Par Michel Kelly-Gagnon.
Un article de l’Institut économique de Montréal
Voici trois moteurs fondamentaux de la croissance économique :
1. La protection de la propriété privée est la garantie, par les institutions et autorités en place, que celle-ci ne sera pas spoliée de façon excessive ou arbitraire.
De cette façon, les travailleurs ont intérêt à travailler, les épargnants et les investisseurs sentent qu’ils peuvent conserver de façon sécuritaire et motivante leurs capitaux sur le territoire en question, et les entrepreneurs, eux, savent qu’il vaut la peine de prendre des risques et de tenter de bâtir une organisation pour le long terme.
Cette interaction entre travailleurs, investisseurs et entrepreneurs crée un cercle vertueux qui favorise une croissance économique forte et durable.
Je précise par ailleurs que mes observations n’excluent nullement le rôle de l’État, bien au contraire. Celui-ci peut et doit jouer un rôle de stabilisateur.
2. Un environnement sain et stimulant pour les innovateurs
En effet, quand une société favorise et valorise l’innovation tous azimuts, qu’elle soit sociale, économique, technique ou managériale, nous en bénéficions tous.
Concrètement, cela signifie notamment de tolérer la dissidence, voire même la marginalité, ainsi que le droit à l’erreur et à l’échec.
Un tel environnement génère presque invariablement une croissance économique plus avantageuse par rapport à celles qui sont plus autoritaires et centralisées, toute chose étant par ailleurs égale.
3. Un système d’éducation de qualité, bien financé, favorisant d’une part le libre choix des parents et des étudiants et d’autre part, la concurrence entre les institutions d’enseignement.
Un tel système ne favorise pas seulement les études universitaires mais aussi la formation technique et professionnelle, les écoles de métiers, la formation continue, etc.
Après tout, une main-d’œuvre éduquée, compétente et dotée d’une bonne capacité d’adaptation face aux aléas de la vie économique est forcément un des piliers de la croissance économique.
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Vous oubliez un autre moteur fondamental qui est l’existence de consommateurs capable de produire quelque chose en échange de ce qu’ils souhaitent. En effet ceux qui sont capables de produire plus ne le feront en général que pour obtenir une satisfaction supplémentaire, c’est à dire justement le produit du travail des autres membres de la société. Si ces autres membres ne produisent rien et se contentent de parasiter les autres, alors les producteurs efficaces finissent par penser qu’il vaut mieux modérer ses efforts de production, augmenter ses efforts pour contourner les mécanismes redistributifs de spoliation et récupérer du temps libre.
Donc en dernière analyse, une croissance supplémentaire suppose que les improductifs acquièrent la capacité d’être productifs (éducation scolaire !) et la volonté de se décarcasser un peu (une autre forme d’éducation plutôt familiale).
« L’existence de consommateurs capable de produire » : effectivement, ils ne consomment que parce qu’ils produisent. Ils sont d’abord producteurs, le principal, AVANT d’être consommateurs, l’accessoire. C’est ce que résume de la loi de Say : « plus les producteurs sont nombreux et les productions multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ».
Dit autrement, on se fout de la consommation dans son ensemble. Seule la consommation des producteurs est importante. Mais comme leur consommation dépend de leur production, seule leur production compte. On en déduit immédiatement que les impôts socialistes de redistribution (taxes, cotisations, contributions…), parce qu’ils retirent aux producteurs des moyens de consommer, détruisent la seule consommation qui a de la valeur, et par suite la production. Par ces évidences simples, nul ne peut ignorer qu’un Etat collectiviste obèse détruit inéluctablement l’économie qu’il parasite, dans un cercle vicieux générant toujours plus de pauvreté.
PS : au Venezuela désormais, l’équivalent du smic mensuel vaut moins d’un dollar. Voilà ce qui arrive quand on collectivise l’économie et qu’on imprime de la monnaie.
On est bien d’accord. Une société ne peut pas se permettre d’avoir un trop grand nombre de personnes consommant plus qu’elles ne produisent. La solidarité (redistribution) doit se limiter à ceux qui ont un réel handicap ou une très grande malchance, ce qui dans une société « normale » ne doit pas être la majorité de la population. Si on ne respecte pas cette règle les tensions dans la société augmentent et cela se termine soit par la fuite des plus productifs, soit par une quasi guerre civile. Une société harmonieuse dans laquelle une minorité de très productifs pourrait permettre aux autres de se tourner les pouces n’a aucune chance de durer très longtemps.
Il y a un non sens dans votre dernière phrase.
J’ai oublié les guillemets à « harmonieuse »
Ce ne sont pas des moteurs de la croissance mais les conditions ou les piliers. Le moteur c’est les interactions permisent par ces conditions, croissance = création.
Avec ce type d’article qui fait office de piqûre de rappel, il serait judicieux d’associer en conclusion des liens vers des textes plus pédagogiques comme par exemple :
https://www.contrepoints.org/2012/08/21/94518-reglementation-marche-libre-regulation
http://herve.dequengo.free.fr/Read/Read1.htm
Remarque pour CP : pour faire de la pédagogie il faut se mettre au niveau de la cible.
Seconde remarque : CP ne s’adresse t-il pas/plus qu’à sa clientèle ?
un environnement sain, c’est un environnement stable… !
L’état stabilisateur???
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