L’État policier anti-Covid : un danger pour nos sociétés

Nous assistons désormais à une tendance autoritaire et liberticide qui, si elle se poursuit et s’intensifie, pourrait à terme être qualifiée de totalitaire.

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L’État policier anti-Covid : un danger pour nos sociétés

Publié le 24 septembre 2020
- A +

Par Alexandre Massaux et Gael Campan1.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Des décisions politiques dépendantes des calculs des ordinateurs, la police qui arrête ceux qui critiquent les mesures du gouvernement et ceux souhaitant se déplacer librement dans leur pays. Ce n’est pas la description d’un film dystopique ou de la Chine mais celle de certains pays occidentaux comme l’Australie.

Il y a encore moins d’un an, nos sociétés occidentales consacraient la liberté comme une valeur fondamentale. Il aura fallu à peine quelques mois pour que la situation change radicalement. Des États qui étaient jusqu’alors considérés comme des parangons de la démocratie sont devenus des États policiers. Nous assistons désormais à une tendance autoritaire et liberticide qui, si elle se poursuit et s’intensifie, pourrait à terme être qualifiée de totalitaire.

Des mesures liberticides qui amènent une surveillance généralisée de la population

Nous avions évoqué dans plusieurs de nos billets précédents des dangers de laisser les ordinateurs prendre des décisions à la place de l’Humain. Force est de constater que la lutte contre la Covid a fait franchir le pas à certains politiciens comme Daniel Andrews, le Premier ministre de l’État Victoria en Australie.

Celui-ci a reconnu baser ses décisions sur les calculs d’un « super-ordinateur » qui aurait analysé 1000 scénarios  et qu’« il n’y a pas à discuter avec ces données et la science ». Un discours tenu pour justifier la prolongation du confinement qui selon le Washington Post,  laisserait les « 5 millions d’habitants de Melbourne confinés à l’intérieur pendant 115 jours, soit plus que celui de 92 jours à Manille, 76 jours à Wuhan en Chine, 58 jours en Italie et 33 jours en Nouvelle-Zélande ».

La ville de Melbourne considérée comme l’une des villes les plus agréables du monde connait désormais des restrictions anti-Covid plus longues qu’en Chine.

Précisons que Daniel Andrews avait décrété un couvre-feu début août à Melbourne. En outre, plusieurs personnes ont été interpellées par la police dans l’État de Victoria pour avoir appeler à protester contre le confinement sur les réseaux sociaux. La Hongrie avait été critiquée quand son gouvernement a restreint la liberté d’expression pendant la pandémie. Étrangement l’atteinte à cette liberté en Australie ne semble pas créer d’indignation internationale.

Une autre anecdote qui nous a été rapportée vient du Québec. Un couple de Français vivant à Montréal s’est vu imposé une amende de 25 000 dollars (environ 16 000 euros) pour ne pas avoir respecté la quarantaine de 14 jours à son retour de France cet été, car ses enfants jouaient dans le parc en face du domicile tandis qu’il était dans la maison. La police faisait des surveillances quotidiennes devant chez eux et a ainsi pris le couple « en flagrant délit » !

Enfin, le directeur national de la santé publique de Québec, Horacio Arruda, réfléchit à autoriser la police à pénétrer sans mandat dans les propriétés privées au nom de la santé publique. Toutefois, selon le tweet d’un journaliste, le Dr. Arruda se serait par la suite rétracté. Une chose est certaine : il a publiquement mentionné qu’il était favorable à une telle mesure.

Ces exemples démontrent le développement des pouvoirs de l’État impactant négativement la vie quotidienne sur la base de modélisations mathématiques informatiques supposées prédire l’avenir.

La peur, ou comment faire accepter ses mesures et les rendre populaires

Il existe un phénomène aussi problématique que ces mesures : le soutien populaire à ces atteintes aux libertés. Malgré ses dispositifs, le Premier ministre Daniel Andrews conserve une popularité importante. Deux-tiers de la population de la ville de Melbourne approuve ces mesures.

Ce n’est pas le seul cas où des politiques liberticides anti-Covid sont soutenues par la population. En effet, en matière de fermeture des frontières, une large majorité des Européens, Américains et Canadiens approuve ces restrictions.

Cette opinion publique liberticide s’explique par le climat de peur instauré durant la pandémie. Cette situation pourrait bien persister après la fin de la crise sanitaire. Plus grave, il n’est pas impossible que les politiques eux-mêmes cèdent à la panique.

Le jeu dangereux d’une politique liberticide

Néanmoins, il apparait nécessaire que les politiques comme les médias et les experts cessent de confondre mesures liberticides et climat de peur.

En effet, il existe un risque de plus en plus probable de contrecoups qui profiteront aux extrêmes, les émeutes actuelles aux États-Unis pouvant être analysées comme un début : une population affaiblie mentalement et économiquement par la crise et les restrictions et accoutumée aux politiques liberticides se tournera naturellement vers des forces politiques populistes qui seront beaucoup plus habiles pour la satisfaire.

Une telle situation et ses conséquences pourraient bien être bien plus meurtrières que le virus lui-même.

  1. Gaël Campan et Alexandre Massaux, respectivement économiste senior et chercheur à l’Institut économique de Montréal
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  • quand on s’en remet à un ordinateur pour prendre des décisions , c’est que l’on n’a plus grand chose dans la tête pour trouver des solutions à un problème et par la même de prendre des décisions ;

  • Autant voter pour un super calculateur.

  • Cette crise n’est que le révélateur du mal-être de nos sociétés urbanisées à l’extrême.

  • On rappelle qu’en France, la loi du 9 juillet sur la « sortie de l’état d’urgence sanitaire » autorise l’exécutif à « prendre toutes les mesures pour lutter contre la circulation active du virus » sans que rien ne vienne préciser ce qu’on entend par là: aucun critère, aucun seuil…
    On redécouvre que la peur est le plus puissant levier de contrôle social. Et que nos « démocraties » n’échappent pas à la tentation autoritaire qui guette tous les gouvernements n’ayant plus de barrière à leur pouvoir. La persistance d’un climat de peur entretenu par médias proches du pouvoir est un signe qui ne trompe pas : ceux qui décident ne voient aucun inconvénient à ce que ça continue.

    • Tout à fait, quand on observe avec quelle docilité les peuples observent voire approuvent des mesures tyranniques jamais vues en démocratie, on voit bien que la PEUR est extrêmement efficace, à fortiori lorsque le risque est mortel. Ce qui n’est pas le cas : la mortalité est dans son cours habituel, Ensemble de l’Europe: aucun excès, Belgique: faible excès. C’est là : https://www.euromomo.eu/graphs-and-maps/

  • C’est lobby contre lobby,celui des restaurateurs ne pèse apparemment pas lourd contre celui de la GMS qui fait le siège de Bercy en permanence.
    Au plus fort de la crise du printemps les centres commerciaux étaient bondés,les jauges non respectées avec au pire un rappel à l’ordre d’un préfet n’osant pas s’attaquer à la première fortune locale alors qu’un bar ou restaurant était fermé sur le champ en cas de non respect.

  • Aujourd’hui, ils ne se sentent même plus obligés d’y mettre la forme :

     » De : xxxxxxx
    Envoyé : jeudi 24 septembre 2020 08:25
    Objet : Fermeture EHPAD

    Bonjour,

    L’établissement est fermé aux visites avec effet immédiat.
    Des informations relatives à cette décision vous seront communiqués par mail dans la journée.

    Cordialement

    Secrétariat EHPAD xxxx à xxxx  »

    Prends ça dans ta gueule, bétail !

  • Santé publique et liberté sont incompatibles. On choisit l’un ou l’autre, mais il existe un autre point, le respect de l’autre.
    Vous acceptez qu’un mur délimite une propriété, pourtant il vous empêche de circuler librement.
    Je veux protéger ma santé comme mon bien et je n’accepte pas que d’autres le mette en danger.

    • ah…??

      mettre endanger la vie d’autrui…si je vous refile une rhume je vous ai mais en danger, si je fais du bruit je mets votre santé en danger..si je fais un feu je mets votre santé en danger…si j’ai tripoté un de vos allergènes et je vous serre la main je vous mets en danger gravement..

      NON. impraticable votre truc.. c’est graduel ce n’est s pas je mets votre santé en danger ou pas…
      quand c’est un grave danger , c’est non..quand c’est moins clair on applique des règles arbitraire..
      refiler ce virus n’entre pas dans la catégorie des graves dangers…MON OPINION… risque non nul…appréciable..
      en outre il ya le problème de le savoir ou non..

    • Je pense le contraire, laissez la liberté de prescription aux médecins généralistes, aux médecins hospitaliers et tout ira mieux.
      Qu’est-ce qu’a fait le gouvernement ? Terroriser la population, désorganiser les hôpitaux, cliniques avec le plan blanc. Sans parler de la gestion calamiteuse des masques.
      La liberté est un tout. Là on a un gouvernement incompétent qui prend
      des décisions brutales, au lieu de laisser faire ceux dont c’est le métier.
      Vous préférez prerdre la liberté pour conserver la sécurité, vous perdrez les deux.

    • Un enfant est mort d’avoir mangé une crêpe dans une école, c’est le même risque pour tout plein d’autres, les allergiques. Il faut donc interdire dans les restaurants, cantines, magasins, la vente de toutes les substances contenant un allergène mortel pour certaines personnes, les allergiques aux noisettes, lactose etc.
      C’est là où vous vous trompez : ce virus n’est pas mortel pour tout le monde, il n’y a pas lieu de mettre tout le monde en cage. Oui santé publique et liberté sont compatibles comme ils le sont depuis que le monde est monde.
      Eteignez la télé, et dites-vous bien que si plus aucun asymptomatique ne se fait tester, alors cette maladie ne « circulera » plus.

      • M. Atali a beaucoup conseillé M. Mitterrand et bien d’autres, dont M. Hollande, dans le choix de leurs « aides » entre autres Ségolène Royal et Emmanuel Macron, deux personnes qu’il a aussi mises en orbite pour deux présidentielles. L’une a échoué, l’autre a réussi grâce à un pilonnage médiatique impressionnant.

  • « … le développement des pouvoirs de l’État impactant négativement la vie quotidienne sur la base de modélisations mathématiques informatiques supposées prédire l’avenir.  »
    L’Etat pourrait très bien écouter d’autres sources d’information pour décider. Pour rappel, E. Macron a décidé le confinement suite aux prédiction du Royal Imperial College qui s’ètait planté précédemment plusieurs fois (et qui, par ailleurs, est financé par la fondation Gates).
    Les gouvernements occidentaux ont été subvertis par une puissante oligarchie supranationale qui leur fait perdre toute légitimité. Ils doivent ensuite se débattre avec les réactions populaires. Gageons qu’un gouvernement dictatorial arrangera leurs affaires.
    Quant à la population, elle est empêchée de réfléchir parce qu’on lui rèpète à temps et à contretemps que l’Occident, c’est la liberté et la démocratie…
    La servitude volontaire, voilà l’idéal auquel nous sommes promis si nous ne réagissons pas.

  • Dans 2 ans, quand les écolos seront au pouvoir, les ordinateurs décideront qui doit être envoyé au travaux forcés en camp de rééducation biologique à la campagne.

  • Le brave docteur Arruda est allé faire un voyage d’étude au Maroc 26 février au 8 mars, le premier cas de covid est déclaré le 27 février

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