Convention citoyenne : vers le totalitarisme écologiste ?

Se met en place le totalitarisme le plus subtil et le plus féroce que l’humanité ait connu. En restreignant constitutionnellement les libertés publiques et en marginalisant le progrès scientifique.

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Convention citoyenne : vers le totalitarisme écologiste ?

Publié le 28 juin 2020
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Par Patrick Aulnas.

Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat reflètent, sans surprise, l’idéologie écologiste. Les propositions concernant notre manière de travailler, de nous loger, de nous nourrir ou de nous déplacer ne surprendront personne. Elles sont dans la droite ligne de la doxa.

Mais deux éléments doivent être mis en évidence : une proposition de révision de la Constitution, visant à restreindre les libertés publiques et une omission volontaire mais particulièrement significative, à savoir l’énergie nucléaire.

Les bases juridiques du totalitarisme écologiste

La Convention propose d’ajouter un alinéa au préambule de la Constitution :

« La conciliation des droits, libertés et principes qui en résultent ne saurait compromettre la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité. »

Le préambule de la Constitution définit des principes généraux pouvant servir de base aux décisions du Conseil constitutionnel pour annuler une loi.

Le texte proposé permettra donc au législateur de restreindre les libertés en vue de préserver l’environnement, sans aucune censure possible du Conseil constitutionnel.

Le caractère général et impersonnel du texte permet d’imaginer toutes les évolutions ultérieures. L’idéologie écologiste disposerait d’un principe constitutionnel autorisant l’adoption de lois liberticides. Interdiction de production ou de déplacement, règlementation restrictive de la recherche, infractions pénales nouvelles (l’écocide est proposé) trouveraient une justification dans le préambule de la Constitution.

La Convention propose également d’ajouter un alinéa à l’article 1er de la Constitution :

« La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. »

Il s’agit là encore de faire entrer l’idéologie écologiste dans les principes juridiques de base de la République. L’article 1er énumère en effet les caractéristiques fondamentales de notre démocratie : liberté de pensée, égalité des citoyens, égalité homme-femme.

On perçoit toute la naïveté propre aux idéologies lorsqu’il est question d’ériger en principe juridique fondamental « la lutte contre le dérèglement climatique ». Le GIEC lui-même débat pour donner un contenu à ce concept. Et plus généralement, le climat étant naturellement évolutif, on imagine aisément le byzantinisme des discussions juridiques sur le caractère anthropique ou non de tel ou tel « dérèglement ».

Aux yeux des adeptes de l’écologisme, tout cela importe peu. Fonder en droit le totalitarisme, faire reculer enfin cette détestable liberté que se sont octroyée les Hommes, voilà ce qui compte vraiment.

Quelques phrases érigées en principes juridiques suffisent toujours pour faire illusion lorsqu’il est question d’imposer à tous le monde idéal du futur. Staline n’emmenait-il pas les Russes vers l’Eden de la société sans classes ?

Surtout, ne rien dire de l’énergie nucléaire

Pourquoi ? D’abord parce que le sujet est clivant et que l’énergie nucléaire conserve en France de nombreux partisans. Mais surtout parce que l’idéologie écologiste est fondamentalement anti-technicienne. Recourir au vent et au soleil, fort bien. Mais aller chercher l’énergie présente dans le noyau de l’atome, certainement pas !

Dans l’histoire de l’humanité, il s’agit pourtant de la dernière découverte dans le domaine énergétique. Le nucléaire civil a causé beaucoup moins de morts que l’exploitation du charbon ou du pétrole. Avec la fusion nucléaire, il recèle, au terme de plusieurs décennies, des potentialités énergétiques considérables.

Mais précisément, il s’agit d’une nouvelle technologie et toute technologie nouvelle est suspecte pour les idéologues de l’écologie. Pour eux, l’aventure humaine ne doit pas être une aventure technologique, mais une construction politique. Il faut donc que les politiciens puissent manipuler simplement notre devenir énergétique, au-dessus des scientifiques et des techniciens. Le nucléaire leur échappe car sa complexité ne permet pas aux militants devenus politiciens de dominer le sujet.

Il ne faut jamais perdre de vue que l’un des fondements conceptuels de l’écologisme est l’idée d’autonomisation croissante des sciences et techniques à partir de la révolution industrielle. Ce n’est plus l’Homme qui domine la technique pour la mettre à son service, mais la technique qui configure le devenir de l’humanité par son impitoyable rationalité. Pour les écologistes, il convient de remettre le monde à l’endroit et de redonner le pouvoir de dessiner notre destin à ceux dont c’est la vocation : les politiciens.

Les progrès scientifiques dans le domaine nucléaire (la fusion), faisant l’objet de recherches aux quatre coins du monde, sont à bannir impérativement. Ils font progresser la physique et risquent d’aboutir à une nouvelle technologie. L’enchaînement pernicieux de la domination technologique se poursuivrait donc. Aucun risque avec les éoliennes et les panneaux solaires, qui resteront toujours à la médiocre hauteur des politiciens.

Totalitarisme subtil et féroce

Ainsi se met en place, pas à pas, le totalitarisme le plus subtil et le plus féroce que l’humanité ait connu. En restreignant constitutionnellement les libertés publiques et en marginalisant le progrès scientifique, les hérauts de l’écologisme remettent fondamentalement en cause l’autonomie de l’individu, principe fondamental de nos sociétés libres depuis le XVIIIe siècle.

Qui ne voit en effet que peu à peu réapparaît une nouvelle hétéronomie. Nous devenons dépendants, comme jamais, de petits politiciens avides de pouvoir et d’une énorme administration publique contrôlant chacun de nos gestes.

 

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  • Ne soyons pas buté, être ecolo, près de la nature, c’est sympa . Des pistes cyclables des arbres des murs végétalises des potagers sur le toit, génial. Des voitures électriques silencieuses quel plaisir ce silence et et l’odeur des fleurs revenus.. Et puis Avec la decroissance nous re-découvrirons les plaisirs d’antan…. Vous savez, l’époque où on bossait 72 h par semaine, pas de vacances pas de frigo pas de chauffage pas d’eau courante pas de secu , rien, la belle vie.

    • Les toilettes dans la cour prrès du potager. Le top surtout pas par -20 🙂

    • Ne soyons pas naïf. La nature c’est plein de virus, de moustiques et de prédateurs en tout genre. La nature c’est bien quand elle est domestiquée, dominée, maîtrisée par l’être humain.

    • Tout ça pour 0.0004°C!

      A rappeler sans modération :

      – le CO2 n’est que le 3e contributeur à l’effet de serre derrière la vapeur d’eau et le méthane.
      – en deçà de 150 ppm de CO2, la photosynthèse s’arrête.
      – 95% de l’effet de serre du CO2 atmosphérique est produit par les 200 premiers ppm.
      – les émissions humaines de CO2 sont faibles par rapports aux émissions de l’océan (plus de la moitié) et de la biomasse terrestre (plus du tiers).
      – le passage de 200 à 400 ppm de CO2 s’est traduit par 18 millions de Km2 de surface végétalisés supplémentaires (1/6e du total).
      – les variations de température moyennes constatées depuis 1800 ne sont pas corrélées aux variations de la teneur en CO2 atmosphérique.

  • le plus grave est à venir ; enivré par leur succès , les écolo envisagent d’être au pouvoir en 2022 avec l’aide des socialistes ; et ils risquent fort d’y parvenir ; les veaux français dirigés par le parti des pastèques , ce pays sera vraiment foutu ;

  • Un président écolo-végan… Un repas : Tripoux de l’Aveyron suivi d’une bonne part de Livarot et deux heures plus tard au tribunal en comparution immédiate, est-ce ça l’avenir ?
    Et à quand une organisation protectrice des végétaux associée aux végans et la naissance d’une société (g)astronomique des repas pilules ????

  • Oui cette idéologie porte en elle tous les stigmates d’un « bon » totalitarisme.
    Pour moi elle n’a rien de nouveau. C’est une résurgence des religions primitives qui déifiaient la nature et à laquelle il fallait souvent sacrifier des humains. On l’a aussi vu réapparaître avec Rousseau et nous voyons ici surgir une autre tête provenant de la même hydre. Les gens ignorent souvent à quel point le christianisme était révolutionnaire , en plaçant résolument l’homme comme gestionnaire et dominant de la nature. Il n’est absolument pas un hasard que les civilisations chrétiennes aient mis des longueurs d’avance à toutes les autres sur le plan technologique et scientifique (contrairement à ce qui est ressassé dans certaines loges maçonnes …) Ce qui est ici en jeu avec l’écologie relève d’un changement majeur de la place de l’homme dans le monde.

    • Qu’appelez vous religion primitive au juste ? Celles inconnues dont on supposent qu’elles occupaient nos très lointains ancêtres, ou plus proches, celle des grecs nous ayant donné Gaïa et consort ?
      Cette question parce qu’en fait, la théogonie nous présente une Gaïa cruelle et indifférente, qui engendre d’autres dieux devenant moins cruels à mesure que les générations les éloignent de cette originelle ancêtre ; bref, même les très anciens n’étaient pas aussi aveugles que nos écolos.

  • Comment peut on adhérer à cette convention lorsque l’on entend les âneries proférées par Mathilde Imer ..
    L’imbecilisme n’a plus de limite.
    Il serait bien de donner les vrais chiffres et d’expliquer qu’il y a d’autres solutions tout aussi valable que le bio,ou que le nucléaire est sûrement plus écologique que des panneaux solaires ou photovoltaïques qui sont des plus aléatoires et pollueront beaucoup plus la planète dans 20 ans.
    Soyons intelligents et choisissons des solutions qui ne soient pas farfelus.

  • «Avec la fusion nucléaire, il recèle des potentialités énergétiques considérables…»
    Des études sont en cours depuis plusieurs décennies et pour l’instant ON ne sait pas faire ! Alors en attendant ON enclenche la prohibition des climatiseurs, de tous les moyens de chauffage et de déplacement ?

  • Ainsi se met en place au pas à pas, le totalitarisme le plus subtil
    Mais on y est déjà dans le totalitarisme. On est juste « En Marche » dedans. Comme on a pas encore glissé, on ne s’en est pas aperçu.

    Les Allemands trouvaient Adolf sympa. Nous avons notre Emmanuel. Chacun son tour.

  • La situation de la France est aujourd’hui très mauvaise et ce dans tous les domaines: éducation, sécurité, santé, économie, chômage… Plus des mouvements séparatistes qui prétendent imposer une relecture de notre histoire et de nos modes de vie. L’écologisme au pouvoir sera, soyons en sûrs, le dernier clou sur le cercueil de la France.

  • De plus en plus, je trouve que certains olibrius veulent revenir au temps de Louis XIV: en ce temps là, il y avait une infime minorité, les nobles qui vivaient plus que confortablement avec moultes larbins à leurs basques et la vaste majorité du peule, paysans attaché à la terre (cette bonne Gaïa!) qui passait sa vie (courte) à trimer pour cette petite minorité.
    Remplacer les nobles par les hauts fonctionnaires et politiciens et le peuple par ces français accablés d’impôts et de taxe (comme au XVIIème) que de nombreuses lois écolos vont contraindre à juste survivre tant tout le reste sera interdit.
    Quel bel avenir vous nous baillez-là, messieurs les écolos-fascistes!

    • les nobles de l’époque souffraient également (pas plus de médicaments, d’antidouleurs, et autre que le bas peuple). Peut-être un peu mieux nourris et encore…

    • Ils étaient moins accablé d’impôts et de taxes que sous la République. Mais pour l’aristocratie vous avez raison. D’où le mépris de Macron pour les gens du peuple!

  • « La République ……///……. lutte contre le dérèglement climatique. »
    Les prétentions de « La République » sont infinies et stupides: Qui peut prétendre que le climat terrestre a été « réglé » une fois pour toutes et ne peut changer au cours des siècles ( ou des millénaires, ou des millions d’années?). Et ce dérèglement, il s’est fait par rapport à quelle référent climatique? Et qui en est donc responsable? Quand? Comment? Pourquoi? Et que faire bon sang!!!? Personne n’a encore répondu à ces questions et ceux qui prétendent avoir des réponses essaient juste de nous enfumer pour tirer les marrons du feu à leur profit.

  • Les marxistes n’ont pas réussi à imposer le totalitarisme au nom de l’égalité, alors les écologistes (ce sont les mêmes) prennent le relais au nom du climat.
    Et cela dans l’indifférence de la population dont l’attention est dirigée vers un virus.
    Ce qui est grave c’est que tant de gens se désintéressent de la liberté.

  • Est-ce que cette « convention citoyenne pour le climat » est représentative de l’opinion des Français?
    Nos concitoyens sont-ils vraiment d’accord pour troquer la liberté contre un totalitarisme qui prétend pouvoir contrôler le climat?

  • l’écologisme est, ou bien un totalitarisme, si la preservation de l’environnement est mise en premier, ou bien..vide de sens, si l’homme et la nature sont mis en premier tous les deux(!,?)..

    le problème des totalitaristes écologistes est qu’ il y aura toujours plus radicaux qu’eux..

    tout est d’ailleurs dans le atteinte « grave » à l’environnement ce simple adjectif est supposé sauver de l’outrance mais c’est une erreur. tuer un simple insecte peut etre grave..

    l’agriculture, ecocide, le tourisme ecocide, le telephone, écocide, internet, ecocide, manger de la viande tous les jours, ecocide.. etc etc..

    on va souffrir; mais on va rire aussi ..

  • Philippe Noiret disait que pour être communiste, il fallait être malhonnête ou con.
    Pour voter écolo et promouvoir une dictature soft mais impitoyable, il faut également être malhonnête (couleurs pastèque) ou con comme tous ces électeurs ayant un coeur prêt à éclater et un petit poix en guise de cerveau!

    • non il faut être malhonnête ET con

    • Plus exactement, il a dit : pour être communiste après tout ce qui s’était passé, il fallait « être con ou malhonnête » ce qui ne veut pas forcément dire qu’il rejeta les idéaux de justice sociale. Il a dit aussi ceci  » chez Guillaume Durand, contre cette « obscénité », c’est son mot, du Paris-Dakar, un crachat, disait-il, sur la misère des pays traversés »

  • Dans une société vraiment démocratique la constitution ne devrait pas être utilisée pour contrarier durablement les aspirations du peuple. Le peuple doit être au sommet de l’édifice (y compris pour déléguer tous les pouvoirs, notamment judiciaires qui devraient être soumis à élection). Instaurer des verrouillages par la constitution relève du totalitarisme ou de la dictature à l’ancienne. La constitution doit se limiter aux grands principes approuvés à la majorité qualifiée (pas seulement un referendum à 50, 001 % mais au moins 66;6%). Je considère qu’il est parfaitement légitime de refuser d’accepter une constitution qui n’est pas approuvée au moins à ce niveau. A ma connaissance il n’y a pas une telle proportion de la population qui ait acceptée les mesures les plus structurantes (principe de précaution, traités européens…).

    • Une bonne constitution doit pouvoir laisser s’exprimer toutes les minorités, et la premiere d’entre elle, l’individu.
      La DDHC est en préambule et ne doit pas être modifiée. L’état doit respecter les droits individuels. Tout en découle.
      Apres c’est de la tambouille technique, qui élit qui, comment, tout les x années, quels sont ses pouvoirs, ses limites et les contre pouvoirs. Etat de droit, séparation des pouvoirs, etc…
      La constitution américaine est sacré au US, ils ont de la chance d’en avoir une d’esprit libérale, alors que bcp d’homme politiques US sont des bons sociaux-démocrates, Roosevelt, Obama, par exemple.

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