Willis Haviland Carrier invente la climatisation – Les Héros du progrès (23)

Depuis sa création, la climatisation inventée par Willis Haviland Carrier a permis de sauver et d’améliorer des millions de vies.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Willis_Carrier_1915-Carrier corporation-Public domain

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Willis Haviland Carrier invente la climatisation – Les Héros du progrès (23)

Publié le 20 juin 2022
- A +

Par Alexander Hammond.
Un article de Human Progress

Voici le vingt-troisième épisode d’une série d’articles intitulée « Les Héros du progrès ». Cette rubrique présente une courte description des héros qui ont apporté une contribution extraordinaire au bien-être de l’humanité.

Cette semaine, notre héros est Willis Haviland Carrier, l’ingénieur américain qui a créé la première installation de climatisation moderne. Cette invention nous offre un répit contre la chaleur estivale, permet à notre espèce d’habiter des lieux auparavant inhospitaliers, augmente la productivité du travail lorsqu’elle est installée dans les usines et les bureaux du monde entier, et sauve des millions de personnes de la mort suite à un excès de chaleur.

Willis Haviland Carrier est né dans la ferme familiale à Angola, New York, le 26 novembre 1876. Il fréquente le lycée de Buffalo, à New York et, en 1897, il obtient une bourse d’État de quatre ans pour étudier à l’université Cornell.

En 1901, Carrier obtient un BSE (Bachelor of Science in Engineering) en génie électrique. La même année, il commence à travailler comme ingénieur de recherche pour la Buffalo Forge Company, une entreprise basée à New York qui conçoit et fabrique des machines à vapeur et des pompes.

Les premiers mois il travaille sur un système de chauffage pour sécher le bois de charpente et le café. En 1902, la Sackett-Wilhelms Lithographing & Publishing Company demande à Buffalo Forge de concevoir un système pour contrôler l’humidité dans son usine.

Les températures élevées et le niveau d’humidité dans l’usine d’impression de Sackett-Wilhelms étaient tels que le papier d’impression absorbait souvent l’humidité de l’air, provoquant une dilatation du papier. Cela posait un problème, car les couleurs utilisées dans le processus d’impression se désalignaient lorsque le papier changeait de taille, ce qui gâchait le processus de production.

Carrier décide de s’attaquer à ce problème. Il crée la première installation de climatisation au monde en 1902. L’invention de Carrier permettait de contrôler la température, l’humidité et la circulation de l’air de l’imprimerie Sackett-Wilhelms, et ce tout en l’assainissant. Elle fonctionnait en aspirant l’air à travers un filtre, en le faisant passer sur des serpentins remplis de liquide de refroidissement, puis en évacuant l’air nouvellement refroidi et déshumidifié.

Cette année-là, la Bourse de New York est le premier bâtiment à être climatisé. Le 2 janvier 1906, Willis Haviland Carrier obtient un brevet pour un « appareil de traitement de l’air ».

En 1915, après que la Buffalo Forge Company eut décidé de se concentrer uniquement sur la fabrication plutôt que sur la conception de nouveaux produits, Carrier et six autres ingénieurs mettent en commun leurs économies de 32 600 dollars (ou 826 800 dollars en monnaie actuelle) pour créer la Carrier Engineering Corporation.

Avec sa nouvelle société, Carrier commence à étendre l’utilisation des climatiseurs en fournissant des hôtels, des grands magasins, des cinémas et des logement privés. Ses climatiseurs sont même installés à la Maison Blanche, au Congrès américain et au Madison Square Garden.

Après avoir connu des problèmes financiers à la suite de la Grande Dépression, la société Carrier fusionne avec la Brunswick-Kroeschell Company et la York Heating & Ventilating Corporation pour former la Carrier Corporation, dont Carrier est le président du conseil d’administration.

Carrier passera le reste de sa vie à améliorer la conception et la fonctionnalité de ses unités de climatisation. Il décèdera le 7 octobre 1950 à New York.

Il meurt avant d’avoir pu assister à l’immense essor de la popularité de la climatisation pendant le boom économique d’après-guerre des années 1950, qui a vu la climatisation se répandre rapidement aux États-Unis et dans d’autres parties du monde. Grâce à son invention, l’humanité a pu, pour la première fois de son histoire, contrôler de manière constante et précise le temps qu’il fait à l’intérieur des bâtiments.

Comme l’a écrit l’économiste Walter Oi de l’université de Rochester, dans les ateliers d’usinage, la productivité du travail est à son maximum à 65 degrés Fahrenheit avec un taux d’humidité entre 65 et 75 %. La productivité est de 15 % inférieure à 75 degrés Fahrenheit et de 28 % inférieure à 86 degrés Fahrenheit.

De plus, le taux d’accidents du travail est de 30 % plus élevé à 77 degrés Fahrenheit qu’à 67 degrés Fahrenheit. Selon lui, c’est l’introduction de la climatisation qui a fait passer la valeur ajoutée par employé dans le secteur manufacturier du Sud américain de 88,9 % de la moyenne nationale en 1954 à 96,3 % de la moyenne nationale en 1987.

Encore plus fort, selon Walter Oi, la climatisation a eu un impact sur le taux de mortalité aux États-Unis. Ces taux étaient auparavant plus élevés en été et en hiver qu’au printemps et en automne, et beaucoup plus élevés dans le sud des États-Unis que dans le nord. En 1951, le taux de mortalité infantile était 45 % plus élevé dans le sud qu’en Nouvelle-Angleterre. En 1990, il n’était plus que de 13 %.

En 1942, Willis Haviland Carrier reçoit un doctorat honorifique en lettres de l’Université d’Alfred. La même année, il reçoit la médaille Frank P. Brown – un prix d’excellence en ingénierie et en sciences.

En 1985, M. Carrier a été intronisé à titre posthume dans le National Inventors Hall of Fame.

Depuis sa création, la climatisation a permis de sauver et d’améliorer des millions de vies. C’est pour ces raisons que Willis Haviland Carrier est notre vingt-troisième héros du progrès.

 

Les Héros du progrès, c’est aussi :

Article publié initialement le 28 juin 2020

Sur le web

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Cet article illustre bien pourquoi les Verts sont hostiles à la climatisation : elle favorise la productivité, en diminue le risque et réduit la mortalité.

    Je leur décerne la palme d’ « Anti-Héros du progrès » de la semaine.

  • Et que dire des grands visionnaires de « Buffalo Forge » qui ont recentré leur activité sur les machines à vapeur. (Plutôt que de s’égarer dans les machines électriques destinées à s’opposer aux volontés de la déesse Gaïa).

    (Mais non il n’y avait pas de canicule en 1915 : on n’avait pas encore inventé le CO2 anthropique !)

  • Dans ses mémoires, Lee Kuan Yew raconte que l’installation de la climatisation dans les bureaux du gouvernement de Singapour est une de ses premières décisions, précisément dans le but d’y augmenter la productivité.
    Vous souvenez vous d’avoir essayé de travailler à 30 élève dans une salle de classe au mois de juin ?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Une traduction d'un article du Risk-Monger.

Pour lire les parties précédentes : partie 1, partie 2, partie 3, partie 4, partie 5, partie 6, partie 7.

Au cours de ma vie, les sociétés occidentales ont bénéficié d'innovations qui ont immensément amélioré la santé publique et la qualité de la vie ainsi que le progrès économique et social, la sécurité alimentaire et énergétique ; et aussi de technologies qui ont assuré une aisance bien au-delà de celle dont nos grands-parents auraient jamais rêvé. Et en dehors de l'Occident, le comm... Poursuivre la lecture

La poussière ultrafine rend difficile, déjà au stade robotique, l’exploration de Mars. Elle risque de poser de sérieux problèmes aux missions habitées et à la vie humaine. Nos ingénieurs recherchent des solutions pour la Lune. Elles bénéficieront aussi à Mars car sur ce plan les deux astres sont semblables. Récemment l’Université d’Hawaï a proposé un tissu, LiqMEST, qui moyennant la dépense d’un peu d’énergie pourrait empêcher l’adhérence aux surfaces. La NASA s’y intéresse aussi bien qu’à d’autres solutions qui lui sont complémentaires. Elle... Poursuivre la lecture

Les avancées récentes dans le domaine des interfaces cerveau-machine (BCI, brain–computer interfaces en anglais) ont permis de redonner la parole à des personnes paralysées, ouvrant ainsi la voie à une meilleure qualité de vie et à l'inclusion. Une révolution scientifique portée par des chercheurs de l'université Stanford, qui ont réussi à transformer les pensées en paroles grâce à des électrodes implantées dans le cerveau.

Cette nouvelle ère de la communication neuronale ouvre des perspectives prometteuses pour l'amélioration de la sa... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles