Du jaune au rouge écarlate : la France est une poudrière

La semaine qui vient sera décisive pour comprendre quelle direction va prendre le gouvernement pour apaiser la France.

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Du jaune au rouge écarlate : la France est une poudrière

Publié le 28 septembre 2020
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Par Olivier Maurice.

Depuis l’étendue du mouvement originel des Gilets jaunes, la violence qui avait suivi et la déconfiture finale, tout le monde sentait bien que le problème n’était pas réglé et que ce n’était que partie remise.

La fermeture des bars, des restaurants, des salles de sports, l’interdiction des réunions publiques de plus de 10 personnes, la restriction à 1000 personnes aux événements imposée à Marseille et à Aix-en-Provence sera-t-elle l’étincelle qui va raviver un feu qui couve depuis des mois ?

La France de septembre 2020 est une véritable poudrière.

Le rideau est tombé

La gestion au doigt mouillé de la crise du Covid n’est qu’un des trop nombreux cafouillages marquant un pouvoir qui d’année après année, mandat après mandat ne fait qu’accumuler les sujets de mécontentement : diminution du pouvoir d’achat, réduction de la qualité des services dont il s’est attribué le monopole, incapacité à réformer, dette abyssale, aveux d’impuissance, délinquance, terrorisme, perte d’importance internationale, chômage chronique, éducation…

Le système de santé était le dernier bastion du contrat social qui maintenait un semblant de légitimité au pouvoir. En quelques mois, il s’est totalement effondré.

Il ne reste plus rien de la promesse de la République. L’armée française est réduite à quelques compagnies, un porte-avions en panne et des patrouilles dans les gares et les aéroports. La justice est ensevelie sous des tonnes de dossiers en retard. La police passe son temps à distribuer des procès verbaux.

L’éducation fabrique des chômeurs et des étudiants à vie. Le traitement réservé aux anciens est indigne.

La politique du logement a totalement défiguré les paysages. L’écologisme irrationnel détruit notre industrie, nos paysages et notre agriculture. La pitié des aides sociales est devenue la source de revenus indispensable pour un nombre incroyable de ménages.

Les taxes et les règlements écrasent ceux qui essayent malgré tout de créer de la valeur. L’économie est aux mains d’une minorité qui maitrise les circuits de connivence avec le pouvoir. Les médias sont pourris d’idéologie et de subventions.

Il ne restait que trois choses qui maintenaient encore l’illusion du plus beau pays du monde : les loisirs, la vie sociale et la santé gratuite. Exit. Les trois se sont écroulés en quelques semaines. Totalement, même si on a essayé d’y croire encore pendant l’interlude estival.

La France de septembre 2020 est une véritable poudrière car la France de 2020 est en ruines.

La France a devant elle comme seul horizon que celui de rembourser pendant des générations la montagne de dettes laissée par des dirigeants irresponsables et de vivre dans la misère et le dénuement pour faire plaisir à une bande d’illuminés millénaristes et nostalgiques qui se sont mis en tête d’incarcérer toute la population dans un parc de jeu médiéval grandeur nature.

La France divisée et les raisons de la colère

Personne ne se laissera enfermer à nouveau. Personne ne cautionne les atteintes disproportionnées aux libertés. Personne ne comprend pourquoi la France durcit les mesures politiques alors que la Belgique voisine vient d’abandonner le masque obligatoire en extérieur.

Et surtout, personne ne comprend pourquoi après 6 mois d’urgence sanitaire, de quasi pleins pouvoirs et un nouvel endettement de 100 milliards d’euros, on punit toute une population, toute une région parce que les hôpitaux de la seconde région de France qui compte plus de deux millions d’habitants sont débordés par 125 patients en réanimation et 508 hospitalisés.

Et dire que la France quasi-unanimement se moquait en février de la Chine qui avait construit en 10 jours un hôpital de 1000 lits et clamait haut et fort que notre système de santé n’avait rien à voir avec le ridicule dénuement des Asiatiques.

Et dire que le 14 juillet, Emmanuel Macron clamait haut et fort que nous serons prêts en cas de deuxième vague.

En 6 mois, rien n’a été fait.

La colère gronde

Cette fois-ci ce ne sont plus exclusivement des anonymes qui revendiquent contre le gouvernement : c’est également la classe politique et de nombreuses personnalités qui se mettent en colère.

Le premier adjoint de la ville de Marseille est vert de rage. Didier Raoult accuse les mandarins de l’hôpital public de Marseille. Le maire de Villeneuve-Loubet appelle à la désobéissance civile. La police municipale de Marseille est appelée à désobéir. Jean-Marie Bigard n’a plus aucune retenue. Même le si placide Renaud Muselier s’est soudain transformé en délégué populaire.

Les noms d’oiseaux volent même jusqu’à l’autre bout de la France, jusqu’à Lille où Martine Aubry s’est elle aussi mise en colère et a qualifié les mesures prises par le gouvernement d’inepties. Même son de cloche à Paris.

Le même jour, en catimini, sans escorte et dans un monospace banalisé, le second personnage de l’État, le président du Sénat Gérard Larcher est venu rendre une visite improvisée aux candidats LR des sénatoriales des Bouches-du-Rhône. Pure coïncidence…

Et maintenant, quelle réaction politique face à la France mécontente ?

Les scénarios possibles sont très peu nombreux.

Soit le gouvernement réagit de la même manière qu’il a réagi avec les Gilets jaunes : par le déni et le dédain. On sait où cela mène.

Soit le gouvernement fait marche arrière et révise sa copie. Cela ne pourra pas se passer sans un sérieux remaniement à court ou moyen terme de l’équipe gouvernementale et surtout de la politique sanitaire, Olivier Véran ayant déjà eu droit à un premier avertissement.

Soit il passe en force, fait quelques compromis par-ci par-là et arrive par la pression médiatique à maintenir le couvercle sur la marmite. Mais ce ne sera que repousser le problème, la crise ayant montré bien trop de dysfonctionnements inacceptables pour ne pas ressurgir au premier dérapage venu, dérapages qui sont un peu devenus la marque de fabrique de ce gouvernement.

La semaine qui vient sera décisive pour comprendre quelle direction vont prendre les choses. Heureusement pour le pouvoir, la courbe des contaminations commence à s’infléchir.

Heureusement ou malheureusement, car tout ce psychodrame d’une deuxième vague ressemble de plus en plus à une gigantesque bouffonnerie servant d’excuse pour masquer l’incompétence et l’irresponsabilité de politiques qui n’ont que la réduction des libertés comme moyen de maintenir l’illusion qu’ils servent à quelque chose.

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  • Quand on considère de telles perspectives, on s’inquiète de voir que notre sort est confié, quasiment sans aucun contre pouvoir, à un petit coq prétentieux et à son secrétaire besogneux, Casteix. Novices en politique mais experts en technocratie, que savent-ils faire d’autre que communiquer en étouffant les oppositions potentielles et dépenser à tout va ? L’absence de vision et d’action politique risque de nous conduire à des réactions violentes du corps social qui se trouve acculé par l’absence de recours.

  • Tableau assez juste, mais vous avez oublié la fracture territoriale et culturelle du pays.

  • Quel est le véritable dessein de ces zélites qui doivent quand même au minimum savoir/vouloir quelque chose ?

  •  » en 6 mois rien n’a été fait « …..on peut même dire qu’en 3 ans et quelques mois , la destruction de notre pays s’est accéléré ; ça sent mauvais au royaume de France ;

  • Par contre faire une descente dans les cartes vitales et autres centenaires, il n’en n’est pas question !

  • en fait ils sont tétanisés car le systeme hospitalier est à la limite de la rupture donc si augmenation en tant soit peu des cas ils ne peuvent plus gérer et montrer que la secu que le monde nous envie fonctionne

  • Sombre tableau, malheureusement juste. La santé est un sujet sensible, l’illusion de l’excellence française vient de tomber. C’est très visible avec ce désastre (pas l’épidémie, sa gestion) qui sembler annoncer la ruine.
    La faillite de ce gvt de guignols est l’aboutissement de mauvaises politiques depuis trop longtemps. La facture en sera d’autant plus lourde.

    • En fait, la ruine était déjà présente, mais cachée par une communication mensongère (essentiellement mensonge par omission!). Les Français ne savent pas dans quel état est leur oays qu’ils pensent toujours être la 5e puissance mondiale.

  • « ne fait qu’accumuler les sujets de mécontentement »

    Les erreurs, les mécontentements, les échecs ne se cumulent pas, ils se multiplient.

    Aujourd’hui que Mr Jourdain a découvert les exponentielles, on peut peut-être expliquer que les problèmes persistants non résolus augmentent la gravité des nouveaux problèmes. Par exemple le mécontentement sur les taxes (GJ) a augmenté le mécontentement social qui a augmenté le rejet des réformes (retraites). C’est moins violent qu’un Covid, mais c’est quand même une exponentielle.

    Il suffirait pourtant d’un peu d’humilité dans la classe politique pour reconnaître qu’on a poussé le bouchon un peu trop loin et que la volonté politique ne peut pas tout, pour ramener le R0 de la c… en dessous de 1.

  • Il faudrait plus qu’un remaniement ! Il faudrait la démission de Macron, tout simplement ! C’est lui qui, constitutionnellement parlant, est responsable de tout ça !

    On a déjà pu voir avec la crise des gilets jaunes, que le costume présidentielle était trop grand pour lui. La gestion de la crise sanitaire ne fait que confirmer cette observation !

    A quoi bon changer les ministres si le grand-timonier reste au gouvernail et maintient son cap sur le port de la ruine nationale ?

    Larcher devrait assurer l’intérim jusqu’aux nouvelles élections, nommer un nouveau premier ministre et en finir avec les délires autoritaire et liberticide de l’Administration Jupiter. Ca serait un premier pas, même si loin d’être suffisant ! La France pourrait au moins à nouveau respirer…

    • Non, la démission de Macron ne résoudrait rien, tant que les hauts fonctionnaires restent en poste. C’est tout l’édifice administratif qu’il faut d’abord détruire avant de le reconstruire beaucoup plus petit. Avec des économies de l’ordre de 200 milliards faites, on peut supprimer les impôts de production, baisser les impôts sur les sociétés et bien sûr, dans la reconstruction, on a abrogé le Code du travail et repris le suisse

      • Oui, vous avez raison. C’est pourquoi j’ai dit que c’était loin d’être suffisant. Seulement, si Macron reste, comment détruire l’édifice administratif ? Je ne vois pas 36 solutions…

    • Vous avez raison, car en plus Macron a été élu sur un malentendu (l’affaire Fillon arrivée à point nommé) et sa majorité parlementaire, avec un taux de participation historiquement bas (moins de 50% au second tour de la législative 2017).
      Mais pour le remplacer par qui ?… le problème, c’est qu’il n’y a aujourd’hui pas d’opposition politique crédible en France. Hélas, la France est en train de montrer, une fois de plus, qu’elle ne sait pas se réformer pacifiquement – ou comme le disait un ancien ministre de l’intérieur, les Français ont beau savoir ce qu’ils ne veulent pas, ils ne savent pas pour autant ce qu’ils veulent… d’où ma conclusion personnelle, qui rejoint celle de quelques uns ici : CPEF.

      • Et c’est là le plus gros problème, en effet. Car quoi qu’il arrive (démission hypothétique de Macron, échéance de 2022, effondrement de l’état etc…), il n’y rien ni personne pour proposer une alternative libéral pour l’instant. Certaines personnes à droite avancent le nom de Charles Gave. Je serais tout à fait pour ! seulement, il n’y a pas de mouvement derrière lui…

        On a beau attendre un homme providentiel ou un événement déclencheur, si le terrain n’est pas fertile, rien ne poussera. Ou bien, pour utiliser une métaphore plus martiale, point de combat en l’absence d’armée !

        Une stratégie de reconquête libéral nécessite, selon moins, de reformer une faction véritablement libéral, avec un programme et un candidat désigné ! Exit MLP et les Macron-compatibles de LR. Union de la droite autour d’un candidat comme Charles Gave et constitution d’un nouveau parti libéral-conservateur pour remplacer LR et RN.

        Je suis absolument persuadé qu’une tel offre serait gagnante.

        • Charles Gave, que j’aime bien, ne se présentera pas, il ne faut pas se faire d’illusions. Il n’a rien d’un politique (voir ses mésaventures, et celles de sa fille Emmanuelle, avec NDA), et en plus, il faut voir les choses en face : il a 77 ans – et en plus, quand je le regarde et l’écoute, je le trouve fatigué. Il ferait un très bon conseiller de président, certes. Son expérience et ses convictions libérales solides sont rassurants.
          À part ça, trop de gens des LR n’ont rien de libéral et sont à peine conservateurs (ils suivent le mouvement socialiste, en fait). Et au RN, pareil : peu de libéraux, l’État stratège, des mesures autoritaires à la moindre occasion (par exemple, interdiction de TOUS les signes religieux, y compris croix et kippa, dans l’espace public). Trouver parmi ces gens suffisamment de libéraux-conservateurs est vraiment une gageure…

  • j’attends le fait divers de trop qui va mettre le feu aux poudres.
    On est bien mûrs là
    Si demain on a un Bonaparte qui tente un coup, personne ne bougera pour sauver la 5e

    • Effectivement, il y a des ressemblances avec 1799 : un système à bout de souffle, la chienlit à tous les étages. En revanche, de général Bonaparte, point à l’horizon. Avec en plus des éléments « exogènes » en nombre considérable, cette cinquième colonne prête à faire sécession (cf F. Hollande ou G. Collomb, pourtant pas des complotistes ni des ‘fascistes’) : un effondrement de l’État et de son autorité pourrait bien constituer un déclencheur…

  • L’avantage du « jeu médiéval » est que lon peut utiliser l’épée, l’huile bouillante, la masse d’armes, la lance, l’arc, l’arbalète… Bref un peu de taille et d’estoc devrait pouvoir légèrement calmer cette hystérie.

  • Attention le petit dictateur et comparses n’attendent que cela, que les Français désobéissent en masse, il pourra de la sorte institué un gouvernement militaire (gendarmerie) dont il pense en être le guide, par ailleurs Castex a compris il en perd son accent

    • Heureusement, la force d’intervention européenne qu’on avait vue à Paris lors de l’episide GJ risque d’être débordée si plusieurs pays de l’UE se révoltent. Il y a déjà des manifestations un peu partout…

  • Personne ne se laissera enfermer à nouveau. Personne ne cautionne les atteintes disproportionnées aux libertés. Personne ne comprend pourquoi la France durcit les mesures politiques alors que la Belgique voisine vient d’abandonner le masque obligatoire en extérieur.
    Bien optimiste, mais j’aimerais que vous ayez raison.
    Quand on voit ces gens pétris de trouille avec leur masque jusqu’aux yeux en toutes circonstances, ont-ils encore la capacité de raisonner, le goût de la liberté et même l’envie de s’informer ailleurs et de réfléchir?
    Le gouvernement va être rapidement coincé entre la peur des réactions populaires et celle de désobéir aux « consignes » de l’OMS et autres mondialistes. Les faux-semblants risquent de ne plus suffire.

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