Tokyo 2020 : Les Jeux Olympiques de la faillite

Le Japon repousse ses Jeux Olympiques 2020 à 2021. La France maintient ceux de Paris 2024. Nouvelle gabegie d’argent du contribuable à l’horizon. 

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London 2012 Olympic Games By: Alistair Ross - CC BY 2.0

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Tokyo 2020 : Les Jeux Olympiques de la faillite

Publié le 6 octobre 2020
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Par Simone Wapler.

Pour cause de Coronavirus, le Japon a décidé de repousser les JO de Tokyo à juillet 2021. « Ce seront les Jeux qui auront vaincu la Covid, la lumière au bout du tunnel », s’enflamme le président du comité de coordination. Il est vrai qu’une bonne petite dose de lyrisme ne fait pas de mal pour faire passer la pilule, des récents sondages montrant qu’une nette majorité de Japonais souhaiteraient le report ou l’annulation.

En France, cependant, aucun doute : ce n’est pas parce que nous croulons sous les milliers de milliards de dette qu’il faut remettre ce grand moment du vivre-ensemble, cette fête sportive populaire et solidaire qui devra se dérouler coûte que coûte. Dès à présent, on ausculte les rats parisiens pour s’assurer qu’ils ne contamineront pas les athlètes. À chacun ses pangolins, chez nous ce sont ces rongeurs qui propagent la leptospirose… Coût pour rendre la Seine baignable en lavant son eau du pipi des rats : 1,4 milliard d’euros.

Le budget dérape déjà

Une goutte d’eau dans un océan de dépenses. Lors de la présentation de la candidature de Paris, le budget initial était de 6,2 milliards d’euros, chiffre vite passé aux oubliettes. Dès que Paris fut adoubée, il commence à gonfler de 10 %, passant à 6,8 milliards. Déjà 600 millions de dérapage hors pipi de rat.

Sur ce budget initial les dépenses dites d’organisation devraient être couvertes en gros par moitié par le Cojo (comité d’organisation) qui compte sur les ventes de billets et d’objets.

L’autre moitié ce sont les dépenses d’infrastructure, soit 3 milliards, qui seraient couvertes par la Solidéo, autrement dit les poches des contribuables ou la dette, qui rappelons-le, n’est qu’un stock d’impôts.

Moins de la moitié de l’argent des sponsors (1,088 milliard) est à ce jour trouvé. Les annonceurs se bousculeront-ils au portillon après une année 2020 exécrable et une année 2021 qui, au mieux, s’annonce comme une lente convalescence pour les secteurs les plus touchés ?

Nous en sommes donc déjà à un dérapage de deux milliards sur un budget de trois milliards et ceci trois ans avant l’échéance.

Quel est le plombier, le boulanger, le chef d’entreprise qui survivrait en établissant des devis aussi approximatifs dans ses projets d’investissement, en assumant des décalages aussi prononcés entre ses devis et la réalité ? Aucun. Mais dès qu’on touche à l’argent public, l’irresponsabilité est la règle.

Les Jeux de la ruine

Tout doit tenir dans l’enveloppe de 6,8 milliards d’euros. Emmanuel Macron, tout frais élu président l’a rappelé : pas question de présenter une facture de dépassement aux contribuables-gaulois-réfractaire.

Il est vrai que les dérapages en Grèce (les Jeux d’Athènes ont accéléré la faillite du pays), en Russie, au Brésil ont laissé quelques traces dans les esprits. En moyenne, les budgets doublent. Même en Grande-Bretagne, pays dont les habitants ont la réputation de savoir compter et gérer, s’y est cassée les dents : les JO de Londres ont coûté trois fois plus cher que prévu. Les Jeux de Montréal obtiennent cependant la médaille d’or avec une ardoise dopé à 720 % et une dette qui a mis trente ans à être épongée.

Des Jeux imposés et non pas choisis

Pour avoir la malédiction d’être désignée future ville Olympique, Paris n’a pas eu à affronter beaucoup de concurrence. Car dans certains pays obscurantistes et non solidaires qui nous entourent, on consulte le peuple. Quand à Hambourg, les citoyens ont appris que la ville en serait pour 7 milliards, ils ont répondu « nein » au référendum. En Suisse, chaque votation a vu les organisateurs déboutés de leurs prétentions.

Quand on voit les images les installations désaffectées d’Athènes ou Rio, on se dit : « Si ça nous arrive, on va devoir payer ? » Kevin Bernardi

Car, évidemment, les mirifiques infrastructures ne profitent pas à la population.

Sans surprise, les premiers sondages ont montré que les Franciliens étaient contre les JO de Paris. Mais dans le pays des Droits de l’Homme, on évite de consulter le bon peuple qui pense mal.

Avant d’avoir dilapidé probablement plus de 15 milliards d’euros, si nos autorités avaient deux sous de jugeotte, elles prétexteraient le coronavirus pour quitter comme des rats ce navire en perdition. Hélas, comme elles sont dénuées de tout bon sens, elles préfèrent s’occuper de pipi de rat.

Quand on a la rage de l’impôt, on ne compte pas.

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  • L’argent ne compte pas, mais comment concilier les efforts titanesques pour réduire notre empreinte carbone avec les jeux olympiques ?

  • Le bilan de l’épidémie est très bas au Japon depuis des mois, et pourtant le pays reste fermé aux étrangers. Les autorités elles-mêmes reconnaissent que cela va encore durer un bon moment – aucune stratégie officielle pour un retour à la normale.
    Dans ce contexte, je vois mal comment les Jeux pourront avoir lieu en juillet prochain.
    Quant à Paris, anticiper quatre ans à l’avance ce qui va se passer…

    • ben eux peuvent dire qu’ils ont évité 50 000 morts… mais sont devant le problème de tout ceux qui ont réussi à contenir l’epidémie…

  • Il ne fallait pas être devin pour savoir que les futurs JO de Paris seront un gouffre financier.
    Bien évidemment la Hidalgo s’était fait un devoir de les faire accepter, au détriment de tout ce que cela va entraîner en coûts supplémentaires.
    Cependant malgré cela les Parisiens n’ont pas ouvert les yeux et l’ont réélue, une véritable aberration !
    La seule révolte souhaitée (pour une fois) pourrait venir des départements lésés, ceux à qui on avait promis monts et merveilles et qui vont être écartés.
    Pour une fois que notre gouvernement pourrait mentir tout en étant excusé, ce serait en refusant les JO sous couvert de coronavirus comme vous le dites si bien en épilogue, mais ils sont tellement irresponsables avec un ego démesuré que toute marche arrière ne sera jamais tentée.

    • Le but des jeux n’est pas sportif, tous dopés, mais financier, prendre un maximum aux contribuables

      • non le bug des JO c est de faire que les politiciens qui les ont decidés passent a la TV et s en servent comme rampe de lancement. Dans le cas Hidalgo je suppose que c est l election presidentielle qui est visee

    • A jeloag
       » Il ne fallait pas être devin pour savoir que les futurs JO de Paris seront un gouffre financier. « … et un fiasco dans l’organisation, avec bricolage et système D pour finir en catastrophe les chantiers. ! Et comme complément « d’attractions touristiques » : risque de grèves, émeutes et de feux de voitures dans les rues…

  • de toute façon , même quand  » on  » consulte le bon peuple ,  » on  » s’assoit sur leur décision ( référendum 2005 à la consultation pour l’Europe ) …..

  • Au vu de l’évolution du pays et de sa capitale en particulier, on peut légitimement se demander dans quelle mesure les JO pourront effectivement avoir lieu. 2024 paraît tellement loin. Les Grecs ont fait faillite après les JO. La France pourrait réaliser l’exploit de faire faillite avant.

  • Possible calcul électoral ? Pas de report des jeux pour avoir la certitude qu’ils aient lieu pendant le mandat des élus municipaux actuels…

  • et puis, ces JO sont si écolos !

  • Sincèrement, comment peut-on prioriser un tel événement quand nous avons tant de problèmes à solutionner en priorité ? Que d’argent perdu pour des objectifs essentiels. Décidément il semble que nous ayons perdu note boussole. Tout au moins ceux qui prétendent nous amener sur le bon chemin…

  • « Du pain et des jeux ! »

  • Mais non, les JO de 2024 à Paris sont pour permettre de:
    – Supprimer les voitures pour laisser passer les convois prioritaires des officiels du CIO et des sponsors. Après, libre cours aux vélos et trottinettes.
    – Doper le 93 en infrastructures supplémentaires afin de dissuader les laskars de mettre le boxon. Après, libre à eux d’y mettre le feu.
    – Etendre encore plus la RP en créant des méga stations de RER/métro. Après, libre à la CGT de tout bloquer pour le point d’indice des fonx.
    – Liquider les petits commerces et les petis restaus pour valoriser les établissements de haut de gamme. C’est déjà en cours avec le covid. Après, seuls les pétrodollars seront autorisés à être utilisés en lieux de luxe.
    – Mettre sur le compte de la France entière les déficits de la mairie de Paris. Après, afficher partout que le département/ville/région ont les meilleurs indicateurs du monde.
    etc…

  • Nos politique attendent juste le prestige et le TPMG.
    Le reste le sport ils seront même pas la et payé vous avez juste oublié que c’etait pas leur argent, pourquoi voulez vous qu’ils en profitent pas !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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