Après la conquête de Mars, à quoi pourrait ressembler la vie économique ?

L’esprit dominant l’activité économique sera donc celui du privé, on peut même oser dire du capitalisme, donc de la recherche de l’efficacité et de la rentabilité au moyen de la concurrence et de la responsabilité.

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Après la conquête de Mars, à quoi pourrait ressembler la vie économique ?

Publié le 12 novembre 2020
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Par Pierre Brisson.

On peut se poser des questions sur la nature et l’importance des échanges économiques au sein d’une société martienne naissante, disons entre 1000 et 10 000 habitants. J’ai mes idées là-dessus et je voudrais vous en faire part dans deux articles que je vais publier cette semaine et la suivante : les contraintes, les activités vitales et les hommes.

Les contraintes

Les Martiens seront coupés physiquement du reste de la communauté humaine pendant 26 mois avec, en plus, un décalage de 6 mois de voyage si l’on considère la date limite d’embarquement des fournitures terrestres. NB : si des hommes avaient été installés sur Mars et qu’on ait oublié une pièce essentielle pour faire fonctionner la mission Insight partie de la Terre début mai 2018, on n’aurait pu l’embarquer qu’en juillet 2020 et on n’aurait pu l’ajuster aux équipements arrivés sur Mars fin novembre 2018, qu’au plus tôt en février 2021 puisque la fenêtre de lancement depuis la Terre suivant celle de mai 2018 ne s’ouvrait qu’en juillet 2020.

Les Martiens auront en permanence toutes les télécommunications possibles avec la Terre mais ils seront irrémédiablement en décalage temporel, décalage qui évoluera le long du cycle synodique, entre environ 3 et 22 minutes (distance entre les deux planètes/vitesse de la lumière).

Les Martiens auront à disposition dans leurs datacenters, tout le stock de données de la communauté terrestre dont ils auront besoin, du moins ceux pour lesquels ils auront droit d’accès, ainsi que tous les logiciels dont ils pourront avoir besoin et droit d’accès et/ou qu’ils pourront payer.

L’environnement martien sera hostile dans la mesure où l’atmosphère sera irrespirable, trop peu dense (610 pascals en moyenne), et les radiations spatiales trop fortes pour être supportées continument sans protection. Le sol sera totalement stérile et, de plus, couvert d’une couche de sels de perchlorates.

Cependant cet environnement aura aussi des aspects positifs puisque l’atmosphère offre des éléments exploitables (carbone et oxygène) et donne une certaine protection (équivalent d’une colonne d’eau de 20 g/cm2). En plus de cette ressource les Martiens auront à disposition dans le sol, de l’eau sous forme de glace et les mêmes éléments chimiques que sur Terre ; même si la minéralogie n’a pas autant évolué et ne s’est pas autant diversifiée que sur Terre.

Les Martiens auront besoin de générer des revenus pour payer les équipements importés de la Terre. L’établissement sur Mars doit s’avérer profitable, sinon les financements initiaux se tariraient après quelques années.

Les activités vitales

Les hommes devront non seulement travailler sur Mars mais aussi y vivre (autonomie minimum compte tenu d’un retour sur Terre 30 mois après en être partis). C’est-à-dire qu’ils devront se nourrir, se vêtir, utiliser toutes sortes d’objets et maintenir leurs espaces viabilisés en bonnes conditions d’hygiène et de confort.

Se nourrir signifie pratiquer une agriculture sous serres intensive, de l’algoculture et de la pisciculture ou de la crevetticulture en bassins, un petit élevage en habitats dédiés (pour le lait et les œufs – pourvu qu’on puisse transporter des embryons de gallinacés congelés – sinon pour la viande – la viande synthétique serait une alternative préférable).

Se vêtir c’est fabriquer vêtements et chaussures à partir de fibres synthétiques (éléments minéraux) mais aussi à partir de déchets végétaux ou animaux (fibres, os, peau). C’est aussi réparer tout ce qui peut l’être, collecter les déchets alimentaires, les vieilles chaussures et les vieux vêtements et recycler tout ce qui peut l’être car sur Mars, coupés du reste du monde, les hommes ne devront rien gaspiller, surtout pas les matières organiques car ils devront les produire eux-mêmes et ne pourront le faire qu’à petite échelle.

Utiliser toutes sortes d’objets signifie les fabriquer sur place mais plus vraisemblablement reproduire les objets terrestres par impression 3D avec de la matière première martienne.

Maintenir les espaces viabilisés en bonnes conditions, c’est contrôler et entretenir la structure des bulles et des corridors viabilisés, enlever périodiquement la poussière ultrafine (et collante !) de tous les hublots et de toutes les parties critiques des équipements utilisés à l’extérieur, de retour à l’intérieur c’est contrôler et rééquilibrer la pression atmosphérique ou la composition en gaz de l’atmosphère, repérer et remédier à l’éventuelle présence d’agents pathogènes.

C’est contrôler et réparer le système électrique (certaines pannes pourraient être mortelles), le système de chauffage, la tuyauterie apportant l’eau propre et récoltant l’eau usée. C’est purifier cette eau pour la remettre en circulation dans des tuyauteries chauffées afin qu’elle reste liquide.

C’est nettoyer régulièrement et fréquemment toutes les surfaces internes des habitats, mêmes celles qui sont en locaux privatifs ou qu’on ne voit pas car elles sont dissimulées par des parois, meubles ou objets, pour éliminer toute plaque de champignons ou de bactéries.

Qui dit vie dit reproduction. Il y aura des hommes et des femmes sur Mars et il y aura donc des enfants ; et il y aura aussi, malheureusement, des personnes inaptes au travail pour lequel elles seront venues sur Mars. Les enfants seront désirés, ou pas, mais une grande joie pour la communauté puisque gage de pérennité et une responsabilité qu’il faudra assumer.

Le seul problème c’est que, comme d’ailleurs les femmes enceintes, ils ne pourront pas revenir sur Terre avant la fin de leur adolescence car les radiations auxquelles ils seraient exposés pendant le voyage Terre/Mars seraient trop dangereuses pour leur organisme en développement. Une petite population, les enfants avec au moins un de leurs parents, resteront donc sur Mars au-delà du cycle synodique au début duquel ils sont arrivés.

Les enfants ne seront évidemment pas des producteurs mais les personnes inaptes ou malades ne le seront pas non plus. Dans la mesure du possible, elles effectueront des tâches non assumées par les autres résidents mais cependant utiles à la communauté, par exemple s’occuper des enfants.

En cas de graves maladies et inaptes à toute production, ces personnes seront naturellement pris en charge par la communauté qui leur fournira les soins que toute société décente doit assurer à ses membres mais la société martienne ne pourra se permettre le luxe d’être une société « sociale ».

Pour ces personnes inaptes à la production, le retour sur Terre sera inévitable lors du prochain départ, sauf bien sûr si leur santé ne le permet pas ou si elles peuvent assumer financièrement leur coût ; dans ce cas-ci, pourquoi ne pas rester.

Il n’y aura pas de chômage de convenance sur Mars. Toute personne capable devra fournir à tout moment un service utile aux autres en échange de l’aide qui lui sera accordée, à moins que financièrement elle puisse assumer son inactivité.

Enfin, compte tenu du nombre de personnes impliquées et de la complexité d’une vie en société, un minimum de coordination sera nécessaire, un arbitrage en cas de conflit, peut-être un service d’ordre. Comme dans un orchestre de chambre, un musicien jouant l’instrument principal peut donner le tempo mais pour un fonctionnement plus fluide il faut une petite équipe administrative spécialisée avec direction et assistants.

Ce sera très probablement le cas. Il y aura aussi nécessité de protéger les installations financées par les investisseurs terriens et utilisés bien évidemment localement. Il y aura encore nécessité de constater les besoins généraux et d’en faire part aux mêmes aussi bien qu’aux personnes sur place, afin de permettre toutes sortes de prévision et de planification des développements.

Les hommes

Il faudra faire tout cela, et les Martiens ne seront pas nombreux, le voyage coûtera toujours cher, les volumes viabilisés dans les vaisseaux spatiaux seront peut spacieux, les infrastructures d’accueil mettront un certain temps à pouvoir être construites et sécurisées. Il y aura donc beaucoup de robots, autant que nécessaire.

Mais il faudra aussi des hommes pour les diriger. Il y aura des agronomes, des algologues, des ichtyologues, des carcinologues, des spécialistes des petits animaux, qui non seulement les étudieront pour les adapter toujours le mieux possible à leur environnement clos particulier, mais qui aussi s’occuperont d’eux pour les faire naître et les faire croître, les récolter ou les tuer (donc des poissonniers et des bouchers si on décide de consommer de la viande prélevée sur des animaux plutôt que de la viande synthétique), les stocker, les conserver, les préparer pour la consommation (des cuisiniers), les servir puis récolter tous les restes (personnel de restaurant), les recycler (ingénieurs spécialisés).

Il y aura des couturiers, des bottiers et des cordonniers, des commerçants de toute sorte. Il y aura des médecins dans toutes les spécialités nécessaires, des microbiologistes pour maintenir l’environnement propre et des pharmaciens (et bien sûr une petite industrie pharmaceutique).

Il y aura des planificateurs urbains (il sera vital de penser l’implantation des habitats, des lieux de production viabilisés et des volumes sociaux les uns par rapport aux autres), des architectes, des ingénieurs-structures, des producteurs de verre, d’acier, de métaux divers, de produits chimiques divers, à partir de la matière brute qu’il faudra repérer, extraire, transporter, stocker, raffiner, stocker.

Comme par ailleurs, la population de robots sera importante, les télécommunications avec la Terre seront permanentes. Il faudra pouvoir tout contrôler et réparer aussi vite que possible, il y aura une multitude de capteurs, envoyant constamment leurs données à des centres de contrôle puissamment équipés en informatique et disposant d’un dispositif de stockage de données considérable et dupliqué pour redondance (sécurité !).

Il y aura aussi une partie de la population qui sera responsable des transports physiques entre la Terre et Mars, même si ceux-ci auront une cyclicité très forte (les fameux 26 mois !) ; et comme ils ne seront pas employés à temps plein, ils devront aussi s’occuper des transports planétaires distants effectués par fusées à moyenne portée (un autre moyen d’amortir le Starship par économie d’échelle !).

Enfin il faudra télécommuniquer entre Martiens et entre Martiens et Terriens, donc beaucoup de personnes seront dédiées aux télécommunications et à toutes leurs complexités.

Je n’oublie pas les enfants. Les élever ne sera pas facile au début, surtout qu’ils monopoliseront nécessairement du temps aux parents ce qui représentera un coût important, pour eux et la communauté. Ils devront très vite être pris en charge par un personnel spécialisé. S’ils ne sont pas nombreux, la communauté s’en occupera avec une solidarité minimum pour que les mères puissent assurer le travail pour lequel elles seront venues sur Mars.

Mais à partir d’une petite douzaine, il y aura des éducateurs professionnels et des personnes chargées de la coordination de leur enseignement grâce aux capacités des nombreux spécialistes présents sur Mars (je vois l’établissement martien tout entier comme une sorte d’Université).

Pour faire fonctionner tout cela il y aura des producteurs d’énergie, des personnes qui capteront les rayonnements du Soleil avec des panneaux importés de la Terre (il faudra un certain temps pour pouvoir obtenir sur place la pureté du silicium nécessaire), d’autres qui entretiendront les réacteurs nucléaires (il faudra un certain temps avant de pouvoir construire leur cœur sur Mars), d’autres qui repéreront les sources géothermiques et les exploiteront d’une manière ou d’une autre, d’autres qui s’occuperont de la distribution de l’énergie secondaire ou du résidu chaleur et veilleront à une utilisation aussi rationnelle et précautionneuse que possible, compte tenu de l’environnement, la capacité de production énergétique sera primordiale et on s’efforcera d’éviter tout gaspillage.

La recherche de la rentabilité

Nous avons vu ci-dessus les activités et les hommes nécessaires au fonctionnement d’un établissement sur Mars. Mais il y a une autre dimension qu’il faut prendre en compte pour qu’à la viabilité d’un tel établissement s’ajoute la pérennité.

En effet, pour qu’une colonie martienne tienne sur la durée, elle devra produire pour et exporter vers la Terre suffisamment pour atteindre et maintenir une relation équilibrée avec elle car, selon mon propre dicton, « les philanthropes meurent et les gouvernements passent ». Cela implique de donner aux Martiens la possibilité d’exercer d’autres activités que celles précédemment considérées comme nécessaires/vitales, et aussi une certaine organisation favorable à cet exercice.

Les activités productives et génératrices d’exportations seront indispensables à la pérennité.

Ces activités optionnelles, c’est-à-dire non nécessaires à la survie, seront quand même essentielles puisqu’elles devront assurer la rentabilité de l’entreprise.

En effet, à part les commerçants et divers petits producteurs locaux assurant la vie quotidienne, il y aura aussi des capitalistes résidant soit sur Terre soit sur Mars, et disposant de fonds importants investis dans les infrastructures et qui attendront un retour sur investissement pour légitimement rémunérer leur prise de risque et continuer à investir. S’ils ne font que dépenser, ils n’y arriveront pas.

Il leur faudra des consommateurs payant avec leur argent et d’autres producteurs-investisseurs, vivant dans leur environnement, également consommateurs/utilisateurs de leurs infrastructures, pour générer pour et par leurs activités, d’autres dépenses donc d’autres ressources.

Pour assurer ce retour sur investissement, la société martienne assurant le fonctionnement de la colonie (ma Compagnie des Nouvelles Indes) devra être accueillante à toutes sortes de personnes solvables désireuses de venir sur Mars pour consommer ou/et pour produire avec trois perspectives :

  • susciter la création de richesses immatérielles exportables de toutes sortes (process conçus dans un environnement extrême, logiciels divers)
  • limiter le besoin d’importations par une production locale
  • mettre à disposition des locaux et des services pour héberger les personnes et permettre ces activités

Parmi les résidents exerçant ces activités, il y aura bien sûr les chercheurs envoyés par leur université pour une étude bien particulière des astrophysiciens et des ingénieurs en équipements d’observation astronomique car le sol martien sera idéal comme support pour observer le ciel d’un point de vue un peu différent et donc complémentaire de celui de la Terre.

Il y aura aussi des ingénieurs envoyés par leur entreprise pour tester des équipements ou des matériaux dans des conditions extrêmes (label « vérifié résistant aux conditions martiennes »).

Il y aura aussi des entrepreneurs qui auront des idées et qui auront voulu les concrétiser, au moins jusqu’à la preuve de concept, dans un milieu particulièrement réceptif aux innovations et riche en capacités scientifiques et ingénieuriales, concernant le recyclage, la robotique, les télécommunications, etc.

Il y aura des particuliers qui pour une raison ou une autre, auront voulu s’abstraire de leur monde pour une partie de leur vie et qui auront bien entendu les moyens financiers de le faire.

Il y aura des artistes qui voudront utiliser un environnement particulier pour nourrir leur inspiration.

Il y aura des spécialistes financiers pour gérer les ressources des particuliers et de la communauté, organiser le financement des projets (y compris lever des fonds sur Terre), piloter le financement des entreprises existantes, c’est-à-dire tout simplement des banquiers ; sans oublier des assureurs pour couvrir les risques (donc faciliter les financements) et lisser l’impact des pertes.

Il y aura enfin des communicants chargés de mettre en valeur ce qui sera effectué sur Mars afin d’attirer de nouveaux candidats au voyage et au séjour sur ce nouveau monde… et de nouveaux capitaux.

Toutes ces personnes devront être traitées par d’autres résidents qui devront leur fournir les services dont elles auront besoin pour vivre, se déplacer, exercer leurs talents sur Mars. L’ensemble constituant les consommateurs tout autant que les producteurs martiens.

Public ou privé ?

Si comme je le crois, l’installation de l’homme sur Mars se fera à l’initiative du secteur privé américain, dont bien sûr Elon Musk, ce secteur aura une influence très importante sur le comportement des agents économiques d’autant que le secteur public terrestre hésitera à dépenser beaucoup d’argent public pour des causes privées ; en dehors bien sûr de considérations scientifiques et politiques, non nulles.

Ce secteur privé avec probablement une participation publique (la NASA entre autres), sera sans doute organisé dans la société d’investissement et d’exploitation mentionnée plus haut, la « Compagnie des Nouvelles Indes » (pour marquer, évidemment, la ressemblance avec les grandes sociétés coloniales du passé… même si ce passé n’est pas très bien vu de certains de nos contemporains).

À noter que ce secteur privé sera considéré un peu comme du public par les Martiens (le « public-martien ») puisque ce sera à lui qu’il faudra payer l’utilisation des commodités, les locations d’habitats ou d’équipements et l’utilisation des services publics. À côté de lui, la multitude d’activités menée par de petits entrepreneurs et individus constituera ce qu’on pourrait appelé par symétrie le « privé-martien ».

L’esprit dominant l’activité économique sera donc celui du privé, on peut même oser dire du capitalisme, donc de la recherche de l’efficacité et de la rentabilité au moyen de la concurrence et de la responsabilité. Par principe de subsidiarité, ce sera le privé-martien qui prendra en charge toute production ou tout service vital qu’il sera capable d’assumer, le public-martien ne s’occupant que de ce qui ne pourra être effectué par le privé-martien.

Le public-martien ne sera jamais perdant car tout en allégeant son implication directe, il continuera à percevoir des autres résidents une rémunération pour l’utilisation de ce qu’il mettra à leur disposition.

Bien entendu, compte tenu de l’isolement et de la nécessité que l’ensemble de la population soit productif, des délais d’adaptation devront être accordés aux entreprises les moins efficientes (constatées comme telles par la concurrence) pour se reconvertir et l’aide de la Cie des Nouvelles Indes assuré pour que cette reconversion soit effective le plus rapidement possible.

Du côté des producteurs on devra évidemment se contenter d’un tout petit marché local. Cela pose problème car les producteurs ne pourront espérer d’économies d’échelle importantes. Fabriquer un vêtement pour 100 personnes coûte beaucoup plus cher à l’unité que de le fabriquer pour 10 000. Comme les producteurs devront pouvoir vivre de leur travail, les prix unitaires seront forcément très élevés par rapport aux prix sur Terre.

Cependant la limite haute, celle au-dessus de laquelle les prix martiens ne seraient pas compétitifs avec les prix terriens, sera vraiment très haute puisque le transport coûtera toujours très cher depuis la Terre, sera limité en volume (nombre et capacité d’emport des fusées) et ne pourra être fréquent (on s’efforcera de surmonter cet obstacle par l’impression 3D).

Donc il y aura une sorte de protection tarifaire très élevée pour les produits martiens, la seule véritable limite étant le coût d’un bien ou service proposé par rapport au pouvoir d’achat du résident martien et par rapport aux alternatives de dépense (point développé plus bas).

Pour être rentable donc productible, un bien ou service doit être désiré pour un prix supérieur à son coût, même si le producteur peut faire un pari sur une profitabilité future en commençant la commercialisation en dessous de son coût.

La difficulté sera atténuée par le fait que le pouvoir d’achat du client sera quand même élevé puisque, par définition, tout producteur sera obligé de mettre sur le marché ses produits à un prix élevé puisque pour lui aussi le coût unitaire sera élevé.

Le prix de chaque objet ou service doit en effet être évalué par rapport au prix de tous les autres objets ou services offerts sur le marché, inclus dans un panier que le consommateur peut acheter.

À noter, il ne faut pas l’oublier, qu’un élément non négligeable du coût sera constitué des redevances à payer à la Compagnie des Nouvelles Indes pour utiliser les structures et les commodités qu’elle aura mises à disposition pour vivre. Ni l’habitat, ni son entretien, ni l’eau ou l’air ne seront gratuits. Toute utilisation de commodités ou de services publics devra être payée et il y aura des capteurs avec des compteurs partout ; un excellent moyen de limiter le gaspillage !

La seule nécessité pour la Compagnie des Nouvelles Indes qui les aura financées, sera de ne pas tuer le client, c’est-à-dire que les prix qu’elle demandera devront être raisonnables pour ne pas rendre impossible la vie (production et échanges) des résidents martiens. Mais les gens de la CNI sauront dès le début qu’ils devront être patients et ils ne rechercheront certainement pas à devenir rentables avant une trentaine d’années suivant le démarrage de la Colonie.

Un produit martien ne sera donc pas du tout compétitif par rapport à un produit terrestre mais cela n’aura aucune importance puisqu’il n’y aura pas de concurrence entre eux, sauf bien évidemment dans le cas des quelques produits provenant de la Terre tous les 26 mois, et que les Martiens ne s’amuseront pas à produire. D’ailleurs ces produits seront précisément ceux que l’on ne pourra pas produire sur Mars (trop grande complexité, ou plutôt nécessité de l’utilisation de toute une filière industrielle qui n’aura pas encore pu être développée sur Mars).

La monnaie devra être locale mais convertible en monnaies terrestres

Pour former un prix à la rencontre d’une offre et d’une demande, c’est-à-dire donner une valeur à quelque chose par rapport à autre chose, le meilleur instrument sera la monnaie, bien fongible, commun dénominateur à toute offre et toute demande. Donner un prix dans une monnaie, c’est le seul moyen d’exprimer véritablement à la fois un choix collectif et un choix individuel et de limiter le gaspillage. C’est un moyen beaucoup plus efficace que l’allocation administrative (qui prétend savoir mieux que le consommateur ce qu’il veut) pour déterminer ce qui doit être produit. L’URSS l’a amplement démontré.

A priori une monnaie martienne correspondant aux spécificités du marché martien serait le premier choix d’instrument. Cependant les personnes qui arriveront sur Mars et qui ensuite seront en relation avec la Terre, ne sortiront pas de l’œuf. Elles auront de l’épargne, certaines seront payées par leur société ou leur université, d’autres généreront leurs revenus exclusivement par leur production et leurs échanges sur Mars ; d’autres encore par leurs exportations vers la Terre.

Lorsqu’ils reviendront sur Terre, les Martiens voudront non seulement utiliser leur expérience martienne mais aussi le capital qu’ils auront pu accumuler sur Mars (certains partiront même de la Terre pour cela !). Tout ceci entraine la prise en compte de monnaie(s) terrestre(s). La monnaie employée sur Mars pourrait être tout simplement le dollar mais cela ne sera possible que si les composants non-américains de la Colonie (personnes et capitaux) ne sont pas trop nombreux/importants.

Dans le cas contraire, on pourrait imaginer une monnaie locale convertible dont la contrevaleur serait incontestable ; il faudra pouvoir vendre la monnaie locale contre la monnaie terrestre sans risque de perte, à tout moment. Dans ce cas, le mieux serait un panier de monnaies sous-jacentes actualisé en permanence comme les monnaies composantes.

Un pari qu’il vaut la peine de prendre

La réussite du pari d’une économie martienne n’est pas évidente. En fait, les premières années, un petit établissement pourrait vivre uniquement selon des considérations technologiques. Sur le long terme il faudra bien atteindre un équilibre des comptes tel que les communautés terriennes ou les investisseurs terriens qui auront fait le pari, soient récompensés.

Il s’agit pour les investisseurs au sens strict de devenir bénéficiaires et pour les autres moins motivés par l’argent, de rentrer au moins dans leurs frais. Il faudra que les investisseurs et ceux qui voudront simplement vivre sur Mars soient suffisamment ingénieux pour trouver des sources de revenus adéquates pour générer de nouvelles richesses qui feront de la société martienne pour la Terre, non pas un boulet à trainer mais un partenaire intéressant.

Rien n’est certain mais le monde tel qu’il évolue et qu’il change, est ainsi fait. Il est fait d’inventivité, d’opportunités, de risque pris, suivis d’échecs ou de réussites constatés monétairement. Espérons pour Mars… mais aussi pour la Terre. La réussite de l’entreprise sera dans l’intérêt de tous, même bien entendu de ceux qui resteront sur Terre, la réussite d’un établissement sur Mars serait un enrichissement pour tous.

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  • On voit bien que pour entretenir une communauté martienne viable il faudrait une masse critique de compétences phénoménale se comptant en dizaines de milliers d’individus. Le coût extravagant d’un aller-retour étant durablement de l’ordre de cent fois celui d’un aller simple, il serait raisonnable pendant quelques décennies de ne recruter que des volontaires décidés à mourir là-bas, peut-être plus faciles à trouver parmi les seniors expérimentés en bonne santé.
    Il y a de superbes paysages sur Mars.

    • ou faire comme les anglais qui ont peuple l australie : les prisonniers. Ca a l avantage de pouvoir envoyer des hommes dans la force de l age (par contre on va avoir comme a l epoque un sacre desequilibre homme/femme. Si c est pas un probleme avec une population de vieux, ca le sera avec des gens de 20-30 ans)

      • Des gens pas du tout motivés, dangereux voir idiots qui coutent minimum un demi-million pour le voyage et quelques dizaines de millions pour les maintenir en vie chaque année ?

      • « un sacre desequilibre homme/femme. »
        Ca pourrait attirer certaines femmes!

      • @ cdg
        Pas question, les délinquants sont asociaux, instables et querelleurs, ils foutraient la pagaille sinon commettraient des crimes!

    • Il n’y a aucune raison que le voyage aller-retour soit « cent fois celui d’un aller simple »!? Les seuls coûts possibles sont celui du départ de la Terre et ensuite du maintient en vie sur Mars (sans contribution possible de la Terre). On ne peut dépenser ni plus ni moins. En effet c’est l’impulsion initiale qui détermine la poussée nécessaire au voyage (90% de la consommation d’énergie) et ensuite les voyageurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et les liaisons informatiques avec la Terre (aucune exportation physique n’est possible pendant les 30 mois incompréssibles du voyage / séjour dont 18 mois incompressibles sur Mars. Le retour se fait avec la même fusée (en principe le Starship) avec de l’énergie produite sur Mars).

      • Si vous emportez le carburant de retour (avant qu’on ne sache le produire sur place), même s’il en faut moins qu’à l’aller puisqu’on revient à vide d’une planète moins lourde, vous augmentez d’un facteur énorme la charge utile à libérer de la terre, ce qui multiplie le coût de l’aller. Pour produire le carburant sur place, il faudra prospecter, construire les usines ou raffineries: on y arrivera au bout de très longtemps si on a trouvé les volontaires compétents prêts à rester là-bas. Au début ce sera aller simple ou pas du tout.

        • Il est prévu d’utiliser le CO2 de l’atmosphère (95% de l’atmosphère de Mars) pour produire du méthane (CH4) et de l’oxygène (O2) en utilisant une partie pour 18 d’Hydrogène (H2). Le CH4 sera obtenu par la réaction dite de « Sabatier » connue depuis plus d’un siècle et peu consommatrice d’énergie (elle pourra également fournir de l’Oxygène); le H2 sera obtenu par hydrolyse de l’eau (glace d’eau abondante dans certains sites de Mars – et pas nécessairement au pôles!), ce qui pourra également fournir de l’oxygène.
          Le CH4 sera le carburant utilisé pour revenir sur Terre. Il brulera dans l’oxygène (comburant).
          L’énergie pour les deux réactions (Sabatier et hydrolyse) pourra être fournie par un générateur thermoélectrique à radioisotope (RTG) ou un petit réacteur à fission (type Kilopower).
          Les gaz seront produits par le vol précédant l’arrivée de l’homme et stockés. Ce n’est qu’après constatation de la présence de suffisamment de gaz pour le retour que le vol habité partira de la Terre.
          Au début ce ne sera certainement pas « aller simple », ce sera « aller et retour ».

  • Une base martienne sera infiniment plus complexe qu’une base polaire en raison de la faible pression atmosphérique et du rayonnement céleste. Étanchéité et protection: la base martienne aura besoin de tunneliers pour s’enfoncer dans le sous-sol!
    Heureusement nous avons la lune pour mettre au point toutes ces techniques.

  • Sans rentabilité il n’y aura jamais de « conquête » de Mars et là on est mal : à cause des puits gravitationnels martien et terrestre et des très fortes contraintes du voyage et de la présence sur Mars il est impossible d’avoir une quelconque rentabilité à moins de trouver une substance ultra-chère qu’on ne peut fabriquer que sur Mars.
    Les substances les plus coûteuses existent à l’état de traces sur Terre, on voit mal par quel miracle géologique elles seraient concentrées sur Mars et même, si remuer quelques dizaines de milliers de tonnes de caillasse pour l’extraction de quelques kilos est peu coûteux sur terre, sur Mars c’est une tout autre histoire.
    Le problème le plus grave (mais pas le seul) vient des radiations, Mars est quasi totalement dépourvue de champ magnétique, son atmosphère est ténue et le sol est bombardé en permanence de rayonnement dur. La vie sur Mars est donc une vie blindée qui ajoute à la difficulté d’avoir une industrie qui puisse faire baisser les coûts d’extractions.
    .
    Milton Friedman avait montré que la simple fabrication d’un crayon faisait intervenir des milliers de travailleurs, et donc des milliers de tonnes de machines, sur Terre, sur Mars la simple fabrication d’une petite fonderie serait un exploit inégalé et la faire fonctionner un gouffre financier. Il faudrait donc importer le moindre kilo de machine pour un coût astronomique.
    .
    À l’horizon 30 ans, on va faire deux trois selfies pour le beau geste avec une dizaine d’aller-retour maximum sur fond public et ce sera tout pendant très longtemps, voir pendant des siècles.
    .
    Rien n’interdis de rêver par contre.

    • On peut toujours rêver qu’on va trouver une ressource sur Mars justifiant les investissements. Mais même s’ils payent leur billet je serais étonné qu’on accepte les moins de bac+10 sur les navettes avant longtemps : le kilo de matière grise est encore plus exorbitant car il implique le transport de tonnes de machines.

      • Il faudra bien sûr produire des biens matériels sur Mars pour les Martiens. Mais compte tenu du coût des transports, le principe sera d’importer le moins de masse et de volume possible de la Terre. Donc les machines seront autant que possible (pour tous les éléments qui sont massifs et volumineux) produits sur Mars.
        On peut concevoir d’importer tout ce qui ne peut être produits sur Mars de la Terre, pour le « monter » ensuite sur Mars dans des cadres ou des structures (en acier, en bêton, en verre, en plastique, en carbone…) produits localement.
        Pour les meubles et objets on recourra à l’impression 3D.

    • La ceinture d’astéroïdes n’est pas loin de Mars et regorge de ressources minières qui ne demandent qu’à être exploitées!

      • Déjà mieux, mais c’est extrêmement dangereux et coûteux quand même. Maintenir un humain en vie dans l’espace ou sur Mars est un véritable gouffre à fric en dehors de l’orbite basse (Ou il est aussi un gouffre à fric… mais moins, juste la moitié du budget de la NASA).
        Même en mission robotique, la Terre n’a vraiment besoin de rien qui justifierait les sommes dépensées.
        .
        Personnellement, je trouve le budget de la NASA minable, même la France claque plus en fraude sociale, mais en dehors de selfies et de science, il n’y aura pas de conquête de l’espace sans profits.

        • Pas du tout, le coût de l’ISS est au maximum de 3 milliards par an pour la NASA (donc les Etats-Unis), à comparer à un budget total de 21 milliards par an pour toutes les activités de cette même agence. Les 21 milliards représentent 0,5% du budget fédéral (public) des Etats-Unis. On estime par ailleurs le coût d’une dizaine de missions sur Mars à une cinquantaine de milliards (y compris la fin de la mise au point du Starship) répartis sur 30 ans.

    • Il n’est pas réaliste d’envisager des exportations de biens pondéreux à partir de Mars. Le transport coûtera toujours trop cher pour que ces biens soient concurrentiels avec ceux prduits sur Terre. La seule possibilité ce sont (1) les biens immatériels (logiciels, tests en conditions extrêmes, recherche géologique, ou biens d’usage courrants conçus sur Mars et transmissibles par impression 3D sur Terre) ou (2) les services de résidence sur Mars (payants) y compris habitats, pour ceux qui vondront y faire un séjour (y compris les touristes).

  • Une atmosphère quasi inexistante qui ne protège ni des météorites, ni des radiations ( pas de couche d’ozone). Pas de champ magnétique non plus donc radiations cosmiques plein pot. Un voyage long et coûteux et des communications aléatoires, ce n’est pas vraiment l’Eldorado, et pour exploiter quoi?
    Dans ces conditions, pourquoi ne pas commencer par la lune?

    • Non les radiations cosmiques ne sont pas tout à fait « plein pôt » sur Mars. il y a quand même un peu d’atmosphère (610 pascale en moyenne) et il y a la surface de la planète qui protège des rayons d’une partie du « ciel ». En tout, les radiations au fond du crétère Gale, mesurées par Curiosity sont à peu près celles mesurées à l’altitude de l’ISS et moitié moindre que dans l’espace profond.
      Il ne s’agit pas d’exploiter des matières pondéreuses mais de « faire travailler ses méninges » dans un environnement particulier et passionnant sur le plan scientifique. On peut commercialiser des biens intelllectuels.
      Les conditions de vie sur la Lune sont beaucoup plus dures que sur Mars: absence quasi totale d’eau (les traces observées sont insignifiantes par rapport à celles constatées sur Mars); jours (et nuits!) de 14 jours terrestres (rendant impossible les cultures sous serres utilisant le rayonnement solaire); différences de températures plus fortes en raison de la proximité du Soleil (nuit aussi froide mais jours beaucoup plus chauds); gravité moitié moindre que sur Mars, génant beaucoup les déplacements (sauts plutôt que marche); particules de poussière plus acérées et donc plus dangereuses puisqu’il n’y a jamais eu d’érosion sur la Lune ce qui n’est pas du tout le cas sur Mars.

      • « On peut commercialiser des biens intelllectuels. »

        On ne leur paie pas le billet, ils restent ici et contribuent pareil. La justification est faible.

        • Il y aura sur Mars une très forte concentration de matière grise et de ce point de vue, on peut très bien considérer la première colonie comme une université. Des gens seront, de ce point de vue, intéressés à y séjourner (payés ou non par leur Université ou leur laboratoire terrestre). On pourra aussi y mener toutes sortes de tests ou d’expérimentations qui ne sont possibles qu’en milieu extrême (résistance des matériaux, isolation, recyclage…). On pourra y mener des campagnes d’observation astronomique en regardant le ciel d’un autre point de vue que sur Terre et en rapprochant les résultats par interférométrie. On pourra bien sûr y mener des recherches géologiques, biologiques, planétologiques. On pourra y sauvegarder des données informatiques dans de grands datacenter (pas de danger de réchauffer l’atmosphère!). On pourra enfin y accueillir des touristes (ne vous inquiétez pas il y aura des candidats, ne serait-ce que dans la population des jeunes retraités).

  • Les immigrants ou candidats au suicide martiens auront nécessairement un profil psychologique particulier – ainsi que des compétences techniques multiples. Une « élite » morale et technique homogène qui du fait de leur mode de pensée et des contraintes élaboreront une société qui n’a rien à voir avec aucune pouvant exister sur terre.

    Probablement une société communiste comme il est impossible d’en créer sur terre. Attendez quelques siècles et millions d’individus pour qu’elle se transforme en société libérale.

    • Absolument pas une société communiste! Pour qu’une société technologique même petite puisse être viable, elle doit pouvoir compter sur l’autonomie et la liberté maximum de ses membres (dans un schéma evolutif avec des différences entre la première mission et, mettons, la dixième).
      C’est pour cela que je pense que les biens et ressources rares sur Mars y compris l’air qu’on respirera et l’eau qu’on boira, devront être achetés et vendus à un prix fixé par l’offre et la demande. L’offre et la demande se faisant face sont le seul gage de la bonne affectation des ressources rares.

      • Je ne parle pas d’une société communiste comme l’URSS, mais d’une communauté ressemblant à une tribu : réduite, homogène et dont chaque individu est essentiel à la survie du groupe.

        A cette échelle, la démocratie à la grec peut exister, et l’égalité peut exister dans une communauté de QI de +150 contrainte par des conditions bien pires qu’un pays socialiste sub-arctique. Ce qui ne veut pas dire que cela peut durer.

        • Oui mais le projet de l’installation de l’homme sur Mars est de faire croître progressivement l’implantation sur Mars.
          On commencera forcément avec 4 ou six personnes et un jour on atteindra 1000, puis 10.000. Je doute qu’on puisse dépasser le million compte tenu des ressources quand même limitées de la planète et des difficultés pour les exploiter, mais à terme on peut envisager une population comparable à celle de l’Islande.
          Il ne faut pas désespérer de la démocratie, pas plus que du libéralisme, surtout dans une société dont les membres devront par nécessité avoir de bonnes capacité intellectuelles.

  • Ouf, l’auteur nous décrit comment une société privée va se transformer en gouvernement à minima (le « public-martien »). Dans un environnement ultra-hostile où l’acte d’une seule personne peut avoir des effets dramatiques, je doute fortement que les initiatives privées potentiellement incompatibles avec les impératifs de sécurité (et donc de survie) soient laissées libres.

    • Les contraintes de sécurité ne sont pas incompatible avec la liberté. Il faudra simplement établir rationnellement des contraintes de sécurité et les respecter pour pouvoir exercer sa liberté.
      La liberté ne se réduit pas à la possibilité de contaminer autrui, ni de mettre le feu à une installation, c’est le droit de créer et de construire et de ce côté ce sera l’intérêt de chacun et de tous de laisser la plus grande liberté.
      Les Martiens disposant de ressources limitées devront simplement se mettre d’accord sur les allocations d’énergie disponibles ou produire eux-mêmes l’energie nécessaire pour créer et développer leurs projets individuels.

  • Des gens sont déjà allés sur la Lune! Les radiations dans la Ceinture de Van Allen sont effectivement fortes mais le franchissement de la Ceinture est rapide. Personne n’est mort pour l’avoir franchie.

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