Le semi-confinement, un danger mortel pour l’économie française

En semi-confinement, les Français subissent toujours de nombreuses restrictions et les conséquences pour une grande partie de l’économie sont terribles.

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Le semi-confinement, un danger mortel pour l’économie française

Publié le 29 mai 2020
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Par Sébastien Chapotard.
Un article de l’Iref-Europe

La France est entrée depuis le 11 mai dans une période étrange. Officiellement déconfinés, les Français subissent toujours de nombreuses restrictions, dans une situation que l’on peut qualifier de semi-confinement. Les déplacements de plus de 100 kilomètres restent interdits sauf dérogation, les bars et restaurants restent fermés, les parcs en zone rouge également, les plages ne sont ouvertes que sur demande des maires avec autorisation préfectorale.

Les conséquences pour une grande partie de l’économie sont terribles. Si l’activité a peu ou prou repris le 11 mai (les commerces non-alimentaires notamment) ou n’avait pas été interrompue (une partie de l’industrie et l’agriculture) il n’en reste pas moins qu’un large pan de l’économie est encore à l’arrêt, ce qui constitue un grand danger pour un pays déjà champion de la récession économique.

Quels sont les secteurs en panne ?

Selon les derniers chiffres de la Direction générale des entreprises, la consommation touristique intérieure représente 7,4 % du PIB. Le tourisme est surtout l’un des rares secteurs à contribuer positivement à la balance des paiements : l’excédent « voyages » était estimé à 17 milliards d’euros en 2017.

L’arrêt du tourisme, associé à la chute des voyages professionnels, impacte directement le secteur des transports et plus particulièrement celui de l’aérien.

Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman, la production dans l’aviation va s’effondrer de 45 % cette année et rester durablement affaiblie dans les années à venir. Les compagnies annulent massivement leurs commandes, quand elles ne se trouvent pas directement en faillite. Une réduction durable des voyages entraînerait une baisse du nombre d’avions nécessaires et donc une absence de commandes pendant plusieurs années.

L’hôtellerie et la restauration sont également en détresse, nul ne sait pour le moment quand les bars et les restaurants ré-ouvriront. Même désastre et incertitude pour la culture et les spectacles avec la fermeture des cinémas, théâtres, opéras, grands musées et l’impossibilité d’organiser des festivals, concerts et autres manifestations. Sans parler du sport professionnel : à la différence de l’Allemagne ou de l’Angleterre, la France a fait le choix de mettre fin à la saison du championnat de football.

Des conséquences économiques majeures

Ces secteurs interdépendants représentent une part importante du PIB que l’on peut estimer entre 15 et 20 %. Surtout, dans notre pays où la dépense publique dépasse 50 % de ce PIB, ils participent pour une part encore plus grande au PIB marchand. Et c’est justement ce PIB provenant du privé et de la consommation qui vient financer les dépenses publiques en train d’exploser face à la crise sanitaire.

L’enjeu est également considérable au niveau de l’emploi : la plupart de ces mêmes secteurs ne sont pas délocalisables et embauchent beaucoup sur place, entretenant un important tissu économique local.

Certaines zones sont davantage concernées que d’autres. Ainsi les sites particulièrement touristiques, ou des régions comme celle de Toulouse : la forte présence d’Airbus est associée à celle de nombreux sous-traitants qui représentent 86 000 emplois et alimentent toute l’économie alentour.

L’arrêt durable de ces secteurs pourrait à terme créer en France de nouveaux territoires sinistrés comme ont pu l’être les anciennes régions minières et industrielles.

Maintenir l’activité sous cloche au risque de faire sombrer l’économie ou relâcher la pression alors qu’une « deuxième vague » du virus n’est pas à exclure totalement ? L’alternative est difficile. Peut-être la solution consiste-t-elle à tenter la seconde option en se tenant prêt, cette fois, à parer à une reprise de l’épidémie… et en offrant davantage de liberté aux entrepreneurs et acteurs locaux pour les ajustements qui leur paraîtront les plus efficaces.

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  • Les français sont drogués aux primes et allocations, les entreprises aux aides et aux réductions de charges, plus personne ne veut travailler et quand il y en a qui font leur travail on leur donne primes et médailles
    comment pensez vous que tout cela puisse se terminer?
    allez sirtaki pour tout le monde

  • Bah, cet épisode nous aura appris qu’on peut vivre avec pas grand chose en se déplaçant peu sans intermittents du spectacle, sans médecins les français on fait des economies,… Et si ce nouveau style de vie fait faire des économies on peut aussi moins travailler… En fait, bien venu dans le monde des pays pauvres qui vivent cela tous les jours et depuis toujours. Une fois les allocs disparus, vous verrez, personne ne refusera un petit boulot mal payé.

  • Il faut surtout ne pas interdire aux médecins de soigner leurs patients.
    Ce virus n’est plus un problème si l’on considère qu’on sait le soigner.
    Sauf que ce gouvernement de criminels l’interdit et préfère continuer à plomber l’économie.
    Soit il est incompétent, soit traître, collaborant à de sombres projets de dictature mondiale.

  • « Maintenir l’activité sous cloche… »
    Tant qu’on ne changera pas le ministre de l’économie, ou que les entreprises ne parviendront pas à en être plus indépendantes, ce sera non seulement sous cloche, mais sans battant.

  • de toute façon , la plupart des entreprises ne feront pas le même CA qu’avant ; distanciation sociale oblige ….les rentrées d’argent pour l’état vont être minuscules …..trop de mauvaises décisions prises sans réflexion ….ce pays est foutu….

  • S vous étudiez les courbes d’infectiologies (courbes en cloche ) vous vous apercevrez que l’histoire de cette deuxième vague est une vaste fumisterie pour maintenir la panique chez les Français et justifier ds mesures de plus en plus liberticides.

    • Ce qui est certain, c’ est qu’ en interdisant encore les rassemblements de plus de 10 personnes, le gvt lutte essentiellement contre la jaunisse.

    • non c’est l argument de raoult quand on regarde les épidémies en courbe en cloche etc ..sauf que deux problèmes pour comparer aux « autres épidémies de virus respiratoire.:
      virus atypique et inconnu ..et épidémie sous confinement donc supposée en partie sous controle laissant une population non infectée… comparaison impossible..
      possible pas certain..

      si il ya une dynamique typique du virus elle serait en suede alors..où il n’y pas eu confinement.. https://www.worldometers.info/coronavirus/country/sweden/ en cloche??? ok si vous voulez.. mais avec encore une traîne..

      parce que sinon vous pouvez aussi invoquer directement la saisonnalité qui est aussi assez commune des virus respiratoires..

      moi qe qui’ m’ennuie est que personne ne dit exactement ce qu’il entend par dexusime vague..

      • Pour la Suède, on peut supposer que ce n’est pas finit, le seuil de 0.8 n’est pas atteint quand les autres sont à 0.9 0.95 ou plus.

  • L’alternative du diable. Chaque homme d’état s’y trouve un jour ou l’autre confronté. Seul celui qui a du courage peut justifier son choix et obtenir l’approbation de son peuple sachant que quelque soient les pertes incontournables tout le monde conviendra que ce choix est le moindre mal.
    Pas de courage. Pas de consensus.
    Échec assuré.

  • Quand les gouvernements du monde entier bousillent l’économie mondiale pour 340 000 morts dû au Covid-19, il y a de quoi se faire du soucis. Suicide collectif ? Pourquoi ?? En France il meurt tous les mois, bon an mal an, 50 000 personnes. On n’en a jamais fait un fromage. Remarquez que l’on parle de 7 milliards de vaccin à 100$.
    Qui vivra, verra !

    • La question, que vous évitez tout aussi soigneusement, est de savoir quel était le risque que les 340 000 morts passent, faute de mesures appropriées, à 34 ou 340 millions. En l’absence de toute mesure, ce risque était loin d’être faible. Avec de meilleures mesures, il aurait pu être encore plus réduit qu’aujourd’hui au prix d’un faible impact sur l’économie. Mais comme pour un pont qui montre une faiblesse, le choix du panneau entre limitation à 5t par essieu ou interdiction totale de circuler est une affaire d’ingénieur, pas de politicien.

  • Non contents d’avoir mis à l’arrêt notre économie, les dirigeants n’envisagent de la laisser repartir qu’avec regrets et force contraintes. Pourquoi cet acharnement contre les libertés économiques? Est-ce le vieux fond marxiste qui est à la manoeuvre?

    • Bonne question . Ce qui me parait évident c’est que cette épidémie a été instrumentalisée . Si on se demande pourquoi les options ne sont pas très nombreuses . Soit le gouvernement a vu là une occasion de reprendre la main sur une situation de contestation qui lui échappait totalement . Soit, suite au brexit, le rejet de l’UE est devenu si évident que ceux qui vivent de ce modèle anti démocratique et rêvent d’une UE encore plus politisée ont trouvé une occasion de justifier, auprès des gogos à courte vue, jusqu’à son existence même aux frais des pigeons en leur jetant quelques graines à coup de milliards d’argent P.Q sans création de richesse en contrepartie . Pour eux le risque est minime, en cas de catastrophe, il restera toujours le bail-in et, passez muscade, on continuera la marche vers le gouffre, pas à pas, jusqu’à la nouvelle URSS bis . Le rêve de toute oligarchie . Il reste une 3eme explication, que j’écarte sans trop hésiter, l’incompétence, mais sait on jamais? même si, à se niveau, ça devient de moins en moins crédible .

  • « quoi qu’il en coûte » : nous y sommes !

  • Le confinement ne sert a rien la nature fait son travaille, les maladies font hélas partie de nos vies, nous risquons de disparaitre à cause du Covid 19, du cancer, du sida et bien d’autre maladie ainsi que les accidents de la route, d’avion si les maladies pouvaient éradiquer la moitié de la population mondiale, tous les problèmes de surpopulation seraient réglés

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