Russiagate : le pétard mouillé des démocrates

Malgré l’absence de l’ombre même d’une preuve de collusion Trump-Kremlin, le Parti démocrate persiste à vouloir semer le doute chez les électeurs.

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Russiagate : le pétard mouillé des démocrates

Publié le 21 mai 2020
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Par Daniel Girard.

À moins de six mois de l’élection présidentielle, l’establishment démocrate ne parvient pas à tourner la page de l’échec de ses efforts à prouver que c’est en raison d’une collaboration avec Moscou que Donald Trump est devenu président.

Les efforts pour y parvenir ont été constants et intenses.

De janvier 2017 à mars 2018, le comité de la Chambre des représentants responsable du renseignement a réalisé 57 entrevues sur la collusion présumée de Donald Trump avec le gouvernement russe. Ces entrevues, réalisées par le comité de manière bi-partisane alors que Devin Nunes en était le président, n’ont abouti à aucun élément de collusion.

Mais même si le comité a terminé son travail en 2018, son nouveau président, Adam Schiff a refusé, en 2019, de dévoiler la transcription des entretiens. Il a fallu que la Maison-Blanche le menace de dévoiler elle-même ce contenu pour qu’il accepte, le 7 mai dernier, de lever le voile.

Preuves de collusion avec la Russie ? Rien à signaler

Le manque d’empressement d’Adam Schiff à dévoiler les transcriptions est compréhensible.

Dès mars 2017, il claironnait sur les ondes de la MSNBC avoir trouvé les preuves de la collusion entre Donald Trump et le Kremlin mais sans rien dévoiler car il ne voulait pas « entrer dans les détails pour le moment »…   

En décembre 2017, il avait déclaré, sur les ondes de CNN, que la Russie avait bel et bien offert son aide à Donald Trump ; une aide qui avait été acceptée, sans plus de détails toutefois.

En avril 2018, lorsque le président du comité, Devin Nunes, a produit un rapport concluant n’avoir trouvé aucun élément de collusion lors des entrevues, Adam Schiff l’a accusé d’avoir ignoré les faits établis durant l’enquête.

En fait, aucun fait n’a été établi durant cette enquête.

En juillet 2017, l’ex directeur du renseignement, James Clapper, a affirmé à Adam Schiff et ses collègues n’avoir trouvé aucun élément permettant de conclure à la collusion.

En octobre, l’ancienne sous-procureur général Loretta Lynch a affirmé que rien de significatif dans l’enquête n’avait été soumis à son attention. Ce qui avait été corroboré, quelques semaines plus tard, par l’ancienne sous-procureur général Sally Yates.

Cette absence de détails significatifs n’a pas empêché l’état-major de Barack Obama de répéter ad nauseam sur les ondes de CNN avoir recueilli des preuves de collusion alors qu’il n’en était rien.

Une enquête inutile

La même dynamique s’applique aux agents du FBI qui ont été chargés de se pencher sur les soupçons de collusion. Selon l’ex-directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, le FBI n’avait aucune raison valable d’enquêter sur Donald Trump en 2016.

S’ensuivit alors le défilé des membres de l’état-major de Barack Obama, l’ancienne conseillère à la sécurité nationale Susan Rice, son adjoint Ben Rhodes, l’ancienne ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Samantha Power et l’ancien directeur de la sécurité nationale, James Clapper. Ils ont tous témoigné sous serment n’avoir trouvé aucun élément de collusion entre l’équipe de Donald Trump et la Russie.

L’épisode Michael Flynn

L’establishment démocrate demeure incapable de digérer sa défaite face à un homme qu’il ne juge pas assez sophistiqué et articulé pour être président mais qu’il ne parvient pas à ternir à cause de ses partisans irréductibles.

Les démocrates espèrent qu’ils pourront raviver le spectre du Russiagate en l’associant aux événements entourant l’abandon des accusations contre l’ancien conseiller de Donald Trump, Michael Flynn.

L’abandon des accusations est survenu après la révélation que les avocats du procureur spécial Robert Mueller avaient averti Michael Flynn qu’il risquait la destruction de sa vie familiale et financière s’il refusait de plaider coupable d’une accusation de mensonge au FBI sur ses contacts avec le diplomate russe Sergueï Kisliak.

Des documents obtenus du FBI révèlent que Michael Flynn a reçu ces avertissements sans la présence de son avocat, en violation de ses droits.

Le ministère de la Justice a estimé que l’enquête contre Michael Flynn n’avait pas de base légitime.

Après la décision du procureur général William Barr d’abandonner les accusations, le directeur national du renseignement par intérim, Richard Grenell, a révélé l’identité des hauts fonctionnaires qui ont demandé à l’agence de sécurité nationale (NSA) de démasquer les contacts de Michael Flynn alors qu’il était conseiller à la sécurité nationale.

Une révélation qui a fait bondir des républicains.

Mais l’abandon des accusations contre Michael Flynn est loin de signifier que ce dossier est clos. Malgré la décision de William Barr de retirer les accusations dans cette affaire, le juge fédéral Emmet Sullivan a décidé d’entendre tout de même la cause en nommant un autre juge fédéral, John Gleeson, en amicus curie pour remplacer le ministère de la Justice comme accusateur.

C’est une décision judiciaire qui a fait froncer des sourcils.

Le juge Emmet Sullivan à contre-courant d’une décision unanime de la Cour suprême

Mais peu importe le prochain verdict du juge Emmet Sullivan, il sera énoncé alors que la Cour suprême des États-Unis vient de conclure dans un jugement unanime qu’il relève de la responsabilité des parties de présenter leurs arguments et que la Cour n’est pas là pour épauler ou remplacer une partie.

La Cour a pour seule responsabilité de trancher.

Après avoir été privé de son droit d’être représenté par un avocat, avoir été intimidé et manipulé odieusement par des enquêteurs, Michael Flynn mérite de voir tomber au plus vite les accusations malicieuses déposées contre lui.

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  • Cela en dit long sur les escrocs que sont les démocrates, le honte de l’Amérique!

    • Ca en dit encore plus long sur la qualité de l’information en France . Toutes ces info étaient disponibles pour qui voulait les trouver . L’AFP n’y est pas arrivée et les journalistes français non plus . Aujourd’hui ils en sont encore à répandre la désinformation sur la gestion du covid19 aux USA, oubliant l’essentiel : l’état dédéral n’est pas en charge des décisions locales dans le domaine de la santé . Les états les plus touchés sont dirigés par des dems . Le bilan global est d’environ 40% inférieur aux USA qu’en france par million d’habitant . Pour le meilleur système de santé du monde, cherchez l’erreur

  • Excellent article, mais ce n’est qu’une fraction des agissements démocrates et de l’état profond US.

    « le juge fédéral Emmet Sullivan a décidé d’entendre tout de même la cause en nommant un autre juge fédéral, John Gleeson, en amicus curie pour remplacer le ministère de la Justice comme accusateur »

    Il a aussi accepté que des tiers puissent intervenir dans ce dossier en tant que partie civil, alors qu’il l’avait toujours refusé. Et il faut ajouter la fuite dans la presse d’une communication d’Obama affirmant que l’abandon des charges contre Flynn remettait pas moins en cause l’état de droite US pour une personne accusé de parjure. Des propos qui ont été parfaitement réfutés par l’avocate de Flynn :
    – 1/Flynn ne s’est jamais parjuré : les enquêteurs du FBI l’ont piégé.
    – 2/Clapper s’est parjuré mais la Justice ne l’a pas poursuivi. Obama l’oublie.
    – 3/ le propre ministre de la justice d’Obama a demandé dans une affaire d’un élu démocrate d’abandonner les charges : il y a donc précédent.
    – 4/ L’entourage d’Obama a fait de nombreux mensonges officiels, sans poursuites
    – 5/ Les enquêteurs de Mueller ont déjà été pris à construire une accusation en usant de menace sur la personne. Cf l’affaire Enron ou l’entreprise Arthur & Anderson a été coulée avec ses 85000 salariés par des manœuvres judiciaires qui ont finalement été abandonnées. Tant pis pour A&A et ses salariées !

    Enfin, il y a toujours la question des FISA et des écoutes illégales, et la création du dossier Steel pour les cacher. Le Cas Michael Cohen, l’avocat de Trump qu’on a accusé d’avoir rencontré un espion russe.
    En fait, il s’agissait d’un homonyme. Mais comment une information – fausse à cause d’une confusion – comme un espion russe rencontrant un citoyen US a pu -t- elle se retrouver dans un dossier d’enquête d’un Anglais ? Parce que la société qui a commandé le dossier avait aussi des liens avec le FBI, qui comme par hasard, s’est vu refusé ses requêtes vers la NSA en avril 2016, le directeur de la NSA se justifiant par leur caractère illégal : citoyen US, sans accord d’un juge, info remontées non anonymisées…

    Diantre : comment justifier un « match » trouvé dans les bases de la NSA, entre un dénommé Michael Cohen et un nom d’espion connu par le département d’état US, sinon qu’en mettant l’info dans le dossier Steel. Sauf que cela s’est vu…

  • Cela ressemble tellement au coup foireux de Mitterrand/Hollande contre Tapie. Ou ceux de Devillepin contre Sarkozy. Ou encore du PS contre Baudis. Ou de Macron contre Fillon….
    Bref, on voit bien que l’Intelligentsia « de gauche » est toujours prompte à contourner les lois avec l’appui de juges bien engagés politiquement !!!

  • Il mérite de lourds dommages et intérêts. Des dizaines de millions de $ au bas mot.

  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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