Conseil de défense : vite, faisons pire, mais plus prudemment

L'absence de mesures-choc de ce Conseil de défense est une bonne surprise mais on se doute instinctivement que le "meilleur" reste à venir.
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Conseil de défense : vite, faisons pire, mais plus prudemment

Publié le 14 septembre 2020
- A +

par h16

Avec le Conseil de défense qui se tenait vendredi, on pouvait s’attendre à tout, y compris au ridicule, ce dernier n’ayant malheureusement plus la capacité sinon de tuer, au moins d’écarter les imbéciles et les incompétents du pouvoir. De façon étonnante, les déclarations qui suivirent furent, finalement, assez modérées…

Et malgré une certaine confusion pour savoir qui, finalement, devait aller devant les micros (on nous avait quand même annoncé Macron, puis Véran à 16 heures puis enfin Castex à 17 heures pour finir avec 8 minutes d’un concentré de Castex à 17 h 30), on en arrive à conclure qu’on va essentiellement continuer la même « stratégie » qu’avant, avec quelques ajustements à la marge, la machine semblant tout de même s’emballer.

C’est ainsi qu’on notera le ralentissement des tests. Après tout, si tester systématiquement est utile lorsque les tests sont fiables et qu’on cherche à savoir qui est malade, de quoi, et où, sombrer dans des tests approximatifs tous azimuts alors que leur fiabilité est moyenne revient à découvrir des montagnes de cas : ceci reste bien sûr fort pratique pour montrer de grosses courbes joufflues, mais c’est nettement moins utile pour prendre des décisions éclairées puisque l’information est finalement peu fiable. En revanche, cela permet de nourrir la chronique et d’entretenir une hystérie médiatique qu’un nombre croissant de Français comprend artificielle.

Du bon côté des choses, cela aboutit (enfin ?) à une certaine priorisation des tests à effectuer, ce qui aurait probablement dû être fait depuis longtemps ; comme d’habitude, notre gouvernement est passé d’un extrême à l’autre, depuis mars où les tests étaient en nombre anecdotiques et effectués sur des personnes pour lesquelles on était certain du résultat, à septembre où on teste avidement même des porteurs de rhumes ou les personnes vaguement soupçonnées, sans guère de discrimination.

Parallèlement, on sent le gouvernement obligé de tenir compte des impératifs économiques de plus en plus pressants. Dans ce contexte, forcer à isoler pendant quatorze jours les personnes potentiellement contaminantes, c’est aussi accroître les coûts de ces isolations pour la collectivité alors qu’aucune littérature scientifique ne justifie pratiquement cette durée ; on peut donc saluer le choix de la réduire à sept jours, tout en s’interrogeant sur ce qui a motivé nos autorités à conserver aussi longtemps la précédente durée arbitraire…

En toute honnêteté, l’absence de mesures-choc de ce Conseil de défense est une bonne surprise mais on se doute instinctivement que le « meilleur » reste à venir.

On échappe sans aucun doute encore quelques jours à quelques pépites « sanitaires » qui ne manqueront pas d’advenir si jamais les chiffres, déjà tourbillonnants dans les rédactions de nos officines de propagande officielle, venaient à se traduire par une augmentation significative des malades et des morts.

Par exemple, on imagine déjà de fortes restrictions de liberté applicables jusque dans la sphère privée. Oh, bien sûr, ces décrets seront probablement invalidés, à un moment ou un autre, par un Conseil constitutionnel un peu mou mais pas complètement endormi. Mais le temps qu’il lui faudra pour rendre son verdict sera tout de même mis à profit pour aller, via le truchement de l’une ou l’autre « brigade sanitaire citoyenne », pruner quelques citoyens dans leur cadre familial. Ceci promet quelques intéressantes notules journalistiques.

J’exagère ? Espérons-le. Les préconisations du Conseil scientifique laissent pourtant planer un sombre doute…

Regardons les choses en face : en mars et avril, le gouvernement pouvait encore prétendre prendre des mesures destinées à gérer la crise ; il n’a jamais été crédible et les mesures prises, liberticides, économiquement catastrophiques et sanitairement discutables, n’ont pas modifié la dynamique épidémique de façon sensible ou, en tout cas, pas de façon aisément prouvable.

Pire : les mois qui ont suivi ont surtout démontré sa capacité à amplifier les problèmes plus qu’à les résoudre. Comme d’habitude…

Cependant, force est de constater qu’actuellement, nous avons largement dépassé le domaine du purement sanitaire. Nous sommes définitivement entrés, comme prévu du reste, dans la sur-réaction hystérique, dont le but réel semble surtout d’occuper les esprits de la populace.

Ce n’est pas illogique, et la mécanique est imparable : après avoir préparé les Français à une véritable guerre, il semble à présent impensable de calmer le jeu et de leur expliquer qu’en fait, c’est plutôt une escarmouche, que le gros de la tempête semble passé, que nous avons maintenant une bien meilleure idée de ce qui nous attend, des populations à risques, des traitements préventifs et palliatifs applicables, des stratégies sanitaires qu’on peut mettre en place sans sombrer dans la panique.

Autrement dit, si une seconde vague, une résurgence, une saisonnalité (appelez ça comme vous voulez) devait advenir, eh bien soit, mais nous ne sommes plus en mars : un gouvernement responsable, doté de personnes compétentes, apprend de ses erreurs et corrige le tir…

Ici, il n’en est rien. Au contraire même puisqu’il semble maintenant impossible d’expliquer que les exagérations d’alors doivent faire place à des protections évidentes des personnes à risque, un suivi raisonnable des personnes potentiellement atteintes et une gestion adaptée des malades, et ce d’autant que le corps médical a beaucoup appris en matière de traitement et d’atténuation des risques sur les malades.

En revanche, politiquement, tous les dirigeants ont fort bien compris l’intérêt immédiat qu’ils avaient à focaliser la population sur leurs éléments de langage, quitte à les faire débiter systématiquement chaque soir aux grand-messes journalistiques télévisuelles (notez ainsi qu’il ne se passe aucun 20 heures sans revenir sur les masques, leur impact et leur utilité, comme si ces éléments constituaient l’alpha et l’oméga d’une stratégie sanitaire crédible dans le pays).

Ce faisant, on évitera que la population s’interroge sur la facture finale tant sur le plan de l’économie que sur celui de la santé. Tout indique en réalité qu’en croyant privilégier cette dernière quitte à sabrer la première, le gouvernement a durablement fusillé les deux, en même temps : d’une part, le système de santé français est maintenant à genoux, les tensions qui le parcourent n’ont jamais été aussi fortes ; d’autre part, l’économie est en lambeaux et les prochains mois ont peu de chance d’apporter lait et miel aux entreprises et travailleurs français.

Quoi qu’il arrive vraiment concernant l’épidémie, on peut d’ores et déjà garantir que, tout comme l’État d’urgence duquel le gouvernement ne sort jamais qu’en prenant tout son temps, il fera absolument tout pour faire perdurer l’état d’urgence sanitaire.

Au moment même où l’on devrait tout faire pour simplifier la situation, se concentrer sur l’efficace, et redonner un maximum de marges de manœuvres aux Français et aux entreprises, les restrictions de liberté vont au contraire continuer bon train et pousser tout le monde chaque jour un peu plus en Absurdie.

Forcément, ça va bien se passer.


—-
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  • un gouvernement responsable , doté de personnes compétentes…..???….

  • Seulement 2768 personnes de moins de 65 ans sont décédées du Covid en France, soit 0.46% des décès annuel (596’552 décès en 2018). La plupart des victimes avaient des problèmes préexistants ; pathologie cardiaque, respiratoire, diabète, cancer, obésité.
    D’autres années ont vu des épidémies de la même ampleur sans que personne ne s’en émeuve et le trou dans la couche d’ozone bas des records alors qu’il allait tous nous faire mourir quand il était à la une.
    L’hystérie politico-médiatique est un énorme problème, d’autant plus dans les états planificateurs ou l’inconséquence et l’incompétence des politiques fait écho à l’imbécilité des journalistes.

    • « et le trou dans la couche d’ozone bas des records »

      A la hausse ou à la baisse ? Une recherche sur google news me donne :

      – Le trou dans la couche d’ozone de l’Arctique s’est refermé (futura-sciences 26 mars 2020) – La couche d’ozone diminue dangereusement en Arctique (tameteo 22 mai 2020)

      Comme vous dites, il bat des records ainsi que l’hystérie politico-médiatique. On ne sait juste pas dans quel sens il bat des records.

      • alan a écrit: « A la hausse ou à la baisse ? »

        En 2018, il faisait 10 millions de km2 de plus qu’en 1986, un an avant l’interdiction des CFC et en 2015, il faisait le double de 1984.
        En réalité, il se moque de la réglementation, les 3 première années de son enregistrement (1979) ont des chiffres très bas… et très suspects, à moins que les CFC aient agis en à peine deux ans ce qui est peu crédible.
        C’est probablement un autre phénomène naturel encore mal compris ou/et le coupable n’est absolument pas celui qui a été désigné. En 2019, il faisait 8 millions de km2 de moins que 2018, quasiment un niveau pre-interdiction.
        En tout cas, tout le monde s’en fout et personne ne s’en porte plus mal.

        • L’ozone en altitude protège du rayonnement UV, moins d’énergie arrive au sol.

          • En 1983 le trou a doublé en un an, en 2019 il a diminué de moitié sur la même période.
            À l’échelle du temps climatique nous avons une durée de vie d’amibe, les animaux polaires ont des protections épaisses, ce « trou » découvert voici à peine 60 ans est peut-être parfaitement normal ou/et peu sensible aux facteurs anthropiques.
            .
            « les activistes du réchauffement climatique, sont comme des fourmis qui considèrent que le monde est fait de rochers de 1 mm de diamètre, regardent les 3 derniers millionièmes de 1% de l’histoire de la Terre et font des conclusions extravagantes sur le climat et en particulier sur leur compréhension du climat » – Howard Hayden, professeur émérite de physique à l’Université du Connecticut.

          • MichelC
            L’ozone en altitude protège du rayonnement UV, moins d’énergie arrive au sol.
            Les fameux « trous » ne se situant qu’aux pôles, il importe effectivement de se prémunir contre les UV sur la banquise.

            • Il n’y a pas que la banquise. Et surtout on ne sait pas grand chose de l’historique de ce trou. Après, il évolue en fonction de la température.

    • Je pense qu’il faut bien réaliser le rôle des médias dans une « démocratie », tel que l’ont conçu les hommes de pouvoir.
      https://www.dailymotion.com/video/x6kqf6i

    • bon vous pouvez vous ça autrement..c’est quoi le risque global de mourir du covid.. ça va correspondre sans doute à retourner à l’age des cavernes quelque chose dans les années 2010 ..où on avait rien, ça sera donné par la dent dans l’espérance de vie.. c’est la réalité du risque…
      il devrait y avoir des campagne de presses annuellement qui chantent la diminution du risque de mourir…depuis des décennies!!!!
      au contraire…
      c’est pas rien le covid..il est clair que ça e vaut pas sacrifier l’économie pour ça..

  • Alors, ça se termine, tout le monde au boulot…. Youpy, quel capitaine courageux, il a bravé le conseil scientifique on arrête les tests de la mémoire de l’eau et on laisse les médecins pratiquer la médecine…. Ça va pas durer, Israël reconfine 3 semaines, il y a eu un mort, nous ça repart fort, la reanim est full, les mourants d’hier abandonnés à leurs sort peuvent enfin occuper les lits vides de jeunes cov….. Il paraît, que la mortalité en France n’a pas vraiment changé depuis des années, la pandémie n’était qu’une simple épidémie , le vaccin prévu ne sert à rien, plus de risques que de bénéfices,… Des mauvaises nouvelles plus une mauvaise nouvelle, on est gouvernés par des…….. Vite ouvrons les restos du cœurs, le cœur n’est plus de ce monde.

  • « si une seconde vague, une résurgence, une saisonnalité (appelez ça comme vous voulez) »

    En ce qui concerne la grippe, attention à la 5678e vague qui aura lieu cet hiver. Le gouvernement prévoit une bulle sociale telle que, durant les 3 mois d’hiver, les Français n’auront le droit de rencontrer que 10 personnes masquées en dehors du foyer familial, un jour sur deux, entre 10h et 12h. Les clés des logements devront être remises aux autorités qui auront le droit d’ouvrir les portes. Des barreaux aux fenêtres devront être installés sous peine d’amende.

    • Restrictions applicables aux « sans-dents » ou autres bouseux. Les bobos, djeuns ou quartiers sensibles sont dispensés.

      • J’ajoute pour les « bien-pensants » qui se seraient égarés sur ce site qu’il ne s’agit même pas d’une considération de justice ou d’égalité mais d’efficacité ou plutôt de totale inefficacité.

  • En toute honnêteté, l’absence de mesures-choc de ce Conseil de défense est une bonne surprise mais on se doute instinctivement que le « meilleur » reste à venir.
    Meilleur qui sera laissé à l’appréciation des préfets (combien de non macronistes,), le gouvernement s’étant torpillé lui-même.
    Et ça ne s’arrange pas. Entendre le ministre de la Santé annoncer que le ministre de la Santé indique que « Le virus circule moins vite mais malgré tout, de plus en plus rapidement… » n’est pas très rassurant.

  • Ce qui est sûr c’est que la France est protégée par des champions : Bruno d’Agen pour sauver l’économie, le véreux Véran, le masque de verre, pour diriger le système de santé publique, et le chef de cette fine équipe, le petit Macron et ses « tontons macroutes », sorte de garde prétorienne qui voit jaune chaque samedi.

    Au fait, en Thaïlande (même superficie et même population que la France… en nombre d’habitants), il y a, à ce jour, près de 60 morts du virus chinois contre plus de 30 000 en France, soit 500 fois plus de morts en France qu’en Thailande !!!
    On a vraiment une équipe de c… hampions pour diriger le pays.

    • Bah, c’est un virus chinois, va pas tuer des asiatiques ! Enfin, c’est Trump qui l’appelle comme ça pour sa campagne de diabolisation de la Chine, notre quincaillier à nous tous les sans dents.

    • Le Poy-Sian Mark II Inhaler doit être l’arme anti-covid absolue …

  • « faisons vite … »

    Remarque totalement détachée du sujet mais donc totalement applicable : mon expérience personnelle montre qu’il est totalement impossible dans une grosse entreprise ou une administration d’obtenir une décision en moins d’un mois même en cas de crise majeure.

    Outre réduire les délais, encore faudrait-il savoir identifier ce qui est urgent de ce qui peut attendre – et en particulier les évolutions de la partie urgente de la crise.

    Le virus c’est un rapide. Les vélos, à moins de bénéficier des carburants de synthèse améliorés comme dans la F1, c’est beaucoup plus lent.

  • Et pendant ce temps là, des d’jeun’s à Paris s’offrent une bataille de mortiers de feux d’artifice en pleine rue.
    S’ils ne se visaient qu’entre eux… Mais voilà, ils ont ouvert le feu sur les mamans avec enfants.
    Une enquête, quéquette est toute verte selon les zoo taux ritées…
    Tout va très rien madame La Marquise…

  • Les commentaires sont fermés.

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