Confinement : la tentation dictatoriale

Tenant pour quantité négligeable les élus territoriaux et nationaux, le pouvoir s’arroge désormais le droit de décider de tout, hors de tout contrôle démocratique.

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Confinement : la tentation dictatoriale

Publié le 6 novembre 2020
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Par Alain Goetzmann.

Ça y est ! L’énarchie lâche la bonde à ses tentations dictatoriales. Face aux deux fronts qui viennent de s’ouvrir – l’amplification brutale de la crise sanitaire et la résurgence du terrorisme islamique – la concentration insidieuse des pouvoirs se transforme en crispation aiguë.

Laissons aux exégètes de la politique politicienne le soin de proposer tout ce qu’il aurait fallu, qu’il faut et qu’il faudra faire pour que notre pays puisse recouvrer une paix civile actuellement menacée – c’est un euphémisme – par le terrorisme, pour nous attacher aux conséquences de la crise sanitaire, terme impropre, d’ailleurs, pour qualifier une crise des hôpitaux et des cliniques qui ne date pas d’hier mais qui se révèle au grand jour avec la pandémie de la Covid-19.

À l’écoute exclusive des experts de tout bord, le fameux complexe médico-technocratique tenant pour quantité négligeable les élus territoriaux et nationaux, le pouvoir s’arroge désormais le droit de décider de tout, hors de tout contrôle démocratique. Ce sont désormais des comités restreints, conseil scientifique, conseil de défense, entourage proche qui lui proposent les clés de décisions qu’il prend seul.

Surprise ! La théorie du « en même temps » s’applique aujourd’hui au confinement : empêcher le virus d’embouteiller les services d’urgence et en même temps maintenir une activité économique quasi normale. Comme toujours, lorsque l’on poursuit deux objectifs contradictoires en même temps, aucun n’est atteint. Il n’y a que lui pour ne pas le savoir.

D’ailleurs, avec les lunettes de la haute fonction publique, il fait le tri dans les activités autorisées. Oui à l’industrie, au grand commerce, au travail de bureau dont les emplois salariés devraient, sans cela, être indemnisés ; non aux commerces de proximité et aux artisans, exceptées quelques professions jugées – par qui ? – indispensables.

Autrement dit, les indépendants ; ceux qui se lèvent chaque matin sans la moindre garantie d’un salaire ou d’une indemnisation sont sacrifiés sans raison valable. Ils ont pourtant prouvé qu’ils savaient se montrer responsables dans la gestion des contraintes sanitaires.

Le ridicule épisode des librairies illustre à quel point ceux qui préparent les textes règlementaires sont incompétents, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et font commettre erreur sur erreur aux ministres et au président qu’ils conseillent.

Il existe pourtant bien d’autres solutions, non pour empêcher la circulation du virus – on n’y arrivera pas – mais pour développer dans l’urgence les capacités d’accueil hospitalier.

Le professeur Juvin, urgentiste chevronné a fait des propositions concrètes. Il n’est pas le seul. D’autres médecins ont des idées. Encore faut-il les laisser faire, empêcher la bureaucratie d’intervenir et donner leur pleine autonomie aux collectifs médecins-gestionnaires qui dirigent les cliniques et les hôpitaux, établissement par établissement. Puisqu’il y a urgence, faisons confiance à ceux qui savent et non à ceux qui ne veulent que préserver l’ordre établi.

Or, depuis mars et la première crise, rien n’a été fait pour changer les circuits de décision. À peine levé le confinement du printemps, l’administration est revenue au business as usual.

Hors sol, les conseillers de nos princes sont surpris par la fronde qui se lève. Ils ont déjà oublié le poujadisme, mai 68, le CID-Unati de Gérard Nicoud, les Bonnets rouges, les Gilets jaunes, et j’en passe. Confits dans leurs certitudes biaisées, ils décident, tranchent, imposent et sanctionnent, au mépris des institutions, de l’équité et du simple bon sens.

J’attends avec curiosité les procédures qui vont être engagées contre les dernières mesures, devant les tribunaux administratifs, au Conseil constitutionnel, à l’autorité de la concurrence. J’attends aussi avec inquiétude les manifestations de rues. Ceux qui n’ont plus rien à perdre sont toujours les plus prompts aux gestes de désespoir.

Les soutiens à l’économie se révèlent maintenant impuissants à compenser à l’euro près les conséquences individuelles des décisions du pouvoir. On fait valser les dizaines de milliards.

Mais il faudra bien les rembourser un jour contrairement à ce que laisse penser le gouvernement. Or, nous n’avons aucune marge de manœuvre. Avec un niveau de prélèvements sociaux et fiscaux qui a atteint l’insupportable, nos déficits courants vont continuer à créer de la dette. Croit-on vraiment que l’épargnant allemand acceptera de financer longtemps les déficits français par solidarité européenne ?

Mobilisons-nous pour faire reculer cette pieuvre bureaucratique tentaculaire qui tue notre pays à petit feu pour maintenir ses privilèges et militons activement pour une vraie décentralisation, seul moyen de sortir du marasme sanitaire et économique dans lequel nous sommes enlisés.

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  • « On fait valser les dizaines de milliards. Mais il faudra bien les rembourser un jour » : le choix de la France a été et reste de demander un maximum d’argent à l’ Europe ( vous vous rappelez sûrement des « pingres » qui, ayant fait les sacrifices nécessaires pour avoir des économies en bonne santé, ralaient de voir la France exiger son dû de cigale )
    ET
    de mutualiser la dette ainsi créée, pour, éventuellement, partiellement, rembourser une petite partie de sa dette, ou en demander l’annulation au titre de la nation du tiers-monde qu’elle est en train de devenir.

  •  » surpris par la fronde qui se lève « ….et que ferait-elle d’autre cette élite hors sol si on lui coupait les vivres et si on n’empiétais sur sa liberté ?

  • Ce n’est malheureusement plus à petit feu que la pieuvre etatique tue le pays. Prise en main par une poignée d’individus (les « virusocrates ») qui ont instrumentalisé l’épidémie pour sortir du (mince) cadre démocratique, l’administration est devenue l’arme d’une dictature qui ne se cache même plus – et qui, à entendre les sous-entendus de certaines déclarations, prépare déjà l’opinion à ce que tout cela delà devienne pérenne, une nouvelle normalité.

    • La pandémie est un mensonge qui n’est que le prétexte à l’instauration d’une dictature.
      Le fait que cette tentative de dictature soit mondiale n’exonère pas l’Etat français, mais montre son allégeance à ceux qui ont préparé cette machination.

      • Dictature pas certain, ils ont surtout un gros soucis d’endettement qui nécessite des sacrifiés dociles, qui acceptent l’inévitable et à mon avis les sacrifiés seront européens, et ça arrange les usa de bloquer la Chine et la Russie…. Les americains sont aux commandes depuis tellement longtemps qu’on oublit.. Le brexit n’a pas d’autres raison que de s’écarter de l’hécatombe économique à venir.

  • Le titre de cet article fait écho à celui du livre de M. Alliot-Marie de 2014 (de mémoire): « la tentation titalitaire de la gauche ».
    Elle y relatait toutes les mesures prises dans l’appareil d’Etat, par le gouvernement Hollande, pour que la gauche garde le pouvoir.
    (Ne me dites pas que Macron n’eet pas socialiste…)

  • « Mobilisons-nous pour faire reculer cette pieuvre bureaucratique tentaculaire qui tue notre pays à petit feu »
    Heu… Oui… Volontiers… Avec quels moyens? le soulèvement populaire?… on a essayé, ça s’appelait les gilets jaunes, ceux du début qui représentaient le vrai peuple sont retournés bosser… Il n’a plus resté que l’extrême gauche pour achever de décrédibiliser le mouvement, et ceux qui ont insisté un peu trop ont été copieusement énucléés… Un peuple désarmé face à une police aux ordres d’une Énarchie qui a confisqué le pouvoir… Des médias le doigt sur la couture du pantalon ânonnant sans fin le discours officiel pour conditionner les masses… Un peuple divisé traversé par des courants migratoires volontairement non assimilés pour mieux créer des séparatismes internes, que les dirigeants feignent de découvrir et de vouloir endiguer… Une culture du mensonge d’état perpétuel, à laquelle s’ajoute désormais grâce à une mauvaise grippe (désignée comme pandémie du millénaire…) une culture du contrôle et de la restriction des droits les plus élémentaires… C’est moi, ou on est d’accord sur le faite que c’est pas gagné???

    • Le fait que des députés aient pu voter des amendelents contre le gouvernement est le signe que le mensonge d’Etat est déjà contesté

      • Émouvante député. Dans quel monde vivons nous !

        • Députée qui est décrite dans de nombreux médias (désolé, je ne retrouve pas mes sources) comme hystérique et parano.
          Curieux ces tentatives de discréditer quelqu’un en lui attribuant des troubles psychatriques. ça s’est vu dans le passé.

      • Combat d’arrière garde perdu d’avance.
        Il y a encore trop de pain pour que la révolte gagne.
        .
        Par contre quand l’état n’aura plus les moyens de nourrir tous ses « clients », les joyeux fonx et autres salariés d’état, ça va faire mal. On pourrait espérer une révolte libérale mais il y a de grandes chances que ça tourne autrement…

  • « Il y a une déconnexion entre une bureaucratie pléthorique et la réalité du terrain » : interview de Jean-Loup Bonnamy, auteur de « Quand la psychose fait dérailler le monde »

    Je lis et entends des tas de gens de bon sens comme ce J.L. Bonnamy – certes le plus souvent ailleurs que sur les médias mainstream ; aussi je trouve consternant qu’avec tant de compétences, tant de lucidité et de bonne volonté dans ce pays, nos dirigeants donnent l’impression d’accélérer la fuite en avant, la course folle, vers l’abîme.

    En fait, je crois que j’ai la réponse à ma question : la technostructure énarchique a entièrement pris le pouvoir. La technostructure énarchique en roue libre fabrique des monstres, des psychopathes. Nous sommes désormais gouvernés par des psychopathes.

  • Tentation dictatorial, mais surtout manipulation.
    Tout petit exemple récent : le cas de Mr Alexandre Zapolsky, PDG de linagora, atteint par la Covid version grave. Etalage de son cas dans des journaux (Le point, le nouvel obs…) en soulignant surtout ses 43 ans et son état de santé impeccable avant la maladie. Bien, ce monsieur s’en sort, tant mieux pour lui, publie une vidéo émouvante pour alerter les gens : Attention, cela peut arriver à n’importe qui (sous-entendu, restez prudents et confinés)… Mais si on creuse un peu, on s’aperçoit d’abord qu’il est à l’évidence en surpoids (photos sur le Web). Les articles omettent ce détail. Ils ne précisent pas non plus que ce PDG est un grand copain de Macron. Et dénoncé en 2017 sur Médiapart (vrai ou faux, à vérifier) pour attitude violente et manipulatrice avec ses collaborateurs et employés.
    Bravo aux médias qui participent à donner des informations filtrées et incomplètes. Le citoyen lambda qui tombe sur cet article pensera que le virus est très dangereux, que tout un chacun peut se retrouver en réa. Ne soyons pas étonnés si les statistiques indiquent une majorité favorable à plus de confinement, de masques, de couvre-feu, d’interdictions… et donc de dictature !

  • Macron est en train de réussir le summum du « en même temps: la France va détenir un record de décès dus (ou attribués au) Covid19 et en même temps le pays sera ruiné par des mesures d’une stupidité atterrante comme le confinement généralisé et tâtillon. Bravo pour ce coup, même François Hollande ne l’aurait pas réussi

    • Avouez quand même que François Hollande n’est pas mal non plus !
      En matière de climat, s’il avait été encore au Pouvoir, il aurait fait aussi « bien » que Macron.
      Covidement vôtre. JEAN

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