Coronavirus : faut-il porter plainte contre les élus ?

OPINION : plus de 80 plaintes ont été déposées devant la Cour de justice de la République contre des membres du gouvernement en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Photo by Bill Oxford on Unsplash - https://unsplash.com/photos/OXGhu60NwxU

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Coronavirus : faut-il porter plainte contre les élus ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 17 juin 2020
- A +

Plus de 80 plaintes ont été déposées devant la Cour de justice de la République contre des membres du gouvernement, et les actions en justice contre les élus continuent de se multiplier dans le cadre de présumées négligences de l’action publique à gérer la crise du Covid-19.

Pierre Farge, avocat, rappelle les bases légales de la responsabilité de l’État, relativise les risques d’un tel engagement, et invite plutôt à se tourner vers le premier responsable de celle-ci : la Chine.

Par Pierre Farge.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont mis en place des commissions d’enquête aux pouvoirs étendus et aux missions spécifiques, notamment aux fins d’évaluer les erreurs que le gouvernement aurait pu éviter dans le cadre de la crise du Covid-19. L’ouverture de ces commissions d’enquête parlementaire marque une pratique tout à fait récente dans l’histoire française. La commission d’enquête sur l’affaire Benalla avait par exemple été la première du genre sous la Cinquième République.

Éviter tout risque de dérive populiste

Obéissant sans doute à un effet de mode, voilà donc l’exécutif qui envisage à nouveau de réaliser son propre audit sur sa gestion de la crise. Le gouvernement souhaite se pencher sur les efforts fournis aux côtés de l’administration dans le cadre d’un « travail indépendant et collégial ». Chacun appréciera le caractère « indépendant et collégial » que peut avoir cette initiative, et la remise en cause de la séparation des pouvoirs.

Sans polémiquer, je pense qu’il revient plutôt d’écarter tout risque de dérive populiste visant à accabler tel ou tel élu, ou tel ou tel ministre, des initiatives qu’il aurait eu, ou n’aurait pas eu dans l’exercice de ses fonctions.

Ce rôle revient en effet à la Cour de justice de la République. Et l’exercice de cette voie de recours assure qu’elle reste très limitée au regard du nombre important de classements sans suite, du délai énorme d’instruction des affaires lorsque les poursuites sont engagées – et traduisent finalement les intéressés lorsqu’ils n’ont souvent plus de mandat -, sans parler des victimes qui ne peuvent se constituer partie civile.

Sans plaider pour une totale irresponsabilité pénale de nos politiques, je pense plutôt à rappeler qu’ils ont fait ce qu’ils pouvaient, avec les informations incomplètes et souvent contradictoires dont ils disposaient. Ils ont pris des décisions à certains moments, avec des arguments fondés, assumant la part de risque, et expliquant l’impératif d’avancer. Le pire dans cette crise aurait été de ne prendre aucune décision.

Le pragmatisme impose plutôt aujourd’hui de se relever économiquement, et ce n’est pas un ministre derrière les barreaux qui le permettra.

L’impunité de la Chine

Dans une tribune parue dans Le Figaro et co-signée avec ma consœur Odile Madar, je déplorais en droit le peu de recours envisageables devant les instances internationales, et appelais à une coalition d’États occidentaux pour imposer une enquête indépendante sur le territoire chinois, sur l’exemple malheureusement resté isolé de l’Australie.

Ce sentiment d’impunité de la Chine devant les instances internationales est sans doute à l’origine de son silence coupable : elle s’est autorisée à manœuvrer, à mentir au monde entier, parce qu’elle savait qu’elle n’aurait pas à répondre devant aucune instance.

L’origine de ce virus est avant tout chinoise, la Chine en a volontairement caché l’origine et la gravité pendant de longues semaines qui auraient pu éviter la propagation que nous connaissons aujourd’hui. C’est donc vers elle qu’il revient de se tourner en exigeant une enquête indépendante, qu’elle se refuse curieusement à tenir jusqu’à aujourd’hui, promettant plutôt de le faire lorsque l’épidémie sera terminée et les preuves détruites. En exigeant encore l’engagement de leur responsabilité pour le mensonge, en exigeant des comptes pour les milliards de frais auxquels elle nous a contraint, et nous obligera encore longtemps.

Plutôt qu’un tribunal franco-français jugeant nos ministres, c’est cette solidarité de tout le pays parlant d’une seule voix dans le monde qui permettra de se reconstruire.

Nous pouvons être le pays qui redonne confiance et courage en exigeant une enquête en Chine pour la contraindre à accepter une enquête indépendante. Nous sommes la France aux yeux du monde et nous avons tout à gagner en exigeant cette enquête avec nos partenaires européens.

La question de représailles commerciales éventuelles de la Chine peut évidemment se poser. Toutefois, les chiffres ne donnent pas raison : la Chine n’est que la septième destination des investissements français à l’étranger, et ne représente que 15 % du volume des échanges avec l’Union européenne. La majorité de notre commerce est intra-européen.

Seul un courage politique et une solidarité mondiale pour imposer une enquête indépendante sur le territoire chinois, pour acter l’origine de cette catastrophe mondiale permettra d’en prévenir une nouvelle.

Voir les commentaires (51)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (51)
  • Je ne suis pas d’accord. La responsabilité du gouvernement est énorme dans le bilan désastreux de la France : à la gestion lamentable des masques et tests viennent
    s’ajouter des instructions criminelles : pour la population ne pas consulter son médecin traitant en cas de soupçons d’infection et attendre chez soi en prenant du paracétamol en attendant un stade avancé et une hospitalisation, pour les médecins ne pas prescrire d’antibiotiques ni d’antiviraux… puis cerise sur le gâteau un confinement rigide et absurde de tous laissant les personnes contaminées contaminer leur famille alors que ce sont ces personnes qui auraient dû être isolées. Le gouvernement s’est même targué d’avoir imposé le confinement le plus strict d’Europe est-il fier des morts induits par cette décision : morts immédiats par crise cardiaque et morts à venir par le non suivi et la non détection des cancers. Que dire de l’enfermement des plus faibles dans leur chambre sans visite de leur famille, s’en remettront -ils, eux qui ont perdu muscles et raison de vivre?

  • La Chine.. Mais bien sûr, il faut un coupable , combien d’ambassades et de services d’espionnage en Chine ?
    Rien que pour la France, l’état a agit très rapidement, en interdisant certains produits, en a brûlé d’autres et fait de la désinformation à grande échelle… C’est la faute de la Chine..
    Bien entendu de ces fausses commissions il ne sortira rien quand à la justice… On sait ce qu’elle vaut, rien.

    • La Chine communiste a des responsabilités dans cette affaire, c’est évident. Mais M. Farge, en bon juriste, devrait savoir qu’une culpabilité n’en efface pas une autre (celle des décideurs français).

      • Pas certains que les « décideurs français » soient des decideurs mais plutôt les exécutants des basses oeuvres.

  • un ministre ne finit jamais derrière les barreaux quelle que soit les conneries qu’il fait ; pire , au bout de quelques années ils reviennent sur la scène politique ;

  • Contrepoint donne dans le « responsable mais pas coupable » Une vrai commission d’enquête indépendante pourrai révéler l’incompétence dissimulé par des mesures autoritaire, une arrogance du pouvoir bien Française.
    Le scandale est équivalent à l’affaire du sang contaminé avec des concéquences économiques pour les 5 ou 10 prochaines années.

    • Même pas.
      On peut reprocher bien des choses aux protagonistes de l’affaire du sang contaminé mais à l’époque, ils avaient agit en fonction des données et des priorités disponibles. Or à l’époque du sang contaminé, la priorité n’était pas le HIV (très mal connu à l’époque) mais les hépatites et en particulier l’Hépatite B.
      Bien sûr, il y a des choses qui n’ont pas été faite de manière correcte mais on les a ensuite jugé plusieurs années plus tard sur la base des connaissances accumulées depuis et non sur celles disponibles au moment des faits.

      Concernant le covid-19, les connaissances étaient disponibles et identiques dans tous les pays.
      La différence de prise en charge entre les Etats montre bien que ce n’est pas un problème de connaissance mais un problème de décision gouvernementale. Je ne vois pas comment il serait imaginable d’exonérer la responsabilité des décisionnaires.
      Avec 442 morts/million d’habitants en France contre 103 en Allemagne, on a un surcroit de 339 morts/million d’habitants pour la France par mauvaise gestion sanitaire. Soit un surcroit de 22700 morts par rapport à ce qu’une bonne gestion aurait permis d’obtenir.

      Accuser la Chine est bien pratique. Mais ce n’est pas la Chine qui est responsable de la gestion sanitaire de l’épidémie en France.

      • Dans l’affaire du sang qu’ils savaient être contaminé, il y a eu une position idéologique consistant à refuser du sang non contaminé disponible en Autriche au prétexte que les donneurs étaient rémunérés dans ce pays. Hors de question pour nos dirigeants de déroger au refus de la marchandisation des produits d’origine humaine, même pour sauver des vies. L’idéologie est plus importante que la vie pour les dogmatiques au pouvoir. Si le HIV était soi-disant mal connu en France, pourquoi l’était-il plus en Autriche à la même époque ?

        • Il n’était pas mieux connu en Autriche mais comme vous le soulignez, le système autrichien étaient entièrement différent bcp plus axé sur la responsabilité des décideurs, sur une organisation moins collectiviste et moins dispendieuse.

          Je n’ai absolument pas dit qu’il n’y a pas eu d’erreur dans la gestion française du sang contaminé. Ce qui m’avait bcp agacé à l’époque (et ce qui m’agace toujours) c’est de voir l’argumentation à charge basé essentiellement sur des connaissances absentes au moment des faits. C’est de voir qu’on a fait trinqué qq boucs émissaires (qui travaillaient « aux ordres ») sans remettre en cause le moins du monde, une organisation et un fonctionnement qui avait permis voire encouragé le processus à l’origine des erreurs.

          • Remettre en cause une organisation et un fonctionnement qui a permis voire encouragé le processus à l’origine des erreurs, cela revient à dire pour ceux qui « servent » dans l’administration qu’ils doivent se remettre en cause et détruire l’édifice administratif patiemment construit depuis la 2è GM.
            Or, il s’agit d’un processus : l’arrivisme administratif qui sélectionne des éléments dont les principales compétences sont le dévouement et une expertise dans le « cirage de pompes », éléments qui sélectionnent au dessous d’eux des personnes qui leur fourniront la garantie qu’ils fonctionnent de la même façon.
            Au final, toutes ces personnes se tiennent par la main (ou la barbichette) et s’auto-protègent, d’où la disparition du principe même de responsabilité auquel on a pu assister depuis bien longtemps.
            La solution principale est dans la destruction de l’édifice, réduire l’État (privatiser l’hôpital, décentraliser ce que l’on peut), et surtout dans la possibilité d’une concurrence possible entre solutions différentes.

      • « on a un surcroit de 339 morts/million d’habitants pour la France »

        C’est même encore pire quand on corrige les différences entre les populations. Au total, il y a 8 fois plus de morts en France qu’en Allemagne à populations équivalentes.

        • « quand on corrige les différences entre les populations.  »
          De quelles différences parlez-vous?
          Je parle de taux par million d’habitants. Et par million d’habitants, on a 339 morts de plus en France. Si vous multipliez par la population française, vous obtenez un surcroit de mortalité de 22700 morts par rapport à la mortalité obtenue si la France avait appliqué les méthodes allemandes.
          Il y a d’autres différences qui aggravent le delta?

          • Oui, notamment les différences d’âge dans la population, la proportion des moins de 15 ans et celle des plus de 65 ans par exemple (sachant que les premiers sont plutôt immunisés tandis que les seconds sont plus touchés). Si vous tenez compte de ces différences, la surmortalité est encore plus importante.

      • 100% d’accord. Video interessante postee le 16 juin sur le sujet des morts qui auraient pu facilement evitees: https://www.youtube.com/watch?v=crbITXQTo24

  • Après le célèbre « responsable mais pas coupable » du scandale du sang contaminé qui n’a vu aucun ministre rééllemment condamné nous avons désormais « Avant de savoir ,on ne sait pas » du bon Dr Salomon,quel art de la formule,Socrate avec son « je sais que je ne sais rien » est supplanté.
    Dommage qu’il ait plus l’art de la formule que celui de l’anticipation des crises sanitaires.

    • Un truc curieux un des accusés du sang contaminé se retrouve comme par enchantement au conseil constitutionnel, coincidence?

  • Serait ce un gag ? Quand on rêve du pouvoir, il faut en assumer les responsabilités et la culpabilité, ce qui n’est pas le cas dans cette affaire.
    Quant au « c’est pas moi, c’est l’autre », c’est de la défense de cour d’école de maternelle;
    Restons sérieux.

  • Ceux qui ne comprennent rien vont juger ceux qui ont compris trop tard: ça promet!

  • « ….ils ont fait ce qu’ils pouvaient, avec les informations incomplètes et souvent contradictoires dont ils disposaient…. »
    Gouverner, c’est prévoir dit-on? Il me semble que tous ces élus ont oublié ce pourquoi ils ont postulé à ce job: Gérer et administrer la vie de leurs concitoyens, mission pour laquelle ils sont souvent grassement payés ( sauf les maires de petites communes) et jouissent de pouvoirs très étendus, souvent pour leur pourrir la vie! Qu’ils aient pris leur décisions au vu d’informations incomplètes, voire contradictoires, il me semble qu’il était de leur devoir de vérifier et s’informer avant de courir derrière l’opinion publique comme des canards sans tête! L’épidémie ayant commencé en Chine en décembre, et même si les autorités chinoises ont tenté de cacher la vérité, on ne nous fera pas croire que nous ne disposons pas en Chine d’agents de renseignement, de chefs d’entreprises français et de salariés expatriés, d’ambassade ou de consulats capables d’analyser la situation et d’en informer en temps réel les autorités françaises! Donc, les politiques comptent sur notre naïveté pour nous enfumer et se dégager de leurs responsabilités. Quant à estimer qui doit être jugé et comment, seule la justice, si elle garde encore un peu d’indépendance, peut en décider. Au vu du fonctionnement de notre gouvernement, on peut simplement en douter.

    • D’autant que bcp d’autres pays n’ont pas pris les mêmes décisions que la France alors qu’ils disposait des mêmes informations.
      Donc pourquoi avoir pris ces décisions en France? Par incompétence?

      L’incompétence n’a jamais été un facteur d’exonération de responsabilité en cas de faute professionnelle ni même une circonstance atténuante.

  • Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission »
    G. Clemenceau.

    Toutes les plaintes seront classées sans suite. Garanti sur facture.

  • Je viens d’écouter le prof perronne sur sud radio….. La justice n’est pas suffisante il faut descendre dans la rue le plus rapidement possible et tous ensemble les jeter à la mer.

  • nos gouvernants ne savaient pas, mais qu’est-ce qu’ils ont bavassé sur les ondes…

    « quand quelqu’un n’en sait pas plus que ça, il n’a qu’à fermer sa gueule » (Coluche).

  • « ils ont fait ce qu’ils pouvaient »

    Spectaculaire invention d’une réalité parallèle. Dans la vraie vie, ils ont pris les plus mauvaises décisions possibles, le plus souvent possible. Etre aussi mauvais aussi systématiquement ne relève pas de l’erreur, mais de la persévérance diabolique dans la faute, signe de leur appétence pour le mal.

  • « Le pire dans cette crise aurait été de ne prendre aucune décision. »

    Alors là, je n’en suis pas sûr du tout, quand on voit le contraste entre les initiatives privées, soit individuelles, dans le cadre d’associations ou provenant d’entreprises privées, qui allaient dans le bon sens et palliaient les insuffisances, et même les bâtons dans les roues mises par le gouvernement, d’une part ; et d’autre part, les mensonges, inepties, inaction, bâtons dans les roues et j’en passe, ayant pour origine les gouvernants et autres hauts fonctionnaires.

    Écouter la récente itw du Pr. Perronne, qui vient de sortir un livre intitulé « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?. Covid-19 : l’union sacrée de l’incompétence et l’arrogance  » où il liste les manquements criminels de nos dirigeants dans cette affaire. Les éléments à charge sont très nombreux, accablants.

    C’est une plaisanterie, M. Farge : nous sommes face à une affaire bien pire que celle du sang contaminé, et si aucun politique et aucun haut fonctionnaire ne rend de comptes pour cela, c’est qu’il n’y a plus de justice dans ce pays.

  • L’auteur oublie complètement que RIEN n’a été fait pour prévenir cette pandémie. Le pouvoir a refusé de fermer les frontières puisqu’il est mondialiste. Résultat les Chinois ont pu venir en France nous contaminer, les 3 premiers malades étaient tous 3 Chinois. Alors que la pandémie se répandait en Asie, aucune précaution ne fut prise, pas de commande de masque, de gel, de tests, de respirateurs. Résultat les français ce sont retrouvés complètement exposés . Pire ils ont menti en disant que les masques ne servaient à rien, alors qu’il n’y a pas besoin de sortir de l’ENA pour savoir que cela limite les contagions. Il en a même interdit la vente!

    • « Pire ils ont menti. » En fait, c’était un demi-mensonge, un mensonge en terme de santé individuelle, mais une vérité en terme de santé publique. Toutefois, cette vérité était elle-même partielle, puisqu’elle supposait que le masque protège son porteur, ce qui est à nuancer.

      En terme de santé publique, en situation de pénurie, il est raisonnable de réserver les masques aux soignants en laissant les non-soignants être contaminés et éventuellement mourir. Voilà la réalité de la santé publique : la vie d’un soignant vaut 100 fois, 1000 fois plus que la vie d’un quidam qu’on peut laisser mourir sans problème. En dehors de ses proches, ce dernier ne manquera à personne. En revanche, le soignant, médecin ou infirmier, va manquer à un grand nombre de personnes s’il décède. Donc, dire au public que les masques sont inutiles participe de cette vérité inavouable. L’honnêteté aurait été de dire qu’on faisait le choix de laisser mourir des personnes de moindre importance au nom d’une vision de l’intérêt collectif. Mais un tel discours n’est pas vraiment à la portée de nos politiciens qui ne sont pas équipés pour.

      Protection : dans la vie courante, un masque ne nous protège pas de la contamination, du moins assez peu, et encore moins quand la population n’est pas entraînée à leur utilisation sécurisée. En réalité, il protège surtout les autres de nos propres postillons si jamais nous sommes contaminants. Porter un masque est d’abord un service qu’on rend aux autres, pas à soi-même. En situation de soins en revanche, il faut équiper à la fois le soignant et le malade pour obtenir la meilleure protection. Enfin, pour les interventions les plus invasives et sanglantes, le masque seul est notoirement insuffisant.

      • Sauf qu’à l’affirmation des opposants « dites plutôt que nous n’avons pas assez de masques pour tout le monde », le gouvernement a bien répondu « il n’y a pas de pénurie de masque, et il est inutile pour la population ». C’est un fait. C’est ça qui est reproché et considéré comme un mensonge !
        Dire que le masque n’est pas totalement efficace est aussi trompeur, car mieux vaut en porter quand même un en temps d’épidémie ; même s’il protège à 20%.
        Et attendre un vaccin pour sauver des vies, c’est totalement contre productif et surtout inutile ! Car comme tout virus de ce type, l’immense majorité des gens qui auront été contaminé pendant l’épidémie seront immunisés pour la prochaine. Mieux vaut se concentrer sur un traitement donc.

        • Au plan individuel, c’était un mensonge. Pas au plan collectif, dans une logique de santé publique. Savoir si vous ou moi allons survivre est le cadet des soucis des responsables en santé publique.

          « même s’il protège à 20% » : comptez plutôt sur 0%, vous serez plus proche de la réalité.

          • Aucune étude épidémiologique n’a démontré que le masque était inutile. Des études épidémiologique, par contre, n’ont pas réussi à démontrer qu’il était utile. Par contre, des études in vitro ont prouvé qu’il était efficace.

            Le niveau de preuve en faveur du port généralisé du masque était TRÈS LARGEMENT supérieur à celui en faveur du confinement … Vous en tirerez les conclusions que vous voudrez.

            • Je redis : le masque ne vous protège pas personnellement, il protège les autres de vos postillons. Si vous n’êtes pas contagieux, en gardant un minimum de distance avec vos relations, le masque ne sert à rien.

              Quant au confinement, il a contribué à aggraver l’épidémie au pire moment, juste avant le pic épidémique. Une quarantaine généralisée est nocive puisqu’elle favorise la contamination des personnes non infectées qui sont confinées avec celles qui le sont. Il aurait mieux valu isoler les malades (façon lazaret) et réduire leur contagiosité avec l’HCQ, mais pour y parvenir, il fallait d’abord tester massivement.

      • @ Cavaignac : vous avez raison, le masque sert surtout à protéger les autres quand on est soi-même malade. Mais : j’ai porté un masque « maison », au moment où l’épidémie battait son plein en France, pour me protéger moi-même. Pour ne pas recevoir accidentellement de postillons émis par une personne infectée mais aussi, et cela on ne le dit pas assez à mon sens, pour éviter qu’en me portant les mains au visage je ne m’infecte de cette façon. Car comme l’a d’ailleurs rappelé le Pr Raoult il y a quelques temps, les maladies infectieuses se transmettent avant tout par les mains – lesquelles mains nous portons au visage entre 200 et 300 fois par jour, souvent sans nous en rendre compte.

        • Malheureusement, c’est difficile de lutter contre les réflexes inconscients. A moins d’être entraîné et concentré en permanence, nous finissons tous par toucher nos visages avec nos mains potentiellement contaminées, ou même simplement le masque qui ne filtre pas le virus. Si on contamine son masque en le touchant, c’est foutu.

          Il faudrait pratiquement en entraînement d’astronaute pour maîtriser le besoin de se frotter les yeux par exemple. Il suffit d’observer 5 minutes les quidams masqués dans la rue pour constater que leur masque ne sert à rien pour eux-mêmes.

    • Tout a été fait au contraire pour aggraver l’épidémie…
      On aurait voulu barrer la route à des remèdes simples et l’ouvrir pour des nouvelles molécules ou un vaccin qu’on n’aurait pas agi autrement.

  • l’idéologie dans cette affaire était aussi présente. Refuser de diriger les malades vers le privé alors que le public était saturé c’est de l’idéologie qui a obligé à trier les patients devant être sauvés…

  • L’auteur ne semble pas avoir la Chine dans son estime ou alors n’a pas su analysé toute l’affaire. Le gouvernement central de Pékin a réagi en 24h face à la crise. « L’incubation » du virus à Wuhan durant la durée « cachée » selon nos chers merdias n’est du qu’à la faute du bureau local de Wuhan qui a en effet voulu cacher le problème au gouvernement central de Pékin…
    Les autres commentaires ont bien résumé les manquements de l’état. Il est aussi bon de rappeler que tous les « populistes », « fachos », « climatosceptique », et autres « conspirationnistes » avaient déjà relevé ces manquements dès le début de la crise… Mais regarder la réalité en face fait toujours mal… 😉

  • Facile de pointer le risque de dérive populiste pour éviter de voir la réalité des corruptions (et pas que de la classe politique).
    Pour un homme intègre et courageux, combien de lâches et corrompus?
    Résultat: la France a les pires résultats

    Emission complète

  • « Le pragmatisme impose plutôt aujourd’hui de se relever économiquement, et ce n’est pas un ministre derrière les barreaux qui le permettra. »

    Tant que nous aurons des tocards de cet acabit aux manettes, la France ne pourra que continuer sur la voie du sous-développement.

    Donc, oui, des ministres sous les verrous, cela serait une mesure de salubrité publique …

  • « Sans plaider pour une totale irresponsabilité pénale de nos politiques, je pense plutôt à rappeler qu’ils ont fait ce qu’ils pouvaient, avec les informations incomplètes et souvent contradictoires dont ils disposaient. Ils ont pris des décisions à certains moments, avec des arguments fondés, assumant la part de risque, et expliquant l’impératif d’avancer. Le pire dans cette crise aurait été de ne prendre aucune décision. » : ça ressemble déjà à une plaidoirie

  • Bien sûr que la Chine est le 1er responsable de la façon dont l’épidémie à pris de l’ampleur. Cependant vouloir nous faire croire que nos gouvernants étaient sous-informés (mauvais prétexte pour un alibi d’irresponsabilité) relève de l’inox.

  • Que la Chine soit responsable de l’apparition et de la diffusion du virus dans le monde, c’est une évidence. Mais il n’y a eu (une fois de plus) que Donald Trump pour souligner cette évidence et parler de réparations dues par la Chine.
    Je n’ai pas entendu de politiciens ou d’avocats pour soutenir cette action. Vous me démentirez si je me trompe.
    Pour autant, cela ne justifie pas la façon dont le gouvernement Macron a géré cette épidémie, c’est à dire avec amateurisme, dissimulation et gros mensonges.
    Alors que la France dispose à Marseille d’un institut de virologie qui fait des envieux dans le monde, qu’un de ses plus éminents professeurs ait informé le pays d’un protocole de soins prometteur, le Gouvernement s’est entêté à ne pas soigner, puis à ne pas mettre de masque, à sortir au théâtre, puis à confiner, puis a mettre des masques tout en refusant constamment d’utiliser le « protocole Raoult » condamné par d’éminents savants, le pedophile Cohnbendit, et le spécialiste de tout sur tout, l’omniscient Patrick Cohen, le génie des carpettes.
    Alors oui, il faut porter plainte contre ce gouvernement de criminels incompétents, et en premier lieu, son chef suprême qui n’est visiblement pas à la hauteur de son poste de Président de la République.
    Malheureusement ces plaintes n’ont aucune chance d’aboutir. Et il faut s’en souvenir à chaque élection.
    Maintenant, que des avocats défendent le gouvernement Macron, ce n’est pas surprenant. Même Klaus Barbie a eu un avocat , du moins il prétendait l’être.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Peut-on dire que la motion de rejet du projet de loi immigration votée le 11 décembre 2023 est une illustration de la théorie du fer à cheval ? Forgée dans les années 1970, elle considère le spectre politique sous la forme d’un arc de cercle dont les extrémités gauche et droite se rejoignent. Mais disons-le d’emblée, la « horseshoe theory » est moins un postulat étayé qu’un jugement spontané. Il a pourtant eu l’intérêt de mettre la lumière sur la structure de l’offre et de la demande politique. Côté demande, si un tiers des électeurs de La Fr... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

On s’habitue sans se résigner, ni peut-être comprendre.

Jadis qualifiées de séisme suscitant la sidération, les victoires de partis qualifiés de populiste, ou d’extrême droite (nationaliste-conservateur serait plus exact) par analystes et commentateurs deviennent habituels en Europe. Une tendance inquiétante, vu la faible appétence de la plupart d’entre eux pour les libertés, ou leur complaisance envers le Kremlin. Mais qui devrait surtout pousser dirigeants et relais d’opinion, au lieu d’évoquer rituellement le « retour aux heures les... Poursuivre la lecture

Auteur : Catherine de Vries, Professor of Political Science, Fellow and member of the Management Council of the Institute for European Policymaking, Bocconi University

 

Les résultats des élections néerlandaises du 22 novembre dernier, qui ont vu la victoire du Parti pour la liberté (PVV), ont provoqué une onde de choc au sein de l’establishment politique européen. Les effets de ce scrutin pourraient bien aller au-delà des seuls Pays-Bas.

 

Une première dans l’histoire du pays

Pour la première fois dans l... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles