Quand conduire était un plaisir… mais ça, c’était « avant »…

La sécurité routière s’améliore considérablement. Pourquoi alors amplifier la politique des radars ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Citroen DS sales brochure by Darren Davis(CC BY-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quand conduire était un plaisir… mais ça, c’était « avant »…

Publié le 28 juin 2020
- A +

Par Alain Astouric.

Croyez-moi ou pas mais j’ai connu une époque où conduire était un plaisir.

Depuis que les autorités ont trouvé plus intelligent et surtout plus facile de multiplier les radars plutôt que verbaliser les fainéants qui se croient seuls et « oublient » le clignotant ;

depuis que je dois dépenser presque autant d’énergie à deviner la vitesse à laquelle j’ai le droit de rouler qu’il n’en faut pour surveiller la route ;

depuis qu’il existe des limitations impossibles à respecter, surtout quand un poids lourd vous colle ;

depuis que quarante mille ronds-points ont envahi le territoire, inversant dangereusement les priorités ;

depuis que la voiture est très mal vue en ville et que je conduis dans l’angoisse de croiser un vélo à contre-sens ;

depuis qu’une fois garé j’ai toutes mes chances de cogner la portière sur un plot de béton ou sur l’un des potelets qui foisonnent sur nos trottoirs… conduire m’est devenu nettement moins agréable.

Fin 1972 le chiffre tombe : 18 000 automobilistes ont perdu la vie. L’année suivante, une limitation à 130 kilomètres heure est instaurée sur les autoroutes pour briser la spirale mortifère de la vitesse.

En quelques dizaines d’années nous voilà passés du laisser-faire débridé, sans ceinture, sans appuie-tête, sans airbag, sans ABS et surtout sans contrôle technique ni véritable limitation de vitesse à la culpabilisation systématisée et à la sanction automatisée de l’automobiliste.

Culpabilisation à un point tel que ceux des journalistes qui ont le mieux senti l’air du temps, ont pris pour habitude de qualifier de « chauffard » tout automobiliste impliqué dans un accident de la circulation, quelquefois alors même qu’ils en ignorent encore les circonstances exactes.

Le plus étonnant dans tout cela, le plus regrettable c’est que conduire est devenu un souci au moment où nos voitures devenaient les plus sûres et les plus agréables à mener. Largement pourvues de système de sécurité active, comme passive, nos autos savent maintenant se déformer pour absorber en partie les chocs. Elles savent aussi freiner intelligemment et certaines vont même jusqu’à anticiper le danger.

Les voitures « poubelles » ont presque toutes disparu et les routes françaises sont généralement en bon état. Quant au réseau autoroutier, s’il est vrai qu’il nous coûte cher et même anormalement cher, il n’en est pas moins l’un des meilleurs au monde.

Dans le même temps, les moyens de prévention comme ceux de secours se sont considérablement améliorés et la médecine d’urgence a fait d’immenses progrès.

En d’autres termes, les conditions sont maintenant réunies pour que les choses se passent au mieux.

D’ailleurs le nombre de victimes de la route a considérablement diminué. Et alors que malgré les difficultés économiques le flot de circulation se maintient ou ne décroît que légèrement, et seulement dans les centres-villes d’où l’automobile est systématiquement écartée, cette baisse des victimes se confirme chaque année un peu plus. Ce qui constitue en soi la meilleure des nouvelles que l’on pouvait espérer.

Alors pourquoi ? Pourquoi, puisque comme nous venons de le dire les conditions sont maintenant réunies pour que les choses se passent plutôt bien sur la route, faudrait-il poursuivre et même amplifier la politique du radar piège ?

Voir les commentaires (32)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (32)
  • C’était mieux avant… Une veille chanson populaire.
    Pour les nostalgiques il y a l’Afrique, les pays de l’est ou la voiture est encore un symbole de liberté…. Avec une bonne assurance sur la vie. J’ai rouler en Hongrie Roumanie il y a quelques années.. Fallait avoir le cœur bien accroché… Sans doute encore aujourd’hui.

  • Article hautement philosophique !…
    Ça fait 35 ans que j’ai mon permis et j’éprouve à peu près autant de plaisir à conduire qu’avant. Le régulateur/limiteur de vitesse apporte un confort de conduite remarquable sur autoroute et une bonne protection contre les radars.
    La sécurité routière est un sujet incontournable pour un état en déficit chronique.

    • Peut être même un peu plus, 400ch sous le capot c’est autre chose que les 30 bourrins de la dauphine.

    • c’est vrai que rouler sur autoroute c’est le summum du bonheur pour un conducteur , à mon humble avis vous n’avez jamais aimé rouler vu que vous n’avez rien compris à l’esprit de liberté que procure un véhicule.

    • Vous avez donc un trajet routinier encore acceptable ce qui vous permet d’ignorer royalement que des millions de gens se tapent un véritable enfer dans et autour des villes.
      Je vivais à la campagne et j’avais aussi beaucoup de plaisir, il y avait un uniforme tous le 1er janvier et les radars étaient peu nombreux et bien localisés.
      J’ai déménagé en ville voici 4 ans et c’est une horreur absurde, non seulement sur le plan de la circulation, mais aussi celui de la sécurité et de l’économie.
      J’en suis presque venu à louer le Covid qui me permettait enfin de faire un trajet de 6 km un peu plus vite qu’avec un cheval de trait du 15ème siècle.

  • @ Alain Astouric : enclenchez le régulateur adaptatif, collez vous dans le flux et attendez que ça se passe en regardant le paysage.

    • Quel régulateur adaptatif ?
      Avant de rejoindre l’autoroute, 100 km de départementale bien droite où seuls les décors colline/moulin à vent et la végétation folle des ronds-points masquent le clocher du village au loin. Les camions exportateurs de porcs ou de carottes qui font du stop and go avec ces ronds-points, les rétrécissements qui vous font trembler quand vous les croisez, et les panneaux radar fréquent avec le radar emmailloté seulement 8 fois sur 10 dans ses sacs poubelle, vous avez un régulateur adaptatif pour ça, vous ? Eh bien maintenant que vous l’avez avoué, ça sera interdit sous peine de prison ferme dès que le ministre aura eu le temps de signer le décret !

  • pourquoi amplifier la politique du radar piège ? en voilà une drôle de question ! pour remplir les caisse de l’état pardi ! c’est pas plus compliqué ;

  • La politique actuelle n’est pas menée par des hommes d’État qui viseraient l’intérêt du pays mais par des technocrates qui se sont fait élire par défaut et qui ne maîtrisent véritablement que la facilité réélectorale par l’apparence et la parole. La politique routière est un bel exemple de faire semblant : on clame la sécurité et on met en place un système automatique de racket massif sans plus contrôler les véritables fautes de conduite que l’on constate pourtant quand on circule beaucoup !

  • La nature a horreur du vide.

    Disait Aristote pour expliquer le monde. Nous avons connu ces 50 dernières années un grand vent de liberté avec l’automobile. Pouvoir se déplacer où on le souhaite quand on le souhaite sans dépendre des autres.

    Puis nous avons acquis la liberté d’expression, d’échange des idées et de connaissance et on nous reprend notre liberté de circuler.

    Tout porte à croire que le monde a simplement horreur de la liberté ! Une liberté doit être compensée par la perte d’une autre. Ceux qui régentent le monde veillent à cela. La classe au pouvoir restreint toujours la liberté de la plèbe. Autrefois le gueux n’avait pas le droit de braconner sur les terres du seigneur, aujourd’hui le simple citoyen doit resté cloîtré chez lui pendant que l’élite urbaine et conscientisée va étudier la fonte des glaciers au pôle sud.

    Le monde change. Il a toujours changé. L’individu, la morale, D.ieu (qu’il ait 6 bras ou soit une planète) ont toujours été des prétextes pour imposer un pouvoir. Une dictature morale en vaut une autre. Mais la question que je me pose est : cette nouvelle organisation du monde voulue par une frange minoritaire d’une petite partie décadente de la population mondiale est-elle viable ? Nous sommes ouvertement engagés dans la t.ransition du « q.uoi qu’il en coute » et plus discrètement et sournoisement dans un « reset » de l’économie – et du tant pis pour les conséquences au delà même de savoir qui seront les perdants.

    Cette année la c.anicule aura lieu en septembre.

  • En 2020, la voiture sert uniquement à de petits déplacements et est inutile en ville.. Pour les grands déplacements il y a le train ou l’avion. D’ailleurs, hors ruraux, une voiture devrait être louée au coup pas coup… Et paf des moins par les machos adorateurs de rodeos et à la virilite…

    • Et vous allez comment chez le médecin, à la gare ou à l’aéroport ? Et vous mettez le pack d’eau et celui de lait dans votre sac à dos ? Tous ceux qui auraient une vie différente de la vôtre sont pour vous des bouseux ou à la rigueur des voyous de cités, et vous seriez en droit de régler leur vie à votre idée ?

      • J’ai habité en ville , tout à pied et pour les charges lourdes, la poussette de marche.. Mon gros soucis, ou garer ma bagnole sans faire voiture abandonnée… Et puis il y a le taxi pour l’aéroport.. Au prix où est le parking… Ou le loueur de bagnoles pour le weekend a la mer ou le car pour le ski( Lyon)….. Mais je ments un peu, je ne me passerais jamais de Ma bagnole.. Fait ce que je dis pas ce que je fais et n’aimerai pas faire

    • J’ai habité en centre ville, en péri-urbain, à la campagne, et j’ai tjs eu une voiture, qui est un instrument de liberté inégalé.
      Quand j’habitais dans le centre, il faut bien prendre sa voiture pour aller bosser, pour aller se balader le WE. Evidemment si vous êtes chômeur..
      Sinon sans voiture c’est l’isolement.
      Il reste le cas de Paris où en effet on peut se passer de voiture, mais pas la région parisienne.

      • et encore : avec des jeunes enfants (poussettes et autre landau) et des bagages : bon courage dans les transports en commun !!!

    • on en reparle quand viendra l’hiver , quand il va pleuvoir, quand tu auras des amis à emmener ou un déménagement à faire ..et encore même sans ça t’es qui pour interdire aux autres d’aimer la voiture? un sacré libéral oui.

    • J’ai aussi été jeune et ne me déplaçais qu’à vélo jusqu’à 35 ans.
      Après, j’ai eu des enfants et à ma grande surprise, le porte-bagage ne semblait pas pouvoir contenir deux cornets de commission ramollis par la pluie et deux enfants trempés et frigorifiés.
      Quant à passer 2 heures par jour dans des transports en commun inefficaces voir dangereux et sales, j’ai envie de dépenser autrement le temps que j’ai à passer sur terre surtout au 21ème siècle.
      Je veux bien faire le deuil des voitures volante promises, mais avoir à la place un réseau absurde et moyenâgeux, non.

      • en 4 ans de résidence en région parisienne j’ai calculé 1600 heures perdues dans les transports en commun, soit une année de travail au 35 heures !

  • Rappelez vous Raymond Devos et sa complainte du percepteur: « Des sooooooous, …..des sooooooous  » et voilà que le gouvernement nous fait un parfait remake

  • Quand le progrès est source de liberté et de bien être, pour faire une synthèse avec les autres articles du jour, il est urgent de le désigner comme un ennemi car les politiciens de tous poils se voient l’herbe coupée sous les pieds et ramener à la seule nécessité d’une bonne et saine gestion des actifs ce qui n’est pas pour eux un bon premier rôle.
    C’est effectivement ainsi que pour exister ils choisissent le pire des chemins, celui de la coercition, et donc à terme du totalitarisme en se raccrochant à des croyances fabriquées de toutes pièces pour satisfaire leur ego.
    Il n’y a rien de plus dangereux pour eux qu’un peuple responsable et libre tant dans ces comportements que dans ces choix. Alors brisons le!
    De plus ce que nous venons de vivre est un bon banc d’essai pour tester les moyens qui nous mènerons vers une dictature. En somme, la continuité de la lutte des classes par d’autres moyens…

  • Ils ont même rendu la ville plus dangereuse, en multipliant les priorités illusoires, les voies réservées, les goulots, les ralentissements hors contexte.
    Conduire demande une attention de Sioux et si effectivement le nombre de morts en voiture ont diminués, ce qui serait arrivé de toute manière avec une législation beaucoup plus souple, ceux des deux-roues explosent sans même parler des « petits dommages » qui ont un coût humain et économique « qu’on ne voit pas », ou plutôt que les politiques et les journalistes peuvent ignorer royalement comme ils peuvent aussi ignorer que le ralentissement du flux dans la « circulation sanguine » de ce pays contribue à l’étouffer un peu plus.
    .
    Le socialisme, c’est le caillot sanguin, mortel et délétère de la civilisation.

  • c’est beau une DS cabriolet !

  • Suppression des limitations de vitesse.
    Généralisation des vitesses conseillées.

  • Non, les voitures actuelles sont des veaux sans âme ! Rien à battre des automatismes et de la connectivité ! Mon régulateur de vitesse, c’est mon pied droit. Je vais le plus souvent possible dans les Balkans. Là-bas, on peut encore conduire en toute liberté.
    Je garde ma Subaru de 13 ans et 275000km et j’adore la StreetKa de ma fille. Mais je suis un mauvais écocitoyen et je déteste le vélo. Na !

    • pourquoi dire que vous êtes un mauvais écocitoyen? la majorité du temps ce sont celles et ceux qui vous critiquent qui polluent le plus sans s’en rendre compte …un peu comme celles et ceux qui vous font la morale et qui ont tout pour la fermer

  • « …et les routes françaises sont généralement en bon état. Quant au réseau autoroutier, s’il est vrai qu’il nous coûte cher et même anormalement cher, il n’en est pas moins l’un des meilleurs au monde. »
    Vrai il y a 40 ans.
    Visiblement, l’auteur n’est pas sorti de France depuis très longtemps pour voir les réseaux routiers et autoroutiers de certains autres pays européens…

  • le réseaux des autoroutes « un des meilleurs du monde » les medecins, les traitements et les hôpitaux, le président, les ministres étaient aussi les meilleurs du monde.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

Article disponible en vidéo ici.

L’innovation ne peut guère être planifiée, encore moins par un État. Par exemple, la raison pour laquelle nous roulons en voiture à essence provient d’une pénurie de baleine.

 

Pétrole, un éternel remède

L’humanité utilise le pétrole depuis l’Antiquité. Son mode d’extraction est particulièrement laborieux. Comme son origine grecque l’indique, pétrole signifie « huile de roche ». Certaines roches transpirent cette mystérieuse huile, ce qui donne des boues bitumineuses.

Le pétrol... Poursuivre la lecture

Les politiques n’aiment pas l’innovation. Ils la tolèrent si celle-ci se fait dans des laboratoires agréés, avec marqué « innovation » au-dessus de l’entrée et sur les papiers à en-tête, et avec des subventions décidées en commission et un planning bien défini : janvier, définition des objectifs ; février, rédaction du rapport préliminaire destiné aux politiques ; mars, échanges avec les politiques ; avril, mai, juin… décembre (des années à venir), remise du ou des prototypes et du rapport final aux politiques.

Le lamentable exemple ré... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles