Sondage Ifop : la droitisation du pays progresse, la gauche s’effondre

De 2017 à 2020, les personnes interrogées qui se situent à gauche sont passées de 15 à 13 %, tandis que ceux du centre de 38 à 32 %. À droite par contre, l’évolution s’est faite de 37 à 39 %.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Election posters, France By: Peter - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Sondage Ifop : la droitisation du pays progresse, la gauche s’effondre

Publié le 24 juillet 2020
- A +

Par la rédaction de Contrepoints.

Une étude Ifop pour Le Point sortie ce jeudi 23 juillet indique une nette droitisation de l’électorat national comme une gauche en perte de vitesse depuis 2017. De 2017 à 2020, les personnes interrogées qui se situent à gauche sont passées de 15 à 13 %, tandis que ceux du centre de 38 à 32 %.

À droite par contre, l’évolution s’est faite de 37 à 39 %. Les sympathisants du parti présidentiel (LREM) qui se situait majoritairement au centre se retrouve maintenant plus à droite sur l’échiquier politique. En quelque sorte, la nomination du Premier ministre Jean Castex, qui vient de LR, entérine ce repositionnement vers le centre-droit.

Cette brusque évolution étonne certains commentateurs. Le baromètre opinionway du Cevipof qui se penchait sur la question de l’autopositionnement politique des Français en avril indiquait certes une nette domination de la droite parmi les opinions exprimées, avec 36 % (contre 22 % à gauche). Cependant la droite était en légère régression au profit du centre et de la gauche. En quelques mois, la demande politique s’est donc déplacée.

À l’origine de la droitisation

Faut-il voir dans cette progression un signe du vieillissement de la population comme l’avancent certains commentateurs ? C’est discutable : dans la catégorie des 18-35 ans, toujours selon l’étude Ifop, 12 % des personnes interrogées se positionnent à gauche contre 38 % à droite.

L’explication paraît plutôt corrélée à l’actualité économique et sécuritaire du pays, qui suscite l’inquiétude et une demande accrue de protection.

Dans le domaine économique, la crise sanitaire et le confinement n’ont fait qu’accélérer une dépression économique entamée avec les différents mouvements sociaux des mois précédents (Gilets jaunes, retraites). L’aggravation de la crise suscite l’anxiété et la défiance. Dans ce climat d’incertitude, difficile donc de se projeter dans l’avenir et d’imaginer que la situation puisse s’améliorer. Le récit décliniste gagne en plausibilité.

Dans le domaine sécuritaire, les tensions politiques et sociales nées dans le sillage de la médiatisation de l’affaire George Floyd, puis de celle controversée de l’affaire Traoré, a sans doute suscité des réactions d’attachement à l’ordre public et au respect de la loi dans la population.

Plus récemment, plusieurs affaires violentes, qui témoignent de l’ensauvagement d’une partie de la criminalité du pays, a aussi provoqué une forte indignation. Il existe donc de fortes attentes en matière d’ordre public, de respect du droit et d’application de la justice. Ces demandes aujourd’hui ne sont pas politiquement satisfaites.

La droitisation ne bénéficie pas à la droite

Une telle droitisation semble en effet renforcer le clivage LREM/RN au détriment de ceux de l’« ancien monde ». Les Républicains ne semblent pas bénéficier de la droitisation du pays. Moins crédible que l’offre sécuritaire du RN et insuffisamment audible sur la réforme économique, la représentation nationale de l’ancien centre-droit disparaît lentement mais sûrement.

L’ensemble du clivage politique en France prend donc le chemin de celui de 2002, c’est-à-dire droite contre extrême droite, mais avec la formation d’Emmanuel Macron comme la plus susceptible d’incarner le barrage au national-populisme.

Plutôt qu’un clivage « progressistes » contre « conservateurs » ou « libéraux » contre « populistes », l’élection présidentielle de 2022 sera peut-être deux formes de droite, l’une « centriste autoritaire », l’autre « populiste autoritaire » si aucune stratégie n’est mise en place pour desserrer cet étau idéologique antilibéral mortifère.

Voir les commentaires (32)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (32)
  • En fait, les français réclament une politique réaliste (sécurité) et efficace (emploi, niveau de vie) mais axée à gauche et écolo.

    Autant dire que c’est pas gagné.

    Toujours le beurre, l’argent du beurre et la crémière …

  • peut être vaudrait il mieux parler de sets de valeurs..parce que bon droite ou gauche.. surtout quand on essaye de combattre l’etatisme..

    sur quel plan y a il un mouvement des opinions?

  • Macron c’est la droite immigrationniste, multiculturaliste, pour la PMA et la dépense publique.
    C’est nouveau, c’est le nouveau monde.

  • Cool. Ne manque plus qu’une vraie offre politique « de droite » en remplacement des 50 nuances de socialisme existantes (RN inclus.)

  •  » la population réclame en permanence plus de socialisme. »
    Pas la population, les fonctionnaires et assimilés. Je n’ai jamais rien demandé de ma vie, mais parents non plus, je ne connais personne ayant demandé quelque chose à l’état.

  • ce n’est m^me pas évident, la droitisation ne signifie pas en france, le refus de l’étatisation.

  •  » la droitisation du pays progresse, la gauche s’effondre  »
    Sauf qu’E. Macron a brouillé tous les repères et réussit à ce qu’une bonne partie de la droite et de la gauche vote pour lui.
    Dans les faits, il est socialiste jusqu’au bout des ongles…

  • Il faudrait s’actualiser. La droite et la gauche n’existent plus au sens Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande. Vu le bordel, on en est plutôt à ceux qui s’en sortent en pillant le pays et les autres. Et pour l’instant, ceux qui pillent s’en sortent, nonobstant l’avis désabusé des gueux qui se font spolier à chaque élection. Même s’ils sont abstentionnistes…

    • @vitevu : SURTOUT s’ils sont abstentionnistes.

      La scandaleuse désertion civique des citoyens à chaque élection permet l’élection d’escrologistes et autres gauchards imposteurs qui ont ainsi réussi de « splendides » « OPA » aux dernières municipales. Personnellement, j’ai été voter et, à mon modestissime niveau, j’ai ainsi contribué à la réélection d’un bon maire qui était menacé par une coalition gaucho-hétéroclite dans laquelle les médiocres, les zozos et les escrologistes dominaient.
      Voter peut « payer »… outre que c’est un droit précieux (demandez aux Hongkongais).

      Peu de gens vont voter, encore moins sont prêts à s’engager dans des actions d’intérêt général, y compris politique : or le changement, un vrai renouvellement de l’offre politique ne tombent pas du ciel : si les citoyens ne sont pas contents des dirigeants, élus et partis actuels, qu’ils se prennent en main ! C’est le principe de la démocratie (peuple – être au pouvoir) et de la République (res publica : l’intérêt général) : si on juge que ces valeurs sont perverties, on doit agir au lieu de se borner à critiquer.

      Mais cela demande de la continuité, de la ténacité et de la patience, vertus peu répandues en France, ce que Richelieu constatait en des termes sévères et moroses qui sont toujours valables aujourd’hui.

      • votre argument peut tenir pour les municipales , au dela vous validez le système pourri en place et vous votez pour lez moins pire ou blanc, c’est à dire pour rien sauf pour faire élire ceux que vous ne voulez pas au pouvoir ..c’est un peu hypocrite ensuite d’aller accuser les abstentionnistes de tous les maux du pays.

  • Les efforts de Macron pour paraître de droite on payé, la fin de l’Isf était à cet égard un coup de maître. Vous y ajoutez quelques ministres ou premiers ‘ministres  » de droite », plus des médias qui organisent méticuleusement des confrontations entre la gauche ou l’extrême gauche et les macronistes, et le tour est joué.

  • Ou une manipulation de l’opinion pour prévenir d’une montée en puissance des droites et ainsi l’amener à se recentrer…

  • Le mot « Droitisation » ayant été inventé Par des Idéolos gochos Pour faire croire que ceux qui ne pensent pas comme eux sont des fachos puisqu’il se rapprocherai du FN…..
    L’utilisation d’un tel mot manipulateur fait perdre tout crédit a cette pseudo étude.
    Simplement, petit a petit des gens, malgré la manipulation médiatique, observent que les socialos, les écolos etc.. sont des menteurs des incompétent, et des escrocs.

    • @Esprit critique : exactement ! D’où, au passage, l’excellentissime néologisme « escrologiste » dont je remercie son inventeur…

  • Reste à voir ce que les répondants mettent derrière ces étiquettes gauche-droite et surtout centre.

  • Une blague qui culmine avec ce gag hilarant :
    seuls 13% de l’ensemble des sondés se positionnent à gauche…
    et 22% des sympathisants LFI sont de droite évidement…

    Et dans mon aquarium 20% des poissons sont des mammifères.

    • Effectivement, il a fallu que je lise les résultats du sondage pour le croire : 22% des sympathisants LFI se disent de droite !
      Cette blague…

  • Il faut bien être conscient que le parti de Marine Le Pen est un parti socialiste, national socialiste, mais socialiste tout de même. Dire qu’il est à droite est tout à fait stupide. Le choix est entre plus d’État ou moins d’État. Et pour le moment il n’y a pas beaucoup d’offre pour moins d’État et plus de liberté. Tous les partis politiques actuels proposent l’embrigadement général assaisonné à leur propre sauce. Cette sauce étant de décider, car ils sont tous clairvoyants…. ce qui est bon pour les Français.

    • C’est un peu plus subtil que cela : le choix est non seulement entre plus d’État et moins d’État, mais aussi pour ou contre un État qui accomplit correctement ses missions régaliennes (justice, sécurité, immigration irrégulière en particulier). Le vote RN est en bonne partie – ou du moins : aussi – un vote pour un État remplissant correctement ses missions régaliennes.
      Pour moi c’est : moins d’État , mais mieux d’État.

  • Encore du blaba pour que nos élites de gauche qui sont au pouvoir (Macron n’a-t-il pas voté socialiste ? ) puissent crier au grand méchant loup. Ceci dit, à tout prendre, il vaut peut-être mieux une c… à la présidence qu’un OVNI certes très intelligent mais devenu transparent à force de ménager la chèvre et le chou.

  • Il n’y a rien à espérer de macron qui est désespérant de nullité et encore moins du gouvernement castex qui ne fait que gesticuler.

  • De droite mais profondément socialistes.

  • La lecture des résultats du sondage montre que les choses sont en réalité assez fluctuantes.
    En 2,5 ans (nov 2017 à juillet 2020, la gauche est passée par 15,17,16,13. La droite par 36, 32, 34, 39. Seul le centre n’a fait que refluer de 38 à 32. Le désamour pour Macron et Cie ?!

    Difficile de prévoir la suite, en grande partie liée aux décisions politiques qui seront prises d’ici 2022.
    On comprend cependant pourquoi Macron lorgne à droite, le réservoir de voix y est plus élevé.
    On comprend aussi que ni la gauche ni la droite ne peuvent l’emporter à elles seules. Tout dépend du positionnement final du gros bloc centriste.
    Bien comprendre aussi que la droite, dans ce sondage, regroupe l’électorat LR et RN, et est probablement dominé par l’électorat RN.
    Bref, rien n’est joué pour 2022. Ni pour les partis, ni pour les programmes qui pourraient être mis en avant. Je rejoins néanmoins l’auteur dans sa conclusion : on peut parier, sans risque, que l’autorité figurera sur le podium des leitmotiv 2022.

  • Vous avez entièrement raison, ce sondage est une blague grossière. Tout étant relatif, on arrive à considérer dans ce fichu pays que ne pas être communiste signifie être de droite.
    Plus rien n’a de sens. Ni les idées, ni les mots. Il en résulte l’aliénation des hommes.

  • Ce qui serait bien c’est que cette droitisation de l’électorat ait une traduction dans les urnes.
    Depuis 8 ans maintenant nous sommes gouvernés à gauche :
    Accroissement constant de la dépense publique, des pressions administrative et fiscale, laxisme sur les questions migratoire et sécuritaire, maintien du RN à un bon niveau (Élection à venir oblige).
    Tous ces paramètres rappelant furieusement l’ADN de la gauche française, canal historique. Laquelle s’est affublée d’un faux nez libéral en 2017.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’association entre droite et catholicisme est une sorte de lieu commun de l’histoire politique française. Depuis la Révolution française, en particulier à gauche, il est assez facile de confondre en un seul ennemi à abattre la réaction d’Ancien Régime, le pouvoir de l’Église catholique et la critique des privilèges sociaux et économique que cette « sainte » alliance protégerait contre le progrès social et la longue marche vers l’émancipation proposée par les diverses chapelles progressistes, qu’elles soient républicaines, socialistes ou comm... Poursuivre la lecture

Émoi (encore un) dans l’hémicycle : un député Rassemblement National aurait dépassé les bornes des limites et se serait vautré avec emphase dans les heures les plus sombres de notre histoire politique avec de vrais morceaux de racisme dedans. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la presse s’est jointe à la mêlée pour y ajouter une dose de propagande.

La petite phrase défraye la chronique paresseuse des folliculaires médiocres : alors que Carlos Martens Bilongo, député France Insoumise d’origine congolaise, évoquait la question des migran... Poursuivre la lecture

extrême droite
1
Sauvegarder cet article

Un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche a interrogé des Français six mois après la réélection d'Emmanuel Macron, sur leur choix s'ils votaient aujourd'hui.

 

"On refait le match" : l'extrême droite illibérale progresse

Même si Emmanuel Macron améliore modérément son score comparé aux résultats officiels de la présidentielle d'avril (29 % d’intentions de vote contre 27,8 %), et garde toujours la préférence des seniors, il ressort que Marine Le Pen enregistre d’une forte percée (30 % des voix contre 21,3 % des suffrages e... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles