1Jeune1solution : une solution pour qui ?

Le gouvernement a lancé un nouveau site « 1jeune1solution », sorte de LinkedIn pour jeunes. Une plateforme qui créera au moins des emplois pour les bureaucrates.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Capture d'écran YouTube Europe 1 ""L’objectif, c’est aucun jeune sans solution à la rentrée", assure Elisabeth Borne"

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

1Jeune1solution : une solution pour qui ?

Publié le 21 novembre 2020
- A +

Par Laurent Sailly.

Jeudi 19 novembre dernier, le gouvernement a lancé un nouveau site « 1jeune1solution », sorte de LinkedIn pour jeunes. L’objectif de celui-ci est de mettre en relation cette population avec des employeurs potentiels.

Reconnaissons, à ce niveau de notre réflexion, l’honnêteté et le réalisme gouvernemental qui ne s’engage pas à offrir aux jeunes un emploi mais seulement une solution ! Une solution, mais pour qui exactement ?

Le confinement et le chômage des jeunes : un sujet économique, social et… électoral

Les jeunes subissent de plein fouet l’impact économique de la pandémie de Covid-19. Pendant le premier confinement de mars à mai 2020, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans a bondi de 29 %.

En effet, lors d’une crise économique, les jeunes sont particulièrement vulnérables. Les primo-accédants au marché du travail subissent de plein fouet l’arrêt ou le gel des embauches car la hausse du chômage n’est pas due à des licenciements massifs mais à l’absence de création d’emplois.

De plus, pour les postes créés, ils se trouvent en concurrence avec des personnes expérimentées. L’étouffement de l’économie par le confinement a réduit en cendres les politiques visant à réduire le chômage des jeunes : politique de l’apprentissage votée en 2018 ; aides aux entreprises et CFA…

En moyenne six millions annuels, dépensés sous les présidences Hollande et Macron partent ainsi en fumée : dispositifs axés sur la formation, aide à l’emploi avec versement d’allocations, aide à la création d’entreprise, contrats aidés…

En parallèle à cette crise économique, une crise sociale se profile. Dans une enquête publiée en juin dernier auprès de 24 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans suivis par les missions locales en France, un tiers d’entre eux se disent inquiets ou très inquiets pour leur avenir. L’interruption des formations professionnalisantes et/ou diplômantes en cours fait craindre une vague massive de décrochages de milliers de jeunes.

Cette crise sociale se mêle à une crise psychologique. Les témoignages de jeunes ayant mal vécu le premier confinement ou vivant mal le confinement actuel se multiplient dans des familles déjà rudement mises en difficulté.

Pour Emmanuel Macron, il est temps d’agir et de se mettre en marche. C’est-à-dire, pour ce novice de la politique qui n’a plus rien à apprendre de Machiavel, à gesticuler ; d’autant plus urgent que notre président de la République a bien l’intention de se représenter en 2022, ce dont personne ne doute.

Or, n’ayant pas convaincu le vote ouvrier en 2017, renforcé par la crise des Gilets jaunes, et se coupant peu à peu de la classe moyenne, Emmanuel Macron ne peut compter que sur les retraités et les cadres pour assurer sa réélection et contrer une crise électorale qui pourrait se mesurer lors des élections régionales de 2021.

1jeune1solution et des jeunes de moins en moins jeunes…

En présentant jeudi dernier le nouveau site du gouvernement « 1jeune1solution.gouv.fr », Elisabeth Borne traduit en numérique (M. Castex, le Premier ministre du travail à distance, va être content) un plan présenté en juillet, un plan à 6,5 milliards d’euros !

 

Selon le communiqué de presse du ministère du Travail (Direction de l’Information Légale et Administrative), afin de « faciliter l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes particulièrement touchés par la crise sanitaire […] le plan « 1jeune1solution » va accompagner les 16-25 ans pour les aider à construire leur avenir. » (service-public.fr).

Imperceptiblement, lors de la présentation de la nouvelle plate-forme, la ministre du Travail a rappelé l’objectif du nouveau site : mettre en relation les jeunes de 16 à… 30 ans avec de potentiels employeurs.

Ainsi en quatre mois, les jeunes ont pris 5 ans. Et ce nouveau tour de passe-passe gouvernemental est bien compréhensible : électoralement, les électeurs de 25 à 30 ans ont un comportement proche des moins de 25 ans (abstention et appétence au vote lepéniste).

1jeune1solution… Et Pôle Emploi dans tout ça ?

En France, le chômage touche essentiellement les moins de 25 ans (excusez-moi, les moins de 30 ans) et les seniors dont l’âge plancher est toujours de 50 ans. Ni les uns ni les autres n’ont « qu’à traverser la rue pour trouver un travail ».

Si Pôle Emploi délègue au nouveau site la gestion des chômeurs de moins de 30 ans, alors que les seniors se voient de plus en plus écartés du marché du travail, un budget de cinq millions d’euros annuel pour faire fonctionner cette institution déjà inefficace ne se justifie plus !

Dans un précédent article, nous avions défendu la privatisation de Pôle Emploi. Cette solution est plus que jamais d’actualité.

La lutte contre le chômage des jeunes doit changer de paradigme

Il faut libérer l’économie de l’État : pression et insécurité fiscale, charges, droit du travail, déconfinement total et immédiat (ce qui n’empêche pas le respect des gestes barrières)…

Il est nécessaire de responsabiliser les jeunes et les inciter à travailler : le work first, principe selon lequel les jeunes qui n’ont jamais travaillé ne peuvent recevoir aucune allocation.

Il est nécessaire d’encourager les entreprises à embaucher des jeunes sans expérience ni qualification par un allègement des charges salariales et en rendant l’embauche plus flexible (allègement du droit du travail et des conditions de licenciement).

Il faut assouplir les règles de l’apprentissage par un désengagement total des pouvoirs publics, la prise en charge du dispositif étant assurée par les entreprises.

Bref, ce n’est pas en laissant mourir l’économie nationale, les commerces, les artisans, les professions libérales que l’on réduira la chômage des jeunes. Ce qui est certain, c’est que cette nouvelle plateforme a créé des emplois pour nos bureaucrates.

Voir les commentaires (23)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (23)
  • Le bidule de Mme Borne n’arrive pas à cacher cette évidence : en matière d’économie et d’emploi, l’Etat est bien meilleur pyromane que pompier…

  • Encore une inutilité de madame Borne
    A la RATP puis a la SNCF puis au ministère des transports, elle n’a rien fait

  • Les « jeunes » de 16 à 30 ans savent très bien utiliser les sites déjà existants ! Encore mieux que nous. Je n’en peux plus de toutes ces âneries où sont engloutis nos impôts.

  • la borne demande aux stations de sky d’embaucher les saisonniers même si les stations de ski ne sont pas ré ouvertes….auquel cas les dits saisonniers seraient mis au chômage partiel ….( charles sannat ) ils sont graves quand même dans ce gouvernement …

    • Pour assurer le succès électoral escompté, il ne reste que la com’.
      Ce qui est terrible, c’est que la majorité des gens sont incapables de prendre du recul pour mesurer la pertinence des belles paroles déversées chaque jour sur leur tête.
      Faut-il être dans le mur pour commencer à réfléchir un peu?

  • C’est sûr que ça sent l’oignon. Les restaus, les magasins, les hôtels, le culturel, étaient des grands pourvoyeur de jobs pour jeunes peu qualifiés. Il va falloir plus qu’une application comme hochet pour les faire « bien » voter.

  • C’est encourageant, la crise sanitaire est terminée… Pas vraiment la’premiere vague 2021 commence maintenant pour se terminer en mars avril.
    Autant mettre de suite toute la france en ru… Au frais de la bce évidement. Il y aura sans doute plein d’ong pour sauver notre pays sous développe et de généreux milliardaires pour nous faire l’aumône.

  • En tant que chef d’entreprise, j’ai toujours recrute des emplois peu qualifiés par les boites d’intérim. Ces sociétés connaissent la valeur et les qualités de leur jeunes. On commence certes par des petits boulots ‘ des petites mission, mais on peut vi se faire remarquer par son assiduité, sa volonté d’apprendre, etc… pas besoin de ces machins numériques à la c.. payés par nos impôts. L’art de cramer inutilement de l’argent

    • Tout à fait, il y a encore des jeunes qui en veulent en France et ce n’est pas la pustule numérique de Mme Borne qui va leur apporter une quelconque solution. Ce qui va manquer, ce sont les emplois, qualifiés ou non, et mettre des jeunes demandeurs d’emploi en relation avec des patrons qui n’ont aucun emploi à leur proposer, c’est du foutage de g***le. CPEF. Fuyez les jeunes!

  • « L’objectif, c’est aucun jeune sans solution… »
    De toute évidence, on nous prépare les « jours heureux » de l’un des « déconfinements » à venir; vraisemblablement, celui qui va précéder le prochain renouvellement quinquennal…
    Et bien et en toute simplicité, Madame Borne aspire à postuler à une promotion dans une Macronie nouvelle en cours d’élaboration…
    Il existe dans notre patrimoine culturel une fable dans laquelle il est affirmé: « Hardi-petit! En avant marche! il (ou elle) frappa gaillardement à la porte de la salle du trône… » la suite à l’appréciation du lectorat…

  • 1djeuns1solution : alors, tu la traverses, cette rue ?
    1djeuns1solution : pas de panique, demain tu rases gratis.
    1djeuns1solution : et fonctionnaire, tu y as pensé à ça, fonctionnaire ?
    1djeuns1solution : mais va donc en Suède ! Sont pas confinés, en Suède.

  • Pour les récents et futurs diplômés de grandes écoles que je côtoie, l’expatriation est sévèrement envisagée. Et autre chose, les offres d’emplois qui demandent des jeunes diplômés avec entre 2 et 5 ans d’expériences sont légions et absurdes en France… soit on est jeune diplômés, soit on a de l’expérience professionnelle, soit on est alternant. Et l’alternance n’est pas la cible de ces annonces

    • Après les écoles qui disent à leurs élèves sans expérience réelle, même si bon potentiel, « Exigez un salaire d’au moins $$$ car il ne faut pas vous dévaloriser » ne leur rendent pas service.
      Il vaut mieux rentrer dans une boite à potentiel et profiter d’ascension interne, ce qui apporte pour changer de boulot pas la suite les fameuses années d’expérience, que rester à la porte « parce que je le vaut bien ». Tout le monde n’a pas fait X-Pont…
      Mon père était ingénieur dans la production. Premier emploi le patron lui a dit : « C’est bien, tu es ingénieur…mais tu ne sais rien faire ». Il l’a payé comme ingénieur certes mais il a fait tous les postes d’ouvriers de l’entreprise avant d’exercer le poste de cadre pour pouvoir montrer comment il fallait faire et savoir de quoi il parlerait par la suite. La théorie c’est bien mais la pratique c’est mieux. Ensuite il est vrai qu’à chaque objectif atteint il était augmenté…mais certains étaient licenciés à la vitesse du son avec préavis à la maison. Années 54-70.

  • Pôle emploi sert à quoi? Madame est bornée si elle croit une seconde que cela va procurer des emplois pour les jeunes, alors que depuis le début du mandat de Narcisse celui-ci n’a absolument pas pris une seule mesure en faveur de l’économie de ce pays. Au contraire depuis la pandémie il détruit le peu qui nous reste: les secteurs nucléaire, automobile, aéronautique, agricole et agro-industriel. La France sera un désert économique!

  • Mes collègues qui ont des enfants encore à l’école ont bien du mal à leur trouver un stage pour décembre. Que ce soit pour le stage de 3ème pour décembre ou pour le stage à trouver en lycée professionnel pour décembre aussi. Il y a des rumeurs selon lesquelles ces stages obligatoires se verraient annulés.

  • 1 emploi public créé= 1 emploi marchand détruit.

    https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/Un-emploi-public-cree-detruit-1-5-emploi-dans-le-secteur-prive

    Il faut donc supprimer pole emploi, le CSA, le min istère de la culture, 95% des postes dans les rectorats, le ministère du travail, le ministère de l’industrie, le ministère du commerce, les chambres d’agriculture, 85% des postes non enseignats dans l’educ nat, etc…
    Il y a au bas mot 3 millions de fonctionnaires à licencier sec en France. On remarque que ça nous permettrait d’économiser des milliards en impôts et donc en création de postes d’emploi marchand.
    Même à leur payer le chômedu ils nous couteraient moins cher ces shamans du totem du ténia.

    • Les emplois qui manquent dans les hôpitaux, les commissariats et les tribunaux, vous les retrouvez dans le mille feuille territorial.
      Normal: salaires confortables, horaires laxistes, pas de stress…

      • Les hôpitaux ont deux fois et demi de cadres et administraifs en trop. S’il s’agissait de soigner des patients en faisant des réunions on serait au top…
        Pendant ce temps là les soignants courent dans les couloirs. Bon problème des 35 heures, de la « chronophagie » des programmes informatiques dits « de soin ». J’ai connu l’époque papier, suis informatisé depuis 1987 mais les programmes hospitaliers sont conçus par des informaticiens…pour des informaticiens !
        La convivialité et surtout la fonctionnalité est très faible, ne correspondant pas à la pratique.
        « Mais oui vous pouvez le faire en cliquant là, puis là, puis là »…avec le serveur qui rame on perd un temps fou !
        Le résultat : sécurisation des prescriptions etc…est meilleur mais au prix d’une perte de temps considérable.
        J’ai travaillé comme Médecin aux urgences en 1980 : tout papier, au pied du malade. Les infirmiers soignaient uniquement.
        Tour aux urgences assez récemment (du mauvais côté cette fois-ci) : infirmiers dans une salle bien isolée, pour ne pas voir les patients, tous devant un ordinateur. Comme, cerise sur le gâteau ils ne savent pas taper vite sur un clavier…Le temps consacré aux soins réels est divisé au moins par deux.
        Notre EducNat n’est même pas capable d’apprendre à ses élèves à taper sur un clavier.
        La Police se plaint du même mal…

  • quelqu’un qui en pleine crise, sanitaire, et économique, met un pognon de dingue dans une académie du vélo… est foncièrement imbécile, on ne comprend même pas qu’elle occupe encore un autre poste dans son ministère que technicienne de surface

  • Et TVA à 20%, ce n’est pas essentiel

  • Elle a été catastrophique en ministre de l’Ecologie, elle l’est tout autant dans celui là, avec en plus le sourire…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

L'auteur : Éric Pichet est professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

 

La dernière étude du cabinet de conseil EY sur l’attractivité des pays européens confirme la primauté de la France pour la quatrième année consécutive. En 2022, le pays comptait plus de 1250 projets d’investissements industriels ou technologiques annoncés, soit plus que le Royaume-Uni (900) et l’Allemagne (800), destinations longtemps privilégiées. Le journal Der Spiegel va même jusqu’à titrer en Une, da... Poursuivre la lecture

La rupture conventionnelle est un dispositif de rupture du contrat de travail d’un commun accord entre l’employeur et le salarié. Contrairement à la démission, elle permet au salarié de bénéficier des allocations chômage.

Voici 5 raisons de conserver tel quel ce dispositif.

 

Sa remise en cause serait un acte de défiance envers le dialogue social

La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles