Le plan de relance contrarié par le spectre de la seconde vague

La consommation ne repartira pas plus que la production si l’initiative n’est pas libérée de toute la bureaucratie technocratique française.

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Le plan de relance contrarié par le spectre de la seconde vague

Publié le 9 octobre 2020
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Par Nathalie Janson, économiste, professeur associé à Neoma Business School.

Un mois après l’annonce détaillée du plan de relance tant attendu du gouvernement l’optimisme des premiers jours s’est étiolé à force de publications de chiffres sur le regain de l’épidémie et le retour de mesures restrictives de certaines activités.

Ce plan centré sur l’offre semble démarrer sous de mauvais auspices. Avec un taux d’épargne record cette année – probablement proche des 20 %, les Français battent tous les records depuis le confinement : 85,6 milliards d’euros déposés sur les comptes bancaires entre mars et juillet 2020.

Fin août l’encours sur le livret A s’élevait à 323 milliards d’euros et celui sur le LDDS (livret de développement durable et solidaire) à 119 milliards d’euros, soit un total de 442 milliards d’euros représentant un quart des encours des contrats d’assurance vie.

« Stop and go »… l’incertitude revient au galop

L’absence de stratégie claire dans la gestion de l’épidémie crée un climat fortement anxiogène qui continue de gripper à la fois l’offre et la demande malgré les aides de l’État.

Producteurs et consommateurs ont besoin de se projeter pour prendre des décisions, celle d’investir pour les entreprises, d’allouer leur revenu entre épargne et consommation pour les ménages. Or aujourd’hui l’épée de Damoclès pèse de façon significative sur les secteurs d’activité les plus exposés au virus.

Avec la remontée des taux d’incidence du virus au-dessus de 1 et l’augmentation du taux d’occupation des lits de réanimation proche de 40 % dans les zones les plus tendues comme l’Ile-de-France, les décisions sont tombées : la fermeture des activités propices à la diffusion du virus dans les zones où ces indicateurs sont les plus alarmants : bar, salles de sport, salles de spectacle, conférences, expositions, foires… Elle a été décrétée autoritairement pour une période de 15 jours avec des réaménagements possibles en fonction de l’actualité de l’épidémie.

Cette situation est évidemment insupportable pour tous ceux concernés puisque leur destin est suspendu aux indicateurs. Évidemment ce ne sont pas seulement ces activités qui subiront un impact mais toutes celles qui en dépendent, ce fameux coefficient multiplicateur ou effet d’entrainement que représente chaque secteur économique.

La perte économique va en réalité bien au-delà de la perte de chiffres d’affaires subie par les entreprises. En outre, elle fragilise la situation des salariés impactés même si le financement du chômage partiel temporise et explique d’ailleurs que la consommation n’a que peu baissé depuis le début de la crise.

La flexibilité comme seule arme efficace face à l’incertitude

Dans ce contexte, le plan de relance annoncé début septembre apparaît presque inadapté face à cette avalanche de mauvaises nouvelles. Certains économistes préconisent dès lors d’aller plus loin dans le soutien et notamment dans celui de la demande peu abordée jusque-là.

Une proposition du think tank Terra Nova préconise de distribuer aux ménages un chèque de consommation vert. Si l’idée du chèque consommation n’est pas nouvelle – mise en œuvre avec difficulté par l’administration Trump au début de la crise de la Covid, ici elle va plus loin en limitant sa durée de validité pour assurer l’effectivité de la dépense dans un délai court et vers une consommation respectueuse de l’environnement.

À lire ces propositions paternalistes et bien-pensantes, on se demande si elles sont adaptées à notre environnement chaotique. Face à une économie malmenée par le virus où certains secteurs sont en arrêt ou sous la menace et d’autres sont en pleine expansion, il semble urgent de libérer les énergies pour promouvoir l’agilité des entreprises, terme si à la mode en management.

Certains secteurs sont en essor et ont besoin de liberté pour aller plus vite, d’autres sont moribonds et ont besoin de flexibilité pour repenser leur activité en fonction du Covid ou se reconvertir s’ils la jugent condamnée par les conditions sanitaires. Pensons aux discothèques, aux activités événementielles, aux compagnies aériennes, aux bars, aux hôtels… Il est évident que tant que la menace plane, leur futur est très sombre.

Il est primordial de pouvoir se projeter. Plus le système est flexible, plus c’est envisageable. L’activité économique comme la consommation avaient plutôt bien repris après le déconfinement mais le spectre de la seconde vague tombe comme un couperet.

La question n’est plus de savoir comment verser des milliards pour soutenir des activités voire même la consommation, l’urgence est d’accompagner les entreprises les plus exposées et toutes celles qui en dépendent ainsi que permettre aux salariés de s’adapter à ce nouveau contexte.

La consommation ne repartira pas plus que la production si l’initiative n’est pas libérée de toute la bureaucratie technocratique française. C’est dans l’accompagnement au changement qu’il faut allouer des ressources !

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  • Les plans de relance ne servent à rien si ce n’est que d’essayer de faire penser aux clowns qui nous gouvernent qu’ils ont un quelconque rôle positif en ce bas monde.
    Le seul plan de relance qui vaille, c’est que surtout l’Etat ne fasse rien et qu’il laisse les gens TRAVAILLER.

  • le spectre de la seconde vague… comme si la hauteur de la dite vague n’importait pas …. ceci dit c’est « logique » si un mort attribué au covid est plus important qu’un autre.. de la logique collectiviste… le plan c’est d’avoir le bilan covid le plus bas possible..et pas grave pour le reste…ben voyons…

    donc tant qu’il restera UNE personne susceptible de mourir du covid..on reste tous planqués..

    sinon j’adore terra nova.. avant on avait la vilaine consommation et l’odieuse surconsommation.. mais clairement ça ne concernait pas la consommation « verte »… voila voila…l’ecologie politique c’ets ça consommer des trucs plutôt que d’autres..parce que..

  • au début du confinement , des centaines de millier de petits commerces ont du fermer leurs portes ( pressing , fleuristes , le cordonnier du coin ….) alors que ce n’était pas indispensables ; maintenant que ceux ci sont sont dans la mouise l’état va leur donner de l’argent pour les aider à remonter la pente ; si 2em vague il y a , il faut espérer que le gouvernement y réfléchira à deux fois avant de paralyser le pays par des décisions aussi débiles ;

    • L’argent de l’état n’est pas donné « pour aider à remonter la pente », mais pour pouvoir rester fermés plus longtemps sans embouteiller les tribunaux de commerce. Il serait grand temps que les ceusses qui voudraient gouverner à la place de ceux qui gouvernent proposent des mesures pour que les commerces puissent rouvrir et être attractifs, au lieu de pouvoir rester fermés plus longtemps…

  • avant ont avais pas peur d’être contaminer par la grippe ou autre avec le covid vous n’êtte pas malade ou très peu et les gens qui décède sont déjà très malade. Arrêtons cette peur et les mesures, sinons sa risque de durer très longtemps.

  • Liberté , Ca fait bien longtemps que c’est finis de ce pays sur administré . La seule chose que l’état devait gérer c’était la réorganisation des hôpitaux et l’allocation de moyen technique et personnel pendant 6 mois. Le reste, laisser nous travailler laisser nous vivre, on a pas besoins de subvention , on veut travailler et gagner le fruit de notre travail mais ca c’est trop demandé ca fait 50ans qu’on subventionnent et on voit le résultat.
    Bref l’urgence c’était le médical la source du problème pas la cause.
    Mais maintenant il est trop tard la vague on s’en fout nos services de santé vont devoir encaissé .

    • On ne peut plus rien: détricoter la suradministration, c’est heurter de front la caste énarchique d’abord, ensuite les syndicats toujours à l’affût d’une grève mortifère, enfin, s’extraire du cocon douillet de la fainéantise générale et retrouver le sens de la responsabilité individuelle. Impossible.

  • Face à une économie malmenée par le virus

    Ce n’est pas le virus qui fout le bordel. Le gouvernement n’a pas attendu le corona pour mettre les hôpitaux en difficulté. Ce n’est pas le corona qui taxe les entreprises à 62 % de leur chiffres d’affaires. Ce n’est pas le corona qui fait fermer les bars, les salles de sport. A Toulouse, tout plein de salles de sport ont mis la clé sous la porte l’an dernier.

  • Un plan de relance….. Tout est mort pas que les vieux, c’est le début de la fin le déclin inexorable de l’Europe… Comme coup de grâce il suffirait que la Russie en ait marre et ferme le robinet du gaz… Deuxième vague ou première charrette des pestiferés ?

  • Il me semble que c’est plus une vision court terme que comptable.
    On peut très bien chercher la rentabilité sur le long terme.
    Personnellement, je bosse en tant qu’intérimaire aide-soignant. J’enchaîne les 48/semaine très facilement au vu des besoins en personnel.
    Mais quand on gratte un peu, on se rend compte que les « comptables » préfèrent payer tout le monde au smic+ intérimaires quelques fois, plutôt que de fidéliser leur collaborateurs sur le long terme.
    C’est une aberration économique, financière et humaine.

  • Je m’inscris en faux contre la teneur de cet article.
    D’abord, il n’y a pas de seconde vague, sinon dans la propaganda stafel du gouvenrement. On confond, à dessein, tout.
    Les soit-disant cas détectés ne veulent rien dire, tant qu’on ne précise pas le nombre de cycles thermique du RCT qu’il a fallu faire pour obtenir un résultat positif. Si c’est 18, le patient a une charge virale élevée et doit être isolé, même s’il n’a aucun symptôme car il est potentiellemlent très contagieux (ce qu’on ne fait pas). Si c ‘est 42, la charge virale est minime, c’est peut-être un morceau de virus mort et le patient n’est pas ou très peu contagieux. Seuls les premiers sont à prendre en compte.
    Ensuite le virus a muté et semble être moins virulent que la souche du Mars-Avril.
    Comme les personnes réellement contagieuses ne sont pas isolées, elles peuvent contaminer d’autres personnes plus âgées qui sont plus à risque. Notez cependant que nombre de morts de la première vague n’ont avancé la date du décès que de quelques semaines ou mois tant ils étaient déjà dans un très mauvais état et que certains décès dû à d’autres causes ont été labellisés Covid pour « faire du chiffre ». J’en connais un exemple personnellement. Si jamais un jeune homme se fait renverser par une voiture et décède du choc, et si on décèle le virus dans son organisme en examen post-mortem, il sera déclaré « mort du Covid ».
    La solution: celle qu’a appliquée la Corée du sud dès Janvier: tester et isoler les personnes ayant une forte charge virale, leur donner de l’HCQ + AZT et laisser les autres vaquer à leurs occupations sans les emmerder. Les malades hospitalisés vont diminuer rapidement et les lits de réanimation vont rester vides ou quasi vides.

    • Et les lits en réanimation prétendument occupés par des malades covid sont en fait disponibles ?

      • Quant on a 4 fois moins de lits de réa que l’Allemagne, ils sont vite saturés. Par ailleurs quelqu’un avec un diabète très avancé ou une mauvaise grippe sera systématiquement qualifié de « mort du Covid ».

        • Et alors ? Il sera bien mort, non ? Et mort probablement parce que quand il s’est agi d’avoir plus de lits en France, certains ont dit qu’il suffirait de l’HCQ et de faire business as usual. OK, ils ne l’ont pas dit comme ça, mais ce mélange de wishful thinking, d’immunité collective fantasmée, et d’absence de mesure des risques est ce qui nous condamne.

          • l’immunité…quoi d’autre?

            • L’immunité collective, le problème est qu’elle risque fort de ne pas être atteinte avant des lustres ! Combien de milliards d’humains restent encore en attente de leur premier contact avec le virus ? Donc jusqu’à plus ample informé, notre système de santé ne nous permet pas de nous reposer sur l’immunité, et c’est bien la minimisation du risque qui est à l’origine de l’insuffisance de ce système de santé. Je ne sais pas comment on va en sortir, mais mieux attribuer les décès et même les simples hospitalisations n’aura aucun effet positif sur cette insuffisance. Ca ne sert de toute façon qu’à l’excuser, donc à la perpétuer.

  • ANNONCE ! URGENT !

    Echange chèque consommation vert contre sa valeur en euros. 5% de remise gracieuse.

    • Pendant ce temps là, les médecins (et Merkel) recommandent d’ouvrir en grand ses fenêtres même en hiver pour aérer et éviter la propagation du Covid par aérosol.

      Est-ce bien utile d’isoler et de garder les fenêtres grandes ouvertes ?

    • Il va y avoir beaucoup d’offre et peu de demande! Donc il va falloir baisser les prix…
      Si vous pouvez le revendre à 20% de sa valeur ce sera déjà bien. D’autant plus que ce sera surement officiellement interdit, et pour les opérations illégales, les marges des intermédiaires sont plus élevées.

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