Pour moi, agriculteur, fini la betterave !

Témoignage d’un agriculteur qui explique comment la décision politique de protéger les abeilles entraîne des conséquences en chaîne.

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Pour moi, agriculteur, fini la betterave !

Publié le 30 octobre 2022
- A +

Par Jean-François Pâques.

Je suis agriculteur sur une petite exploitation en Champagne crayeuse.

Après avoir arrêté la culture du colza depuis 2019 car devenu difficile à implanter (sécheresse d’été), et encore plus difficile à désherber avec la suppression de certains herbicides, c’est celle de la betterave que je risque fort d’arrêter.

En plus du prix de vente historiquement bas, je subis comme tous mes voisins la présence de jaunisse qui va amputer mon rendement de 20 ou 30 %, malgré plusieurs insecticides en végétation au coût non négligeable, qui ont été moins efficaces contre les pucerons que les néonicotinoïdes retirés l’an dernier pour des raisons purement idéologiques.

C’était soi-disant pour protéger les abeilles, mais comme les betteraves ne fleurissent pas, les abeilles n’y viennent pas. L’interdiction des néonics est donc totalement infondée. Donc fini la betterave, et je ne serai pas le seul.

Sans betteraves, les sucreries ne vont pas tarder à fermer. Et donc adieu mes parts sociales dans ma coop betteravière.

Adieu aussi les centaines d’emplois dans ces sucreries, et chez tous les sous-traitants qui y travaillent. À la récolte, des dizaines de transporteurs approvisionnent les usines en betteraves (deux millions de tonnes par an pour la seule sucrerie où je livre), et la saison betteravière est souvent une grosse part de leur chiffre d’affaires. Dommage pour eux, ils devront trouver autre chose à transporter, pour ceux qui ne feront pas faillite.

Ces mêmes transporteurs évacuaient les pulpes vers les éleveurs du coin, qui trouvaient ainsi une nourriture de qualité pour leurs animaux. Il devront trouver autre chose.

Et la pulpe va aussi en usine de déshydratation, en prenant le relais de la campagne de luzerne. Sans toutes ces tonnes de pulpes à traiter, la luzerne seule ne va pas suffire à rentabiliser nos déshydrateurs qui vont donc devoir diminuer leurs prix, payés aux agriculteurs, pour ne pas crouler. Et si le prix de la luzerne baisse, rares seront les agriculteurs qui continueront à en cultiver. Et donc disparition aussi des déshydrateurs, de leurs salariés, et d’une autre source d’aliments de qualité pour nos éleveurs.

Colza, betterave, luzerne, ça fait déjà trois cultures qui dégagent. Au passage, colza et luzerne sont deux cultures très fréquentées par les abeilles. Où iront-elles butiner quand ces cultures ne seront plus là ? Pour sauver les abeilles, on en arrive à faire disparaître leurs sources d’approvisionnement ! Bien joué !

Mais ce n’est pas fini.

Accolées à nos sucreries, il y a parfois des distilleries. Sans sucrerie, pas de distillerie. On allonge donc la liste des chômeurs à venir. Au nord de Reims, un gros complexe agro-industriel majoritairement coopératif associe ainsi une distillerie à une sucrerie et à plusieurs autres usines, les sous-produits d’une usine servant de matière première à l’usine d’à côté (voir ici).

Cette distillerie a la particularité de travailler avec des sous-produits betteraviers et du blé. Elle engloutit ainsi 400 à 450 000 tonnes de blé par an. Mais elle ne peut pas travailler qu’avec du blé. Donc si la sucrerie ferme, la distillerie ferme aussi, et le blé devra trouver une autre destination.

La distillation du blé produisait des drèches, qui vont donc disparaître aussi. C’est un troisième aliment de choix pour l’élevage qui disparaît. Heureusement que le Brésil et les USA sont prêts à nous vendre du maïs et du soja en grandes quantités pour compenser. Produits souvent OGM. Ce n’est pas un problème car sans danger, mais interdit de production chez nous.

On continue ?

Dans les groupe d’usines pré-citées, il y a une amidonnerie (encore 400 à 450 000 tonnes de blé par an). Pour améliorer ses process, elle utilise certains sous-produits de la sucrerie et de la distillerie voisines. Sans celles-ci, on supprime son avantage technique et économique par rapport à ses concurrents.

Dans cet ensemble on trouve aussi de la production d’acide hyaluronique utilisé en cosmétique. Production menacée si les ingrédients de base provenant des usines voisines disparaissent. Et c’est un produit à haute valeur ajoutée qui est menacé.

Les concurrents s’en réjouiront.

À condition d’avoir une production de biomasse…

Au final, nos petites copines abeilles, qui n’ont jamais butiné une fleur de betterave, vont pleurer la disparition du colza et de la luzerne, alors que pas une n’a jamais souffert des néonics qui protégeaient nos betteraves jusqu’à l’an dernier.

Les éleveurs vont pleurer la disparition de leur source de pulpes de betteraves, de drèches de blé, de luzerne déshydratée et autre balles de luzerne, de tourteaux de colza (sans colza, adieu aussi les usines locales de trituration de colza).

Les agriculteurs vont pleurer la fin de cultures bonnes pour l’environnement (luzerne), bonnes pour diversifier les rotations, bonnes pour leur revenu (autrefois). Il vont faire des céréales et… des céréales. Et Bruxelles leur dira qu’ils ne respectent pas les critères de diversification. Quelques cultures semencières (pois, graminées…) ne suffiront pas à assurer une diversification et un revenu suffisant.

Les transporteurs vont pleurer la disparition de la betterave.

Les agriculteurs-coopérateurs vont pleurer la disparition de leurs parts sociales souscrites dans leurs coops betteraves et luzerne qui risquent de couler.

Les salariés de toutes les usines concernées vont pleurer en allant pointer à Pôle Emploi.

Tous les sous-traitants qui assurent l’entretien et l’amélioration continue de ces usines vont pleurer aussi la disparition de ces gros clients.

Notre balance commerciale va pleurer la disparition des exportations d’alimentation animale vers nos voisins belges et hollandais, gros consommateurs.

Nos voisins agriculteurs des régions voisines vont pleurer en voyant affluer sur les marchés toutes les céréales champenoises qui auront moins de débouchés locaux, plus toutes les quantités produites sur les surfaces auparavant emblavées en colza, luzerne et betterave.

J’ai peut-être un peu noirci le tableau, mais l’idée générale est là.

Pour la suppression d’une famille de produits (néonicotinoïdes) sur des bases purement idéologiques (je sais, je me répète, mais c’est la triste vérité), on va assister à des catastrophes en chaîne de grande ampleur, dans le monde agricole mais pas seulement, et on n’aura sauvé aucune abeille alors que c’était le prétexte avancé. Et on va même en condamner un grand nombre en supprimant leur source d’alimentation.

Messieurs les politiques, écoutez les scientifiques et pas les écologistes politiques, qui trouveront sans fin des prétextes fallacieux pour faire interdire tout un tas de choses avec comme seul but la décroissance.

 Article publié initialement le 22 août 2020

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  • C’est incroyable comment une simple interdiction d’un traitement peut entraîner des conséquences irrémédiables sur un grand nombre de domaines.

    A tel point qu’on se demande comment tout ça fonctionnait avant l’invention du traitement en question.

    -1
    • Avant ça fonctionnait… moins bien. C’est un peu comme l’invention des antibiotiques. Aujourd’hui une infection banale se guérit (plus ou moins) facilement. Avant on en mourait fréquemment.

      La comparaison avec autrefois est une chose. Aujourd’hui ce qui pose problème c’est surtout la comparaison avec les concurrents étrangers. Si on retire leurs armes aux agriculteurs dans la compétition internationale ils sont condamnés.

      • Vous venez de faire la démonstratoin qu’un bon argument vaut mieux de de nombreux mauvais.

      • ce qui fait que la prochaine « étape » est le protectionnisme et une augmentation des prix des denrées… sinon c’est vraiment « sacrifier les agriculteurs », en général sur l’agriculture allez faire un tour sur le site de wackes seppi..http://seppi.over-blog.com/2020/08/le-monde-les-abeilles-le-gouvernement-et-l-avenir-un-editorial-hallucinant.html

        • Ça fait plaisir à lire ce genre de blog, mais c’est moins rigolo que les pages du, le monde, qui nous montre dans quel pays immonde nous vivons, guillotin, ta machine n’est pas assez productive et assez féroce pour les gens qui osent nous diriger vers le mur.

        • C’est vrai qu’il faut bien arbitrer entre la protection des abeilles et le revenu des agriculteurs. Quand même une remarque il est entrepreneur il aurait du anticiper que sans Néonicotinodide les betteraves ne résisteraient pas aux ravageurs. La Pac est une agriculture socialiste cet agriculteur nous coûte cher alors que notre nourriture serait bien meilleur marché si nous importions nos denrées, légumes, fruit, viande de pays étrangers. Il est non concurrentiel il devrait avoir honte de dépendre de subvention payée par le contribuable EU. Mettons fin à ces assistées d’agriculteurs.

          -3
          • Les apiculteurs utilisent du sirop de sucre a raison d’environ 10 a,15kg par ruche /an
            Dans le Grand Est toutes les exploitations professionnels spécialisées dans la production de miels ‘dont les exploitants ont plus de 60 ans ont été reprises par leurs enfants
            Preuve de la bonne santé du secteur
            Une bonne partie d’entre eux transhume leurs ruches sur luzerne
            Interdire les traitements de neonics sur les cultures non visitées par les abeilles est aberrant

          • Tout importer ??? Après les délocalisations dues à la mondialisation, vous suggérez de délocaliser l’agriculture et l’industrie agroalimentaire ??? Voilà de nouveaux candidats à l’assistanat ! Chômage (un peu plus) et manque à gagner sur les cotisations, etc… Et remplaçons la dépendance au gaz russe (si c’est possible) par une autre dépendance, et en cas de conflit et de sanctions, on meurt tous de faim !!! Je ne suis pas preneur !

          • J’espère pour ce Monsieur que son commentaire est de l’humour au second (au moins) degré. Sinon je trouve cette remarque gravissime d’ignorance et de sectarisme.

  • Non abonné, je n’ai que le début de l’article. Mais il me semble que l’interdiction a quelques arguments en sa faveur.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/21/pourquoi-reautoriser-les-neonicotinoides-pour-un-systeme-de-culture-betteravier-desuet-et-dommageable_6049491_3232.html
    A quand une étude complète? Trop de boulot pour les journalistes ?

    -2
    • J’ai failli croire à un poisson d’avril quand j’ai constaté que cette opinion d’un agronome pro-bio était signée d’un Monsieur Dufumier.

      Plus sérieusement, il faut rappeler que, alors que la France a interdit tous les néonicotinoïdes, l’Europe n’en a interdit que trois, beaucoup de pays ne s’étant par ailleurs pas prononcés en raison de preuves insuffisantes quand aux nuisances créées.

    • Si vous voulez être réellement informe et non pas enraciné, ne lisez surtout pas Le Monde

      • Endoctriné, @#%$& correcteur automatique !!!

      • Ah mais! Croyez bien que ne le lis qu’avec la plus extrême méfiance. D’ailleurs, comme je le dis dans mon commentaire, je ne suis pas abonné au Monde en ligne (et je n’achète plus Le Monde papier). Pas d’argent à f… en l’air.

    • alors vous avez tout un secteur qui parle d’agriculture et qui s’adresse essentiellement aux urbains…

      • Super le lien!! Merci.
        Avec toute une compilation d’articles scientifiques d’études sur le terrain montrant l’absence d’effet sur les abeilles et qq explications sur le fait que les études en laboratoire (toujours citées par les écolos) surestiment les risques.

      • Ce genre d’étude est inutile, dans les pays sans lois ecolo la production de miel inonde nos supermarches. Je vois sur mon pot de miel, Ukraine, Argentine, Espagne et en dernier France… Fallait mettre France sinon… Et mettre en pot dans les Pyrénées.

        • J’oubliais 100% pur et naturel, Asterix, et en tout petit, celon la règlementation en vigueur….. C’est naturel ou pas, que vient fait une réglementation ?

    • Deux conclusions:
      . la pseudo-science écolo finira bien , un jour ou l’autre, par nous conduire à la famine après nous avoir menés à la faillite.
      . nos élus, par sentimentalisme ou démagogie, ont souvent tendance à voter des lois dont ils ignorent totalement les conséquences.

      • Ils n’en ignorent pas les conséquences. Ecoutez leurs interviews : les agriculteurs ne votent pas pour moi, qu’ils crèvent, et le plus tôt sera le mieux ! Jadot sur les bassines est très clair.

    • @xc
      Si vous lisez ce torchon qui ne répand que des fake news et qui ment sans arrêt sur tous les sujets. Système de culture désuet et dommageable? Pour qui? Après avoir détruit l’industrie ils s’en prennent à l’agriculture!

    • Merci à ceux qui ont réagi à mon commentaire (et tant pis pour le -10 en cet instant).
      Le billet de CTP donne une version, celui du Monde une autre. Un vrai travail journalistique, que ne font ni CTP (qui est, comme Le Monde, un site militant, ne vous en déplaise), ni Le Monde, se devrait de donner une synthèse avec appréciation des arguments dans un sens et de ceux dans l’autre.
      C’est tout ce que je voulais dire dans mon commentaire initial.

      • Je vous mets +1 parce que c’est une position logique et raisonnable. Mais je ne suis pas d’accord avec cette mode de transformer le journalisme en exposition systématique de controverses, avec les deux points de vue présentés comme d’égale valeur, quand bien même l’un serait absurde et l’autre logique et évident. L’objectivité consiste à ne pas oublier de parler aussi des faiblesses de ce qu’on soutient, certainement pas à se faire le porte-parole des deux camps indistinctement ou alternativement. Si vous parlez de la rotondité de la terre, vous devez mentionner que la sphère n’est pas parfaite, aplatie aux pôles, vous n’avez pas à laisser au lecteur le choix entre ronde ou plate…

      • Autre possibilité : vous lisez les deux articles et vous faites votre opinion par vous-même. Cela permet de respecter à la fois votre intelligence et votre libre-arbitre. C’est déjà pas mal, non ?

  • En 2018, Cuba, qui avait adopté des mesures « écologiques » pour la production de canne à sucre, a dû importer des quantités importantes de sucre de betterave français. ( ce qui était comme les socialistes devant împorter du sable au sahara )

    Il semble bien que la France veut prendre le même chemin, tout en prétendant rechercher son auto-suffisance, mais en réduisant la production en voulant passer au « tout bio » ET en compensant financièrement les victimes directes de cette politique.

    Disette et dette sont les deux mamelles de la France, comme ne l’a pas dit Sully.

    • dans le cas de Cuba, les problemes de production n ont pas grand chose a voir avec le bio … L URSS avait un systeme similaire (le bio en moins) et avait des penuries de nourriture reccurente, alors que la russie tsariste etait exportatrice de ble…

  • Merci de cette analyse en forme de témoignage.
    Hallucinant ! Mais pas nouveau : c’est ma seule réaction.

    Parce qu’une bande de bobos a bien compris comment manipuler les médias (je pense à la feuille de choux idéologique qu’est Le Monde), parce que la même engeance a phagocyté les formations universitaires (je pense à l’ENA, pépinière à arriérés), les gens qui travaillent dur et font vivre le pays sont menacés.
    Hélas, cette histoire n’est pas nouvelle. Rappelons-nous la triste aventure de l’abandon du canal à grand gabarit Rhône – Rhin, à cause de la préservation de je ne sais plus quelles espèces animales : pour sauver quelques crapauds et autres, on a sacrifié des dizaines de milliers d’emplois.
    La décroissance devient, au delà d’une mode entretenue par des urbains ignares, une triste perspective pour nos enfants et petits enfants.
    Delenda Carthago ? Non, Delenda Beatitudo… (d’accord, beatitudo perdere, mais cela revient au même). Quels c.ns !

  • Et puis, moins de betteraves.. Moins de pots de miel, moins de vins et plus de terres pour construire des villes nouvelles… L’agriculteur n’ a qu’à se reconvertir..

    • Pour mes moins, je dirais qu’il faut être pragmatique, la France n’aime pas ses agriculteurs il faut donc faire autre chose, ça ne peut qu’empirer.

  • Au plus j’avance dans le temps et dans l’âge au plus je hais les écolos, pseudo écolos, écolos politiques, même si ce nest pas politiquement correct et hors normes par les temps qui courent.
    Au vu des commentaires sur vos articles je ne suis pas le seul.

  • et le ministre de l’agriculture dans tout ça ? il sert à quoi ? il est payé à faire quoi ? comment se fait-il qu’avec des arguments aussi percutants que ceux de l’auteur il y est un tel aveuglement de la part d’un ministre ?

  • Cet excellent article démontre qu’il suffirait d’écouter un peu plus le bon sens paysan et beaucoup moins le dogme écolo pour éviter des décisions délétères. A bon entendeur…Merci

  • Quand est ce que ces blaireaux (pas gentil pour les blaireaux) d’ecolos bobos vont se battre contre les mégots de cigarettes?
    Moins glorieux que de se battre contre 1 centrale nucléaire ? Contre le Round Up?
    A cause d’une photo qui a fait le tour du monde d’une tortue qui s’est coincé une paille dans le nez on a interdit les pailles…
    Effectivement le fond de commerce du journal Le Monde est passé des bobos de gauche aux bobos écolos.

    • Ce n’est pas une question de gloire mais de pognon, un mégot n’a pas de comptes en banque bien garnis, y a rien à gagner dans sa disparition… Inéluctable, c’est bio degradable. Par contre pour le nucléaire nos total et compagnie peuvent vous fournir en beaux euros ou dollars, au choix.

      • un mégot c’est PAS auto biodégradable et c’est plein de saloperies et c’est moche.

        • Une décoction de mégots tue peut être les pucerons, chouette… Sinon une saison de pluie et un été torride, mes mégots je n’en voit plus la trace un an après.

          -1
  • Mais ils s’en foutent nos polytocards. Ils sont dans la posture. Peu leur chaut la réalité. Notre Napoléon IV a de beaux jours devant lui.

  • Un paragraphe de plus et l’Allemagne nous reprenait l’Alsace Lorraine.

    -1
    • Bravo pour le mépris, facile quand c’est pas à vous que l’on met des bâtons dans les roues

      • Quand ce sont des travailleurs qui perdent leur emploi à cause de délocalisation le libéralisme applaudit des 2 mains car le Marché est fondamentalement bon et que ce changement est à terme meilleur pour l’humanité.
        Mais quand ce sont des travailleurs qui perdent leur emploi à cause de l’Etat là on sort la carte de la compassion pour les individus ?

        -3
        • Là où vous voyez des travailleurs perdre leur emploi, j’en vois d’autres, à l’étranger, en gagner et sécuriser un parce qu’ils sont plus efficaces et meilleurs. Plus méritants, en somme…

        • Certes y’en a des comme ça, mais ce gâchis annoncé m’attriste d’autant que je suis client des sucreries et distilleries. Et là les gens font pas la manche mais demande qu’on leur foute la paix…

        • Les délocalisations résultent de l’inadaptation des normes et des taxes. Ces travailleurs aussi perdent leur emploi à cause de l’Etat.

          Ce qui arrive aujourd’hui à l’agriculture est le même processus qui a été appliqué à l’industrie hier, une farouche volonté de destruction.

    • C’est sans doute le plus grand malheur des Alsaciens… Nous partageons un dialecte avec le Baden Württemberg et le Nord de la Suisse, mais également une culture.

    • Ne parlez pas des allemands à un(e) vrai(e) alsacien(ne)….. Un(e) vrai(e), j’entends !!

  • La bêtise des écolos et de nos dirigeant atteint des sommets infinis. Ils ignorent même que la betterave n’intéresse pas les abeilles puisqu’elle ne fleurit pas!

    • idéologie et orgueil…quand tu as qualifié tes contradicteurs d’ idiots de criminels et irresponsables…changer d’avis est quasi impossible.. et m^me accepter d’entendre les contradicteurs devient insupportable.

  • Excellent article, mais nous savons tout cela depuis longtemps. Le problème est que les écolos sont très organisés, très influents au gouvernement, alors que les agriculteurs sont inaudibles. Vous avez des coopératives, des syndicats : écrivez-leur. Ecrivez aussi à votre député : il est là pour cela. La dérive écolo, de nos jours, ne tient pas tant à leur doctrine qu’à l’absence complète d’opposition.

    • On manque d’info sur le lobby des importateurs exportateurs.. Tuer l’agri ulture française participe à l’augmentation des importations, quant aux exportateurs, n’ayant pas grand chose à exporter… Et c’est souvent les mêmes. Nos pauvres politiques sont bien peu de chose, des animateurs pour notre soi disante démocratie.

    • parfois m^me donner aux agriculteurs des arguments pour répondre à ceux qui les traînent dans la boue et les diffament..les soutenir..

  • Il y a une similitude frappante entre la disparition d’une grande partie de l’industrie en France, et le commencement de la disparition de l’agriculture. Les raisons ne sont pas les mêmes, mais le résultat le sera sûrement : des millions de chômeurs en plus et une augmentation du prix des produits pour tout le monde.
    Alors, que faire ?
    Réfléchir avant d’agir. Que les porteurs d’une idée comme l’interdiction des néonicotinoïdes fassent aussi le travail d’analyser les conséquences de leur projet.

    • Les raisons sont les mêmes, faire disparaître un concurrent sur le marché mondial. La France a plein d’atouts mais aussi plein d’abrutis en position de pouvoir.

  • Un aspect que n’aborde pas cet (excellent) article est l’appauvrissement des rotations, dès lors que l’agriculteur ne cultive plus de betteraves (ni de colza).
    La B-A BA de l’agriculture, depuis toujours, ce sont les rotations de cultures, exemple : blé, puis maïs, puis betterave ; puis blé, puis maïs, puis betterave. ce principe permet à la fois de ne pas épuiser le sol dans certains éléments minéraux, et de briser le cycle des maladies, parasites et plantes adventices (« mauvaises herbes »).
    L’appauvrissement des rotations comporte donc, notamment, le risque d’une augmentation de la pression des maladies sur les cultures ; donc d’une augmentation de l’utilisation de produits phytosanitaires, d’où un coût de production accru, voire des risques de pollution accrus.
    Je sais, attendre des décisions de bon sens de politiciens soumis aux activistes écolos est beaucoup demander…

  • Je suis tellement d’accord avec l’article et pratiquement tous les commentaires que je n’ai rien de plus à ajouter.

  • 2016 : prix de la tonne de betterave : 27€

    Octobre 2017 : fin des quotas sur la betterave et mise en concurrence des éleveurs.

    2018 : tout le monde se met a planter de la betterave

    2019 : prix a 20€ la tonne

    Août 2020 : c’est la faute aux pucerons on veut des insecticides.

    -1
    • vous avez là DEUX problèmes distincts pour les agriculteurs, le conetxte politique et la compétitivité..
      sinon quoi remettre des quotas?
      https://www.agriculture-strategies.eu/2019/07/la-politique-sucriere-en-europe-une-politique-a-reconstruire/

      • Je suis d’accord avec vous sur le constat : les agriculteurs français ne peuvent pas, compte tenu des réglementations environnementales nationales, être compétitifs avec des agriculteurs qui n’ont pas ces mêmes réglementations.

        Reste à savoir ce que l’on fait de ce constat : Refuser de commercer avec ceux qui n’ont pas le même niveau de réglementations ou déréglementer ?

        Il y a ce qu’on voit (plus de concurrence et de commerce -> moins cher) et ce qu’on ne voit pas (dégradation de l’environnement). Mais nous ne seront pas d’accord sur ce dernier point.

  • Garde à toi pompili ! Le Vésuve agricole gronde …

  • Nous n’avons plus besoin des abeilles il est bien plus économique de faire du miel de synthèse.

    • Ou consommer du sirop d’érable….

      • C’est commode, parce que les érables sont canadiens et que le Canada est encore loin. Mais réfléchissez : collecter la sève qui coule d’entailles que vous faites à ces merveilleux êtres vivants que sont les arbres, il y a de quoi faire grimper n’importe quelle écolo européenne aux rideaux.

  • Dans cet article (du Mond…° vous remarquerez que les abeilles « domestiques), celles qui sont élevées par lhomme, sont ultra minoritaires dans le processus de pollenisation. Par ailleurs les plantes qui se reproduisent par pollénisation sont elles-même minoritaires…Bref, si il est important de respecter la nature et les insectes en particulier, il faut mettre les chiffres en proportion et en perspective.
    De plus, beaucoup d’abeilles deviennent moins résistantes parce que de nombreux apiculteurs les nourrissent au sirop de sucre et ne leur laissent même pas assez de LEUR miel pour se nourrir naturellement. Leurs défenses immunitaires s’affaiblissent et elles meurent….Rien n’est simple, ni limpide..Tout est nuances de gris en ce bas monde

  • Vous avez bien décrit la situation et cette idéologie mortifère s’étend aussi à l’automobile aux énergies fossiles au nucléaire et à tous les organismes financiers qui finançaient leurs prospections :développements, l’immobilier…Il n’y a que deux secteurs qui ne sont pas frappés : les fonctionnaires et l’ENA/sciences po.
    Une minorité peureuse d’écologistes veut ruiner le monde, la France en premier, la couleur est pourtant bien annoncée alors pourquoi tous les politiciens s’engagent -ils dans cette voie ?

  • Merci de la piqûre de rappel.
    «Ce qu’on voit et Ce qu’on ne voit pas »
    http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html
    Sinon, est-il possible de mettre en tête de l’article l’information «Article publié initialement le… »?
    Par avance merci.

  • Fabuleux article, à publier dans tous les journaux et à diffuser dans tous les media audio-visuels. Raisonnement superbe d’intelligence. Bravo.

  • Les commentaires sont fermés.

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