineté industrielle, mais c’est au niveau de l’Europe que se joue désormais l’indépendance stratégique, surtout dans le domaine des nouvelles technologies. Un défi immense pour l’Union européenne.

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L’Europe face au défi de son indépendance dans le numérique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 décembre 2020
- A +

Par Cécile Philippe.
Un article de l’Institut économique Molinari

En ces temps de Covid-19, une crise d’un autre genre se joue entre les autorités européennes de la concurrence et les géants du numérique. L’objet de leur discorde : deux nouveaux textes réglementaires – le Digital Service Act (DSA) loi sur les services numériques et le DMA (Digital Markets Act – loi sur les marchés numériques – dont l’objectif est de traiter pour les 20 prochaines années des défis numériques posés notamment par les GAFAM. Un article récent du Point conclut à ce sujet « Le DSA est visiblement l’occasion d’un nouveau rapport de force entre les géants du numérique et l’Europe. »

Autorités de la concurrence VS. géants du numérique

Dans ce mélodrame, les autorités de la concurrence sont supposées défendre les intérêts des consommateurs au travers d’une politique de concurrence qui les serve. Les géants du numérique affirment eux aussi défendre ces mêmes intérêts – ceux des consommateurs – pour lesquels ils développent de nouveaux produits et services.

La difficulté des sujets numériques, c’est qu’ils sont à la fois récents et incontournables. Comme l’ont écrit les futurologues Alvin et Heidi Toffler dans La richesse révolutionnaire (2007)

Nous vivons, en réalité, le bouleversement le plus profond du système mondial du savoir depuis que notre espèce a commencé à penser. Tant que nous n’aurons pas digéré ce fait, tous nos projets les plus élaborés pour l’avenir tourneront court.

Une conséquence de ce bouleversement est soulignée par les experts en géopolitique : les critères de puissance des Nations ont évolué. Alors que la maîtrise de la métallurgie et du pétrole a dominé au XXe siècle, c’est la maîtrise des systèmes d’information et de la santé qui domine au XXIe siècle.

Les États-Unis et la Chine dominent la course du numérique

Or, dans ces deux domaines, seuls les États-Unis et la Chine sont en mesure de rivaliser.

Dans Mémoires vives (2009), Edward Snowden souligne que « l’Internet est fondamentalement américain ». Il ajoute « 90 % du trafic mondial s’effectue grâce à un ensemble de technologies développées, possédées et/ou mises en œuvre par les autorités et les grandes entreprises américaines ».

Si les Américains conservent encore l’hégémonie dans ce domaine, la Chine se positionne avec des acteurs puissants Baidu, Alibaba, Tencent et Xiami ou BATX. L’Europe – et en particulier la France – n’a pas l’équivalent de ces grands acteurs. Elle en dépend.

Pour l’économiste Jean-Marie Fessler, « on ne peut que regretter avec lucidité les conséquences de la quasi-absence de l’Europe et de ses valeurs jusqu’à maintenant. »

Et l’Europe ?

Or, si nous manquons de champions européens, et notamment français, c’est en grande partie du fait de nos mauvais choix publics.

Comme l’expliquent la fondatrice de Galilée.sp, Catherine Gras, et Jean-Marie Fessler dans un excellent article du Ciriec :

De 1980 à 2012, un outil passif de consultation, sans moyens de traitement autonomes, le minitel, a… été privilégié en France. La création de connaissances et de richesses par l’interactivité et la mutualisation n’était pas à l’ordre du jour. Notre pays a alors pris du retard puis a continué à l’accumuler.

La France, rappellent-ils, est devenue experte dans les plans visant souvent à contrer les Américains avec les plans Calcul, Téléphone, Câble, Vidéocommunication de Biarritz, Informatique pour tous, Quaero, Géoportail, Andromède, Dossier médical partagé (DMP), Fibre optique, Louvois, Galileo, etc. Toutes ces démarches sont fort distantes des attentes et des usagers et ne nous permettent pas de créer les conditions de l’émergence d’acteurs forts.

Thierry Breton, dont le cheval de bataille est celui de la souveraineté économique européenne, indique avoir à l’esprit cette problématique que constitue le coût de la dépendance en termes techniques, politiques et même militaire à terme.

Mais les solutions qu’il propose – notamment sous la forme de la DSA – ressemblent malheureusement à ce que nous connaissons déjà trop bien en France.

On pense pouvoir résoudre des problèmes immensément complexes et souvent mal posés à l’ère numérique (concurrence, monopole, intérêts du consommateur, du citoyen, souveraineté, puissance du guidage algorithmique, etc.) par l’élaboration d’un nouveau texte de nature réglementaire en décalage total avec la dynamique du numérique. Il est cependant à craindre que nous nous enfermions dans des méthodes éculées qui ont fait la preuve de leur échec.

À l’image de la taxe GAFA – payée par les consommateurs et les entreprises européennes conformément à la théorie de l’incidence fiscale – il est à parier que l’incidence réglementaire pénalisera plus l’écosystème européen qu’américain.

Si l’on souhaite que l’Europe ne soit pas dépendante d’acteurs américains ou chinois, les solutions sont ailleurs. On ferait mieux de reconnaître et de s’inspirer « des résultats concrets de l’esprit start-up, du travail et de la vitesse » qui prévalent dans la Silicon Valley pour nous donner les moyens – au travers d’entreprises puissantes – d’exister selon des valeurs qui nous ressemblent et pas celles que nous pourrions être obligées d’importer à terme.

Comme le souligne avec intensité Christian Harbulot, directeur de l’École de guerre économique, le coût de la dépendance ne doit pas être ignoré.

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  • Encore quelques budgets qui vont faire les choux gras de quelques fonctionnaires bruxellois et leurs petits copains à qui ils vont sous-traiter le boulot !

  • Combat totalement inutile on ne peut pas gagner contre les américains et un marché de milliards d’individus ou la Chine et l’asie en général pour la même raison.. Qu’on se contente de planter des choux et des carottes, on n’est plus bon qu’à ça. L’Europe n’est qu’un repère de rentiers allant vers une ruine incontournable.

    • Le but n’est pas de « gagner » mais de développer notre indépendance et de rattraper notre retard. Je vous l’accorde c’est chose difficile au regard de la situation européenne, mais l’Europe n’a surtout pas besoin de gens à l’esprit défaitiste et résigné comme vous. Tout l’inverse des asiatiques conquérants, il est peut être là le mal européen.

    • Mais c’est un programme écolo cela ❗
      Vous devriez prendre la tête des verts, ils n’en n’ont plus…

  • Le minitel qui reste surtout dans l’esprit des gens comme le minitel rose
    https://www.franceculture.fr/emissions/superfail/pourquoi-la-france-a-t-elle-invente-le-minitel-plutot-quinternet
    Cependant partout où la france a été en avance elle s’est soit faite casser soit elle se tire elle-même une balle dans le pied.
    Nous étions fort en avance dans le nucléaire, nos amis écolos sont en train de nous faire passer au rang de pays sous-développé et dépendant.
    Nous avions un avion supersonique et nous n’avons pas su en tirer parti.
    Beaucoup de talents et de gens novateurs sont obligés de s’expatrier en raison du manque de moyens mis à leur disposition.
    La france est le pays du cerfa et des énarques incompétents

    • Le nucléaire est américain, le jour où on a voulu le notre, notre industrie a disparue. Le concorde.. Associé à boeing aurait pu marcher. Le Minitel… Pas aussi mal que ça, a l’époque j’utilisais un simulateur sur mon pc équipe d’un modem à 5okb..et oui, au moins il y avait des services sur le Minitel et rares étaient les personnes équipees d’un pc.

      • Non, le nucléaire n’est pas américain et la France a construit ses premiers réacteurs selon la filière graphite-gaz (UNGG), puis est passée aux réacteurs à eau pressurisée (REP) selon le brevet américain Westinghouse. Il n’empêche qu’elle a a industrialisé ce type de réacteurs, a diminué leurs coûts jusqu’à avoir les moins chers au monde, en acquis le savoir-faire jusqu’à les vendre à d’autres et, DONC, à en faire une industrie nationale (même avec un brevet étranger).
        Non, Jeloag a raison : c’est en ce moment depuis la « loi de la transition énergétique pour la croissance verte » (celui de l’ex-Reine des neiges) que nous sommes en train de finir de détruire cette industrie que nous avions déjà laissé s’étioler depuis le début des années 2000 avec les Verts au ministère de l’Environnement (Yves Cochet).

    • Le protocole fondamental d’internet (TCP-IP) a été finalisé, de l’aveu même des américains (Vinton Cerf lui-même), par une équipe française (Cyclades, Louis Pouzin) que les PTT ont mise au placard parce qu’elle concurrençait le Minitel/Transpac que le monde entier nous enviait.
      Alors qu’on pouvait parfaitement laisser les deux projets fort peu onéreux en concurrence.
      Il est intéressant d’observer comment l’intrusion des politiques peut saccager une avance technologique et saboter toute une industrie.

  • Le numérique est une industrie en perpétuelle mutation et ça, la CGT ,LFI et le PS n’aiment pas du tout. Ils doivent se tenir à jour, revoir leurs postulats régulièrement, exercice impossible impossible pour ces conservateurs figés dans leurs dogmes…

  • Quand on constate la levée de boucliers contre la 5G, que l’on ferme une centrale nucléaire pour annoncer en même temps des coupures d’électricité, que l’on annonce l’Europe des batteries, technique consommatrice de minerais en tous genres, on voit bien qu’il n’y a malheureusement rien à espérer du Vieux continent qui mérite bien son nom.

  • « Résultats concrets, esprit start-up, travail, vitesse …» On est mal, on est mal.. Vous me remettrez bien quelques fonctionnaires en plus ?

  • Chaque fois qu’une entreprise a tenté de suggérer la création de champions européens, notamment dans le cloud (parler de champion français est aussi ridicule que si Monaco voulait aussi le sien) le nombre d’obstacles que les technocrates européens sont capables d’inventer, à commencer par leurs stupides règles sur la concurrence, a fait reculer les plus téméraires. Je propose un nouveau sigle: CCEF (ce continent est foutu).

  • Si on supprime l’impôt sur les entreprises (qui le répercutent sur le prix de vente: finalement, elles ne le paient pas), alors la marge est tellement énorme qu’on devient champion du monde de l’industrie en plus de l’être pour du social et l’argent manquant de l’impôt serait rattrapé par la croissance tout aussi énorme impliquée. Marx l’aurait compris mais pas ses émules vivaces

  • pour cela, il faut du capital privé français. Or grâce à nos énarques, il n’y en a plus.

  • Wiki :

    « La théorie de l’information indique que tout message peut être codé sous forme numérique. »

    Cela a été mis en pratique dans les années 50 et a explosé dans les années 80 avec les progrès de l’électronique.

    Aujourd’hui, Mr Jourdain veut numériser ses exponentielles ! Mais il n’a toujours pas compris pourquoi : simplement la façon de traiter l’information de façon numérique a changé le monde, mais il lui a fallu 70 ans pour s’en apercevoir. Il veut donc copier la prose des GAFA ou à défaut interdire la prose.

    Mais Mr Jourdain n’a pas compris que Google, Apple, Facebook ou Amazon ne sont pas des champions de la prose mais du traitement des données personnelles, de l’ergonomie, des interactions sociales ou de la logistique qui vivent avec leur temps (contrairement à lui-même). L’aspect numérique de leur business est presque secondaire.

    Donc, d’une part rien ne sert de courir il faut partir à point, et d’autre part se focaliser sur 4 ou 5 domaines d’application de ce qui a révolutionné le monde (pendant que Mr Jourdain s’occupait de l’harmonie de ses rubans) ne résoud rien : il faut se demander pourquoi on est incapable d’adapter notre technologie aux réalités et laisser ceux qui comprennent et ont des idées explorer et investir d’autres domaines.

  • Il y a maldonne et incompréhension dès le départ.

    L’autonomie recherchée concerne les diverses puissances publiques européennes (françaises), mais pas les Européens (les Français) eux-mêmes que ces puissances publiques souhaitent continuer à dominer. L’exemple du Minitel est caricatural de cette incompatibilité entre les désirs fantasques et foutraques d’un pouvoir déconnecté de la réalité et les désirs du marché, eux bien réels. Sans soutien dans la population, les projets planificateurs sont d’avance condamnés. Foutue liberté qui empêche de planifier en rond ! Foutus individus qui renâclent à se laisser diriger placidement !

    Et c’est ainsi que non seulement les plans échouent invariablement mais qu’en plus ils augmentent inexorablement la dépendance des pays planificateurs aux biens et services produits à l’étranger.

    • Pourtant le minitel connut un certain succès auprès de la population malgré un usage pas très bon marché et fastidieux. Si les français n’en voulaient pas il ne l’aura pas utilisé. Les désirs du marché (la liberté) sont dépendants de l’offre.

      • Techniquement, ça tenait la route : au milieu des années 80, les gens n’avaient pas de PC, et les modems étaient lents et cher. Et seul FT pouvait créer le réseau de transport.

        Le problème est que c’était totalement dépassé 10 ans après. Il y a donc un problème d’échelle de temps entre les développements planifiés par l’état et la réalité de la technologie et du marché.

        • Tout à fait. La planification conduit logiquement à des choix fermés parce que le contrôle y est plus aisé.
          Si on compare le minitel à l’internet c’est un échec. Sur le plan utilisateur et commercial c’est moins évident car il était financièrement intéressant jusqu’en 2003. C’était d’ailleurs un des objectifs de départ, améliorer la rentabilité des lignes téléphoniques fraîchement installées.

          • L’échec était inscrit dès le départ dans les choix technologiques.

            Il s’agit du mode « connecté ». Cela s’applique à toutes les architectures informatiques mais je pense que cela peut être étendu au domaines commerciaux ou organisationnels.

            Etre en relation avec un unique partenaire à la fois ou un nombre limité de partenaires avec des procédures lourdes d’établissement des circuits est inefficace. Le minitel supposait la connection à un serveur unique, alors que le web peut donner instantanément accès à un nombre illimité de serveurs.

            Et c’est aussi stupide qu’une organisation pyramidale en matière d’échange commerciaux ou de gestion du Covid.

            Dans les « héros du progrès », l’auteur devrait citer Tim Berners-Lee : c’est lui qui a « inventé » le WEB avec l’idée simple de fusionner le contenu (l’information) avec l’accès. En un mot l’hyper-lien visualisé par un mot qui s’affiche en bleu. La force du concept ne doit pas être vue comme limitée à une simple application sur un ordinateur.

            Les informaticiens développent ce genre de concept dans tous les domaines, mais il faut aussi chercher à l’appliquer aux domaines autres que l’informatique : dès lors qu’une information est connue et le choix validé, l’action doit être automatique et instantanée.

            Une action n’étant en elle-même que la transmission d’une information, cela donne tout son sens à « la société de l’information », ou au « numérique ». Il n’y a qu’en bout de chaîne qu’un type prend sa bêche pour transformer l’information en contraction musculaire, et tout en haut où des Enarques et des philosophes de salon cherchent à produire une information utile à partir du néant.

            • L’indépendance du numérique est un non-sens : le principe de l’utilisation de l’information qui a émergé est la totale ouverture des échanges et l’autonomie des acteurs afin d’en multiplier la puissance.

              Etre indépendant revient à tronquer l’information parce qu’on est incapable de l’enrichir ou de s’en servir et donc de limiter encore plus sa capacité à l’enrichir et s’en servir.

              • Si vous n’avez aucun contrôle sur un réseau (infrastructure, traitement des données, stockage..) parce tous les opérateurs sont soit américains soit chinois vous êtes en position de vulnérabilité. Il ne faut pas mettre tous ces oeufs dans le même panier.

                • L’infrastructure est globale et mondiale. Cela rend risible les « barrières » qu’on voudrait mettre en place, comme au moyen-age où des roitelets érigeaient des forteresses sur les fleuves pour rançonner les marchands.

                  La possession des données est en revanche un gros problème. En informatique, la non-possession du code (open-source) a montré que la dynamique qui en résulte permet de concurrencer les plus puissantes firmes et de les forcer à une certaine transparence.

                  Dans tous les cas, ouverture ou repli sur soi, la France n’a pas les moyens de contrôler son propre destin – du moins tant qu’on ne fait pas face à la réalité

                • En revanche le « savoir faire » reste local : au niveau de l’individu, de l’entreprise, du pays …

                  Malgré sa diffusion sur les réseaux, il faut un investissement humain important pour l’acquérir. Et ce n’est pas juste une question de formation diffusée de haut en bas mais une implication de l’individu. C’est ce qui nous fait cruellement défaut en France.

            • Le choix technologique était guidé par le lobbying administratif et économique tout puissant des télécommunications à l’époque (CGE, PTT, DGT) et comme l’informatique ne représentait pas grand chose.. Ce n’est plus un choix mais de la connivence.

              • « à l’époque … »

                Mais à l’époque, cela fonctionnait. Bizarrement, on a acté que les monopoles des communication, des transports, de l’énergie devaient être abolis pour raison d’efficacité dans le monde actuel. Mais on n’applique pas le même principe aux données, aux algorithmes, à la recherche, à la santé, aux modes de vie …

                • Cela fonctionnait pendant la phase de développement, la France devait s’équiper et se moderniser rapidement. Tous les pays avaient leur monopole. Une fois ce stade atteint, il fallait de nouveaux débouchés ailleurs ce que les monopoles entravaient. La libre concurrence est devenu le crédo des Etats au moins sur le papier. Une des raisons du choix du modèle Transpac était son caractère commercialement plus intéressant à court terme (facturation aisée et potentiel d’exportation). La logique comptable administrative (connivence comprise) l’a emporté en dehors de toute autre considération. Mais les chiffres n’expriment pas tout.

                  Dans votre liste je mettrai en premier l’organisation politique.

  • remarque sur le minitel rose. grand succès à l’époque qui fit la fortune du Nouvel Obs (Ulla) et de Xavier Niel. Il ne faudrait pas sous-estimer l’importance du sexe et de la pornographie sur la Toile d’aujourd’hui. La demande massive de bande passante est très fortement corrélée à la diffusion de ces vidéos.

  • l’auteure rappelle à juste titre les nombreuses tentatives françaises. Leurs échecs ont plusieurs causes, internes et administratives, certes, Mais pas que. L’Europe a été constamment divisée par les pressions US. Les GAFA ont pratiqué pendant plus de 20 ans un dumping agressif, soutenu par la bourse et les subventions universitaires et militaires. Les chinois ont su se barricader derrière la grande muraille de la langue, des idéogrammes et du parti communiste tout puissant.

    • Parler de dumping est inepte, les coûts en informatiques sont principalement des coûts fixes, une fois une solution développée, rien n’indique qu’il faille a posteriori reporter ces coûts fixes sur de nouveaux clients (les pays nouveaux auxquels on s’adresse)…
      La bourse soutien ce qui lui semble prometteur, sans s’intéresser à aider une concurrence supposée déloyale.
      Quant aux chinois, la barrière de la langue est historique, mais elle fonctionne aussi dans les deux sens…

      • « Quant aux chinois, la barrière de la langue est historique, mais elle fonctionne aussi dans les deux sens… »

        Je peste contre les Chinois qui font de « l’open source » avec des commentaires en Pinyin ou je ne sais quoi.

        J’essaye aussi de convaincre les informaticiens français que leur commentaires sont du chinois pour le reste du monde (et que leur code est bon pour la poubelle) – mais avec peu de réussite.

  • On a du mal à suivre l’auteur qui n’indique en rien quelle aurait dû être la politique des pouvoirs publics, surtout dans la perspective Colbertiste française…

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