Stage « Remise en selle » payé par nos impôts : dites-moi que je rêve !

Vous vous demandiez comment on crée des bulles et des professions protégées de la concurrence ? Eh bien, suivez la recette de Mme Borne : distribuez des subventions !

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Elisabeth Borne By: Jacques Paquier - CC BY 2.0

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Stage « Remise en selle » payé par nos impôts : dites-moi que je rêve !

Publié le 2 juin 2020
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Par Nathalie MP Meyer.

« Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise », tel est l’un des grands adages d’une vie politique réussie. Pour les esprits étatistes, rien ne vaut ces moments de choc et d’angoisse où les repères habituels des citoyens sont chamboulés pour renforcer l’idée qu’il est naturel voire essentiel que l’État s’occupe de tout et étende son domaine à des secteurs, petits ou grands, qui échappaient encore à son emprise.

Au début de l’année, le cinquième anniversaire de la fusillade islamiste dans les locaux du magazine satirique Charlie Hebdo (7 janvier 2015) fournissait ainsi au ministre de la Culture le prétexte idéal pour lancer la création d’une « Maison du dessin de presse et du dessin satirique » afin de « protéger » ces derniers de toutes les censures qui les menacent. On appréciera la logique qui consiste à mettre sous cloche et sous subventions étatiques un secteur dont l’irrévérence attendue n’a de sens que s’il est parfaitement libre de toute attache idéologique…

La pandémie de Covid-19 et la profonde crise économique que le confinement dressé contre elle a mécaniquement provoqué ne font pas exception à la règle, bien au contraire.

Le monde d’après sera interventionniste

Outre qu’il semble maintenant entendu que « le monde d’après » sera celui de l’interventionnisme étatique couplé à une dette abyssale selon des théories politiques et monétaires qui n’ont rien de nouveau mais qui triomphent aujourd’hui, on se rappellera par exemple qu’avant même le début du confinement, le député de la France insoumise François Ruffin s’extasiait sans retenue sur le fait que la désorientation momentanée des esprits devant la crise ouvrait une formidable fenêtre pour faire passer les idées pratiquement soviétiques de son parti :

« Cette crise est aussi une fenêtre pour nous : réquisition, plafonnement des prix, etc. Dans de tels moments, les esprits sont comme une pâte un peu molle, où l’on peut faire passer des idées neuves. »

Le plan vélo concocté à toute vitesse par la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne s’inscrit tout à fait dans ces schémas. Ces jours-ci, on lisait en effet dans Paris Match la chose suivante :

« Ça fait longtemps que je me bats pour changer le regard sur le vélo […]. En quelques semaines, cette crise a fait gagner des années de politique vélo ! » se réjouit la ministre.

La ministre est ravie : le grand projet vélo qui lui tient à cœur depuis si longtemps va enfin pouvoir s’imposer à tous grâce aux délicates problématiques de distanciation sociale inhérentes au déconfinement en cours. Que le Covid-19 en soit remercié !

Il est vrai que les transports en commun censés ringardiser la voiture particulière dans une perspective de protection de la planète s’avèrent assez mal adaptés dans la nouvelle perspective de protection sanitaire. Aussi, plutôt que de voir s’installer un calamiteux retour aux véhicules thermiques, Mme Borne a aussitôt lancé un plan vélo dont le « succès si fulgurant » (pour le dire comme Paris Match) l’oblige maintenant à en tripler le budget.

Il n’est certes question que de 60 millions d’euros d’argent public, une paille par rapport aux 450 milliards d’euros que Bruno Le Maire se vantait récemment d’avoir mis sur la table pour « sauver » notre économie. Et on parle du vélo, objet familier et éminemment sympathique qu’aucune personne de bonne volonté ne saurait critiquer sans se ridiculiser.

Le vélo au service de la puissance de l’État

Mais la question n’est pas celle du vélo en lui-même.

Ses nombreux avantages dans telle ou telle circonstance de déplacement liée au loisir ou au travail sont connus et appréciés, et personne ne songe à les remettre en cause – si ce n’est que le vélo a le chic pour attirer les voleurs, et là, on aimerait beaucoup que la composante régalienne de l’État se décarcasse.

La question est celle de l’appropriation d’une activité humaine de plus par la puissance étatique avec tout ce que cela entraîne d’effets pervers en matière de comptes publics, de bureaucratie, de clientélisme et de perturbation d’un marché qui fonctionnait très bien tout seul.

Sans compter l’invraisemblable infantilisation dans laquelle l’État plonge une fois de plus les citoyens. Car figurez-vous qu’en plus d’une subvention de 50 euros pour faire réparer son vélo et en plus d’aides au financement de places de stationnement temporaire vélo pour les collectivités locales, le plan de Mme Borne prévoit aussi des séances « gratuites » de « remise en selle » auprès de moniteurs ou de vélo-écoles agréés.

Comme l’explique le site Coup de Pouce Vélo qui centralise les trois dispositions principales du plan (page d’accueil ci-dessus) :

« Vous n’avez pas utilisé votre vélo depuis longtemps ou vous n’êtes pas à l’aise ? […] L’État propose de vous faire bénéficier d’une séance de remise en selle dispensée par une monitrice ou un moniteur référencé.e. Le programme de cette séance s’adapte à vos besoins : reprise en main du vélo, circulation en ville, choix d’un itinéraire adapté, entretien du vélo… »

On tombe à la renverse.

La société du care qui se développe de plus en plus sur le terreau de notre État-providence jusqu’à le transformer en un État-nounou qui prend soin de nous comme d’un bébé de la naissance à la mort va finir par nous apprendre à mettre un pied devant l’autre via des formateurs diplômés par le gouvernement !

Extension de l’État nounou

Qu’y a-t-il dans le programme ci-dessus qu’on ne soit capable de faire par soi-même, en famille ou entre amis ? Pour des parents, le jour où l’enfant fait du vélo sans assistance parentale rapprochée ni petites roues est presque aussi beau et aussi naturel que le jour où il s’est mis à marcher ! C’est dire si la pratique du vélo est ancrée en nous depuis notre plus jeune âge, même si nos circonstances de vie (en ville ou à la campagne, en famille avec enfants ou en célibataire, en étudiant, etc.) en font un mode de transport plus ou moins utilisé par suite.

Nul besoin d’être pris par la main par l’État qui se constitue surtout par ce biais tout un réseau supplémentaire de connivences dans le domaine de la formation.

Mais, m’objecte-t-on, toutes les familles n’ont pas les moyens d’éduquer leurs enfants au vélo. Un argument qui me semble peu conforme à la réalité. Les écoles maternelles favorisent cette motricité pour tous les enfants ; quant aux vélos eux-mêmes, on en trouve pour tous les âges et pour quelques petites dizaines d’euros dans toutes les bonnes braderies de France et de Navarre. (Les braderies constituent du reste un formidable lieu de redistribution volontaire et choisie, mais c’est un autre sujet.)

Il n’en demeure pas moins que le plan vélo, ou du moins sa subvention de 50 euros offerte pour une réparation, a effectivement connu un vrai engouement du public dès son lancement début mai. Selon la ministre, le « coup de pouce réparation » a déjà été sollicité pour plus de 62 400 cycles et le rythme serait monté à 5000 par jour depuis le 25 mai. D’où la décision de tripler le budget face à la « demande »… et face à l’inquiétude des réparateurs qui commençaient à se demander s’ils seraient indemnisés.

Mais s’agit-il réellement d’un succès fulgurant ou d’un classique effet d’aubaine ? La question se pose car la période printanière est justement celle où l’on commence à ressortir son vélo pour des balades ou des trajets nécessaires. Pouvoir le faire réviser chez un professionnel sans rien débourser ou presque, voilà qui peut effectivement motiver une nouvelle « demande », mais une demande largement artificielle car fondée sur l’existence d’une subvention.

Autrement dit, avec ses 50 euros offerts, Mme Borne a complètement perturbé le marché de l’entretien et de la réparation des vélos. Elle a généré une demande qui n’existerait pas à ce niveau si le marché avait été laissé à lui-même et elle constate maintenant qu’on va manquer de réparateurs.

Interventionnisme pour interventionnisme, il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin : la voilà maintenant lancée sur la piste d’une Académie des métiers du vélo afin de financer la formation de 250 réparateurs d’ci la fin de l’année et 500 par an ensuite :

Vous vous demandiez comment on crée des bulles (qui finissent toujours par éclater) et des professions protégées de la concurrence (qui finissent toujours par offrir un service de piètre qualité) ? Eh bien, suivez la recette de Mme Borne : distribuez des subventions !

Et réjouissez-vous car dès le joli mois de mai prochain, vous pourrez donner libre cours à votre fibre cyclo-festive grâce à la fête nationale du vélo que Mme Borne se propose d’instaurer (et financer) en fédérant ce qui existe déjà afin de fêter la bicyclette, petite reine du déconfinement !

On croit rêver, mais non.

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  • Cela fait des années que je me dis qu’au train ou vont les choses l’ État nous expliquera bientôt comment , avec nos impôts, utiliser du papier hygienique. Nous n’en sommes plus plus très loin, avec ce stage de remise en selle(s).

  • Il faut absolument exiger un test d’intégrité intellectuelle aux ministres postulents et titulaires renouvelable tous les 2 mois, ce n’est plus possible de subir autant de bêtises au quotidien. En dirait un asile de fous !

    • Et qui mets en place le test et qui valide les résultats ?
      Une nouvelle entité etatique d’expert en intégrité intellectuelle ? Une assemble élue de français dont on sait bien comment ils pensent ? Des psychiatres ? ( back in ussr ), Vous ? Moi ? Qui tranche ? Comment mesurez vous l’intégrité intellectuelle ?
      Idée pourrie, j’ai même envie de dire liberticide.
      La liberté ne se conquiert pas comme ça les gars.

    • Ils ne sont pas fous du tout. Mais drogués à la subvention, synonyme d’achats de votes.

  • excellent moyen d’infantiliser les gens de A jusqu’ à Z : sortir le chéquier ;

  • Où va-t-on si l’État qui ne sait pas se gérer lui-même ambitionne d’intervenir dans tous les domaines… mauvaise gestion, déficits, dettes, prélèvements, « éthique », absence de décision (tout et son contraire « en même temps », comprenez je fais ce que je veux quand je veux et je m’assois sur les contre-pouvoirs) tout ça pour mettre le pays par terre et dernier de tous les classements internationaux. Cela nous apprendra à avoir élu les technocrates aux commandes…

  • Si seulement on leur apprendrais à respecter les autres et le code de la route ! Je suis sidéré du nombre d’incivilités commises par les cyclistes : rouler à contresens dans un sens interdit, sans lumière la nuit, griller les feux rouges,etc. Sans parler des grappes de cyclistes les samedi et dimanche qui semblent faire exprès d’utiliser toute la voie pour bloquer des dizaines de voitures sur des km…
    A quand des amendes aussi pour les cyclistes qui commettent des infractions ?
    et dire que les bien pensants vont bientôt à nouveau nous bassiner avec les voitures qui roulent trop vite et tous ces morts qui pourraient être évités !!!

    • Mais ils ont tous les droits maintenant et ils les prennent (bon, « en même temps » comme qui dirait, ils se prennent aussi la voiture en face à l’arrêt….). D’où le nombre de morts sur la route…

      • En Belgique, on leur a donné, presque partout, de rouler dans les sens interdits. On leur a même permis de brûler un feu rouge s’ils tournent à droite. Dans les villes où on a installé des piétonniers,les vélos peuvent rouler: faites attention: les cyclistes se croient tout permis. C’est ce qu’on leur a appris.

  • la politicienne dans toute sa splendeur : utiliser l’argent des autres pour faire parler d’elle…
    Au prochain changement de météo, fin du vélo…

  • Il va falloir adapter l’expression « se faire mener en bateau » : l’état nous balade en vélo

  • Cet article est proposé juste à côté de celui de H16, sur les tocards de la république, si cela continue, il n’y aura plus de place pour d’autres sujets?
    Cela pourrait faire rie, sauf que cette andouille a en charge notre énergie, et là , les conséquences risquent( ce n’est plus un risque d’ailleurs) d’être catastrophiques.
    Ils sont complètement hors sol.
    Bruno qui veut imposer la voiture électrique, alors que le confinement montre partout que la voiture ne pollue plus, et que chaque jour on découvre de nouveaux gisements de fossiles.
    Le même qui veut imposer le « vert » à AirFrance qui risque de disparaître à brève échéance( les pilotes lufthanza ont diminué leurs salaires…),
    On continue à brasser du vent, alors que de partout ,on constate le gouffre financier des renouvelables, même la très vertueuse Californie abandonne toutes les subventions, le l’Allemagne a encore mis en service hier une centrale à charbon.
    La pandémie a eu le mérite de faire éclater au grand jour,l’incompétence crasse des tocards, il serait plus que temps que l’on en prenne conscience

    • les gens savent que ce sont des tocards , mais d’autres ne pourraient pas faire mieux , sauf a diminuer l’administration de 50%

  • Un petit goût de Chine, drôle de saveur, ça torture un peu.

  • « remise en selle » : cela fonctionne quand on s’est fait passer dessus par un camion, faute d’infrastructure adéquate ?

  • Le dicton populaire dit quand même: « le vélo ça ne s’oublie jamais ! ».

  • Vous avez raison, à un tel degré de débilité il n’est pas étonnant qu’il soit en pleine décadence sur tous les plans!

    • c’est tres clair ce pays est foutu , il faut dégager la social democratie
      qui a échoué partout en europe

  • La bêtise sans borne dirait Einstein!

  • « Mais, m’objecte-t-on, toutes les familles n’ont pas les moyens d’éduquer leurs enfants au vélo.  » Une de mes filles a appris à 5 ans, seule en une après-midi! (à part les encouragements de sa soeur ainée)

    • Faire du vélo, c’est vite appris, mais pour enlever les petites roues, certains mettent toute une vie.

      • Oui ça s’apprend vite le vélo. Oui les petites roues sont biens visibles chez nos compatriotes et les grandes roues de l’Etat ne le sont pas moins.
        Mais certains cyclistes, peu, prennent des risques, tombent, se blessent, remontent en selle (ou pas parfois ). La patiente et la persévérance les aidant ils arrivent un jour à plaquer des barspin, des Superman, des Corks et ça c’est cool.
        On remplace le talent pour le vélo par le talent pour créer de la richesse ça marche aussi et heureusement que nous sommes là. Ils devraient nous ( les méchants capitalpistes ) remercier chaque jour et nous ne recevons que des insultes et ils peuvent t disposer de notre argent juste en faisant voter des lois !
        Mais bon qui n’a jamais pris de risque ne peut comprendre. CPF et depuis longtemps.

  • Cette Borne n’a pas le moindre sens des réalités économiques et techniques. Des millions de personnes qui n’ont que le certificat d’études feraient mieux a son poste. L’avoir sélectionné est une prouesse extraordinaire !

  • Tiens, encore quelqu’un qui n’a jamais travaillé de sa vie.

    • quand on regarde bien la photo, on note qu’ils tous une sorte de malaise sur un vélo, de là à penser qu’ils n’en font quasi jamais il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

  • je ne crois pas à l’argent magique et bien sur c’est le contribuable qui va payer encore plus d’impôts. Vélo ou pas vélo.

  • Le vélo-école, c’est très bien pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec le vélo. C’est juste qu’il n’y a pas besoin que l’état s’en mêle. Laissons là encore faire le privé ou l’associatif non subventionné.
    https://www.fub.fr/velo-ecoles

    L’aide à la réparation de vélo, on s’en doute, sera majoritairement de l’argent gaspillé. Savez-vous qu’elle impose aux vélocistes de fournir le coûteux travail pour se faire rembourser ?
    https://www.dna.fr/edition-molsheim-obernai/2020/05/12/50-pour-reparer-son-velo-le-coup-de-gueule-du-velociste-contre-la-mesure

    Et les différentes subventions à l’achat de vélo électrique, pensez-vous que c’est efficace ?
    https://twitter.com/eurovelo3/status/1259417645830541312

  • C’est clair et pas uniquement à cause de ceux qui gouvernent.

  • Qui peut m’expliquer l’intérêt qu’il y a à me donner 50 euros préalablement pris dans ma poche amputés des frais de collecte et de redistribution ???? Il serait plus simple de me laisser mon bon argent dont j’userai selon mes désirs ou mes besoins mais ce doit être trop simple pour nos technocrates !!!!

    • Deux choses:
      -Vous amputer des frais de collecte, qui sont perdus pour vous, mais pas pour d’autres.
      -Vous empêcher de choisir procure à d’autres du plaisir, comme celui de vous faire plier pour « respecter la planète ».
      En plus ce « vol sadique » peut être présenté par les politiques comme une aide vertueuse, pourquoi se gêner!

  • Encore une politique de Borne hé !

  • Ah, et au fait, plus personne ne parle du Pass culture, lourdement subventionné par nos impôts (itou) et qui devait offrir une palette inénarrable de services à nos chers petits. Un four de plus?

  • Du grand art! À ce niveau là, on a le droit de tutoyer le divin!

  • Il faut aussi ajouter le coût de campagnes d’affichage débiles « pour avoir un corps d’athlète, la bicyclette » et autres fadaises.

    • Les campagnes publicitaires permettent de refiler de l’argent publique à des copains, sans que le contribuable proteste!

  • Ça me fait penser à Mickey dans Fantasia qui est l’apprenti sorcier : pensant bien faire, il utilise un tour de magie et la magie (avec la musique l’accompagnant) devient hors de contrôle causant des ravages

  • Les commentaires sont fermés.

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