Électricité renouvelable : la Californie coupe le courant !

Les coupures californiennes montrent clairement l’impasse dans laquelle conduit le rêve de l’électricité « tout renouvelable ».

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Not enough energy by Matthias Ripp(CC BY 2.0)

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Électricité renouvelable : la Californie coupe le courant !

Publié le 24 août 2020
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Par Rémy Prud’homme.

Depuis le 14 août, l’électricité produite et importée en Californie peine à répondre à la demande. L’opérateur du réseau a été obligé d’ordonner des coupures. Plus de trois millions de personnes ont ainsi été privées d’électricité pour des périodes de plus de deux heures, souvent plus longues, et à répétition.

Cet évènement inédit, presque totalement passé sous silence dans les médias français, mérite analyse et réflexion.

En matière d’électricité renouvelable, la Californie est aux États-Unis ce que l’Allemagne est à l’Europe. Dans les deux cas, des gouvernements verts et fiers de l’être ont engagé à grands frais des politiques résolument anti-nucléaires et absolument pro-solaire et pro-éolien.

L’exemple allemand, l’energiewende, est assez connu. On sait qu’il a entrainé des prix de l’électricité deux fois plus élevés que les prix français, une dépendance inquiétante au gaz russe importé, et des rejets de CO2 par kWh produit parmi les plus élevés d’Europe.

L’exemple californien est moins bien connu. Il est cependant très significatif. La Californie est en effet l’équivalent d’un grand pays européen. Sa population est à peu près celle de l’Espagne, son PIB est à mi-chemin du PIB de la France et de l’Allemagne.

De plus, aux États-Unis, la politique de l’électricité est très décentralisée, et dépend bien plus des Etats fédérés que du gouvernement fédéral.

Le contexte californien des années récentes (2010-2018) est celui d’une stagnation de la demande d’électricité – comme en Europe occidentale. Il est aussi celui d’une forte dépendance aux importations d’électricité, qui assurent durant la période environ 30 % de la consommation, et qui augmentent légèrement. La production est donc en légère diminution.

C’est sa structure qui change. Le poids du thermique au charbon ou au fuel, qui était déjà très faible en 2010, a encore diminué : il est négligeable. Le poids de l’hydraulique, qui est important (environ 12 % de la consommation), fluctue beaucoup d’une année l’autre, mais reste assez constant. Les trois faits marquants sont :

  • la dépendance au gaz naturel, qui est très forte (environ 35-40 % de la consommation) et qui a été sensiblement réduite ;
  • le recul du nucléaire, qui diminue de moitié depuis 2010 ;
  • la progression considérable des renouvelables intermittents (éolien et solaire), dont la contribution a été multipliée par cinq dans la période. Elle représente actuellement environ 13 % de la consommation d’électricité de la Californie.

L’objectif officiel de la politique de cet État est 60 % en 2030 (60 % de la production, soit environ 46 % de la consommation). Le trait significatif de la politique californienne a été le remplacement rapide du nucléaire par des renouvelables intermittents. En 2010, ceux-ci pesaient 20 % du nucléaire ; en 2018, ils pèsent deux fois plus.

On reconnaît là le modèle allemand de l’energiewende. La différence est que les renouvelables allemands consistent principalement en éolien, alors que les renouvelables californiens sont majoritairement photovoltaïques (à plus de 60 %). Les conséquences sont en revanche assez comparables.

La première est que l’électricité californienne, comme l’électricité allemande, est coûteuse.

Comme le montre le tableau 1 le prix de vente de l’électricité est bien plus élevé (de 60 %) en Californie que dans l’ensemble des États-Unis.

Ce surcoût est relativement récent ; au cours de la décennie écoulée, le prix de l’électricité a assez peu augmenté aux États-Unis en général grâce au gaz de schiste bon marché, mais il a augmenté de 30 % en Californie, malgré le gaz de schiste bon marché.

Cette hausse des prix, qui est la conséquence directe de la politique électrique suivie, frappe particulièrement les ménages les plus pauvres. Mais elle handicape également l’industrie. C’est ainsi par exemple que le Californien Elon Musk a installé la gigantesque usine des batteries de ses voitures Telsa au Nevada, puis une autre usine au Texas, où le prix de l’électricité est plus bas.

La seconde est que l’intermittence du solaire et de l’éolien fait peser sur le système électrique californien la menace de pannes. Les kWh produits par le solaire et l’éolien ne le sont pas nécessairement au moment où on en a besoin.

C’est bien ce qui explique les coupures d’août 2020. Les températures ont été très élevées. En rentrant chez eux vers 18 heures, les Californiens allument leurs climatiseurs. Mais le soleil a la fâcheuse idée de se coucher vers 19 heures, et donc de cesser de produire de l’électricité.

Dans ces périodes de canicule, le vent ne souffle guère : la production d’électricité éolienne n’est pas non plus au rendez-vous. Les centrales nucléaires fermées ne produisent plus. Les centrales au gaz méprisées (elle rejettent du CO2) ne sont plus assez nombreuses.

Restent les importations ? Mais les fermes solaires des États voisins sont déjà dans la nuit ; et le vent n’y souffle pas beaucoup non plus. Le système ne dispose donc pas d’assez électricité pour répondre à la demande : il doit procéder à des coupures.

Ce scénario est classique, prévisible, prévu. Il avait bien entendu été agité par l’opérateur du réseau. Mais les politiciens bien-pensants de Californie ont refusé de le voir et de le prévenir.

La probabilité pour ce scénario de survenir augmente évidemment avec le poids des renouvelables intermittents dans la consommation. Actuellement, avec un poids des renouvelables de 13 % la probalité de panne n’est pas nulle, comme le prouve l’actualité. On imagine ce qu’elle sera en 2030 lorsque ce poids atteindra 46 %, ce qui est l’objectif politique décidé.

Les coupures californiennes montrent ainsi clairement l’impasse dans laquelle conduit le rêve de l’électricité tout renouvelable. C’est pourtant la voie dans laquelle s’engagent résolument les démocrates américains (le programme de Joe Biden vise 100 % en 2035), et les macroniens français (la programmation pluriannuelle de l’énergie adoptée cet été vise 38 % en 2028).

Si vous croyez les promesses des politiciens verts, faites provision de bougies !

Sur le web

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  • Vaut mieux ne pas être dans un bloc opératoire au moment des coupures.

    • Les hôpitaux ont des groupes électrogènes prêts à démarrer instantanément (je précise: sans intervention humaine).

      • pour faire face à toute éventualité : orage, incident techniques … coupures diverses. Beaucoup d’entreprises ne pouvant se permettre un arrêt de production en sont également équipées.

      • les groupes électrogènes fonctionnent au diesel. Ils devraient être interdit en Californie ou dans les hopitaux écolos

      • Une panne est toujours possible… 🙁

      • Des groupes électrogènes… Jusqu’à ce que les écolos les interdisent et décident de les remplacer par des batteries. Batteries qui seront alimentées par le réseau électrique. Et donc, aucune garantie qu’elles seront pleines et efficaces !!!!

        • ce qui fait qu’ensuite ils justifieront de contrôler la consommation..fuite en avant…pour éviter d’admettre que les intermittents, même épaulés par des capacités de stockage, sont incompatibles avec le mode de vie californien ..sauf à des prix faramineux….

          • ou bien…vous avez l’admission que éviter des rejets de CO2 ou l’utilisation du nucleaire vaut bien quelques morts…

        • C’est déja le cas. Les salles d’operation sont sur onduleur techno « online » (l’onduleur fonctionne en permanence) ce qui signifie que la qualité du courant fourni est parfaite quelle que soit les coupures.. du coté alimentation.

      • @xc: Certes, sauf que vous faites une confusion entre le système de secours (démarrage rapide) et la nécessité d’avoir une source locale et indépendante d’énergie face aux délestages.

      • Oui mais pas les appareils médicaux à domicile, ni les ambulances prisent dans les embouteillages pour absence de feux rouges, etc…

      • Sauf quand ils ne le font pas, pour une raison ou une autre (histoire vécue).

    • on peut penser qu’à moyen terme pour des raisons de cohérence ( de façade), l’etat californien exigera que les hospitaux mais aussi peut être les industriels et tout ceux qui ont besoin de courant devront remplacer les générateurs thermiques par des batteries..

      diaboliser les énergie fossiles , il faut le faire, il faut mettre de GROSSES œillères..

    • @Théo31
      Bonjour,
      … être branché à des appareils de maintien de vie chez soi. Comme ce fut le cas pour le fils d’un homme dont la survie dépend des appareils auxquels il est branché. La coupure a duré plus de 60 heures.

  • A force de vouloir que ses choix répondent de façon forcée à ses idées sans tenir compte des réalités scientifiques et/ou techniques on augmente exponentiellement son risque d’échec .

  • Pauvres Californiens, le soleil la mer et les démocrates….. Plus le manque d’eau, les séismes les incendies de forets… Après tout, l’électricité est le cadet de leur soucis.

    • Ajoutez la longitude : « Mais les fermes solaires des États voisins sont déjà dans la nuit « .

      Mais probable que les Démocrates disent déjà que c’est la faute au Soleil qui-devrait-tourner-dans-l’autre-sens… quoi qu’en dit ce sceptique de Galilée . 😀

  • Il y a peu, la Californie nous était vendue comme un paradis…. Je n’irais pas y vivre pour tout l’or du monde.

    • Avec tout l’or du monde vous ne pouvez vivre très longtemps quelque soit l’endroit… Avec un peu d’or la Californie est le paradis.

  • La Californie (ah le rêve californien) nous a montré le chemin vert : celui qui mène au black out. Suivez mon regard !

    • Le pays de Walt Disney, du ciné, de la frime va-t-il enfin rencontrer le monde réel ? 🙂 Pourtant il n’était pas dépourvu l’atouts vu sa position géographique… Toutes nos régions françaises sont loin de posséder de tels avantages, mais soyons confiants dans la prudente sagesse de nos gouvernants pour les équiper du nécessaire à ne rien produire ! 🙁

  • Les éoliennes, la plus grosse arnaque du 21ème siècle!!!

    Mais nos écolos qui ne sont que des rouges repeints en vert continuer dans leur dogmatisme tout come la convention citoyenne pour le climat et une certaine Greta Thunberg de retour dépitée, elle s’en prend aux gouvernement européens, cette fille n’a que la haîne pour moteur ou raison de vivre.

    • « Les éoliennes, la plus grosse arnaque du 21ème siècle!!! »

      Pire que la crise de l’obélisque, en 50 avant JC ? 🙂

    • A lapaladine.
      « …Greta Thunberg […], cette fille n’a que la haine pour moteur ou raison de vivre. »
      Parfaitement exacte ! Il suffit de visionner ses interventions en coupant le son. Ses expressions faciales sont ahurissantes de méchanceté et de haine (pour une gamine) et son sourire (s’il y a) est sardonique mêlé du mépris d’autrui.

    • Maintenant, les écolos commencent à parler de « mix énergétique », ils sont pas fous, ils s’adaptent aussi ^^ Après que mettent-ils en « mix » avec l’éolien/photovoltaïque ? C’est pas encore très clair ! 😀

  • Le scientisme politicien est la nouvelle bigoterie de la Noblesse des Élites.

    Si on compte sur les US en pleine guerre de religion pour relancer l’économie mondiale, on est mal !

  • « En matière d’électricité renouvelable, la Californie est aux États-Unis ce que l’Allemagne est à l’Europe.  »

    L’Australie du Sud est un autre candidat, avec je crois un niveau supérieur encore. Ce qui est effarant, c’est que les promoteurs EnR font des démonstrations rejetant la cause des catastrophes sur les centrales gaz censé devoir compenser les intermittences.

    Accuser la solution nécessaire pour corriger le problème ajouté, c’est comme accuser les informaticiens de Boeing à qui on a demandé de corriger les défauts de conception du B-Max.
    Avec l’éolien ou le solaire, il ne s’agit plus de compenser un défaut unitaire accidentel, mais de répondre à une défaut majeure de production systématique.

    • Les compteurs Linky vont se charger d’adapter la consommation à l’intermittence de la production.
      Et on appellera ça « progrès », vous verrez

      • eh!!! c’est un compteur intelligent.. !!!

        • Il est intelligent et il peut vous couper le courant de manière ciblé. Le but est simple: lors de pénuries les riches paieront plus cher mais auront du jus, les pauvres, ils achèteront des bougies… C’est beau le progrès…

          • Non, les pauvres auront toujours de l’électricité, mais subventionnée par les riches, comme actuellement, on élargira les bénéficiaires de tarifs « sociaux ». Les riches, eux, continueront de payer plus cher leur électricité et de subventionner celles des « pauvres ». C’est ainsi que tout fonctionne. Et on tapera sur les riches au lieu de taper sur ceux qui mettent en place cette « transition » stupide.

      • Que vous avez raison! Ce qui n’est pas mis en avant dans les Linkys c’est qu’ils sont équipé de plein de petits programmes appelés Tcom. Il y a par exemple le Tcom 5 ou Tcom11 (plus sure du numéro) qui est prévus pour mesurer la part exacte de consommation voué a la recharge des batteries de la belle voiture écolo! Vous la voyez venir la taxe spéciale énergie « transport » pour remplacer celle de l’essence ou du gasoil quand ils ne seront plus assez consommés… Tout est prévu et déjà en place! Il n’y a plus qu’a appuyer sur un bouton et hop les Tcom se mettront en route au bon vouloir de nos dirigeants

  • J’en tombe sur le derrière, je croyais qu’on était ici sur un espace réservés aux libéraux, pas aux étatistes pronucléaires ni aux Pigeons captifs dépendants des Monarchies du Golfe?

    • L’espace n’est réservé à personne, mais il est plus accueillant pour ceux qui apportent des arguments pragmatiques que pour ceux qui se contentent de qualificatifs convenus et invérifiables.

    • Même en étant libéral, y a certains domaines ou l’état (sous réserve qu’on soit gouverné par des gens compétents, précision importante…) doit mettre son nez. ça concerne principalement les infrastructures fortement capitalistiques à longue vie. Bon OK actuellement vu la compétence de nos élites, il vaudrait mieux qu’il ne fassent rien…

      • C’est une bonne question. Mais il faudrait tout d’abord définir le but des infrastructures et pourquoi ce serait à l’état de décider (à part des déclarations d’utilité publique permettant la préemption ou l’expropriation).

        Et sur le plan financier, je ne vois pas le problème tant que l’infrastructure est rentable.

    • Non pas réservé aux libéraux, votre commentaire en est la preuve.

      Le libéralisme est que chacun a le droit de faire ou dire des c… tant qu’il ne nuit pas à autrui (par la spoliation, la violence ou la contrainte).

    • Bon, alors pourquoi ne puis-je pas mettre une mini centrale nucléaire dans mon jardin ❓

    • @jim29
      Bonjour,
      Aux dernières nouvelles, Total est une entreprise française, et l’une des plus grandes du monde dans le pétrole.
      Les Monarchies du Golfe jouent avec leurs cartes, et leur atout principal réside dans les gisements dont elles disposent, c’est comme ça. Comme au poker, quand on n’a pas de quoi contrer un bluff, on se couche, ou on paie pour voir si le bluff en est un ou non.

      « pas aux étatistes pronucléaires »
      Des spécimens étatistes existent sur le site, mais sont assez rares.
      Les pro nucléaires sont plus nombreux.
      Les étatistes pro-nucléaires… je ne vois pas.

      • @STF ma remarque venait du fait qu’en France et aux USA (je ne sais pas ailleurs) le nucléaire était une énérgie ultra-subventionnée mis en place à une époque où les gouvernements dépassaient complètement les citoyens. TOTAL pour le coups est une entreprise gouvernementale complètement noyautée par le pouvoir. Ce que je ne comprends pas c’est cette opposition de principe aux énergies renouvelable qui par essence donne l’espoir d’une indépendence énergetique totale de chaque citoyen ou groupes de citoyens.Au lieu de ça on prône ici une énergie hypercentralisée digne de l’ExURSS.. J’ai du mal à saisir.. Enfin cette référence à la France est indigeste, la libre entreprise est de base sans frontière.

  • En cas de black out, tous ces écolo-bobo devraient être mis à contribution (physique) pour pallier aux désagréments dus à leur idéologie délirante et absurde. A eux de « souffler  » sur les éoliennes pour les faire tourner ou bien d’imaginer un système de pédalier actionné par l’énergie physique humaine des génies écolos, sans l’utilisation de batteries (non-recyclables) considéré comme très écolo ! Mais, attention au surcroît d’émission de CO2 « dû à l’activité de l’homme » qui est « mauvais pour la planète » !
    Ce serait rigolo de voir la riposte « des Vert »… et peut-être un moyen sûr d’arrêter leur délire. Suis-je dans le rêve ? Je le crains !

    Hors article : merci à l’auteur pour son excellent livre  » L’idéologie du réchauffement ».

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