Reconfinement : la mise en garde de Stanley Milgram

L’expérience de Milgram peut nous éclairer quant aux contestations en tous genres qu’a générées la décision de reconfinement de fin octobre 2020 en France.

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Milgram experiment by omgponies2 (CC BY-NC-ND 2.0)

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Reconfinement : la mise en garde de Stanley Milgram

Publié le 22 novembre 2020
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Par Gilles Paché1.
Un article de The Conversation

En mars 2010, un documentaire de Christopher Nick intitulé Le jeu de la mort a tenu en haleine des millions de téléspectateurs de France 2. Un candidat au jeu acceptera-t-il, sur l’ordre d’un scientifique, d’envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes à un autre candidat inconnu de lui, pouvant le conduire jusqu’à la mort ?

L’initiateur du documentaire, récemment décédé, est le psychologue Jean‑Léon Beauvois, qui s’était inspiré de la fameuse expérience de Stanley Milgram, dont l’objet est de faire prendre conscience des excès mortifères de la soumission à l’autorité.

Qu’apprend-on de cette expérience très connue en psychologie sociale ? Que des individus sont prêts à obéir aveuglement aux injonctions d’une autorité, notamment scientifique, et de se soumettre ainsi à sa volonté. Mais si une telle autorité émet un discours contradictoire, à l’image du discours des « experts » de la Covid-19, traversé par de multiples disputes, c’est la soumission à l’autorité qui s’étiole aussi vite.

La fronde des politiques, des citoyens et des commerçants « non essentiels » face au reconfinement décidé en France fin octobre 2020 semble être, de ce point de vue, une excellente illustration des résultats issus de l’expérience de Stanley Milgram.

Milgram : mesurer le pouvoir d’autorité et ses limites

Chercheur en psychologie sociale à l’Université de Yale, Stanley Milgram conduit entre 1960 et 1963 une expérience en laboratoire dont l’objectif est d’évaluer l’influence que peut exercer un scientifique, autrement dit un expert dans son champ, sur le comportement d’un individu.

En d’autres termes, il s’agit de mesurer le pouvoir d’autorité qu’exerce un individu jugé « légitime » sur un autre. Les résultats finaux sont publiés dans un ouvrage qui fera date : Obedience to authority (1974).

Stanley Milgram demande en fait à des volontaires, contre une modeste rémunération, de participer à une « expérience scientifique » sur la mémoire. Un complice de Stanley Milgram se retrouve dans la situation d’un individu qui doit mémoriser une liste d’associations de mots.

S’il se trompe, il reçoit de la part du volontaire recruté une décharge électrique (bien sûr factice), pouvant aller jusqu’à 450 volts, tandis qu’un scientifique (expert) en blouse blanche, également complice, supervise l’expérience et donne des ordres.

Les résultats sont terrifiants : malgré les suppliques du complice implorant l’arrêt de l’expérience quand la douleur (feinte) est insupportable, dans les deux tiers des cas, le volontaire va jusqu’au bout de l’expérience, encouragé par le scientifique (expert), et inflige sans état d’âme une décharge de 450 volts au complice.

Autrement dit, un individu « banal », sans réel penchant sadique, est capable de faire preuve de totale obéissance face à une autorité qu’il juge légitime, comme l’a souligné Hannah Arendt pour le nazi Adolf Eichmann dans Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal (1963).

Un focus sur la variante 15

L’intérêt de l’expérience de Stanley Milgram est qu’elle s’appuie sur 18 « variantes ». La variante 15 retient tout particulièrement l’attention. Concrètement, le volontaire y est confronté aux points de vue totalement contradictoires de deux pouvoirs légitimes : un premier scientifique refuse de poursuivre l’expérience pour des raisons éthiques (la souffrance exprimée par le complice), tandis que le second scientifique soutient qu’il est nécessaire de la continuer coûte que coûte.

L’expérience de Milgram, « Obedience ». 

 

Les résultats obtenus sont alors particulièrement intéressants. Dès lors que se manifeste une « autorité légitime double », les volontaires profitent du désaccord entre experts pour stopper leur participation à l’expérience.

Stanley Milgram en tire la conclusion qu’à partir du moment où le signal transmis par une autorité considérée comme légitime est parasité par un désaccord majeur en son sein, la cohérence du système hiérarchique est profondément altérée, jusqu’à provoquer un comportement de « sortie » de la part des individus.

Reconfinement, batailles d’experts et altération de la légitimité

La fameuse variante 15 de l’expérience de Stanley Milgram peut nous éclairer quant aux contestations en tous genres qu’a générées en France la décision de reconfinement de fin octobre 2020.

Elle peut aussi nous aider à comprendre les tendances séditieuses de maires ayant autorisé par décret l’ouverture (illégale) de tous les commerces de leur commune ou les comportements plus désinvoltes, voire transgressifs remarqués, lors de ce deuxième confinement.

Certainement sans le vouloir, les batailles d’experts, relayées complaisamment par certaines chaînes TV d’information continue, ont ouvert la voie à de multiples « portes de sortie » pour réfuter le bien-fondé du reconfinement, au moment même où la deuxième vague de la pandémie est une réalité sanitairement incontestable, d’ailleurs reconnue par les pouvoirs publics à la mi-novembre 2020.

Il suffirait pour se convaincre de la cacophonie ambiante de se placer pendant trois jours devant l’une des chaînes TV précitées. La succession des avis contradictoires d’experts médicaux, mais aussi politiques, donne le vertige et crée une confusion extrême compte tenu des désaccords majeurs exprimés, sur les moyens les plus adaptés de protection, sur les vecteurs de contamination, sur l’usage de certains traitements, sur la mise en œuvre efficace de la distanciation physique, en bref sur presque tout.

Les « troubles » au sein de l’autorité scientifique, pour reprendre la terminologie de Stanley Milgram, ont ainsi éclaté au grand jour devant un public mi-inquiet mi-sidéré. Dès lors, la parole des experts s’en est trouvée durablement contestée, et il ne pouvait qu’en résulter un refus pur et simple des règles collectives du jeu.

Reconfinement : à chacun sa « porte de sortie »

Les bars de quartier ne jouent-ils pas un rôle essentiel de maintien du lien social ? Un coiffeur recevant des clients au compte-gouttes est-il vraiment un inducteur de contagion ? Dans tous les cas, chacun affirme qu’il participe peu, voire pas du tout, à la deuxième vague, conforté par la voix critique de tel scientifique ou tel expert autoproclamé.

On pourrait alors dresser la longue liste des « exemptions » demandées par les uns et les autres, que certains jugeront finalement recevables… et d’autres inacceptables.

Les voix discordantes sont autant de « portes de sortie » que de multiples acteurs veulent emprunter face aux « troubles » de l’autorité scientifique, « portes de sortie » dans lesquelles se sont engouffrés plusieurs maires, comme indiqué précédemment. À la manière des volontaires de l’expérience de Stanley Milgram qui avaient stoppé leur participation à l’expérience en présence de deux scientifiques aux avis diamétralement opposés.

La disputatio en sursis ?

Le chercheur Olivier Fournout, dans un article publié par Atlantico le 8 octobre 2020, se désespère des controverses sur la Covid-19 en évoquant l’absence de dialogue au profit de « prises de parole séparées, qui ont toute latitude pour s’étaler, mais qui ne rencontrent jamais les prises de parole adverses ».

En citant l’exaspération de la journaliste Laurence Ferrari ayant interrompu sèchement sur CNews un débat télévisé entre médecins :

« Cela suffit maintenant, on n’est pas dans une cour de récré, il y a des millions de Français qui n’en peuvent plus de ces dissensions entre les scientifiques, à qui les [Français] on dit tout et n’importe quoi tous les jours, je vous assure qu’il y en a ras-le-bol. »

Sans doute s’agit-il là de l’une des manifestations les plus emblématiques de la dé-légitimisation en cours du discours scientifique, particulièrement inquiétante, voire dramatique, car ouvrant la voie à tous les populismes et à un relativisme élevé au rang de dogme.

Comme si, par-delà ses funestes conséquences économiques et sociales, la pandémie de Covid-19 nous donnait à voir la profonde remise en question de l’un des fondements de la démocratie, la disputatio, cet art subtil de l’échange policé d’arguments et contre-arguments pour avancer dans la même direction.

Le questionnement en cours porte aujourd’hui sur le retour à un dialogue apaisé fondé sur la légitimité admise (ou non) de l’expert. Parler ici de légitimité, c’est faire référence à une aptitude à penser la prise de parole en respectant le rôle attribué à chacun, par exemple sur la base de ses compétences reconnues, en tenant compte des rôles attribués aux autres, issus de leurs propres compétences. En bref, savoir parler en référence à son espace d’expertise, sans déborder imprudemment en dehors de ce dernier.

Dans L’Écho du 5 mai 2020, alors que s’achevait en France le premier confinement, Étienne Klein nous avertissait :

« Je veux croire que nous allons relativiser notre relativisme, c’est-à-dire considérer que tous les discours ne se valent pas, que certains sont moins vrais que d’autres. »

Cet appel à l’intelligence du jugement n’a jamais autant été d’actualité, et sans doute jamais autant difficile à imaginer à l’heure du complotisme et des fake news triomphants, dont le documentaire sur la Covid-19 sorti en novembre 2020 Hold-up : retour sur un chaos propose une terrifiante mise en abyme.

Sur le web

  1. Professeur des Universités en Sciences de gestion, Aipsycholx-Marseille Université (AMU).
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  • L’expérience de Milgram propose de nombreux enseignements intéressants, mais il y a des différences importantes par rapport à la situation actuelle: en particulier, les sujets n’y étaient pas sujets à la peur (on ne leur disait pas « si vous ne faites pas ce que je vous dis, vous allez mourir »), ni à une sanction (de 135€) s’ils n’obéissaient pas. Ces nuances expliquent le très fort niveau de soumission des populations aujourd’hui.
    L’unanimité du discours scientifique est un mythe: ce qui est surprenant, ce n’est pas que les scientifiques se disputent aujourd’hui, c’est plutôt qu’ils ne l’aient pas beaucoup fait jusque là – avec la notable exception du Pr Raoult et de quelques autres, qu’on s’est empressé de qualifier de « rassuristes », « complotistes », etc. Dans la lignée du discours guerrier du pouvoir, tout a été fait pour réduire au silence ou à la marginalité les voix discordantes – justement parce que l’objectif visé était la soumission.
    Enfin, si l’obéissance se fissure aujourd’hui, c’est parce que le discours officiel apparaît de plus en plus incohérent, mais surtout parce qu’une partie de la population est au bout du rouleau!

    • La fenêtre d’Overton offre un éclairage intéressant sur l’utilisation de la politique sanitaire pour faire accepter la politique de répression des libertés du gouvernement. Voir l’article de Wikipedia.

    • « « rassuristes », « complotistes », etc. »

      « négationistes » a même était jusqu’à dire, après « rassuristes », le Pr Pialoux sur LCI, hier samedi 21 novembre (peu avant 19 h) 🙁

  • Peut-être faudra-t-il des années avant qu’on sache qui avait raison… Bachelot a été « réhabilitée » au bout de 10 ans. Elle avait stocké des centaines de millions de masques, commandé autant de vaccins et d’anti-viraux (Tamiflu) ; on s’est moquée d’elle… avant de reconnaître que cette anticipation de la gravité d’une crise sanitaire dont on ignore tout est un réflexe salvateur.
    Elle avait aussi fait des erreurs, comme les « vaccinodromes »…
    Mais à l’époque, elle avait tenu bon, elle avait suivi la même ligne du début à la fin, sans varier de discours.
    Les vrais coupables aujourd’hui ne sont pas les médecins, aux avis divergents, ni les chaînes d’info qui les invitent. Tout le monde peut comprendre que face à un virus nouveau, on puisse s’interroger.
    Les vrais coupables sont les responsables politiques qui ont varié dans l’approche, parfois d’un bord à l’autre, et surtout qui ont menti et continuent de mentir. Sur les masques, sur les lits de réa, sur les projections de morts… Le tout dans un climat de dramatisation permanente, dans l’entretien des peurs et dans de la gesticulation politique permanente sans lien avec la réalité sanitaire…

    • Les « vaccinodromes » n’étaient pas une erreur mais la seule façon de vacciner en masse et ils vont réapparaître incessamment sous peu.

      • La seule manière de vacciner en masse était de laisser agir les médecins généralistes, voire les pharmacies qui étaient déjà en place et bénéficiaient de la confiance de leurs patients.

        L’État a choisi une action « étatique » de masse et cela a été un échec comme bcp d’action de l’État quand il s’aventure dans le non régalien. Sans parler du cout de la mesure…

        • On nous annonce que certains vaccins devront être conservés à des températures très en-dessous de 0 (-70° pour Pfizer). On va avoir du mal à équiper généralistes et pharmaciens de réfrigérateurs le permettant.

      • Les suédois en gardant la voie de la Médecine générale avaient des taux de vaccinations élevés (et habituels pour la grippe; 60 %), les Français avec ces vaccinodromes et en court-circuitant les médecins avaient eu des résultats largement moins bons (8 %).
        La surprise avait été que les personnes âgées étaient immunisés contre ce virus, ayant rencontré un virus apparenté dans les années 55-60, alors que les jeunes ne l’avaient jamais rencontré (taux de décès et de séjours en réanimations prolongés inhabituellement élevés dans cette population).

    • Je ne suis pas d’accord.

      Pour ce qui est l’achat des masques, 1 milliard 600 000 masques achetés, payés.. pour rien. Au lieu d’organiser un stock stratégique pérenne qui se renouvelle année après année en l’utilisant pour les soignants. Or ce stock n’était pas prévu pour être renouvelé. Et puis pour 500000 soignants on a besoin de 5 Millions de masques par semaine. Qu’on avait!
      Le Tamiflu n’a jamais montré son efficacité.
      Pour le vaccin (90 millions de doses) qui n’a pas été utilisé, d’abord parce que l’état a court-circuité les médecins, puis boudé par la population car le H1N1 était inoffensif (300 morts en France).

      • Il s’agissait bien d’organiser un stock pérenne. Hélas, quelques technocrates bien placés ont jugé que ce type de gestion était trop coûteuse. La décision a été prise au début du mandat de Hollande de supprimer et cette gestion centralisée et les stocks constitués.
        Sur les « vaccinodromes » (cad mise à l’écart des médecins libéraux etc) je crois que nous sommes d’accord.
        Le Tamiflu est un antiviral qui réduit la durée d’hospitalisation à condition qu’il soit administré dans les 48h qui suivent le début des symptômes. Je ne connais pas son effet sur la mortalité. Mais en situation de pandémie, avec des services surchargés, réduire la durée des hospitalisations est une bonne chose.

    • Bachelot n’a pas été réhabilitée du tout. Avoir peut-être raison 10 ans plus tard (par simple hypothèse, au passage), c’est sûrement avoir tort dans l’instant. Quand on choisit de faire de la politique, il y a une part de hasard auquel il faut se soumettre. Si on ne l’accepte pas, on ne fait pas de la politique. Bachelot a fait un pari, les faits lui ont donné tort. Par conséquent, adieu Roseline. Tout est simple quand on respecte les règles les plus élémentaires du jeu auquel on prétend jouer.

      • Un pari ne s’analyse pas seulement sur le court terme. (Et le rôle de l’Etat est d’assurer une certaine continuité dans la décision politique.)
        Si le pouvoir socialiste (dont certains membres sont encore actifs) n’avait pas mis fin aux stocks de masques au milieu des années 2010, la décision de Bachelot aurait pu sauver des vies dès le début de cette épidémie. Et permis au passage d’éviter à notre pouvoir actuel de se couvrir de ridicule sur les masques inutiles devenus obligatoires et permis plus généralement à l’autorité publique de garder un semblant de crédibilité.

  • Analyse consternante ! La science a toujours été source de débats, la pensée unique tue la réflexion.

    • L’analyse est au contraire pertinente. La contestation systématique n’a rien à voir avec la science, où les positions doivent être argumentées et construites. Le suivisme, pour ou contre, mène lui à la catastrophe. Quant à l’unicité de la pensée, c’est sur cela que l’analyse scientifique fonde ses débats et discussions constructives ultérieures : il y a ce qu’on sait (que 2+2=5 est indubitablement faux, quand bien même le camarade Staline dirait le contraire) et ce qu’on suppose faute d’avoir encore réussi à le réfuter. Il est impératif de savoir distinguer soi-même, sans référence à un quelconque leader, ce qui est contestable de ce qui ne l’est pas. L’apologie de la contestation de tout et n’importe quoi ne vaut pas mieux que celle d’une pensée unique.

      • Reponse à MichelO : Les scientifiques qui contestent les décisions du gouvernement le font avec des « positions scientifiques et construites  » pour reprendre vos termes. Il ne s’agit absolument pas de contestation systématique. Leurs arguments permettent à chacun de réfléchir.

        • Permettez-moi de différer : Des scientifiques contestent les décisions du gouvernement avec des positions scientifiques et construites. Ils sont loin d’être la majorité, et encore plus loin de représenter une alternative cohérente et crédible.
          Aujourd’hui, on a annoncé une hausse de 3 points de la popularité de Macron. Je prétends que ça n’est pas parce que Macron a reconfiné, mais parce que les arguments anti-confinement ne montrent aucune ligne alternative construite, ni même ne donnent aucune piste pour s’en construire une soi-même.

          • J’ai écrit  » les scientifiques qui contestent.. » la proposition relative précise les personnes concernées, je n’ai pas écrit ” les scientifiques contestent » , votre suggestion de « des » ne change rien.
            M.Macron a hélas utilisé de fausses données pour justifier le 2nd confinement ( nb de décès la veille, 9000 personnes en réanimation quoi que l’on fasse, prévision se 400 000 morts), ceci n’est pas scientifique. Les pays voisins n’ont pas pris de mesures aussi extrèmes et un article paru dans un journal allemand  » die Zeit » intitulé  » l’Ansurdistan autoritaire » montre bien la situation.

            • Vous perdez tout le sel de l’ironie du journaliste : Absurdistan pas Ansurdisan.
              Absurd en Allemand signifie absurde comme en Français.
              Le Stan fait référence aux républiques islamistes du moyen-orient en -stan.
              Absurdistan pourrait être traduit par pays islamiste de l’absurdie.

            • Il n’en reste pas moins que les scientifiques qui contestent les décisions du gouvernement avec des alternatives scientifiques et construites sont inaudibles. Et que les chiffres faux de Macron ne sont pas scientifiques, mais que ce ne sont certainement pas eux qui conduisent à la remontée de sa cote. On pourrait penser que c’est d’abord l’absence d’alternative cohérente et crédible, non ? Sauf que comme le fait remarquer l’article, et le concept d’Absurdistan autoritaire que vous évoquez, c’est sans doute aussi que bien peu réfléchissent par eux-mêmes, et que la majorité réclame surtout un leader à suivre aveuglément…

              • « que c’est d’abord l’absence d’alternative cohérente et crédible, non ? »
                Mais il y en a.
                Le problème est que nos médias subventionnés ne leurs donnent pas la parole.

                Sinon que penser de l’Allemagne qui n’a absolument pas suivi la même voie que la France? Et de la Suède, de la Corée du Sud? Ces pays (et il y en a d’autres) ont bien pris leur dispositions pour régler cette crise en fonction de certaines connaissances.
                La France a choisi de faire différemment alors qu’elle avait les mêmes infos. La responsabilité en revient aux décideurs. La France s’est trompé mais nos gouvernants n’assument pas et font tout pour essayer de masquer leurs erreurs.

                • La responsabilité en revient aussi à ceux qui ne font pas tout pour qu’apparaissent des décideurs plus capables. Encore une fois, je suis sidéré que la cote de Macron puisse monter ces jours-ci. Quelle motivation pour ceux qui voudraient se proposer comme alternative plus capable d’assumer !

                • Les médias subventionnés ne sont pas incontournables non plus. Ca fait un peu excuse facile…

                  • Alors comment expliquer vos positions sur ce sujet ?

                    • Quelles positions précisément ? Si c’est ne pas voir de propositions alternatives, c’est parce que les proposants manquent à mon avis à la fois de cohérence pour les monter et d’imagination quant aux moyens pour les faire connaître. Sans doute parce qu’un bon scientifique a autre chose à faire, et souvent peu de goût pour la vulgarisation.

          • La vérité n’est ni affaire de majorité ni de consensus. Seules les preuves expérimentales tranchent.

        • Un médecin pense à ses patients. Un politiciens pense à ses électeurs. Dès lors qu’un politicien s’occupe de médecine, il y a un gros souci.

      • « 2+2=5 est indubitablement faux » … Ben en fait pas tant que ça… Il faut à Russel 87 (si je me rappelle bien) pages dans son « Principia Mathematica » pour arriver à 1+1=2 (donc 2+2=4). 87 pages absolument pas triviales, ni simple d’accès, notons le bien…
        On pourrait dire la même chose de plein de trucs… Il est évident que l’axiome du choix est vrai. Sauf que non, etc.

        Bref, pour paraphraser : « malheur à la science dont le prince est unicité d’avis, de théorie »… Comme l’épidémiologie moderne, la climatologie moderne, etc.

    • Pourtant cette analyse est tout à fait adaptée aux circonstances actuelles ou passées.

  • le documentaire  » hold up  » a la côte ; ce ne serait pas le cas si nous vivions dans un monde serein ou le mensonge , la corruption et l’avidité seraient inexistants ;

  • Si Étienne Klein le dit, alors tout est dit. Exposé lourd, plein de poncifs, bref indigeste. Conclusion gênante.

  • Pendant cette pandémie peu de vrais spécialistes se sont prononcés pour la bonne raison que l’on ne savait pas grand chose sur le virus, ce qui a laissé la place à tous les bonimenteurs.
    En plus tout le monde se focalise sur un seul objectif : « Réduire le nombre de morts du covid dans la population »
    Hors les composantes de la population ont des objectifs différents. Certaines personnes sont prêtes a prendre des risques importants pour avoir une vie sociale, ou juste faire des activités qui leur gardent l’envie de vivre.
    Quelqu’un à qui il reste quelques mois a vivre pourra avoir envie de les passer entouré de sa famille. Y compris s’il prendre le risque de mourir plus tôt.
    L’objectif lui même est mal défini car trop restreint. Le but devrait être plus général. Quelque chose comme : « comment provoquer le moins de dégâts possibles a court et a long terme ? » Et « qu’est prête a accepter la population ? »
    L’objectif n’a pas ou peu été débattu hors c’est ce qui est le plus important pour définir la politique a suivre

  • Partant du sinistre exemple de l’expérience de Milgram, l’auteur s’inquiète pour ça? Seriously??
    Plutôt que de s’alarmer d’un débat chaotique, ne serait-il pas plus pertinent de pointer comment un gouvernement met en oeuvre cette expérience de Milgram à l’échelle du pays?
    Les querelles de chapelles et les débats stériles sous les yeux courroucés d’une Laurence Ferrari dont on n’a rien à branler n’auraient pas lieu si l’état ne se mêlait pas de ce qui ne le regarde pas: la médecine et la science, pour se concentrer sur ce qui devrait être sa seule et unique préoccupation: protection et sécurisation, comme fermer les frontières aux voyageurs chinois par exemple?

  • « L’un des fondements de la démocratie, la disputatio, cet art subtil de l’échange policé d’arguments. » La limite du raisonnement est qu’une des parties participant à la discussion a le pouvoir de nuire à l’autre, typiquement celle qui a décidé du confinement, mais que l’inverse n’est pas vrai. Le débat aurait été équilibré s’il avait eu lieu AVANT le confinement, avec une confirmation par un vote direct des Français. Mais avant, évidemment, pas le moindre débat… Et le vote des Français, n’en parlons pas. Même pas en rêve pour l’instant.

    Or, si le débat est déséquilibré, il n’y a plus de débat ni de démocratie. Il ne reste que la confrontation primitive, brutale. Pour ou contre, absolument, force contre force, jusqu’à ce qu’un des adversaires abandonne la partie d’une manière ou d’une autre. Qui a tué le débat en décidant d’un confinement sans aucune discussion préalable ? Qui a volontairement bafoué la démocratie pour jouir d’un pouvoir sans entrave ?

    « Sur la base de ses compétences reconnues. » On a bien vu dans cette affaire que ceux qui avaient la compétence étaient traînés dans la boue, systématiquement dénigrés, intimidés et harcelés, menacés de mort. Aucun débat, aucune démocratie ne sont possibles dans ces conditions.

    « la dé-légitimisation en cours du discours scientifique. » Ca a commencé avec le RCA imaginaire, et ça se poursuit avec la covid outrageusement dramatisée. Les conséquences de ces mensonges sont incalculables. Il ne fallait pas commencer, encore moins poursuivre. Désormais, il est trop tard. Tant pis, on fera autrement. A moins que…

    « Ouvrant la voie à tous les populismes. » Il y un moyen et un seul pour échapper au populisme. C’est la démocratie directe, systématique, pour tous les sujets. Il ne manque plus que la volonté politique de choisir la bonne solution, la seule solution.

    • Entièrement d’accord avec presque tout. Sauf la démocratie directe, effectivement infiniment supérieure à la prétendue démocratie représentative mais toujours infiniment inférieure à la démocratie du marché libre, la seule qui permette à chacun de décider de ce qui le concerne, avec tout ce qui est à lui et rien que ce qui est à lui.

  • Il me semble que tout cela a été dit par Hannah Arendt.

  • Hier, en plein confinement, manifestation visiblement autorisée par le préfet. Les habituels braillards de la fonction publique et des gilets jaunes sont descendus dans la rue, accompagnés des casseurs qui ont fait dégénérer l’opération.

    Cherchez l’erreur.

    • Ah mais, les casseurs, ils avaient rempli leurs attestations. Comme les dealers d’ailleurs. Le préfet, lui, était empli d’aise à la vue de toutes ces belles attestations.

  • « au moment même où la deuxième vague de la pandémie est une réalité sanitairement incontestable, d’ailleurs reconnue par les pouvoirs publics à la mi-novembre 2020. »

    ??? Sanitairement incontestable? Et bien si justement!
    Quand vous multipliez les tests et leurs disponibilités de manière volontariste et que vous testez plsrs fois la même personne, vous augmentez automatiquement le nombre de cas. Un ami testé positif a été invité à se faire retester plsrs fois par différentes autorité (employeur, ARS CPAM…etc) pour « vérifier » alors qu’il est prouvé qu’une PCR va rester positive pdt plsrs semaines…
    De plus la gravité d’une maladie s’évalue au nombre de morts et non au nombre de cas positifs.

    Quant à la reconnaissance de la 2è vague par les pouvoir publics, laissez-moi rire! Ce n’est absolument par une preuve valable au vue des intérêts de nos gouvernants. Entre autres de masquer leurs multiples impérities du débuts de l’épidémie.

    • Tout montre que l’on est dans une saisonnalité de cette maladie. Ce n’est pas un hasard si l’épidémie s’est développée dans l’hémisphère sud cet été quand elle décroissait dans l’hémisphère nord, et si on observe actuellement le phénomène inverse (décroissance dans l’hém. sud, croissance dans l’hém. nord).

      Parler de 2ème vague est donc une escroquerie, car cela sous-entend que ce sont les comportement des gens qui commandent les « vagues », et non le facteur saison. Les comportements humains peuvent atténuer la gravité des « vagues » (saisonnières), pas créer ou faire disparaître ces vagues.
      Par ailleurs, tout montre que l’on reste dans l’ordre de grandeur, en termes de mortalité au moins, des grippes saisonnières classiques (qui du reste semblent avoir curieusement disparu, en tout cas l’hiver dernier), à la fois en surmortalité et dans le profil des gens qui décèdent.

  • « La succession des avis contradictoires d’experts médicaux, mais aussi politiques, donne le vertige  »
    Il est curieux que l’auteur ne semble même pas envisager que s’il y a de multiples avis contradictoires, c’est parce qu’il y a contradictions!! C’est parce que l’attitude choisi par nos gouvernants n’est pas adéquate!
    Il n’y a qu’à constater les comportements d’autres Etats et leurs résultats pour se rendre compte qu’il y a de quoi contester ce qui se fait en France.

  • Nous fonctionnons comme les « cobayes » de Milgram probablement depuis la nuit des temps. Cela ne semble pas avoir fait un tort démesuré à notre espèce.

    • Ah bon ? Les millions de morts provoqués par l’obéissance aveugle, des milliers d’années pour parvenir au niveau de connaissance et de développement économique que nous avions péniblement atteint et qui sont en train de s’écrouler sous nos yeux ?

  • Article intéressant mais terrifiant à la fois.
    On a ici un « professeur en sciences de gestion » qui est supposé scientifique et fournir dans « the conversation » un texte de vulgarisation, mais il passe son temps à mettre en avant ses biais, ses croyances, et a ne pas présenter les faits avec le doute qu’il convient à toute science, mais à les torturer pour faire coller ce qu’il raconte avec ce qu’il croit (ou ce qu’il pense devoir dire pour préserver sa réputation dans les cercles « bien comme il faut » de l’Université).
    L’état de la science en cette période est terrifiante. On ne compte plus les papiers qui finissent ou commencent avec des recommendations en tout genre, qui prescrivent, qui subjectivement créent des camps et s’y placent (alors que la science c’est avant tout une méthode pour discerner ce qui est de ce qu’on croit… bref, l’antithèse de ce qui se pratique dans ces articles). Ce n’est pas vrai qu’en France, et c’est dans toutes les disciplines (j’ai moi même du parfois taire dans des articles des faits et données pourtant réels et significatifs mais qui allaient contre les idéologies dominantes ou des chapelles au pouvoir).

    Il y avait pourtant mieux à faire car oui, l’expérience de Milgram éclaire de façon troublante les 6 derniers mois. Ce n’est juste pas au chercheur ou à l’auteur de décider qui a raison ou qui a tord, juste aux données.. (et ici les données un peu partout montrent que les confinements stricts ont été au mieux inopérants, au pire nuisibles, que les choix du « second acte » de novembre sont d’une sombre bêtise -les lycées ouverts, les métros ouverts, mais les petits commerces fermés, la limite de 1km et autre empêchant les gens d’être dehors au maximum, la continuation du rejet de la médecine privée, la punition du bien portant qui se promène mais l’impossibilité de punir l’individu se sachant porteur du virus qui va faire ses courses -muni du bon cerfa, bien sûr… ). Mais là encore, les données et les tests disent, le chercheur ne recommande rien, ne souhaite rien, cherche juste à prouver qu’il a tort !

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